PI/1307

LA TELEVISION JOUERA UN ROLE IMPORTANT DANS LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

17 novembre 2000


Communiqué de Presse
PI/1307


LA TELEVISION JOUERA UN ROLE IMPORTANT DANS LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

20001117

Le rapport du Forum sera transmis au Représentant spécial du Secrétaire général pour les technologies de l'information et des communications

Le Forum mondial de la télévision, qui s’est achevé cet après-midi, a tenté, à l’issue de deux journées de débats entre dirigeants et experts de l’industrie de la télévision, de définir une stratégie visant à relever les défis posés par le passage aux technologies numériques. Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kensaku Hogen a expliqué que les efforts déployés pour combler le fossé numérique représentaient l’une des plus grandes priorités des Nations Unies. En effet, les nouvelles technologies actuellement en cours d’élaboration pourraient permettre aux pays en développement de “brûler” les étapes de développement que d’autres pays ont dû parcourir et de donner la parole aux sans-voix.

Des membres de l’industrie de la télévision ont observé que la réduction du fossé numérique doit avant tout reposer sur une approche locale qui favorise le respect de la diversité culturelle. Le phénomène d’homogénéisation des flux d’information est expliqué par le monopole qu’exercent les principales agences de presse. Certains ont également recommandé un réexamen des règles d’engagement entre les acteurs de la télédiffusion afin d’éviter l’intervention d’intermédiaires ce qui permettrait de réduire les coûts. Il faut revoir les relations d’affaires et nouer de nouvelles alliances, a souligné M. Patrick Cozier, Secrétaire général de Caribbean Broadcasting Union. Un réexamen de la réglementation, qui régit les nouvelles technologies mais également l’allocation des ressources financières et techniques, tels les canaux de transmission, a également été évoqué au rang des recommandations.

Estimant pour sa part que la notion de convergence technologique est déjà dépassée, les ordinateurs, les téléphones cellulaires, les Palm pilote faisant partie du monde numérique, Mme Lynn Forester, Fondatrice et vice-Présidente de FirstMark Communication Europe S.A, a souligné que la réduction du fossé numérique ne s’inscrit pas forcément dans une démarche altruiste. L’homogénéité des marchés est la seule garantie permettant de réduire les coûts. Il faut continuer à investir, innover et à collaborer, a-t-elle insisté. De son côté, le Secrétaire général de la RAI a proposé que le Forum mondial de la télévision devienne le centre de réflexion du Groupe consultatif nommé par le Secrétaire général des Nations Unies dont la mission doit viser, entre autres, à réduire le fossé numérique.

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Les recommandations du Forum seront mises en ligne prochainement. Elles devraient être intégrées aux activités du Groupe consultatif nommé par le Secrétaire générale des Nations Unies.

Les conclusions des ateliers de travail et tables rondes qui avaient été organisées sur le thème de la programmation novatrice dans les domaines de l'information, de l'éducation et du sport, la télévision et le plaidoyer social, l'exemple de la radio et les pionniers du numérique, ont été présentées par M. Roy O’Connor, Président et Président directeur général de Globalvision, M. Patrick Cozier Secrétaire général de Caribbean Broadcasting Union, M. Carlos Sartori, Secrétaire général de la RAI et M. Steve Buckley, Vice-Président de World Association of Community Radio Broadcasters.

Les personnalités suivantes ont également pris la parole: M. William Baker, modérateur de la séance et Président de la chaîne thirteen/WNET/USA; M. Raymond Akwule, Directeur de Africa Telecommunications and Information Technology Conference/NigériaM. Richard J.Hanna, Président et Président directeur général de Cidera/USA et M. Anton Nossik, Rédacteur en chef de lenta.ru/Russie, Mme Jennifer Sibanda, Directrice exécutive de Federation of African Media Women et Mme Lynn Forester, Fondatrice et Vice-Présidente de FirstMark Communication Europe S.A.

Le Forum mondial de la télévision est organisé par le Département de l'information et ses cinq partenaires: RAI-Radiotelevisione Italiana, Mediaset Group, World Broadcasting Unions, NHK-Nippon Hosa Kyokai et EUTELSAT-European Telecommunications Satellite Organization.

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Présentation des recommandations et conclusions des tables rondes et ateliers de travail

M. ROY O’CONNOR, Président et Président directeur général de Globalvision, évoquant la programmation novatrice dans le domaine de l’information, a expliqué que la question du contenu des programmes n’est pas forcément la plus importante. Ce qui prime est la manière dont on obtient ce contenu. Ce siècle a été transformé par la révolution numérique qui a consacré l’accélération du flux d’informations. L’on compte désormais davantage de fournisseurs et de journalistes. Nous sommes clairement arrivés à l’heure de la fragmentation et de la décentralisation du contenu et du public comme l’atteste, par exemple, le mode de diffusion personnalisé des informations dont «Mon Yahoo» est un exemple. Un autre sujet de discussion important de notre atelier de travail a été sur le phénomène d’homogénéisation de l’information qui a été consacré par l’hégémonie des grandes agences de presse. Le problème du respect de la diversité des cultures et des langues se pose. Un site Web à l’issue du Forum permettra un dialogue interactif sur ces questions, a indiqué M. O’Connor.

M. PATRICK COZIER, Secrétaire général de Caribbean Broadcasting Union, évoquant les recommandations de l’atelier sur la programmation relative au sport, a accordé une importance particulière au contenu. Les deux tiers de l’humanité se trouvent dans le monde en développement. Les programmes de télédiffusion ne peuvent pas occulter cette réalité. L’une des conclusions de notre table ronde est qu’il existe une incompréhension eu égard à la réalité du fossé numérique. Le fossé numérique n’existe pas seulement entre le monde développé et le monde en développement mais il existe également à l'intérieur du monde développé. Combien d’entre vous, dans cette salle par exemple, reçoivent un service d’information sur leur téléphone mobile? s’est interrogé M. Cozier. Dans les pays en développement, il est vrai, notre approche doit être plus fondamentale. En construisant le nouveau village planétaire, il faut veiller à ne pas rétablir de nouvelles colonies planétaires. La disponibilité et l’accès aux réseaux sont plus importants que les dernières innovations technologiques pour des individus qui se demandent de quoi sera fait leur dîner. En sport, il existe également un problème de paiement des droits d’utilisation. Nous pensons que les règles d’engagements ne fonctionnent plus et que nous devons en établir de nouvelles. Il faudrait que les représentants de l’industrie de la télédiffusion se parlent directement en évitant les intermédiaires dont les interventions mènent à l’accroissement des coûts. Il faut revoir les relations d’affaires et nouer de nouvelles alliances stratégiques. Le développement des infrastructures de la télédiffusion doit désormais adopter les technologies numériques. Il existe une convergence entre différents médias et cette interaction prendra, à l'avenir, une grande importance.

M. CARLOS SARTORI, Secrétaire général de la RAI-Radiotelevisione Italiana, évoquant les conclusions de l’atelier de travail sur les «précurseurs» numériques ou «visionnaires» numériques, a estimé que le contenu est la clef. L’on parle beaucoup des autoroutes de l’information mais l’on ne parle jamais des véhicules et des conducteurs sur ces autoroutes. Pourtant les individus sont au centre de l’environnement multimédia. Ils sont même le nouveau média le plus important dans cette ère numérique. Au coeur de cet environnement, le spectateur passif active la communication. Si ceci est vrai dans les pays sur-développés, cela l’est moins dans les pays sous-développés.

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Pour reprendre les termes du Secrétaire général des Nations Unies, aucune civilisation ne s’est jamais épanouie en gardant ses connaissances et que le paradoxe est qu’en cette ère de mondialisation, seule la connaissance n’est pas mondialisée. Nous soutenons la constitution d’un Groupe consultatif comme catalyseur des activités des institutions internationales, du secteur privé et des gouvernements et nous proposons que ce Forum en soit le centre de réflexion. Le Forum, de cette façon, aura son utilité pratique et aidera le monde à être moins divisé. Celui-ci peut réellement atteindre sa maturité de cette façon.

STEVE BUCKLEY, Vice-Président de World Association of Community Radio Broadcasters, évoquant les conclusions de la table ronde sur la radio, a rappelé que ce média est le plus répandu dans le monde. L’atelier de travail a conclu que pour combler le fossé numérique, il faut adopter une approche locale qui favorise le contexte, la culture et la langue locale. Il faut également mettre en place un cadre politique aux niveaux national et international pour réglementer l’utilisation des nouvelles technologies ainsi que l’allocation et la redistribution de ressources, non seulement en terme d’argent mais également au niveaux des canaux de diffusion ou des bandes de fréquence. La communication, en effet, est un droit humain fondamental.

Débat

WILLIAM BAKER, Président de Thirteen/WNET et modérateur du débat, a souligné la nécessité d’examiner la convergence entre la télévision et l’Internet grâce aux technologies numériques en tenant compte des différentes cultures, de la réaction du public et des cadres législatifs en vigueur. Il a estimé qu’il faut à présent s’assurer que l’avenir collectif du numérique contribuera à enrichir la mosaïque des cultures.

M. RAIMOND AKWULE, Directeur de la Conférence africaine sur les technologies de l’information et de la communication, a expliqué que son expérience découle principalement des réunions des ministres de la communication africains qu’il organise chaque année à Washington, DC. Il a ajouté qu’il enseigne également des matières dans le domaine des télécommunications dans une université située au millier de quelques 200 entreprises de télécommunication. Cependant, la plupart des projets auxquels M. Akwule travaille sont axés sur la réduction du fossé numérique. Il a détaillé l’”Initiative internet pour l’Afrique”, un projet mené conjointement avec le PNUD et qui consistait à créer des portails Internet dans les villes d’Afrique. Il a estimé que les besoins du continent africain sont particuliers et qu’il faut donc commencer par adopter une stratégie à court terme en vue d’améliorer l’accès aux nouvelles technologies. Aujourd’hui tous les pays d’Afrique ont accès à l’Internet au niveau national, mais cet accès n’est possible que dans les capitales. Il faut donc s’employer à fournir un accès aux populations rurales. En outre, bien que nous partagions un destin commun, beaucoup d’entre nous ont besoin de directives afin que la télévision, la radio et l’Internet puissent passer des mains d’une élite à celles de l’ensemble de la population. A cet égard, M. Akwule a souligné que la majorité des Africains n’a pas encore accès au téléphone alors qu’il s’agit d’une condition préalable pour accéder à l’Internet.

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Deuxièmement, a-t-il poursuivi, il faut créer des partenariats entre les secteurs privé et public et susciter un environnement politique favorable à la prise d’initiative. Troisièmement, il faut mettre l’accent sur le partage du contenu et donner des directives aux usagers quant à la manière de l’utiliser. M. Akwule a été d’avis que les populations doivent aussi être informées des aspects négatifs des nouvelles technologies. Il a conclu qu’il revient à ceux qui détiennent et maîtrisent les nouvelles technologies de montrer aux nouveaux usagers leurs avantages et inconvénients.

M. RICHARD J. HANNA, Président et chef exécutif de Cidera, a expliqué que sa société tente d’incorporer les technologies modernes aux processus d’apprentissage et d’enseignement. Il a rappelé que la transmission de connaissances s’est d’abord faite d’individu à individu, et que l’éducation a longtemps été un privilège réservé à une élite. Au vingtième siècle, l’éducation s’est démocratisée et, grâce à la télévision, il est désormais possible d’atteindre des millions de personnes.

Bien qu’elle soit un outil d’apprentissage passif, la télévision, combinée à l’Internet, permet de se créer un écran personnalisé et de passer à une expérience interactive. Grâce à un tel outil, un artisan en textiles du Ghana peut vendre ses produits dans le monde entier. Il serait également possible de fournir des informations pertinentes dans le domaine sanitaire à des personnes vivant dans des zones très isolées.

M. Hanna a estimé que la télévision et l’Internet représentent des outils fascinants. Les outils nécessaires pour réaliser cette convergence sont disponibles, de même que le contenu, mais il faut améliorer les infrastructures afin que la télévision soit accessible et à tous. Cidera mène une démarche comparable en déployant un réseau mondial de “télévision-internet” afin de diffuser des connaissances dans le monde entier.

M. ANTON NOSSIK, Rédacteur en chef du site Lenta.ru, a souligné qu’en Russie, l’Internet n’a aucun lien avec le Gouvernement. Il a précisé qu’il y a trois millions d’internautes sur une population de 150 millions, ce qui représente 2%. Il a ajouté que les usagers connectés depuis 1 an n’ont reçu aucun encouragement ou subvention du Gouvernement. Leur démarche correspondait à une demande du marché et 46% de la population souhaiteraient à présent accéder à l’Internet. Tous les jours, de nouvelles formes d’accès à l’Internet sont testées en Russie par différents fournisseurs d’accès afin de réduire ou de partager les coûts d’utilisation de l’Internet.

M. Nossik a ensuite déclaré que la télévision était aussi répandue en Russie que la radio. Un nouveau monopole de la télévision par l’Etat s’est mis en place. Dans ce contexte, M. Nossik a expliqué que la télévision et l’Internet deviennent contraire. M. Nossik a déclaré que l'Internet contient des informations impartiales. Il a ajouté que le contrôle économique et politique du Gouvernement sur la télévision s'accroît. Ceux qui se sentent restreints par la télévision trouveront une plus grande liberté d'expression sur l'Internet.

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MME JENNIFER SIBANDA, Directeur exécutif de la Federation of African Media Women, a déclaré qu’il est intéressant d’évoquer le fossé numérique mais qu’il ne faut pas oublier qu’il existe aussi un fossé entre les sexes. Elle a expliqué qu’une grande partie de son travail se déroule dans les zones rurales d’Afrique, où vit la plus grande partie de la population, sans électricité ni ligne téléphonique. Les femmes doivent parfois parcourir 10 km pour chercher de l’eau ou du bois. Le taux d’analphabétisme est extrêmement élevé parmi les populations rurales et elles ne peuvent donc pas accéder à l’information sur les technologies de l’information et de la communication. Dans la plupart des cas, les habitants des zones rurales n’ont jamais vu de télévision et encore moins d’ordinateur. Mme Sibanda a pris l’exemple des fermiers, qui vendent leurs produits à un prix établi hors de leur pays, et doivent souvent vivre avec moins d’un dollar par jour. En outre, les monnaies dans lesquelles ils sont payés se dévaluent continuellement. Elle a estimé que les pauvres des plus pauvres se trouvent en Afrique et ce sont ces femmes.

Mme Sibanda a regretté que les discussions sur le fossé numérique tendent à négliger ces problèmes très importants dont la réalité est pourtant indéniable. En Afrique, a-t-elle expliqué, la radio est la technologie la plus appropriée car elle touche tous les usagers, coûte peu cher et est facile à utiliser. Pour une femme rurale qui se lève à 4 heures du matin et qui a de nombreuses tâches à accomplir, il est difficile de regarder la télévision alors qu’écouter la radio reste possible. Mme Sibanda a souligné l’importance de l’usage des langues locales dans les médias car, en suivant des informations ou autres programmes de radio dans leur langue, les usagers des zones rurales peuvent expliquer et définir leur propre programme de développement. Comment les pays qui ont le moins de ressources peuvent-ils mettre en place une infrastructure permettant à la population d’accéder à l’ensemble des médias et de favoriser un développement centré sur la personne humaine ? a-t-elle demandé. Elle s’est également interrogée sur le rôle que les nouveaux médias peuvent jouer dans la transformation inévitable des citoyens, la définition de la bonne gouvernance ou encore la revitalisation des formes traditionnelles de communication. Mme Sibanda a conclu qu’à moins de s’attaquer aux disparités actuelles, l’économie des pays en développement restera à la traîne et les progrès dans le domaine des technologies et de la communication (TIC) seront également ralentis.

M. AKWULE a souligné la nécessité d’inclure les populations autochtones et rurales dans les solutions proposées. Ce n’est pas la technologie qui doit dominer les hommes mais le contraire. Nous n’avons pas besoin de changer de façon de vivre. Même à l’heure numérique, le bureau de poste occupera toujours une place centrale dans le village. Au Nigéria, nous avons équipé 18 bureaux de poste de services de messageries électroniques et ce programme va se développer dans le reste du pays. Il n’est pas nécessaire de rééduquer les populations pour innover. Il suffit seulement d’améliorer ce dont nous disposons.

M. BAKER a indiqué que la télévision pourra ainsi, grâce à la convergence des technologies de l’information, être utilisée à sa capacité maximum. Il existe ainsi des possibilités énormes notamment dans le domaine de l’éducation. Il n’y a pas de programme éducatif majeur aux Etats-Unis qui n’ait pas sa composante Web. Se pose alors la question du financement, la convergence ayant en effet des contraintes économiques importantes.

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MME LYNN FORESTER, Fondatrice et Co-Présidente de FirstMark Communication, a indiqué que dans le domaine numérique, la notion de convergence est déjà devenue anachronique. Les ordinateurs personnels, les téléphones cellulaires, les Palm Pilotes, l’Internet font partie du monde numérique et des larges bandes qui se sont imposés sur d’autres technologies. Le monde devient rapidement interdépendant et si nous n’offrons pas la technologie à bande large aux régions éloignées, elles la réclameront d’elles-mêmes. Cette révolution se déroule sous nos yeux. Nous pouvons et devons faire profiter l’ensemble de l’humanité de cette révolution de l’information car elle peut contribuer à éroder la pauvreté et à mettre un terme aux injustices mondiales. Nous avons besoin pour cela de l’engagement de tous les gouvernements, du secteur public et privé. Les avantages du monde numérique peuvent déjà être quantifiés.

La réduction du fossé numérique n’est pas une question d’altruisme, a précisé Mme Forester. Un marché homogène au niveau mondial est la meilleure façon de réduire le coût des ordinateurs personnels, de l’Internet et de développer les accès aux opportunités. Que faire à l’issue de ce forum? Il faut continuer à nous rencontrer et à partager nos idées. Il nous faut investir, collaborer et ne pas perdre de temps car les technologies se développent à grande vitesse. L’argent existe, il faut le trouver et l'utiliser de manière efficace et novatrice. Personne ne peut plus travailler de façon isolée. Les entrepreneurs le savent et nouent des partenariats.

Discours de clôture

M. KENSAKU HOGEN, Secrétaire général adjoint à l’information et à la communication, a rappelé que la convergence entre la télévision et l’Internet, grâce à la technologie du numérique, est aujourd’hui l’une des principales préoccupations des médias. Il a expliqué que, pendant le Forum, nous avons, pour la première fois, tenté d’établir un lien entre la création d’une telle interaction et les efforts déployés pour combler le fossé numérique, qui représente l’une des plus grandes priorités des Nations Unies. M. Hogen a jugé très encourageant que 1 100 participants venus du monde entier aient démontré leur intérêt pour ce débat.

Le Secrétaire général adjoint a également rappelé qu’au cours des deux derniers jours, de nombreux participants ont souligné les problèmes que pose l’existence du fossé numérique, et notamment le fait que 5% de l’humanité seulement aient accès à l’Internet. La révolution du numérique ayant été comparée à la Révolution française, M. Hogen a ajouté que des personnes qui vivent sans électricité et n’ont jamais vu un téléphone de leur vie ne peuvent rien savoir de ce bouleversement. Il a aussi rappelé qu’un participant avait prédit que si le fossé numérique entre le Nord et le Sud n’était pas comblé au cours des deux années à venir, il deviendrait permanent. Revenant sur l’exemple de la Révolution française, M. Hogen a estimé qu’il y a un peu de liberté, d’égalité, de fraternité, de solidarité ou de partage dans notre “village planétaire”.

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En outre, les médias employant la technologie du numérique offrent à leurs usagers d’importantes possibilités de choix et d’interactivité, mais ils ont tendance à promouvoir les modèles culturels de ceux qui détiennent ces technologies, a poursuivi M. Hogen. Dans ce contexte, il a estimé qu’il faut trouver une manière de refléter la diversité de notre village planétaire et d'assurer que toutes les voies soient entendues. Les diffuseurs publics auront un rôle vital à jouer afin de faire une place aux cultures et aux minorités nationales.

M. Hogen a rappelé que certains participants ont regretté une certaine impatience face au fossé numérique. Il a fait valoir que ce décalage n’a après tout que cinq ans et qu’une légère avancée vaut mieux qu’une stagnation dans ce domaine. Si le nombre de personnes disposant d’un accès à l’Internet augmente de 5 à 6%, ce sera un progrès appréciable, a déclaré M. Hogen. Et, ce qui est encore plus important, c'est que les nouvelles technologies actuellement en cours d’élaboration pourraient permettre aux pays en développement de “brûler” les étapes de développement que d’autres pays ont dû parcourir. Qui plus est, l’Internet donne la parole à tous, même ceux qui ne sont pas en mesure de se faire entendre.

Le Secrétaire général adjoint s’est réjoui du fait que le Forum a permis d’élaborer des recommandations, qui seront ultérieurement incorporées dans le rapport du Forum. Il a indiqué que ce futur rapport serait présenté à M. Jose Maria Figueres, ancien Président du Costa Rica, que le Secrétaire général a nommé Représentant spécial pour les technologies de l’information et des communications. Il a indiqué que les TIC ne concernent pas que l’Internet mais aussi des technologies de la communication telles que la télévision, la radio et la téléphonie.

M. Hogen a précisé que le groupe consultatif que préside M. Figueres réfléchit actuellement à la création d’un Groupe consultatif qui dépendrait directement du Secrétaire général. Cet Groupe réunira des représentants des organisations internationales, des entreprises et des fondations privées, et sera chargé de canaliser le potentiel des technologies en faveur d’un développement pour tous. Le Forum fournira une contribution directe aux travaux du Groupe consultatif et fera partie du processus lancé par les Nations Unies pour combler le fossé numérique. M. Hogen a indiqué qu’un rapport complet sur le forum de la télévision sera publié et mis sur le site Internet de l'ONU.

En conclusion, le Secrétaire général adjoint a réaffirmé que la télévision reste le moyen de communication le plus influent et le plus répandu. La télévision reste un outil pertinent et sera un guide très important pour le futur monde numérique. Il s’est déclaré convaincu qu’aucun programme d’action international sur les “technologies de l’information pour le développement” ne saurait réussir sans la participation active des médias traditionnels que sont la télévision et la radio.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.