SG/T/2256

ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL AU QATAR 11 AU 14 NOVEMBRE 2000

15 novembre 2000


Communiqué de Presse
SG/T/2256


ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL AU QATAR 11 AU 14 NOVEMBRE 2000

20001115

Le Secrétaire général est arrivé au Qatar en provenance de Barheïn en fin d'après-midi le samedi 11 novembre. A sa résidence, qui est réservée aux hôtes du Gouvernement, il a réuni ses conseillers principaux, M. Kieran Prendergast, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Lakhdar Brahimi, Conseiller spécial, M. Terje Roed-Larsen, Coordinateur spécial pour le Moyen-Orient. M. Ibrahima Fall, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, qui avait participé à la session ministérielle de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) depuis le milieu de la semaine les a informés des derniers développements.

Le Secrétaire général a terminé sa journée par deux réunions bilatérales. Il a rencontré M. Rafic Al-Hariri, le nouveau Premier Ministre du Liban, afin d'évaluer la situation dans le pays et en particulier dans le Sud où les Nations Unies déploient une mission de maintien de la paix pour aider le Gouvernement à établir son contrôle à la suite du retrait militaire d'Israël. Puis il a rencontré le Ministre des affaires étrangères de l’Egypte, M. Amre Moussa, pour discuter de la crise actuelle entre les Israéliens et les Palestiniens.

Dimanche matin, le Secrétaire général a prononcé un discours lors de la session d'ouverture du Sommet de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), félicitant Cheikh Hamad Bin Khalifa Al-Thani du Qatar pour son accession à la présidence de l'OCI et rendant hommage au Président sortant, le Président iranien M. Seyed Mohammad Khatami. Il a dit à l’intention de ce dernier, « l’engagement dont vous ne cessez de faire preuve en faveur de la détente, de l'ouverture, de la tolérance et de l'état de droit est un encouragement pour tous ceux qui luttent en faveur du progrès....dans le monde islamique ».

Le Secrétaire général a insisté plus particulièrement sur trois points dans son discours, à savoir la situation dans les territoires palestiniens, en Afghanistan et en Iraq (Voir SG/SM/7621).

S'agissant de la question palestinienne, qui constitue un sujet de préoccupation majeur pour les dirigeants de l'OCI, il a déclaré que « les huit dernières semaines ont clairement montré aux parties que le recours excessif à la force, la violence aveugle et la terreur ne mènent pas à la paix ».

« La question qui se pose au peuple palestinien et au peuple israélien, à cette auguste assemblée et au monde », a-t-il ajouté, « est de savoir comment mettre fin à la violence et aux tueries et faire respecter le caractère sacré de toute vie humaine, qu'elle soit palestinienne ou israélienne, celle d’un enfant ou celle d’un vieillard ».

« La question qui se pose, a-t-il poursuivi, c’est de savoir comment répondre à la fois aux aspirations légitimes des Palestiniens en ce qui concerne leur dignité et leur indépendance nationale et aux revendications légitimes des Israéliens en ce qui concerne la reconnaissance et la sécurité de leur Etat, et comment aider les deux parties à conclure une paix juste qui se traduira en avantages concrets pour chaque Palestinien et chaque Israélien ».

En marge de la conférence, le Secrétaire général a eu un nombre important de réunions bilatérales.

Après le déjeuner offert par l’Emir du Qatar en l’honneur des Chefs d'Etat et de délégation, le Secrétaire général a rencontré le Roi Abdullah II Bin Al Hussein de Jordanie avec lequel il a eu pour unique sujet de discussion les violences actuelles au Moyen-Orient et comment y mettre un terme.

Il a ensuite rencontré le Président de l'Indonésie, M. Abdurrahman Wahid. Leur discussion a d'abord porté sur le Moyen-Orient. Le Secrétaire général a ensuite soulevé la question de la situation au Timor occidental, appelant instamment le Président à poursuivre les efforts pour désarmer les milices, à traduire en justice les responsables des actes de violence, y compris du meurtre des trois membres du personnel des Nations Unies et à faciliter le retour des réfugiés timorais de l'Est. Leurs discussions ont également porté sur des questions nationales et régionales, y compris le Myanmar.

Le Moyen-Orient a constitué l'unique sujet de discussion lors de l’entretien que le Secrétaire général a eu avec M. Yasser Arafat, Président de l'Autorité palestinienne. Le Secrétaire général a souligné qu’il faut d’urgence briser la dynamique de la violence qui s'est emparée de la région. Ils ont évalué les perspectives d’une reprise des pourparlers de paix dans les derniers jours de l'administration du Président américain Bill Clinton.

Les efforts déployés par les Nations Unies en vue de l’organisation d’un référendum sur l'avenir du territoire du Sahara occidental ont été au centre des pourparlers entre le Secrétaire général et le Prince Rashid du Maroc.

Avec le Ministre des affaires étrangères de la Turquie, M. Ismail Cem, le Secrétaire général a discuté de la situation au Moyen-Orient, des perspectives de la levée des sanctions des Nations Unies contre l’Iraq et de la dernière série de pourparlers sur Chypre qui s’est achevée à Genève.

Pour sa dernière réunion de la journée, le Secrétaire général a eu un entretien avec le Président iranien, M. Seyed Mohammad Khatami. Le Secrétaire général a rendu hommage au Président Khatami pour l'habilité avec laquelle il a présidé l'OCI au cours des trois dernières années et pour avoir lancé le Dialogue entre les civilisations. Ils ont également parlé de la situation au Moyen-Orient et de la Commission d'établissement des faits mise en place par les Etats-Unis, en consultation avec le Secrétaire général, pour déterminer les causes de la violence actuelle et comment l'éviter à l’avenir. Le Président a remercié le Secrétaire général des efforts qu’il déploie pour rechercher une solution politique en Afghanistan et d'avoir travaillé en étroite collaboration avec l'OCI à cette fin.

Le lundi 13 novembre, le Secrétaire général a eu une autre série de réunions bilatérales en marge du Sommet de l'OCI. Il a rencontré dans la matinée le Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, M. Habib Ben Yahia, avec lequel il a évoqué la préoccupation que lui inspire la poursuite de la violence en Israël et dans les territoires occupés ainsi que la nécessité de relancer le processus de paix. Ils ont également parlé de l'Iraq et des moyens de briser l'impasse ainsi que de la question du Sahara occidental.

Le Secrétaire général a ensuite rencontré M. Amara Essy, l'ancien Ministre des affaires étrangères de la Côte d'Ivoire afin d'évaluer la situation dans ce pays ainsi que dans la région de l'Afrique de l'Ouest.

A la mi-journée, le Secrétaire général a rencontré l'Emir du Qatar. Leurs discussions ont porté en premier lieu sur le rôle de la Commission d'établissement des faits établie par les Etats-Unis afin de déterminer les causes de la violence entre Palestiniens et Israéliens et les moyens d'éviter qu'elle ne se reproduise. Ils ont souhaité que la Commission puisse commencer à travailler rapidement et apporte ainsi un apaisement. Ils ont également discuté de la proposition palestinienne d’établir une force de protection des Nations Unies dans la région et des perspectives d'une reprise du processus de paix. Leur entretien s’est terminé par une discussion sur la question de l'Iraq. En début d'après-midi, le Secrétaire général a eu une seconde discussion avec le Premier Ministre du Liban, M. Rafic Hariri.

Le Secrétaire général a ensuite rencontré le Ministre des affaires étrangère du Qatar, Cheick Hamad Bin Jassenn Bin Jabr Al-Thani. Le Ministre a informé le Secrétaire général des derniers efforts du Qatar pour promouvoir la réconciliation entre l'Iraq et le Koweït et pour élaborer le communiqué final de l'OCI sur le sujet. Ils ont également discuté des sanctions imposées à l'Iraq, de leur impact sur les civils innocents et de la nécessité pour l'Iraq de coopérer avec le Conseil de sécurité.

Le Secrétaire général a également discuté de la situation au Moyen-Orient, de la Commission d'établissement des faits et de la voie à suivre avec le Cheik de Sharja qui représentait le Dirigeant des Emirats arabes unis, ce dernier étant souffrant. Leurs discussions ont également porté sur l'Iraq.

Les questions du Moyen-Orient, de l'Iraq et de Chypre ont dominé la réunion qu'a eue le Secrétaire général avec le Président de la Turquie, M. Ahmet Necdet Sezer. S'agissant de Chypre, les deux hommes ont évoqué les idées que le Secrétaire générale avait proposées aux deux parties à Genève la semaine dernière.

Le Président de l'Algérie, M. Abdelaziz Bouteflika a eu une longue discussion avec le Secrétaire général sur les questions relatives au Moyen-Orient, soulignant que la paix dans la région ne pourra pas être garantie sans un règlement global associant également le Liban et la République arabe syrienne. Ils ont également évoqué les efforts que déploient les Nations Unies pour régler le différend au sujet du Sahara occidental.

Le Secrétaire général a ensuite rencontré le Ministre d'Etat des affaires étrangères du Sultanat d'Oman, M. Yousef Bin Al-Alawi Bin Abdulla. Leurs entretiens ont porté sur les moyens qui permettraient de sortir de l’impasse au sujet de l’Iraq.

Sa réunion avec le Président du Mali, M. Alpha Oumar Konare, a porté plus particulièrement sur les questions régionales relatives à l'Afrique de l'Ouest. Le Président Konare, qui est actuellement Président de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a informé le Secrétaire général des discussions récentes qu'il a eues avec les dirigeants du groupe rebelle en Sierra Leone, le Front uni révolutionnaire (RUF). Ils ont abordé le processus de paix en Sierra Leone et la voie à suivre. Ils ont également parlé de la situation en Côte d'Ivoire.

Le Secrétaire général a ensuite rencontré le Président du Yémen, le maréchal Ali Abdullah Saleh, qui lui a fait part de ses vues au sujet la proposition palestinienne d’établir une force de protection des Nations Unies. Le Secrétaire général s'est entretenu avec le Ministre des affaires étrangères du Koweït, Cheikh Sabah Salem Al-Ahmad Al-Sabah, des relations entre le Koweït et l'Iraq, de la question des personnes de nationalité koweïtienne disparues en Iraq et du Fonds de compensation mis en place par les Nations Unies pour dédommager des pertes subies à la suite de l'invasion du Koweït par l'Iraq.

Le Secrétaire général a évoqué avec le Chef de l'exécutif du Pakistan, M. Pervez Musharraf, la situation dans les territoires palestiniens et en Afghanistan. Ils ont également abordé la question des contributions éventuelles du Pakistan aux missions de maintien de la paix des Nations Unies.

Le Secrétaire général a discuté avec le Vice-Président du Conseil révolutionnaire iraquien, M. Izzat Ibrahim, des relations entre l'Iraq et les Nations Unies et des moyens de venir à bout de l'impasse actuelle. S'adressant ensuite à la presse, il a indiqué qu'il trouvait cette impasse nuisible. Il a estimé qu'il était important « que nous ayons commencé à aborder ces questions. Bien sûr, a-t-il ajouté, ils ont leurs propres impératifs et je dois tenir compte des résolutions du Conseil de sécurité mais nous allons trouver les moyens de discuter. Je dois revoir ce dont nous avons parlé, a-t-il conclu, et ensuite les contacts commenceront ».

Avant de quitter le Centre de conférences, le Prince Abdallah d'Arabie Saoudite a demandé à rencontrer de nouveau le Secrétaire général.

Le Secrétaire général a quitté le Qatar pour New York mercredi matin, 14 novembre. Son avion a fait une escale à Londres pour faire le plein d'essence au moment où l'avion du Premier Ministre d'Israël, M. Ehoud Barak, atterrissait. Les deux hommes ont saisi cette occasion pour se rencontrer et se sont entretenus de la situation au Moyen-Orient. Le Secrétaire général a informé M. Barak de sa visite à Doha. M. Barak a eu l'occasion de lui faire part de ses discussions à Washington avec le Président des Etats-Unis, M. Bill Clinton.

Rencontrant la presse après cette entrevue d'une demi-heure, le Secrétaire général a indiqué que les discussions avaient essentiellement porté sur les moyens de mettre un terme à la violence et de faire revenir les parties à la table des négociations.

Au cours de cette escale, M. Annan a également eu une conversation téléphonique avec le Premier Ministre du Royaume-Uni, M. Tony Blair pendant 10 minutes.

Le Secrétaire général a atterri à New York mercredi en fin d'après-midi.

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