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SG/SM/7642

LES VOLONTAIRES DES NATIONS UNIES, VERITABLES CITOYENS DU MONDE, SONT UN MERVEILLEUX EXEMPLE CONCRET DES VALEURS DE SOLIDARITE ET DE RESPONSABLILITE PARTAGEE

28 novembre 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7642


LES VOLONTAIRES DES NATIONS UNIES, VERITABLES CITOYENS DU MONDE, SONT UN MERVEILLEUX EXEMPLE CONCRET DES VALEURS DE SOLIDARITE ET DE RESPONSABLILITE PARTAGEE

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Vous trouverez ci-après le texte de l'allocution prononcée par le Secrétaire général à la cérémonie d'ouverture de l'Année internationale des volontaires à New York, le 28 novembre:

C’est avec un plaisir tout particulier que je participe à cette cérémonie d’ouverture de l’Année internationale des volontaires. Service et solidarité, tels sont les idéaux sur lesquels repose le volontariat, avec la conviction que nous pouvons rendre notre monde meilleur. Dans ce sens, nous pouvons dire que le volontariat est l’ultime expression de ce que représente l’Organisation des Nations Unies. C’est pourquoi je suis ravi de célébrer avec vous les millions de volontaires qui oeuvrent inlassablement, dans le monde entier, pour satisfaire les besoins de leurs semblables, protéger leurs droits et les aider à se faire entendre.

Dans le monde entier, des volontaires travaillent avec des gouvernements, des ONG et le secteur privé pour fournir une assistance professionnelle efficace. Leur motivation peut se résumer en un seul mot : le partage. Ils partagent leur temps. Ils partagent leur savoir-faire et leurs compétences. Par-dessus tout, ils partagent une expérience humaine. Ils savent que la véritable mesure du succès dans la vie n’est pas ce que nous acquérons mais ce que nous donnons à nos semblables, hommes et femmes. Ils ont en outre le courage de penser que, par leur action, ils changeront vraiment quelque chose.

Partager est aussi leur conception de leur travail. Ils n'essaient pas d’imposer leurs valeurs, leurs idées ou leurs préoccupations. Au contraire, ils se renseignent sur ce que les gens veulent et ce dont ils ont besoin, et ils travaillent avec eux pour réaliser leurs aspirations.

Ils apprennent à lire aux enfants. Ils conseillent les jeunes. Ils aident des femmes à monter une entreprise. Ils aident à nourrir les personnes âgées ou malades qui n’ont pas de famille. Ils aident à creuser des puits pour les communautés, de sorte que chacun puisse avoir accès à l’eau salubre. Ils aident à maintenir la paix et à construire la démocratie, apportent leur aide aux

survivants des conflits et des guerres, et contribuent à l’exécution de projets de développement à long terme et à la protection de l’environnement. Ils participent à l’administration d’écoles, visitent les prisons ou travaillent dans les hôpitaux. Quoi qu’ils fassent, ils le font dans l’intérêt de la paix et de l’harmonie entre les communautés et à l’intérieur de celles-ci et, par-là même, ils contribuent à la stabilité de nos sociétés et au bien-être général.

Toutefois, les contributions importantes qu’apportent les volontaires sont souvent négligées, dans les pays développés comme dans les pays en développement. En fait, la plupart des pays ne prennent pas en compte ces services dans le calcul du produit national. Dans les quelques pays où on a pu les évaluer, on estime que les activités des volontaires représentent de 8 à 14 % du produit intérieur brut. Aux États-Unis, par exemple, l’effectif total des volontaires représente l’équivalent de plus de 9 millions d’employés à plein temps, soit quelque 225 milliards de dollars par an. Au Canada, un tiers de la population fait du volontariat et consacre chaque année au service d’autrui plus d’un milliard d’heures. Et au Royaume-Uni, il en va de même pour près de la moitié de la population.

Un tout petit échantillon des volontaires du monde entier se trouve ici parmi nous. Comme ils pourront vous le dire, les volontaires ne sont pas des personnes riches et généreuses qui distribuent des largesses aux pauvres. Ce sont des personnes de tous les horizons et de toutes les couches de la société, qui ont choisi de servir leurs semblables chez elles ou dans un autre pays. Sur les 4 500 Volontaires des Nations Unies à l’oeuvre chaque année dans le monde entier, plus des deux tiers sont originaires de pays en développement et travaillent dans des pays voisins ou outremer, dans un véritable esprit de coopération Sud-Sud.

Parmi ces volontaires, il y a, par exemple, Catherine Phiri, du Malawi, qui, apprenant qu’elle était séropositive, s’est servie de son expérience et de sa voix pour briser le silence qui entourait le sida dans son pays et a fondé une organisation de soutien aux personnes touchées par le VIH/sida. Ou Vannary Ing, du Cambodge, qui, après avoir reçu l’aide des Nations Unies pour rentrer chez lui, alors qu’il se trouvait dans un camp de réfugiés, et après avoir participé en 1993 aux élections dans son pays, a voulu rendre une partie de ce qu’il avait reçu. Il s’est porté volontaire pour faire partie de l’équipe électorale des Volontaires des Nations Unies au Timor oriental. Ou encore Karim Kasim, un jeune Égyptien, Volontaire des Nations Unies, qui va de village en village avec son ordinateur portable pour expliquer comment l’information disponible sur l’Internet peut aider les populations locales.

Je pourrais citer de nombreux exemples de personnes aussi courageuses que Catherine, Vannary et Karim – ou encore Amy, Monette et Olufemi, qui vous raconteront eux-mêmes leur expérience tout à l’heure. Leur dévouement nous offre à tous un exemple magnifique.

Agissant non seulement avec leurs mains et leur cerveau mais aussi avec leur coeur, les volontaires font plus qu’offrir leurs services. Ils apportent l’espoir à ceux qu’ils aident et, par-là même, les aident à trouver la force de surmonter leurs faiblesses. Leur récompense : de nouvelles amitiés pour la vie, une nouvelle compréhension des problèmes et des perspectives des autres ou, tout simplement, le fait de savoir qu’ils ont changé quelque chose. Invariablement, les volontaires vous diront qu’ils ont reçu au moins autant qu’ils ont donné.

Donner et recevoir de cette manière, c’est ce qui cimente une société. En favorisant l’inclusion et la confiance, les volontaires contribuent à jeter les fondations de la justice sociale et de la stabilité. Il est d'ailleurs de plus en plus évident que les sociétés à fort engagement civique connaissent moins de conflits entre communautés.

Nous avons aujourd’hui, plus que jamais, besoin de cet engagement. Dans la plupart des pays, les fruits de la mondialisation ne parviendront pas jusqu’aux pauvres si on ne s’emploie pas activement à leur en faciliter l’accès. L’État a sa part de responsabilité, bien entendu, mais, sur le terrain, l’effort devra être accompli en grande partie par des volontaires.

Cela signifie que les sociétés doivent reconnaître le volontariat en tant qu’activité de valeur et l’encourager. Elles doivent faciliter le travail des volontaires et encourager leurs activités dans leur propre pays et à l’étranger. Elles doivent aussi mettre en place des réseaux reliant les volontaires des différents pays, de sorte qu’ils puissent tirer parti de l’expérience accumulée par les uns et les autres. En faisant appel aux volontaires et en établissant des partenariats avec la société civile, les gouvernements peuvent accroître l’efficacité des services publics et faire en sorte qu’un plus grand nombre de personnes soient desservies.

C’est ce que j’avais à l’esprit lorsque j’ai demandé aux Volontaires des Nations Unies de prendre la tête d’un corps de volontaires - UNITeS - qui forme des groupes de population, dans les pays en développement, à l'utilisation des ressources de l’Internet et des technologies de l’information pour le développement humain. Une quarantaine de volontaires se sont déjà mis au service de UNITeS et sont en poste dans des pays en développement. J’en suis très heureux et j’espère que beaucoup d’autres suivront.

Combler le fossé numérique ne sera pas chose facile. UNITeS est un exemple parmi d’autres des nouveaux domaines passionnants dans lesquels le volontariat peut s’engager. L’Internet constitue un moyen irremplaçable de recruter des volontaires, d’offrir leurs services et de faciliter et encourager leur participation.

Des initiatives telles que le site Web sur le volontariat de NetAid – fruit d’un partenariat entre le PNUD, les Volontaires des Nations Unies et Cisco – tirent parti des nouvelles technologies en permettant à tout un chacun d’offrir ses services en ligne et de partager son savoir-faire avec ceux qui en ont besoin dans le monde entier. Tout ce qu’il faut, c’est un peu de temps libre, le désir d’aider, un ordinateur et l’accès à Internet.

J’espère que l’Année internationale des volontaires nous aidera à mieux faire connaître des initiatives généreuses telles que celle-ci. Nous devons aussi saisir cette occasion pour mieux faire connaître le travail essentiel qu’accomplissent les volontaires, et trouver de nouveaux moyens de promouvoir le volontariat, aussi bien dans nos propres communautés que dans des pays plus lointains. Pour en savoir davantage sur ce que vous pouvez faire pour aider, je vous encourage à visiter l’exposition à l’entrée de la salle des pas perdus, qui sera inaugurée aujourd’hui même.

Enfin, je voudrais remercier du fond du coeur tous les volontaires du monde entier qui, collectivement, apportent une contribution magnifique à la création d'un monde meilleur et plus sûr pour tous. À l’Organisation des Nations Unies, nous sommes très fiers de nos Volontaires, qui nous aident à mener à bien notre mission dans des conditions parfois difficiles et dangereuses. Comme les innombrables autres volontaires que nous allons honorer cette année, les Volontaires des Nations Unies sont un merveilleux exemple concret des valeurs de solidarité et de responsabilité partagée qui, comme le Sommet du Millénaire l’a proclamé, seront essentielles aux relations internationales au XXIe siècle. Ils sont de véritables citoyens du monde.

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