DEV/2271

COUP D'ENVOI AU SIEGE DES NATIONS UNIES DE L'ANNEE INTERNATIONALE DES VOLONTAIRES

28 novembre 2000


Communiqué de Presse
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COUP D’ENVOI AU SIEGE DES NATIONS UNIES DE L’ANNEE INTERNATIONALE DES VOLONTAIRES

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Ce matin a été donné, au Siège des Nations Unies à New York, le coup d’envoi de l’Année internationale des Volontaires (AIV 2001), en présence du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan. L’AIV 2001, qui est dédiée à l'ensemble des mouvements de volontaires, sera lancée dans les pays du monde entier le 5 décembre, date de la Journée internationale des Volontaires.

“Dans le monde entier, des volontaires travaillent avec des gouvernements, des ONG et le secteur privé”, a souligné le Secrétaire général dans son allocution. “Leur motivation peut se résumer en un seul mot, le partage… de leur temps, de leur savoir-faire et de leurs compétences. Par-dessus tout, ils partagent une expérience humaine.” Le volontariat est l’ultime expression de ce que représente l’ONU, a-t-il poursuivi. Ces services ne sont pas pris en compte dans le calcul du produit national mais on estime que les activités des volontaires représentent de 8 à 14% du produit intérieur brut. Le Secrétaire général a aussi précisé qu’aux Etats-Unis, l’effectif total des volontaires représente l’équivalent de plus de 9 millions d’employés à plein temps. M. Annan a noté que, parmi les 4 500 Volontaires des Nations Unies (VNU), à l’oeuvre chaque année dans le monde entier, plus des deux tiers viennent des pays en développement. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous avons besoin plus que jamais de leur engagement, se félicitant que quarante d’entre eux soient déjà au service du corps UNITeS qui forme des groupes de population, dans les pays en développement aux technologies de l’information.

Auparavant, après la projection d’une présentation vidéo de l'action des Volontaires, Mme Sharon Capeling-Alakija, Coordonnatrice exécutive des Volontaires des Nations Unies, avait rappelé que les Volontaires sont avant tout des gens qui font de leur plein gré le choix de leur action. Et «choix» est le mot clé, a-t-elle souligné. Pratiquement chaque culture et chaque religion a une tradition d’implication dans une large communauté, laquelle inclut le don ou un service volontaire, a-t-elle rappelé, citant les termes et concepts correspondants en japonais, ghanéen, kenyan et maori. Mme Capeling-Alakija a également affirmé que le rôle du volontariat dans la création et le renforcement du capital social et économique est l'un des secrets les mieux gardés de notre monde moderne et reste largement sous-estimé en tant que force positive du développement social.

Plusieurs orateurs se sont ensuite exprimés ou ont adressé des messages par video, dans lesquels ils ont loué les mérites du volontariat. Le premier a été M. Shinya Ono, Vice-Ministre parlementaire, de l’Agence gouvernementale japonaise de planification économique, puis Mme Astrid Heiberg, Présidente de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant rouge, lesquelles emploient autant de volontaires que la ville de Mexico compte d’habitants. L'auditoire a ensuite entendu un message enregistré sur vidéo de Mme Anita Roddick, Présidente de la société The Body Shop, une entreprise qui invite chacun de ses employés à consacrer quelques–unes de leurs heures de travail à des activités au profit de leur communauté. Mme Clotilde Dedecker, co-présidente du Comité national des Etats-Unis pour l’Année internationale des volontaires, a ensuite pris la parole.

Bernard Kouchner, Chef de la Mission des Nations Unies au Kosovo, et Sergio Vieira de Mello, Administrateur transitoire du Timor oriental, ont également adressé par vidéo des messages rendant hommage au rôle des VNU dans leurs missions respectives: quelque 700 volontaires des Nations Unies ont servi au Kosovo, et 500 au Timor oriental, chiffre qui sera porté à 800 en mars.

Trois des 4 500 hommes et femmes de 123 nationalités qui servent en tant que volontaires des Nations Unies (VNU) à travers le monde ont ensuite fait part de leurs expériences personnelles: Mme Amy Stafford, Américaine, qui a travaillé en Géorgie et partira prochainement en Bosnie, M. Olufemi Olugbemi du Nigéria, qui travaille dans les Caraïbes dans le cadre du programme HIV-Sida, et Mme Monette Rana, des Philippines, qui a servi au Népal avant de gagner la République-Unie de Tanzanie.

Un message a également été adressé par Mme Ruth Cardoso, première dame du Brésil et Présidente de Comunidade Solidaria, le programme national brésilien de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, qui travaille en coordination avec le gouvernement et la société civile.

Mme Nadia Comaneci, médaille d’or de gymnastique aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976 avec le premier «10» de l’histoire de ce sport, actuellement Présidente honoraire de la Fédération roumaine de gymnastique, et qui consacre beaucoup de son temps à des activités de volontariat, a également pris la parole, insistant notamment sur le rôle des volontaires dans l’organisation des J.O..

Mme Janat Balunzi Mukwaya, Ministre du travail, du développement social et de l’égalité des sexes d’Ouganda, a ensuite expliqué le rôle des nombreux volontaires employés dans son Ministère, notamment dans le domaine de l'éducation en langues locales au profit des femmes et des fillettes.

Enfin, le Prince des Asturies, Don Felipe de Bourbon, qui joue un rôle important dans les mouvements de volontaires de son pays et a été désigné par le Secrétaire général comme personne éminente dans le cadre de l’Année internationale des volontaires, a pris la parole. Les Nations Unies, a déclaré le Prince, restent la pierre angulaire des relations internationales en matière de développement et de lutte contre la pauvreté. Il a rendu hommage au Secrétaire Général pour avoir mis les être humains au centre de l’action de l’Organisation. C’est, a-t-il ajouté, le cas des VNU, qui ont décidé de contribuer à la lutte contre la pauvreté, à une culture de partage et de participation des citoyens et qui contribuent à une plus grande unité sociale non seulement dans leur pays, mais dans le monde entier.

Allocution du Secrétaire général

M. Kofi Annan a déclaré que dans le monde entier, des volontaires travaillent avec des gouvernements, des ONG et le secteur privé pour fournir une assistance professionnelle efficace. Leur motivation peut se résumer en un seul mot: le partage. Ils partagent leur temps. Ils partagent leur savoir-faire et leurs compétences. Par-dessus tout, ils partagent une expérience humaine. Partager est aussi leur conception de leur travail. Ils n'essaient pas d’imposer leurs valeurs, leurs idées ou leurs préoccupations. Au contraire, ils se renseignent sur ce que les gens veulent et ce dont ils ont besoin, et ils travaillent avec eux pour réaliser leurs aspirations.

Toutefois, les contributions importantes qu’apportent les volontaires sont souvent négligées, dans les pays développés comme dans les pays en développement, a fait remarquer le Secrétaire général. La plupart des pays ne prennent pas en compte ces services dans le calcul du produit national. Dans les quelques pays où on a pu les évaluer, on estime que les activités des volontaires représentent de 8 à 14 % du produit intérieur brut. Aux États-Unis, par exemple, l’effectif total des volontaires représente l’équivalent de plus de 9 millions d’employés à plein temps, soit quelque 225 milliards de dollars par an. Au Canada, un tiers de la population fait du volontariat et consacre chaque année au service d’autrui plus d’un milliard d’heures. Et au Royaume-Uni, il en va de même pour près de la moitié de la population. Le Secrétaire général a précisé que sur les 4 500 Volontaires des Nations Unies à l’oeuvre chaque année dans le monde entier, plus des deux tiers sont originaires de pays en développement et travaillent dans des pays voisins ou outremer, dans un véritable esprit de coopération Sud-Sud. Agissant non seulement avec leurs mains et leur cerveau mais aussi avec leur coeur, les volontaires font plus qu’offrir leurs services. Ils apportent l’espoir à ceux qu’ils aident. Leur récompense: de nouvelles amitiés pour la vie, une nouvelle compréhension des problèmes et des perspectives des autres ou, tout simplement, le fait de savoir qu’ils ont changé quelque chose. Invariablement, les volontaires vous diront qu’ils ont reçu au moins autant qu’ils ont donné. Donner et recevoir de cette manière, c’est ce qui cimente une société, a souligné le Secrétaire général.

Nous avons aujourd’hui, plus que jamais, besoin de cet engagement. Dans la plupart des pays, les fruits de la mondialisation ne parviendront pas jusqu’aux pauvres si on ne s’emploie pas activement à leur en faciliter l’accès. L’État a sa part de responsabilité, bien entendu, mais, sur le terrain, l’effort devra être accompli en grande partie par des volontaires.

Cela signifie que les sociétés doivent reconnaître le volontariat en tant qu’activité de valeur et l’encourager. Elles doivent faciliter le travail des volontaires et encourager leurs activités dans leur propre pays et à l’étranger. Le Secrétaire général a rappelé qu’il avait demandé aux Volontaires des Nations Unies de prendre la tête d’un corps de volontaires - UNITeS - qui forme des groupes de population, dans les pays en développement, à l'utilisation des ressources de l’Internet et des technologies de l’information pour le développement humain. Une quarantaine de volontaires se sont déjà mis au service de UNITeS et sont en poste dans des pays en développement, a-t-il dit. Il a espéré que l’Année internationale des volontaires nous aidera à mieux faire connaître des initiatives généreuses telles que celle-ci. Les Volontaires des Nations Unies sont un merveilleux exemple concret des valeurs de solidarité et de responsabilité partagée qui, comme le Sommet du Millénaire l’a proclamé, seront essentielles aux relations internationales au XXIe siècle. Ils sont de véritables citoyens du monde, a-t-il conclu.

Informations de base

L'Assemblée Générale des Nations Unies, lors de sa 52ème session, a décidé, dans sa résolution 52/17 du 20 novembre 1997, soutenue par 123 pays, de consacrer 2001, Année Internationale des Volontaires (AIV 2001). Le Programme des Volontaires des Nations Unies a été désigné comme point focal de l’Année. La proclamation d'une Année Internationale des Volontaires par l'Assemblée Générale répond à plusieurs objectifs, notamment: accroître la reconnaissance de l'effort volontaire des individus et des groupes; améliorer la facilitation du volontariat; le partage des expériences et des réussites; la promotion du volontariat et la multiplication des services volontaires.

Le service volontaire revêt des formes multiples, qu'il s'agisse de l'entraide traditionnelle voulue par la coutume ou l'action communautaire en temps de crise, ou d'être encore de la participation aux opérations de secours, à la résolution des conflits et aux programmes visant à l'élimination de la pauvreté. Ce concept inclut le volontariat local et national, ainsi que les programmes bilatéraux et internationaux qui œuvrent au-delà des frontières.

Au sein des Nations Unies, La contribution des volontaires a été et continue d'être déterminante pour le travail de la plupart des institutions du système dans différents domaines: alphabétisation, vaccinations, protection de l'environnement, population, nutrition, aide alimentaire. Depuis 1971, date de création du programme, plus de 20 000 VNU ont servi dans 140 pays. Le Programme des VNU relève du Conseil exécutif du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

L’apport des volontaires est d'autant plus important que le monde contemporain veut que la société civile, en partenariat avec les Gouvernements et le secteur privé, assume de plus grandes responsabilités dans le processus du développement. Cette nécessité a été soulignée au cours des grandes conférences internationales tenues récemment. La Déclaration et le Programme d'action de Copenhague ont appelé à renforcer les possibilités permettant aux gens de prendre part dans les programmes sociaux et économiques. Bien qu'à cet effet la contribution des volontaires soit considérable, une grande partie de leur travail est souvent méconnue parce que n'impliquant justement pas de paiement d'un salaire et qu'il est souvent spontané, informel et non structuré.

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