LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION OFFRENT D'ENORMES POSSIBILITES DE PROMOUVOIR L'EXPANSION ECONOMIQUE ET D'AIDER A ELIMINER LA PAUVRETE, OBSERVE M. ANNAN
Communiqué de Presse
PI/1306
LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION OFFRENT D'ENORMES POSSIBILITES DE PROMOUVOIR L'EXPANSION ECONOMIQUE ET D'AIDER A ELIMINER LA PAUVRETE, OBSERVE M. ANNAN
20001116Le forum mondial de la télévision face au fossé numérique qui sépare le Sud et le Nord
Partant du constat qu'il existe 1,5 milliard de postes de télévision et 2,5 milliards de postes de radio dans le monde mais que 5% seulement de l'humanité ont accès à l'Internet, le cinquième Forum mondial de la télévision, qui s'est ouvert ce matin, a mis au défi les dirigeants et experts de l'industrie de la télévision de définir le rôle que ce média peut jouer pour combler le fossé numérique. Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a souligné le lien étroit entre laccès aux technologies de linformation et lamélioration du savoir en observant quil est paradoxal quà l'époque de la mondialisation, seul le savoir ne soit pas mondialisé. Pourtant, léducation est à la base du progrès, a-t-il fait remarquer, tout en annonçant la création d'un groupe consultatif des Nations Unies pour les technologies de l'information et des communications dont la mission viserait, entre autres, l'objectif de réduire le fossé numérique. L'accroissement du fossé numérique a constitué le thème essentiel de la déclaration du Président de l'Assemblée, M. Holkeri, qui a invité les médias, ceux du Nord essentiellement, à s'acquitter de leur responsabilité en faisant de sorte que le fossé numérique ne se creuse davantage. Relevant pour sa part que l'utilisation de l'Internet modifie l'utilisation de la télévision, le vice- Président du Conseil économique et social a appelé les dirigeants de lindustrie de la télévision et des nouvelles technologies à assumer un sens nouveau des responsabilités.
Ceux-ci ont, ce matin, fait part des programmes expérimentaux mis à lessai actuellement et qui visent à intégrer la télévision aux technologies numériques, confirmant la contribution que peut jouer ce média à la réduction du fossé numérique. Le Vice-Président de Microsoft et le Directeur général dEUTELSAT ont fait part des résultats obtenus grâce à la combinaison de la télévision et des technologies par satellites. Certains, à linstar du Président directeur de la RAI, la Radiotelevisione Italiana, ont soulevé la question cruciale du manque dinfrastructures et de matériels dans les pays en développement, plaidant en faveur de partenariats entre les fabricants dordinateurs et de programmes informatiques dont lhégémonie a été consacrée par la révolution technologique. Le Président directeur de la RAI a qualifié le droit à laccès aux technologies numériques de "nouvelle notion de citoyenneté".
(à suivre - 1a) - 1a - PI/1306 16 novembre 2000
Le Forum a été ouvert par le Secrétaire général adjoint à la communication et à linformation, M. Kensaku Hogen. Contrairement aux Forums précédents, celui- ci n'est pas un évènement isolé, dans la mesure où il s'inspire de la Déclaration Ministérielle que le Conseil économique et social avait adoptée le 7 juillet dernier, et qui avait reconnu la contribution de la télévision à la réduction du fossé numérique. De même, le Forum s'inscrit dans le cadre de la constitution, à la demande du Secrétaire général, d'une équipe spéciale chargée d'imprimer une direction générale et d'aider à mettre au point une stratégie de développement des technologies de l'information placée sous la direction de l'ancien Président du Costa-Rica, M. Jose Maria Figueres. Le Forum devrait formuler des recommandations concrètes sur la façon dont l'interaction entre la télévision et l'Internet peut combler le fossé numérique. Ces recommandations seront intégrées au programme de travail des Nations Unies, et plus particulièrement de l'équipe spéciale.
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Déclarations liminaires
M. KENSAKU HOGEN, Secrétaire général adjoint à la communication et à linformation, a rappelé que ce Forum est organisé par le Département de linformation et ses partenaires. Laccent sera mis ce matin sur les développements actuels technologiques qui résultent de la convergence de la télévision, des technologies numériques et de lInternet. Cest la première fois que le Forum aborde ce thème et il sest inspiré en cela du rapport du millénaire du Secrétaire général des Nations Unies. Ce Forum représente l'instance unique où de nombreux acteurs originaires de toutes les régions du monde sont réunis. Et cette année, le Forum enregistre un nombre inégalé de participants.
M. HARRI HOLKERI, Président de l'Assemblée générale, a noté que le fossé numérique entre les peuples est important et que les nouvelles technologies de la communication n'ont pas profité à tous. Nous faisons face à la perspective que ces technologies deviennent un facteur de division entre les riches et les pauvres, a-t-il ajouté. Citant l'exemple de son pays, il a expliqué que la Finlande a plus d'utilisateurs d'Internet que l'ensemble de l'Afrique. Malgré l'omniprésence du téléphone cellulaire, la moitié de la population mondiale n'a pas accès au téléphone. Le Président a également insisté sur l'impact de l'éducation sur l'avenir technologique d'un pays. L'accès à l'éducation est crucial, en particulier pour les filles, si nous voulons que les individus soient en mesure de tirer parti des opportunités qu'offrent les technologies. L'éducation, tout comme l'information et les nouvelles technologies de la communication, constitue une des priorités que j'ai évoquées lors de mon discours d'investiture le 5 septembre à la suite de mon élection à la présidence de l'Assemblée générale.
M. Holkeri a souligné le lien entre l'accès aux technologies et l'amélioration du savoir. En Afrique, où un adulte sur quatre est séropositif et 40 % de la population ne sait ni lire ni écrire, les technologies, par le biais de la télévision, de la radio et de l'Internet peuvent diffuser des informations au sujet de la pandémie du sida. L'organisation de ce Forum vient à point nommé. Il offre la possibilité d'étudier de quelle manière l'industrie de la télévision peut contribuer à faire en sorte que les technologies ne creusent pas davantage le fossé entre les riches et les pauvres.
M. GERHARD PFANZELTER, Vice-Président du Conseil économique et social, a indiqué que les nouvelles technologies ont captivé limagination des individus, des milieux daffaires et universitaires. La convergence de ces techniques entraîne le développement du commerce électronique, ce qui change considérablement les échanges commerciaux. Nous devons donc nous demander comment nous pouvons utiliser les nouvelles technologies comme outil actif du développement. LInternet modifie lutilisation de la télévision et ses possibilités sans précédent exigent de la part de lindustrie un rôle nouveau et un sens des responsabilités poussé pour que ce progrès ne soit pas un outil de marginalisation. La télévision à cet égard doit apporter sa contribution à la réduction du fossé numérique. Le Conseil économique et social a oeuvré, ces dernières années, dans la perspective d'aboutir à des objectifs communs de développement et à lélimination de la pauvreté.
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Au cours de sa dernière session ministérielle, lECOSOC a accordé une attention soutenue aux capacités illimitées des technologies de la communication et de linformation qui constituent une force dans les tendances que prend la mondialisation. Elles sont une source daccès aux connaissances. Elles offrent des possibilités nouvelles aux pays pauvres, aux petites et moyennes entreprises. Toutefois, ces technologies peuvent contribuer à creuser davantage le fossé entre pays nantis et pays pauvres, lesquels courent le risque de la marginalisation dans de nombreux domaines tels que la santé et léducation. Cest la raison pour laquelle lECOSOC a recommandé la création dune équipe spéciale dont les travaux visent à créer des partenariats pour que ces technologies bénéficient à tous, notamment aux pays pauvres.
M. SERGIO VENTO (Italie) sest exprimé au nom du Ministre des affaires étrangères de lItalie, M. Lamberto Dini. Il a rappelé quil y a cinq ans, lors de la tenue du premier forum, M. Dini avait estimé que le secteur de linformation devait sacquitter de ses responsabilités en contribuant à la réduction de lécart entre les hémisphères Nord et Sud. M. Vento a expliqué que le Gouvernement italien sest donné comme priorité de construire une société de linformation plus démocratique et plus ouverte. Il a indiqué que le Parlement italien a adopté un programme pluriannuel afin de sattaquer au fossé numérique national. Le représentant a ajouté quen Italie, les deux principaux réseaux de télévision, RAI et MEDIASET, ont joint leurs efforts à ceux des autorités gouvernementales. Il a estimé quil nexiste pas de recette pour combler le fossé numérique. Nous pouvons partager des objectifs communs au niveau mondial mais nos stratégies et actions devront prendre en compte et surtout respecter les différences culturelles, économiques et sociales qui existent au sein de la communauté internationale. M. Vento a estimé que les nouvelles technologies de linformation peuvent et devraient nous unir dans notre diversité. Toutefois, a-t-il ajouté, il est urgent délaborer une stratégie pour que la technologie de la télévision numérique serve à combler le fossé numérique entre le Nord et le Sud plutôt quà lapprofondir. Le représentant a souligné la facilité avec laquelle elle échappe à la logique de contrôle des entités nationales et supranationales.
M. Vento a estimé que l'ONU représente l'instance idéale pour mener cette recherche complexe et pour lancer des initiatives concrètes. Saluant les consultations en vue de la création dune équipe spéciale des Nations Unies sur les technologies de linformation et des communications, le représentant a précisé que le Sommet du G-8 à Okinawa a également lancé une équipe spéciale appelée Digital opportunity Task Force. M. Vento a assuré quen 2001, dans le cadre de sa présidence du G-8, lItalie fera tout son possible pour favoriser la synergie entre les initiatives des Nations Unies et celles du G-8.
Déclarations
MME JENNIFER SIBANDA, Directeur exécutif de la Fédération of African Media Women de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (Zimbabwe), a déclaré que la télévision, comme les nouveaux médias, participe de la révolution numérique. Elle a souligné le potentiel toujours considérable de la télévision.
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"Nous entendons constamment parler du village planétaire", a-t-elle noté, mais en Afrique, la définition et le concept de village reposent sur le partage des ressources, des valeurs, de linformation et de la connaissance. Elle a regretté les disparités qui existent dans le "village planétaire". Mme Sibanda a souligné que les communautés rurales, ainsi que les personnes analphabètes et marginalisées sont celles qui risquent le plus d'être dépassées par la révolution du numérique. Elle a souligné qu'il ne faut pas oublier que le développement numérique doit être centré sur la personne humaine, et devra accorder une attention particulière aux besoins des femmes et des fillettes. Mme Sibanda a estimé que si la connaissance représente le pouvoir et la richesse, nous avons tous la responsabilité dagir comme des Robins des Bois en volant aux riches pour donner aux pauvres.
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, sest dit honoré de se trouver parmi tant d'éminents représentants de médias et a observé que grâce à la place qu'ils occupent, ils sont en mesure de mieux apprécier que quiconque le rôle de linformation dans les sociétés contemporaines. Ce rôle est plus crucial que jamais dans ce nouveau monde de la communication instantanée qui est aujourdhui le nôtre, a-t-il remarqué. Les civilisations s'enrichissent en échangeant leurs connaissances et se nourrissent de l'influence qu'elles exercent les unes sur les autres, a dit M. Annan qui a trouvé paradoxal quà l'époque de la mondialisation, seul le savoir ne soit pas mondialisé. Le fossé des connaissances entre le Nord et le Sud ne cesse de se creuser chaque jour, a-t-il constaté. Dans toutes les sociétés, léducation est la base du progrès, a déclaré M. Annan, regrettant que dans le monde en développement, des millions dêtres humains continuent dêtre privés de cet ingrédient crucial de la prospérité. Ceci nest pas inéluctable. Grâce à laudience et à linfluence qui sont les vôtres, vous, les milieux de laudiovisuel, pouvez contribuer à faire en sorte que tous aient accès au savoir et à linformation. Vous pouvez faire de votre industrie un moteur du changement et un partenaire du progrès.
Il y a dans le monde quelque 1,5 milliard de postes de télévision et 2,5 milliards de postes de radio. La radio et la télévision sont par conséquent, en un sens, lavant-garde de la révolution du savoir. Une des choses que vous pouvez faire, c'est informer vos auditeurs et vos téléspectateurs de ce quest lInternet et des possibilités quil offre, et contribuer ainsi à créer une demande. Vous devez toutefois, dans le même temps, contribuer à éliminer lillettrisme et à développer dautres aptitudes essentielles. Connecter les pauvres à lInternet na guère de chance daméliorer leurs conditions de vie sils ne savent ni lire ni écrire. Le Secrétaire général a souligné que dès lors que certaines conditions fondamentales sont réunies, les nouvelles technologies de linformation offrent dénormes possibilités, sagissant de lexpansion économique et de lélimination de la pauvreté.
Les technologies de linformation ne sont pas une formule magique qui nous permettra de résoudre tous nos problèmes. Elles constituent un outil qui peut aider à libérer les pauvres et leur permettre de prendre en main leur destin. Les technologies de linformation ont dailleurs bien dautres applications dont les pays en développement peuvent tirer parti, a souligné M. Annan. Elles peuvent faciliter lenseignement à distance à peu de frais. Elles peuvent également donner une voix à la société civile, consolider les institutions démocratiques, améliorer la transparence de ladministration et renforcer lobligation des pouvoirs publics à capituler, selon les cas.
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Il ne sera pas facile de combler le fossé numérique, et il faudra pour cela que toute une série dacteurs très différents conjuguent leurs efforts. Cest pourquoi jai demandé à mon représentant spécial aux technologies de linformation et de la communication, lancien Président du Costa Rica, José Maria Figueres, que je viens tout juste de nommer, de maider à constituer une équipe spéciale qui sera chargée dimprimer une direction générale et d'aider à mettre au point une stratégie de développement des technologies de linformation. Jespère très sincèrement que vous qui êtes ici aujourdhui, ou les représentants de vos organisations, accepteront de prendre part à cette initiative.
M. GREG DYKE, Directeur général de la BBC, a convenu que la révolution numérique est synonyme de davantage de choix, ce qui entraîne un débat sur le rôle des médias publics. Comment nous est-il possible, à lheure de la mondialisation, de la numérisation et de la prolifération des médias privés, de justifier le paiement dun impôt pour financer les chaînes publiques? Il sagit évidemment dun débat idéologique. Lavènement du monde numérique rendra plus difficile l'existence des radios et télévisions publiques. Pourtant leur existence est plus nécessaire que jamais. Seul le financement public permettra aux médias de refléter les intérêts dun pays donné et les expériences communes dune nation. Les médias publics doivent pouvoir contribuer à réduire le fossé numérique. En étant universels et gratuits, ces médias sont accessibles à tous. Pour réussir la révolution numérique, il faut que la communication en ligne reflète les sociétés, les valeurs et les cultures, en un mot le pluralisme. Cest ce que nous nous efforçons de réaliser avec la mise en place de BBC World Service en ligne.
M. FERNANDO ESPUELAS, Président de StarMedia Network, a déclaré que la communauté internationale se trouve à un carrefour historique car l'Internet représente une possibilité de renforcer les capacités des peuples et peut leur permettre de définir leur propre avenir et leur propre vision du monde. Il a estimé qu'il n'est pas exagéré de comparer les bouleversements de l'Internet à ceux provoqués par la Révolution française. M. Espuelas a souligné le devoir moral de faire parvenir cette nouvelle vague à l'ensemble de la population mondiale. Il a estimé que si des mesures ne sont pas prises pour combler le fossé numérique au cours des deux années à venir, le décalage entre le Nord et le Sud risque de devenir permanent.
M. Espuelas a souligné l'importance de l'économie de la connaissance qui est la meilleure manière de sauver les population de la pauvreté. La construction d'une telle économie n'est pas du seul ressort des gouvernements mais passe principalement par un partenariat entre les acteurs privés, les organisations non gouvernementales et les gouvernements. Le représentant a salué l'action des gouvernements ainsi que celle du secteur privé en Amérique latine.
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M. JON DEVAAN, Vice-Président, Directeur de la division Télévision de Microsoft, a expliqué quInternet offre les moyens de franchir les barrières socioéconomiques et de mettre en commun les expériences et les connaissances. Le nombre dusagers dInternet augmente tous les mois, ce qui réduit les coûts. La télévision peut combler le fossé numérique dans la mesure où elle a une audience plus large en raison de sa capacité de pénétration énorme et du fait qu'elle a recours à divers moyens technologiques tels que le câble ou les satellites. Microsoft participe à plus de cent projets dans divers pays du monde, sous la forme de formation et de partage des connaissances technologiques. Nous avons développé des technologies peu onéreuses dans l'objectif de favoriser laccès à Internet. Lordinateur Venus introduit en Chine conjugue les fonctions décran de télévision et de PC. Aux Etats-Unis nous avons mis à la disposition des plus défavorisés, et notamment des travailleurs migrants et de leurs enfants, le Web-TV accessible à partir dune prise de téléphone et dun poste de télévision. La prestation de services grâce à la télévision est peut être la réponse à la problématique du fossé numérique.
Dialogue avec le Secrétaire général des Nations Unies
M. ANNAN a indiqué que le partenariat avec le secteur privé et laccès au savoir est la démarche adoptée par les Nations Unies, citant ainsi quelques exemples concrets. Convenant de la nécessité de préserver la diversité culturelle dans le monde, M. Annan sest demandé si les lois du marché nétaient pas incompatibles avec cette notion.
M. ROBERTO ZACCARIA, Président de la RAI - Radiotelevisione Italiana, a évoqué la dimension importante acquise par la société de linformation qui permet ainsi à lêtre humain de surmonter lindividualisme et douvrir les frontières, conditions préalables à léclosion des démocraties. Il faut toutefois veiller à ce que le pouvoir de linformation ne sape pas les libertés, le pluralisme et le droit à linformation. La société de communication est une société à frontières élargies et lInternet a créé de nouvelles perspectives de développement. Néanmoins, lécart numérique est frappant et elle consacre la capacité hégémonique des fournisseurs et des producteurs de matériels et de logiciels. Il est donc essentiel de pouvoir compter sur leur coopération car ils sont au centre de ce phénomène. Nous devons également nous demander si ce coefficient de développement peut continuer à se multiplier à ce rythme. Le nombre de postes de télévision étant quatre fois plus important aux connections Internet dans le monde occidental et 10 fois plus important dans le monde en développement, il est donc indispensable de promouvoir linteraction entre Internet et la télévision, notamment par le biais du téléphone mobile ou des satellites. La RAI a intégré lutilisation de la télévision à Internet grâce à un service de diffusion par satellite. Le droit à laccès aux technologies numériques est essentiel et il constitue une nouvelle notion de citoyenneté.
M. FEDELE CONFALONIERI, Président du Groupe MEDIASET (Italie), a déclaré que l'Organisation des Nations Unies représente l'instance idéale pour discuter de la dimension sociale et éthique des médias qui est souvent tributaire de la logique du marché. Le fossé numérique constitue une nouvelle séparation entre les nantis et les défavorisés. Il a admis que des inégalités existent quant à l'accès aux nouveaux moyens de communication.
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Dans ce contexte de répartition inégale, le représentant a estimé que la télévision peut faire beaucoup pour promouvoir l'Internet auprès d'un large public, notamment en diffusant des programmes éducatifs faciles à comprendre. En outre, la télévision est à même de fournir un contenu. Cependant, la télévision doit veiller à élaborer des contenus utiles et répondant aux besoins des usagers. En Italie, comme dans de nombreux autres pays, nous sommes à l'orée d'une révolution numérique, car toutes les familles devraient bientôt conjuguer accès à la télévision et accès à Internet. Dans ce contexte, le représentant a estimé que la télévision doit produire des contenus et des services adaptés aux besoins de chaque public. En outre, la télévision mieux qu'aucun autre média, devra s'attacher à promouvoir les droits de l'homme en faisant connaître les faits ainsi que leur interprétation.
M. ALBERT SCHARF, Président d'EBU, s'exprimant au nom des "World Broadcasting Unions", a expliqué que ces unions représentent tous les diffuseurs du monde entier, dont les services parviennent à toutes les personnes équipées d'un poste de télévision ou de radio. M. Scharf a déclaré que les diffuseurs sont impliqués depuis des décennies dans le développement de nouvelles technologies de même que l'on développe aujourd'hui la technologie du numérique. Le représentant a ajouté que les diffuseurs ont l'habitude de prendre des mesures pour réduire les difficultés d'accès ou de maîtriser de nouveaux moyens de communication au sein du public, au nom de ce qu'il est convenu d'appeler le progrès. M. Scharf a préconisé d'intégrer toutes les parties de la société à la révolution du numérique et de considérer les usagers comme une société de citoyens et non pas d'usagers dispersés. Il faut utiliser les nouvelles technologies de l'information pour éviter que les sociétés ne se divisent en différents groupes n'entretenant aucun rapport les uns avec les autres. Pour ce faire, le représentant a estimé qu'il est nécessaire de faire un usage plus individualisé et flexible des nouvelles technologies. Il a souligné que ceux que l'on appelle les diffuseurs traditionnels utilisent depuis toujours tous les moyens à leur disposition pour atteindre leurs usagers en faisant de sorte qu'ils appartiennent à une même communauté.
M. Scharf a estimé que le web doit servir à diffuser des informations utiles, de connaissances et une sagesse. Dans son état actuel, la masse d'information véhiculée par le web empêche de voir clair et nuit à la transparence, alors qu'il devrait plutôt favoriser les débats publics. M. Scharf a noté que l'apparition de nouveaux médias n'a pas provoqué la disparition des anciens. Il a salué le fait que tous les médias aient rapidement compris qu'ils devaient coexister et s'enrichir des expériences des uns et des autres, en attachant une attention particulière au contenu des programmes qu'ils diffusent car ils représentent un outil culturel irremplaçable dans la vie et l'identité des nations.
M. Scharf a déclaré que les médias doivent prendre les responsabilités qui sont les leurs, face aux attentes de membres d'une société qui veulent être considérés comme des êtres humains et non pas comme des consommateurs de services aux mains d'un petit groupe. Le représentant s'est dit convaincu qu'adopter une telle attitude serait une erreur fatale pour l'humanité.
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M. YOSHI IMAI, s'est exprimé au nom de M. KATSUJI EBISAWA, Président de Nippon Hosa Kyokay - NHK. Il a déclaré que le monde de la diffusion et de la communication subit des changements majeurs du fait de la révolution du numérique. Les diffuseurs n'ont jamais disposé de moyens aussi étendus pour faire parvenir leurs programmes à un public mondial, à tout moment et à bas coût. M. Imai a indiqué qu'avec d'autres réseaux de communication, la NHK lancera prochainement un "DIGITAL SATELLITE BROADCAST". Il a décrit les progrès qualitatifs réalisés grâce à la "high vision technology", qui permet d'améliorer la qualité des images. La raison d'être de cette nouvelle technologie est également de contribuer à combler le fossé numérique en servant de véhicule à des programmes de qualité. En conclusion, M. Imai a assuré que la NHK unirait ses efforts à ceux des autres acteurs du monde de la communication afin de s'employer à combler le fossé numérique.
M. GIULIANO BERRETTA, Directeur général dEUTELSAT, a souligné la complexité dutilisation dInternet que rencontrent également les pays en développement. Lautre difficulté majeure vient du manque dinfrastructures. Seul le satellite offre le moyen datteindre toutes les régions du monde. EUTELSAT touche maintenant 60% de la population mondiale grâce à lutilisation du satellite. La télévision offre les moyens de combler le fossé numérique. EUTELSAT possède le plus grand réseau du monde avec 800 canaux de télévision dont 70 sont consacrés gratuitement à la culture et à léducation dans plus de 30 langues différentes. La télévision a donc commencé à combler ce fossé. Au contraire, il est illusoire de croire quInternet peut le faire car pour cela, il faut avant tout résoudre le problème dinfrastructures qui doit passer par la création de partenariats avec les fabricants dordinateurs et de logiciels et des organisations comme la nôtre. Nous sommes également toujours prêts à soutenir le lancement dune chaîne de télévision des Nations Unies.
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