DEV/2261

VERS UNE SOCIETE POUR TOUS LES AGES: UNE MANIFESTATION ORGANISEE A L'ONU A L'OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES

5 octobre 2000


Communiqué de Presse
DEV/2261
PI/1297


VERS UNE SOCIETE POUR TOUS LES AGES: UNE MANIFESTATION ORGANISEE A L’ONU A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES

20001005

«La question du vieillissement doit être désormais au centre des préoccupations mondiales» a déclaré le Secrétaire général dans un message lu ce matin par M. Kensaku Hogen, Secrétaire général adjoint des Nations Unies à l’information dans le cadre des activités organisées pendant toute la journée au siège des Nations Unies, à l’occasion de la dixième commémoration annuelle de la journée internationale des personnes âgées. «Aujourd’hui, un habitant de la planète sur dix a plus de 60 ans, d’ici à 2050, cette proportion aura doublé. Un des grands défis de ce siècle qui commence sera de nous adapter à cette révolution démographique mondiale», insistait encore le Secrétaire général dans son message (voir également communiqué de presse SG/SM/7560.

La représentante permanente suppléante de la République dominicaine a évoqué le chemin parcouru depuis la première Assemblée sur le vieillissement qui s’est tenue à Vienne il y a dix-huit ans. Elle a insisté pour que l’on passe du stade des discussions théoriques à la recherche de solutions concrètes notamment en améliorant la coopération et le partenariat entre les différents acteurs qui interviennent dans la vie des personnes âgées.

Le représentant du Nigéria a pour sa part lancé un appel pour que le vieillissement soit mis au centre des programmes de lutte contre la pauvreté, car faute d’un système de retraite et de sécurité sociale, les personnes âgées dans les pays en développement sont totalement abandonnées à la charge de leurs familles elles-mêmes le plus souvent démunies.

Le représentant de l’Espagne, pays qui accueillera en 2002 la seconde Assemblée mondiale sur le vieillissement, a également insisté sur les problèmes posés par ce phénomène aux pays en développement et pour illustrer son propos il a cité le professeur Alex Kalachi qui disait à l’OMS: « Alors que les pays développés ont été riches avant de vieillir, les pays en développement vieilliront avant d’avoir été riches ».

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De nombreux intervenants ont exposé les différents aspects de la question du vieillissement, depuis la réalité de la vie quotidienne des personnes âgées dans les sociétés en développement jusqu’à l’importance des relations intergénérationnelles comme source d’enrichissement mutuel. La nécessité de combattre les stéréotypes a été reconnue comme un préalable indispensable. «Les personnes âgées ne sont ni impuissantes, ni séniles, ni démotivées, ni matérialistes», a-t-il été précisé.

«Le défi que devons relever est de faire preuve d’imagination politique de telle sorte que l’Assemblée de Madrid se traduise en politiques concrètes. Il nous faut garder à l’esprit que nous vivons dans des sociétés et non dans des économies, que les impératifs sociaux doivent l’emporter sur les impératifs économiques» a notamment déclaré M. John Langmore, directeur de la Division des politiques sociales et du développement social des Nations Unies.

Les activités se poursuivront cet après midi, à partir de 14 heures, avec la projection d’extraits du film «The Buena Vista» suivie d’une discussion sur le thème «Perspectives multigénérationnelles/multiculturelles sur la vie des personnes âgées».

Journée internationale des personnes âgées

Déclarations

MME JULIA TAVARES DE ALVARES (République dominicaine): «Il y a dix-huit ans, la première Assemblée mondiale sur le vieillissement qui se tenait à Vienne, marquait notre intention de prendre au sérieux la question du vieillissement. Technologiquement, nous vivons aujourd’hui dans une époque nouvelle. A beaucoup d’égards, c’est aussi une époque nouvelle en ce qui concerne le vieillissement. Le phénomène du vieillissement mondial est maintenant largement reconnu. Il figure dans de nombreux programmes politiques. C’est même devenu le thème récurrent de sérieuses discussions à la télévision, le nec plus ultra de la reconnaissance!

Nous entrons à présent dans une période où il est nécessaire de réfléchir sérieusement à ce que nous pouvons envisager pour la seconde Assemblée mondiale. Il nous faut désormais aller plus loin pour trouver des solutions réalistes aux problèmes potentiels et abandonner les discussions théoriques pour en venir à l’action concrète. Un moyen important de créer le cadre et la structure qui nous permettraient d’agir est de se concentrer sur la question des interconnexions qui est si importante pour la tâche de mobilisation de toutes nos ressources. La première Assemblée a soulevé la question de la coopération et de l’intégration interinstitutions afin de mieux traiter le vieillissement. Nous ne sommes jamais allés assez loin dans cette direction de façon à devancer la courbe démographique. Nous savons que l’interdépendance entre générations doit être le principe directeur de la nouvelle ère du vieillissement de même que l’interdépendance entre toutes les institutions internationales et entre celles-ci, les ONG, les groupes et les individus de la société civile».

M. ARTHUR C.I. MBANEFO, Représentant permanent du Nigéria, a déclaré que le problème du vieillissement doit être traité dans toutes ses composantes en mettant l’accent sur les opportunités qui s’offrent à long terme. Il a ajouté qu’en pleine révolution démographique, le vieillissement de la population a de graves conséquences pour les activités économiques, sociales, culturelles, psychologiques et spirituelles dans toutes les sociétés et en particulier sur celles des pays en développement. En effet a-t-il constaté, de profondes inégalités existent entre les pays face à la question du vieillissement et alors que dans les pays développés des infrastructures existent pour l’application du Plan d’action mondial adopté à Vienne, le dénuement des pays en développement en termes de ressources et d’infrastructures est patent. Dans de nombreux pays en développement, la prise en charge des anciens est assurée par les seules familles et il n’existe par conséquent aucun programme spécifique en leur faveur. Au Nigéria par exemple, de nombreuses personnes âgées ne touchent aucune pension de retraite et ne bénéficient pas de la sécurité sociale. La dégradation de la situation économique impose des contraintes de plus en plus étroites aux dépenses publiques en faveur de la vieillesse. Or, ce n’est pas seulement aux familles que doit incomber la responsabilité des personnes âgées. Pour M. Mbanefo, les gouvernements et les ONG doivent unir leurs efforts et envisager d’urgence un changement dans les politiques publiques et de mettre les personnes âgées au centre des programmes de lutte contre la pauvreté.

Par ailleurs, M. Mbanefo a observé qu’il y avait un plus grand nombre de femmes parmi les personnes âgées et qu’elles sont davantage touchées par la pauvreté. Une amélioration globale de la condition féminine, en termes de statut, d’opportunités et de droits peut contribuer à apporter une réponse à ce problème. En conclusion, M. Mbanefo a exprimé le souhait que l’Assemblée mondiale qui se tiendra à Madrid accorde une attention particulière au vieillissement dans les pays en développement.

M. Inocencio ARIAS, Représentant permanent de l´Espagne, s’est félicité de ce que les questions liées au vieillissement soient de plus en plus intégrées aux réunions des grandes conférences des Nations Unies. L’Année internationale des personnes âgées a connu un franc succès, a-t-il déclaré, car elle non seulement attire l’attention sur les problèmes de vieillissement mais elle a également permis de prendre des décisions efficaces et de consolider le mouvement associatif des personnes âgées. Le vieillissement de la population représente un défi important pour tous les pays, même si la situation liée au vieillissement dans les pays en développement semble de plus en plus précaire ces dernières années. En effet, comme le signale le Professeur Alex Kalachi à l’OMS: les pays développés étaient déjà riches avant de vieillir, alors que les pays en développement vieilliront avant de parvenir à être riches.

L’Assemblée générale, en décidant de convoquer la seconde Assemblée Mondiale sur le vieillissement, a identifié cinq questions auxquelles il faudra répondre en priorité à Madrid. Il s’agit des mesures pratiques que les pays doivent adopter pour faire face à tous les aspects du vieillissement en se fondant sur les pratiques recommandées et l’expérience acquise; les liens entre le vieillissement et le développement et en particulier les besoins des pays en développement; les mesures à prendre afin d´intégrer la question du vieillissement dans les programmes de développement déjà en cours de réalisation dans le monde; les formes appropriées de partenariat entre le secteur public et le secteur privé y compris les ONG en vue de créer une société pour tous les âges; et les mesures susceptibles de renforcer la solidarité entre les générations en ayant à l’esprit aussi bien les besoins des personnes âgées que ceux des jeunes.

En temps que pays-hôte de la seconde Assemblée mondiale sur le vieillissement, l’Espagne s’engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que ce rassemblement au sommet soit une réussite et pour que les décisions prises se traduisent en actes.

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