LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES NEERLANDAIS PROPOSE DES MESURES DE PROMOTION DE LA CONFIANCE ENTRE L'ERYTHREE ET L'ETHIOPIE
Communiqué de Presse
CS/2065
LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES NEERLANDAIS PROPOSE DES MESURES DE PROMOTION DE LA CONFIANCE ENTRE L'ERYTHREE ET L'ETHIOPIE
20001117Réuni sous la présidence du Ministre des affaires étrangères néerlandais, M. Jozias Van Aartsen, dont le pays assure la présidence pour le mois de novembre, le Conseil de sécurité a examiné, cet après-midi, la situation entre lErythrée et lEthiopie. Ouvrant la séance, le Secrétaire général sest félicité que depuis sa signature en juin dernier, sous les auspices du Président algérien, N. Abdelaziz Bouteflika, lAccord de cessation des hostilités demeure en vigueur entre les parties, qui font preuve dun véritable engagement à le mettre en oeuvre.
Le Ministre des affaires étrangères néerlandais a, pour sa part, indiqué qu'au terme de son voyage dans la région, les deux parties sont animées par d'une authentique volonté de réaliser la paix et a formulé des propositions qui pourraient, à son avis, contribuer à renforcer la confiance entre les parties. Il a ainsi suggéré les mesures suivantes : libération et retour réciproques, si possible immédiatement, des personnes déplacées sous les auspices du CICR; ouverture de couloirs terrestres et aériens pour la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE); échange de cartes désignant les zones minées; libération simultanée de 250 prisonniers de guerre par les deux parties; et enfin, moratoire mutuel sur les expulsions arbitraires jusquà ce que les lois relatives à la nationalité en vigueur dans les deux pays soient adaptées.
Lensemble des délégations a appuyé lidée dofficialiser de telles propositions par un texte que le Conseil de sécurité devrait adopter très prochainement. Elles ont par ailleurs exprimé leur inquiétude quant à la situation humanitaire dans les deux pays, appelant de leurs voeux une réponse appropriée de la part de la communauté internationale. Elles ont également demandé que les deux parties facilitent les opérations de déminage qui doivent être entreprises sans délai.
Les représentants des pays membres du Conseil suivants ont fait une déclaration : Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Bangladesh, Argentine, Chine, Fédération de Russie, Jamaïque, Namibie, Malaisie, Mali et Ukraine.
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LA SITUATION ENTRE L'ERYTHREE ET L'ETHIOPIE
Déclarations
M.KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée est prometteuse tant pour les pays et les peuples concernés que pour l'Afrique et le maintien de la paix en général. Nous devons nous en acquitter de manière efficace afin de réaliser cet objectif. Le nouveau Représentant spécial pour l'Ethiopie et l'Erythrée - l'Ambassadeur Legwaila Joseph Legwaila - est entré en fonction dans la zone de la mission. M. Legwaila a rencontré à Addis-Abeba le Premier Ministre Meles, le Ministre des affaires étrangères Seyoum et d'autres hauts fonctionnaires. Hier, il est arrivé à Asmara et envisage d'établir des contacts similaires avec le Secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), ainsi qu'avec des diplomates et différents responsables des Nations Unies qui oeuvreront en étroite coopération avec la MINUEE. En s'acquittant de son mandat, l'Ambassadeur Legwaila entend voyager régulièrement entre ses deux bureaux à Asmara et à Addis-Abeba, afin de maintenir des contacts étroits avec les deux parties ainsi qu'avec l'OUA. Le Secrétaire général a ajouté qu'il a également nommé deux Représentants spéciaux adjoints - MM Cheikh-Tidiane Gaye et Ian Martin - qui résideront respectivement à plein temps à Addis-Abeba et à Asmara. Le déploiement militaire se déroule dans les délais fixés. Le Commandant de la Force, le Général de Brigade Patric Cammaert des Pays- Bas, assume ses fonctions dans la zone de la Mission. A ce jour, 120 observateurs militaires des Nations Unies ont été déployés dans les deux pays, et les premiers contingents arriveront bientôt sur place. Avec la coopération continue des deux parties concernées, le déploiement de la MINUEE devrait s'achever dès le début de l'année prochaine, jusqu'au maximum autorisé des effectifs, soit 4 200 hommes dont 220 observateurs militaires. Les équipes militaires fournies par le Canada, le Danemark, la Jordanie, le Kenya, les Pays-Bas et la Slovaquie ont déjà assuré des missions de reconnaissance pour leur déploiement.
Le Ministre des affaires étrangères néerlandais, M. Van Aartsen, qui a lui- même visité la région la semaine dernière, présentera, à la présente séance, son évaluation sur la situation. A cet égard, M. Annan a exprimé ses remerciements au Gouvernement néerlandais pour leur contribution généreuse à cette opération. La situation sur le terrain semble se stabiliser depuis quelques semaines. Mais la situation humanitaire dans les deux pays continue de nous préoccuper gravement, a fait remarquer le Secrétaire général. On compte plus de 300 000 personnes déplacées en Erythrée et environ 350 000 autres en Ethiopie. Les mines terrestres antipersonnel le long de la frontière constituent l'obstacle majeur à leur retour en toute sécurité et à la reprise d'une vie normale. C'est pourquoi, il est impératif d'assurer rapidement le déminage et de mettre en oeuvre des programmes de sensibilisation aux mines dans cette région. Pour sa part, la MINUEE a commencé à mener des études de déminage. Les deux Gouvernements ont également établi des commissions nationales de déminage. Les Nations Unies poursuivront des consultations avec les Gouvernements érythréen et éthiopien sur les accords relatifs au statut des forces. Les deux parties ont convenu d'ouvrir le 28 novembre prochain un couloir pour assurer le passage des convois et autres activités de la MINUEE. D'autres efforts doivent être déployés pour établir des voies aériennes.
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Le cessez-le-feu est en vigueur depuis la signature, en juin dernier, d'un accord conclu sous les auspices du Président algérien, M. Abdelaziz Bouteflika et l'on peut déclarer qu'il s'agit d'un véritable succès. Le déploiement de la MINUEE vise à contribuer au maintien de la paix entre les deux pays. Les observateurs militaires sur le terrain développent la capacité de contrôler la situation et discutent des problèmes éventuels. Cela permettrait aux parties concernées de réduire leur méfiance mutuelle. Les deux parties ont convenu avec la MINUEE que la première session de la Commission militaire de coordination pourrait avoir lieu le mois prochain. Il faut soutenir cet élan, au moins pour bénéficier d'un appui supplémentaire de la communauté internationale en faveur du développement des deux pays, a estimé le Secrétaire général, soulignant qu'une coordination étroite entre la MINUEE et les institutions humanitaires sera essentielle. Il s'est dit convaincu que les pays continueront à coopérer avec les médiateurs des pourparlers indirects en vue de régler les questions de fond en suspens et de parvenir à un règlement global. Pour leur part, les Nations Unies sont prêtes à participer à ces pourparlers en leur qualité d'observateur. Les mesures adoptées par les Nations Unies adressent plusieurs messages, à savoir leurs intentions, leur efficacité et toute leur détermination, a précisé M. Annan.
M. JOZIAS VAN AARTSEN, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a déclaré que la stabilité, le développement et la croissance économique en Afrique constituent une priorité de la politique étrangère des Pays-Bas. Evoquant son voyage officiel en Afrique la semaine dernière, il a rappelé quil sétait entretenu de la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique de lOuest, avec le Président nigérian. Le Ministre a souligné que lOUA et les organisations sous-régionales méritent le plein appui de la communauté internationale et que son pays soutient les initiatives de maintien de la paix mises en oeuvre à léchelle régionale. Il a estimé aux termes des discussions avec les Ethiopiens et les Erythréens, que les deux parties sont animées dune volonté authentique en faveur de la paix et sont disposées à engager loeuvre de reconstruction et de développement. Il a estimé que des progrès ont été accomplis sagissant de lindemnisation et des enquêtes relatives aux origines du conflit. A cet égard, il a émis lespoir quun accord sur la question de la délimitation des frontières sera conclu dans un futur proche. Le Ministre a souligné que les parties devraient mettre fin, sans plus tarder, à leurs divergences en concluant un accord de paix global et définitif.
Le Ministre a proposé une série de mesures de renforcement de la confiance : libération et retour réciproques, si possible immédiatement, des personnes déplacées sous les auspices du CICR; ouverture de couloirs terrestres et aériens pour la MINUEE; échange de cartes désignant les zones minées; libération simultanée de 250 prisonniers de guerre par les deux parties; et un moratoire mutuel sur les expulsions arbitraires jusquà ce que les lois éthiopiennes et érythréennes sur la nationalité soient adaptées.
M. JAMES B. CUNNINGHAM (Etats-Unis) a déclaré que lAccord de cessation des hostilités signé à Alger le 18 juin 2000 représente une avancée significative dans la voie dun règlement pacifique du conflit entre lEthiopie et lErythrée. Toutes les informations en provenance du terrain indiquent que les parties respectent cet Accord.
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Nous devons saisir cette occasion pour instaurer une paix durable entre les deux pays, a suggéré le représentant tout en invitant la communauté internationale à encourager les parties à maintenir la volonté politique nécessaire à un règlement global et durable du conflit. Dans ce contexte, il sest félicité quun soutien de poids soit apporté à la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE). M. Cunningham a toutefois souligné quil reste encore à résoudre certaines questions. A cet égard, il a estimé que la délimitation de la frontière commune entre les deux Etats sera un élément déterminant de lAccord de paix final. Il a affirmé que les forces des Nations Unies doivent encourager les opportunités de paix et quelles ne doivent en aucun cas être perçues comme un substitut à la paix. La MINUEE doit veiller à apaiser les tensions sur le terrain et à créer un environnement favorable à la recherche de solutions de paix.
Le représentant a appuyé les propositions de M. Van Aartsen qui visent notamment à promouvoir la confiance entre les parties et à les aider à résoudre la crise humanitaire. En tant que pays voisins, lEthiopie et lErythrée doivent construire la paix sur les bases de la prospérité mutuelle et de linterdépendance.
M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni)a engagé les parties à déployer tous les efforts possibles en vue de la conclusion dun accord de paix final. Il a estimé que la présence de la MINUEE doit aider les parties à progresser dans cette voie et que sa présence ne doit pas se substituer à un accord de paix durable. Il a souligné que les deux parties doivent garantir à la MINUEE sa liberté de mouvement et a appuyé les 5 mesures de confiance proposées par lAmbassadeur Van Aartsen.
M. YVES DOUTRIAUX (France) a observé que depuis le 18 juin dernier, les deux parties concernées respectent les engagements pris dans le cadre de l'Accord de paix. Ces engagements sont irrévocables. La France salue les efforts des Pays- Bas et d'autres pays visant à appuyer le mandat de la MINUEE. La délégation française salue également la nomination du Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Erythrée et l'Ethiopie, M. Legwaila Joseph Legwaila. Les parties concernées doivent maintenant s'engager à conclure un règlement global de leur différend frontalier, en poursuivant les pourparlers indirects. La France estime que les parties concernées devraient procéder à la délimitation de leurs frontières avec la coopération du Service de cartographie des Nations Unies.
M. PAUL HEINBECKER (Canada) a trouvé encourageant que l'Ethiopie et l'Erythrée continuent à honorer l'Accord de cessation des hostilités signé le 18 juin 2000, et il a remercié l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour le rôle qu'elle a joué à cet égard. Le Canada est également satisfait que le Conseil de sécurité ait pu encourager les parties à suivre la voie de la paix en autorisant rapidement la création de la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE) pour aider ces deux pays à consolider la paix. Nous sommes heureux que la MINUEE aborde les problèmes de manière globale, en tenant compte tant des droits de l'homme que de la dimension humanitaire, et nous réitérons notre appui à la création d'un bureau des droits de l'homme sur le terrain en soulignant l'importance de travailler étroitement avec la communauté humanitaire, a poursuivi M. Heinbecker. Le Canada est d'avis que les conditions préalables à un déploiement du personnel de maintien de la paix sont réunies, et il se félicite de s'être, dès le départ, joint à une mission qui est un exemple de partenariat Nord- Sud.
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La MINUEE permettra de tester pour la première fois la Brigade d'intervention rapide de l'ONU (SHIRBRIG) et le Canada se félicite, dans ce cadre, d'accroître sa contribution à la mission en affectant une compagnie renforcée d'infanterie mécanisée qui fera partie du bataillon des Pays-Bas. La MINUEE offre une bonne occasion d'appliquer rapidement les réformes relatives au maintien de la paix recommandées dans le rapport Brahami, en déployant une opération de maintien de la paix efficace dotée d'un mandat approprié et de ressources suffisantes. Le Canada et ses collègues néerlandais ont récemment participé à une reconnaissance stratégique de la région. La force de l'ONU sera confrontée à de nombreux défis, dont ceux du danger des mines terrestres, du besoin urgent d'ouvrir des couloirs aériens pour faciliter les mouvements de la MINUEE, et de la conclusion rapide d'un accord sur le statut des forces. Après deux années de combats qui ont fait 120 000 victimes et déplacé 1,5 million de personnes, les Ethiopiens et les Erythréens doivent aujourd'hui abandonner les discours guerriers pour parler de paix. Nous demandons instamment aux deux parties de profiter de la présence de la MINUEE pour donner de l'élan aux pourparlers indirects parrainés par l'OUA et s'efforcer, ensemble, de résoudre les problèmes en souffrance. Nous exhortons les deux parties à promouvoir et à protéger les droits de l'homme et les besoins humanitaires de leurs populations.
M. SHAMIM AHMED (Bangladesh) sest félicité des progrès accomplis par les parties éthiopienne et érythréenne, qui doivent encore oeuvrer en vue de l'instauration d'une paix globale et durable dans la région. Le représentant a appuyé les efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général et a exprimé lespoir quil bénéficiera dun soutien approprié de la part des parties. Il a déclaré qu'il attend le succès des pourparlers indirects qui se déroulent à lheure actuelle, bien qu'il soit préoccupé par la situation humanitaire et par la question du déminage. A cet égard, il a donné des assurances que son pays était prêt à apporter toute laide qu'il peut offrir. Le représentant a également souscrit à linitiative prise par le Président du Conseil visant à formuler, dans le cadre dune déclaration présidentielle, les pistes susceptibles de renforcer la confiance entre les parties.
M. ARNOLDO LISTRE (Argentine) a réaffirmé l'engagement de son pays en faveur du règlement pacifique des conflits frontaliers. L'Article 2, paragraphe 4 ainsi que l'Article 3 de la Charte sont des normes de droit international instituant la base du règlement pacifique des différends. Il a invité les deux parties concernées à coopérer avec la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE). Il a déclaré quil était persuadé que la présence de la MINUEE contribuera à susciter un climat de confiance mutuelle entre les parties. Il ne fait pas de doute que la MINUEE dotée de 4 200 hommes jouera un rôle stabilisateur, a souligné M. Listre, tout en mettant en garde qu'elle ne doit pas se substituer au processus de paix en cours. La communauté internationale ne peut ni ne doit rester indifférente devant cette situation.
M. CHEN XU (Chine) sest félicité des efforts déployés par les Pays-Bas pour promouvoir une paix durable entre lEthiopie et lErythrée. Le représentant a évoqué lexistence de pourparlers indirects entre les deux parties, soulignant que lEthiopie et lErythrée coopèrent avec les Nations Unies et lOrganisation de lUnité africaine.
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Il a émis lespoir que la communauté internationale pourra apporter une réponse adéquate à la crise humanitaire que connaissent les deux pays. Le représentant a espéré que la MINUEE pourra bénéficier des conditions propres à laccomplissement du mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité.
M. ANDREI GRANOVSKY (Fédération de Russie) a appuyé les efforts du Secrétaire général visant à rétablir la paix entre deux pays frères, que sont l'Erythrée et l'Ethiopie. La MINUEE doit jouer un rôle stabilisateur dans la région et son succès dépendra de la stricte application de l'Accord de paix d'Alger et sur la poursuite des pourparlers entre les deux parties concernées en vue de parvenir à un règlement global du différend frontalier qui les oppose. Le maintien de facto du régime de cessez-le-feu montre que les deux pays entendent régler leur différend par des moyens pacifiques. Les deux parties, conformément aux engagements pris, doivent prendre les mesures nécessaires en matière de sécurité. La Fédération de Russie appuie la démarche du Conseil de sécurité visant à établir des contacts avec toutes les parties impliquées. Le représentant a indiqué que son pays fournira prochainement une aide humanitaire aux populations des deux pays, et en particulier aux réfugiés au Sud du Soudan. Sa délégation collaborera étroitement avec les autres délégations en vue de l'élaboration du texte qui sera adopté par le Conseil de sécurité, la semaine prochaine.
Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque)sest félicitée des progrès réalisés par lEthiopie et lErythrée dans la voie dun règlement du conflit. La Jamaïque est encouragée par le fait que les deux pays continuent de respecter le cessez-le-feu obtenu grâce à la médiation de lOrganisation de lUnité africaine. Elle na pas manqué, à cet égard, de souligner les résultats positifs qui peuvent être obtenus lorsque les Nations Unies agissent de concert avec les organisations régionales. La délimitation et la démarcation des frontières demeurent toutefois des questions en suspens, même si elles font à lheure actuelle lobjet des pourparlers indirects engagés entre les deux pays. La représentante a exprimé sa préoccupation concernant le nombre de personnes déplacées et le problème que posent les mines antipersonnel.
Mme SELMA ASHIPALA-MUSAVYI (Namibie) a exprimé la ferme conviction que lengagement des parties en faveur de lAccord de cessation des hostilités permettra aux peuples des deux pays, trop longtemps victimes des horreurs de la guerre, de jouir enfin de la paix et de la sécurité. Elle a donc appelé les deux gouvernements à rétablir la confiance de manière à donner un élan à la mise en oeuvre de la résolution 1312 portant création de la Mission des Nations Unies, et à la restauration de la paix. La représentante a également appelé les deux gouvernements à garantir la protection des soldats de la paix et de tout personnel international dont la présence vise au rétablissement de la confiance entre les deux parties. Avant de conclure, la représentante a rappelé que le Conseil tient sa réunion quelque jours seulement après que lAssemblée générale ait examiné la question de la coopération entre les Nations Unies et lOrganisation de lunité africaine (OUA). Cest sous cet angle, a-t-elle déclaré, que la Namibie analyse la coordination entre ces deux organisations en Ethiopie et en Erythrée.
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M. MISRAN KARMAIN (Malaisie) s'est dit convaincu que la nomination du Général de brigade Cammaert permettra à la MINUEE de s'acquitter avec succès de sa mission. Il a observé que les deux parties concernées - Erythrée et Ethiopie - s'engagent fermement à respecter l'Accord de cessez-le-feu et à poursuivre les pourparlers en vue de parvenir à un accord global et définitif sur la situation.
M. SEKOU KASSE (Mali) s'est félicité de la nomination du Général Patrick Cammaert au poste de chef de la force militaire de l'ONU et du rôle positif que joue actuellement l'émissaire des Nations Unies, M. Legwaila Joseph Legwaila, auprès des dirigeants des deux parties et auprès de l'OUA. A cet égard, il a exprimé l'espoir que ces contacts contribueront à rompre la méfiance qui prévaut encore entre les ex-belligérants afin de les amener à négocier. Il a fait observer que la MINUEE reste un élément déterminant de garantie d'un cessez-le-feu permanent et de la création des conditions susceptibles de mener à un règlement durable. Toutefois le déploiement de la MINUEE ne saurait justifier l'immobilisme politique et diplomatique. C'est la raison pour laquelle sa délégation souscrit à l'appel lancé par le Secrétaire général à l'Ethiopie et à l'Erythrée pour qu'elles continuent de manifester la volonté politique dont elles ont fait preuve en signant l'Accord de cessation des hostilités. Elle estime que cette volonté politique se jugera à l'aune des progrès qui seront réalisés dans les pourparlers indirects. Le représentant a invité les parties à poursuivre leurs efforts en vue d'un accord de paix négocié et durable et a estimé que la démarcation de la délimitation de la frontière dans les plus brefs délais constituerait un premier pas important dans cette direction. L'ONU et l'OUA doivent continuer à coopérer étroitement aux niveaux des consultations, des échanges d'informations et de la participation aux activités communes de la MINUEE, a-t-il estimé. Pour rétablir la paix, l'OUA a besoin d'un appui et d'une assistance si l'on veut qu'elle puisse jouer valablement le rôle qui lui revient, dans la diplomatie préventive, le rétablissement de la paix et la consolidation de la paix,
Evoquant la sécheresse et le grand nombre de personnes déplacées et de réfugiés dans la région, il a estimé qu'il est important que la MINUEE établisse et maintienne une étroite coopération avec les acteurs humanitaires dans la région. Il s'est félicité du net progrès accompli grâce à la signature de l'Accord tripartite et a, cependant, demandé instamment à la communauté internationale de fournir une aide financière généreuse, sur un plan bilatéral ou par l'intermédiaire des équipes des Nations Unies dans les deux pays afin de soulager les populations. Il s'est déclaré préoccupé par la présence des mines terrestres et autres engins non explosés qui constituent un obstacle aux activités humanitaires, de réinstallation et surtout à la MINUEE, et a demandé à la communauté internationale de fournir une assistance technique et financière aux deux pays qu'il a invité à leur tour à coopérer afin que les activités de déminage puissent être menées.
M. VOLODYMYR KROKHMAL (Ukraine) sest félicité de la reprise des pourparlers indirects entre lEthiopie et lErythrée sous légide de lOUA. Il sest félicité en outre de la volonté des gouvernements concernés de respecter les dispositions de lAccord de cessation des hostilités signé à Alger le 18 juin 2000. Le représentant a suggéré létablissement, en accord avec les parties, dun calendrier pour le déploiement des observateurs de la MINUEE.
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Le représentant a noté avec satisfaction les activités récemment entreprises par le Représentant spécial du Secrétaire général. Il a exprimé son inquiétude quant à la situation humanitaire et a appelé de ses voeux une réponse rapide de la communauté internationale à cet égard. Il est essentiel de prévenir toute aggravation de la situation humanitaire et des droits de lhomme.
Reprenant la parole, le Ministre des affaires étrangères néerlandais a souligné que les parties concernées doivent redoubler d'efforts pour parvenir à un règlement global de leur différend, et non pas envisager d'autres alternatives. Elles devraient constituer un Groupe d'amis pour les assister dans ces efforts. Les délégations ont appuyé les propositions visant l'adoption de mesures de confiance. Le Conseil de sécurité salue les efforts des médiateurs des pourparlers indirects.
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