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SG/SM/7581

LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE LES GOUVERNEMENTS, LA SOCIETE CIVILE ET LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES A COMBATTRE LA FAIM DANS LE MONDE

9 octobre 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7581
OBV/166


LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE LES GOUVERNEMENTS, LA SOCIETE CIVILE ET LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES A COMBATTRE LA FAIM DANS LE MONDE

20001009

On trouvera ci-après le texte de la déclaration du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre 2000:

L’humanité a effectué de grands progrès au cours de la dernière décennie. De l’élaboration de la carte du génome humain à la mise en place de systèmes de communication mondiale instantanée, des pas de géants ont été accomplis. Pourtant notre monde est encore affecté par une tragédie humaine de grande envergure. Le plus fondamental des droits de l’homme, le droit à l’alimentation, est refusé à 800 millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

La nourriture est essentielle, sans elle rien n’est possible, ni les études, ni les activités économiques, ni la création artistique ou littéraire, ni le progrès. La faim est un frein important au développement humain et au respect des droits de l’homme. Elle ne détruit pas seulement les vies et les espoirs des individus, elle porte également atteinte à la paix et à la prospérité des nations.

Le problème de la faim se pose de façon particulièrement aiguë dans le monde en développement. Un individu sur cinq n’a pas accès à une nourriture de qualité suffisante dans les pays en développement. En Afrique, un enfant sur trois souffre de malnutrition chronique. En tout, six millions d’enfants en âge préscolaire meurent chaque année des conséquences de la faim.

Pour que le présent millénaire soit débarrassé de la faim, nous devons engager des actions immédiates sur plusieurs fronts, non seulement pour nourrir ceux qui ont faim, mais aussi pour éliminer les causes sous-jacentes de la faim. En finir avec la faim et l’insécurité alimentaire ne consiste pas simplement à produire plus de nourriture. Des études récentes montrent que quatre enfants sur cinq, souffrant de malnutrition dans le monde en développement, vivent dans des pays qui affichent des surplus alimentaires. Le plus grand défi à court terme est de s’assurer que la nourriture parvient entre les mains et dans les bouches de ceux qui en ont actuellement besoin: les pauvres, les femmes et les jeunes filles, les communautés rurales isolées, les minorités ethniques vivant en marge de la société, les victimes des guerres et des catastrophes naturelles.

Il nous faut également concentrer nos efforts sur une stratégie à long terme plus large. L’amélioration de l’éducation des femmes et des fillettes doit être au centre de cette stratégie. Cela apparaît comme une arme puissante contre la faim dans le passé et la clef permettant dans le futur d’accéder à un monde débarrassé de la faim. Plus généralement, nous devons nous efforcer de définir un schéma de croissance économique qui réduise véritablement la pauvreté notamment dans les communautés rurales. Nous avons besoin de politiques qui créent des emplois pour les pauvres et des systèmes de protection pour les plus vulnérables.

Nous sommes actuellement dans une situation plus favorable que jamais, au cours de l’histoire récente, pour remporter la bataille contre la faim. Les éléments clefs d’une stratégie d’éradication de la faim dans le monde existent. Ce qui a fait défaut jusqu’à présent est la volonté politique de les utiliser. Il est temps maintenant de nous rassembler : gouvernements, société civile, secteur privé et organisations internationales. Ensemble nous pouvons faire du rêve une réalité et réellement débarrasser le nouveau millénaire de la faim.

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