ICEF/1846

PARTENARIAT DES SECTEURS PUBLIC ET PRIVE POUR LE DERNIER COMBAT EN VUE DE L'ERADICATION DE LA POLIO

27 septembre 2000


Communiqué de Presse
ICEF/1846
SAG/85


PARTENARIAT DES SECTEURS PUBLIC ET PRIVE POUR LE DERNIER COMBAT EN VUE DE L’ERADICATION DE LA POLIO

20000927

L’horloge symbolisant le compte à rebours dans l’assaut final contre la poliomyélite a été mise en marche, ce matin, par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan et par le fils de l’actrice et Représentante spéciale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme Mia Farrow. “Nous sommes ici aujourd’hui parce que nous partageons le même rêve : celui d’un monde définitivement débarrassé de la poliomyélite”, a déclaré le Secrétaire général. La cérémonie s’est déroulée dans le cadre du Sommet mondial des partenaires de l’Initiative mondiale pour l’élimination de la polio qui a réuni ce matin des représentants de l’ONU, du secteur public et du secteur privé autour de l’objectif visant à éliminer complètement la polio de la surface de la terre d’ici à 2005. Cette Initiative, saluée par le Secrétaire général comme “un modèle de partenariat prometteur”, a été lancée en 1988 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Rotary International, les Centres pour le contrôle des maladies des Etats-Unis et l’UNICEF auxquels se sont ajoutées la Fondation des Nations Unies de M. Ted Turner et la Fondation Bill et Melinda Gates.

Comme l’a souligné le Directeur général de l’UNICEF, Mme Carol Bellamy, la polio pourrait être en 2005 la deuxième maladie complètement éradiquée après la variole en 1979. L’élimination complète de la polio exige que tous les enfants âgés de 0 à 5 ans soient vaccinés chaque année et que tous les cas de paralysie soient analysés afin de traquer le virus responsable. Les participants ont reconnu qu'il s’agit là d’une tâche gigantesque dont le coût d’ici à l’an 2005 est estimé à 1 milliard de dollars. Cependant, la courbe d’infection, montrant 350 000 cas recensés en 1988, 7084 en 1999 et 1148 en 2000, ont fait dire aux participants que la victoire est possible. Ils ont donc lancé un appel pour que les 400 millions de dollars manquants soient bientôt collectés. Pour continuer de mener les Journées nationales de vaccination, a dit le Directeur général de l’UNICEF, il faudra certes assurer la mise à disposition des ressources et la mobilisation de volontaires, mais il faudra aussi d'abord et avant tout l’engagement politique des dirigeants pour faire de la lutte contre la polio une priorité et l'accord des politiques et des belligérants pour avoir accès aux enfants dans les zones en conflit.

Ont pris la parole la Ministre d’Etat à la santé du Nigéria, le Secrétaire d’Etat à la santé et aux affaires sociales des Etats-Unis, le Secrétaire général de l’ONU, le Directeur général de l’OMS, le Directeur général de l’UNICEF, le Président du Rotary International et le Président de la Fondation des Nations Unies et Vice-Président de Time Warner Inc, la Représentante spéciale de l’UNICEF pour la lutte contre la polio. Le Président du Nigéria, le Premier Ministre du Bangladesh, le Ministre d’Etat du Nigéria, la Secrétaire d’Etat du Royaume-Uni au développement international, le Président de la Fondation Bill et Melinda Gates et la Championne de tennis et Ambassadrice itinérante de l’OMS sont intervenus par vidéo. Le Président de la Fondation des Nations Unies à New York, M. Tim Wirth a assumé le rôle de modérateur

Déclarations

Mme GRO HARLEM BRUNDTLAND, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a observé qu'il y a à peine douze années, 350 000 cas de poliomyélite avaient été diagnostiqués annuellement dans le monde. Cette année seuls 1 000 cas ont été officiellement recensés, ce qui montre l’efficacité des efforts accomplis. Le plus dur reste cependant à faire. Le plan stratégique pour les cinq prochaines années et qui est contenu dans les documents du présent sommet permettra de mettre fin à la poliomyélite. L’OMS et ses partenaires ici présents estiment que la transmission du poliovirus continuera de se produire dans une vingtaine de pays où des populations vivent en situation de conflit ou de pauvreté. Ce plan se base sur des mesures de prévention et de contrôle de la propagation du virus. Trois défis restent à relever, notamment en matière de vaccination des enfants dans les zones touchées par des conflits. Pour réussir, nous avons besoin de combler le déficit de 480 millions de dollars qui font encore défaut à la lutte contre la polio. Ensuite il y a les problèmes de l’accès aux populations et du contrôle. Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, appuie à cet égard les efforts que nous déployons dans certains pays et zones en conflit, notamment dans la République démocratique du Congo (RDC).

Depuis que le vaccin antipolio a été découvert, il y a une génération, nous estimons avoir atteint, aujourd’hui, le moment critique où la communauté internationale peut enfin éradiquer ce mal. Aussi devons-nous soutenir nos efforts jusqu’en l’an 2005, date butoir de notre programme.

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a déclaré que les participants au Sommet sont réunis ici pour réaliser un rêve, celui d’un monde définitivement débarrassé de la poliomyélite. Ce faisant, nous avons plus de chance que la plupart des idéalistes, car nous pouvons faire en sorte et nous ferons en sorte que ce rêve devienne réalité au cours de notre existence. L’éradication de la poliomyélite est une des aventures les plus remarquables de l’histoire de l’humanité et comme il est permis de le croire, nous entamons ce qui doit être le dernier chapitre de cette aventure. Beaucoup de gens ont participé à cette aventure, a souligné le Secrétaire général en saluant “le modèle de partenariat entre les secteurs public et privé” qu’ont mis en place les gouvernements, les organisations et les particuliers. M. Annan a ajouté que pour la suite, il comptait sur le partenariat que l'’UNICEF et l'OMS ont noué avec les centres pour le contrôle des maladies des Etats-Unis et le Rotary International pour libérer à jamais le monde de la menace de la poliomyélite. Il s'est également félicité de ce que se soient joints à ce partenariat d'autres organisations sur lesquelles il comptait beaucoup, en particulier, la Fondation pour les Nations Unies de Ted Turner et la Fondation Bill et Melinda Gates ainsi que les pays donateurs et ceux des pays concernés. Le Secrétaire général a exprimé l'espoir que beaucoup de gens, partout dans le monde, suivront l’exemple des plus de 10 millions de volontaires qui ont permis que des progrès extraordinaires soient réalisés en matière de lutte contre la poliomyélite.

Les partenariats entre les secteurs public et privé ont joué un rôle décisif dans la lutte contre la polio, a insisté le Secrétaire général qui a précisé que ces partenariats ont aussi montré la voie à suivre pour mettre en place d’autres partenariats, alliances et coalitions pour la défense de causes communes, indispensables pour relever les défis complexes du XXIè siècle, qui vont de la protection de l’environnement à la lutte contre le sida, en passant pour la défense des droits de l’homme. Parlant de la manière dont les campagnes de vaccination contre la polio ont été menées, le Secrétaire général a souligné qu’aussi spectaculaires qu’elles soient, les trêves entre belligérants n’offrent pas de garantie absolue. Des volontaires et des agents sanitaires nationaux ont donné leur vie pour que les enfants puissent vivre dans un monde libéré de la polio. Il faut veiller à ce que leur sacrifice ne soit pas vain et à ce que ceux qui poursuivent leur œuvre ne le fassent pas au péril de leur vie, a souhaité le Secrétaire général.

L’humanité est sur le point d’éliminer pour toujours une maladie qui était autrefois la principale cause d’infirmité permanente dans le monde. Mais ce bienfait, a estimé le Secrétaire général, ne touchera tous les hommes et pour toujours que si nous parvenons à vacciner tous les enfants aujourd’hui. La dernière phase de la lutte pour l’éradication de la polio est une course qui s’est engagée pour trouver le dernier enfant. La course que nous avons engagée pour trouver cet enfant est une course contre la montre. Si nous ne saisissons pas notre chance aujourd’hui, le virus reprendra du terrain et nous aurons perdu une occasion pour toujours, du moins pour bien longtemps. Encore faudra-t-il, pour saisir cette occasion, disposer d’un plus grand nombre de jours de paix. Cela supposera une mobilisation plus grande de fonds et de personnes, des partenariats encore plus étroits et plus dynamiques et un engagement gouvernemental et intergouvernemental au plus haut niveau, a conclu le Secrétaire général.

M. FRANK DEVLYN, Président du Rotary International a rappelé que l’histoire du partenariat pour la lutte contre la polio reflète le désir de tous de créer un monde meilleur par l’élimination de cet ennemi mortel. Le Rotary s’est engagé dans la lutte contre la polio en 1975, en concentrant ses efforts aux Philippines. Inspiré par ce succès, le Rotary a résolu de vacciner tous les enfants du monde d’ici à l’an 2005. Pour ce faire, il s'est joint à l’OMS, et aux centres pour le contrôle des maladies des Etats-Unis. En 2005, le Rotary aura versé quelque 500 millions de dollars. La mobilisation sans précédent du Rotary a conduit des millions de volontaires à se vouer à cette cause. Sans l’aide de ces volontaires, le Rotary n’aurait pu atteindre les objectifs de cette initiative mondiale. A la veille de la victoire, il faut redoubler d’efforts parce que la polio n’a pas de limites. Il faut donc compter sur l’aide des institutions internationales. Le coût de l’entreprise est lourd et il y a aujourd’hui un déficit de 400 millions. Mais l’occasion est là, il faut la saisir, finaliser le dernier chapitre de la lutte contre la polio et reléguer cette maladie aux livres d’histoire.

M. TED TURNER, Président de la Fondation pour les Nations Unies et Vice- Président de Time-Warner Inc, a déclaré qu’il était inévitable que la Fondation pour les Nations Unies se joigne aux efforts mondiaux de lutte contre la poliomyélite. Je me souviens, a poursuivi M. Turner, des efforts déployés par des organismes comme le Rotary Club pour promouvoir la lutte contre la polio. C'est un honneur pour la Fondation de contribuer par les dons qu’elle fait à l’éradication totale de ce mal et il a invité le secteur privé et toutes les personnes fortunées de ce monde à ce joindre à ce combat. Il a également rendu hommage à la Fondation Bill et Melinda Gates. Il est troublant, a-t-il déclaré, qu’au moment où nous luttons pour l’éradication de fléaux comme la polio et la variole, des centres de recherches travaillent à de nouvelles armes biologiques et chimiques qui feront sortir de nouveaux mauvais génies de leurs bouteilles. La communauté internationale doit exprimer son indignation contre cette politique.

Intervenant par vidéoconférence, Mme CLARE SHORT, Secrétaire d’Etat du Royaume-Uni au développement international a indiqué que son pays a déjà consacré 150 millions de livres sterling à la lutte contre la polio tout en convenant de la nécessité de faire davantage. A son tour, M. BILL GATES, Président de la Fondation Bill et Melinda Gates a déclaré avoir compris ce que signifie la lutte contre la polio lorsqu’il a vu l’empressement avec lequel les mères amènent leurs enfants dans les centres de vaccination et le dévouement de tous les volontaires qui consacrent leur vie à cette cause. Pour sa part, Mlle MARTINA HINGIS, Championne de tennis et Ambassadrice itinérante de l’OMS pour la lutte contre la polio a montré sa détermination à gagner ce “match contre la polio”.

Mme MIA FARROW, Représentante spéciale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a déclaré qu’elle avait passé les moments les plus durs de sa vie dans un poumon d’acier placé dans les couloirs d’un hôpital de Los Angeles. C’était en 1954, s’est-elle rappelée, et l’épidémie de polio dévastait alors les Etats-Unis. Je me souviens du visage inquiet de mes parents, des douleurs dorsales que j’éprouvais et des bouleversements que la maladie provoqua dans ma vie, a dit Mme Mia Farrow. J’ai eu cependant beaucoup de chance. La maladie n’a pas laissé de traces et d'handicaps visibles sur mon corps. Mais mon fils lui, a attrapé la polio en Inde et est handicapé par les conséquences du mal sur son organisme. Beaucoup a été accompli à ce jour pour éradiquer la polio. Mais tant qu’elle ne sera pas totalement éliminée, les enfants du monde n’auront pas toutes leurs chances, un nuage sombre planant toujours sur leur avenir. Mobilisons-nous donc pour mettre fin à ce mal.

Mme AMINA NDALOLO, Ministre d’Etat à la santé du Nigéria, a donné la parole au Président du Nigéria, M. OLUSEGUN OBASANJO qui, intervenant par vidéo, a reconnu que le dernier enfant concerné par la polio sera probablement africain. C’est pourquoi, a dit le Président, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, les pays ont convenu de se lancer dans une lutte acharnée contre ce virus. Je suis honoré, a souligné le Président, d’être parmi les dirigeants qui ont pris l’initiative de cette entreprise. Il a demandé l’appui de tous les pays en les assurant de l’engagement ferme des dirigeants africains de venir à bout de la course contre ce fléau. Nous sommes reconnaissants au Secrétaire général pour ses efforts et nous nous réjouissons de l’engagement des Nations Unies, a conclu le Président du Nigéria.

A son tour, Mme SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh a indiqué que son pays s’est choisi comme objectif d’éliminer complètement la polio à la fin de cette année 2000. L’expérience du pays a montré, a-t-elle dit, que la lutte contre la polio ne peut être gagnée sans l’implication de tous au plus haut niveau. Le Bangladesh entend tirer parti de son expérience en matière de lutte contre la polio pour s’engager contre les autres maladies infantiles.

Mme DONNA SHALALA, Secrétaire d’Etat à la santé et aux affaires sociales des Etats-Unis a noté qu'il y a 45 ans que les Etats-Unis ont adopté le premier vaccin antipolio. Aujourd’hui nous sommes ici en tant que partenaires pour écrire ensemble le dernier chapitre de la lutte contre la polio. Nous espérons qu’à la fin de la campagne qui s’achèvera en 2005, le monde ne connaîtra plus ce mal. Il faut cependant être conscient du fait que le monde est interdépendant en matière de lutte contre la polio. Aussi devons-nous éliminer toutes les barrières qui constitueraient des obstacles au succès de la campagne. Les fonds et les ressources que nous mettrons à la disposition de la campagne ne serviront à rien s’ils ne sont pas accompagnés d’une volonté politique claire de lutter contre le mal. Certaines zones continuent certes d’être plus affectées que d’autres, mais le combat que nous menons est commun. Si nous ne sommes pas toujours d’accord ou en symbiose sur certains problèmes mondiaux, la polio est un thème qui doit tous nous unir. Notre volonté commune sera alors plus forte que la maladie.

Mme CAROL BELLAMY, Directeur général du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a rappelé que la seule maladie éradiquée à ce jour est la variole et que la polio pourrait être la prochaine. A la veille de cette nouvelle victoire, il faut bien comprendre que l’élimination totale de la polio d’ici à 2005, implique que tous les enfants du monde âgés de 0 à 5 ans soient vaccinés chaque année et que tous les cas de paralysie chez les enfants soient analysés, ce qui permettra de traquer le virus. Le défi est de taille et l’entreprise est gigantesque. Mais il faut comprendre que l’existence d’un seul enfant transmetteur met en danger tous les autres enfants. Chaque enfant où qu’il soit doit être vacciné, a insisté Mme Bellamy. Le succès est possible grâce au partenariat mondial actuel qui est important. Dans la pratique, les progrès dépendront de l’accès aux enfants, de la mobilisation des ressources financières et de l’engagement politique. Dans les pays affectés, la lutte contre la polio doit être dirigée par les responsables politiques au plus haut niveau. Par exemple, au Bangladesh, le Premier Ministre reçoit un rapport mensuel sur les données relatives au virus et les stratégies à mettre en œuvre. Dans cette lutte, il faut compter sur la contribution des industries pharmaceutiques et s’assurer de la mise à disposition des vaccins. Mme Bellamy a indiqué que l’UNICEF est en train de mettre au point des Journées nationales de vaccination dans 17 pays d’Afrique qui, selon elle, auront pour résultat une réduction substantielle de la polio.

M. TIM WIRTH, Président de la Fondation pour les Nations Unies a procédé à la lecture de l’engagement contre la poliomyélite. Nous disposons des moyens scientifiques d’éradiquer la polio d’ici à 2005, a-t-il rappelé. Nous qui sommes ici rassemblés ce jour nous nous engageons à libérer le monde de la polio en 2005 et appelons les dirigeants et les populations du monde à nous joindre. Nous appelons la communauté internationale à contribuer aux activités de la campagne antipolio, dont le coût s’élève à un milliard de dollars et demandons à tous les Etats Membres de l’Organisation des Nations Unies de se joindre politiquement à cette lutte et la soutenir. Nous lançons aussi un appel au secteur privé pour qu’il participe à ce combat.

Prenant la parole, Mme Carol Bellamy a dit que la date de 2005 avait en fait été choisie après une mise à jour des engagements pris par la communauté internationale en matière de lutte contre la poliomyélite. Il serait cependant merveilleux que nous puissions tous nous revoir avant 2005 pour constater que nous avons pu mener à bien la tâche et la mission que nous nous sommes assignées aujourd’hui.

La représentante de l’Agence de développement international des Etats-Unis (USAID), a souligné l’importance de la mise en place d’un système de surveillance pour assurer la prévention de la polio. Ce genre de système existe déjà pour d’autres maladies et devrait aussi être mis en place pour la polio, a-t-elle estimé. Lui répondant, M. Tim Wirth, Président de la Fondation pour les Nations Unies, a approuvé cette suggestion en rappelant les efforts de même nature déployés pour assurer la lutte et la prévention contre la pandémie du VIH/sida.

En réponse à une question d’un journaliste de la radio “La Voix de l’Amérique” sur l’engagement des Etats-Unis en matière de lutte antipolio, Mme Donna Shalala (Etats-Unis) a dit que son pays allait contribuer, à travers l’USAID, à hauteur de 250 millions de dollars aux efforts de la lutte contre ce mal. Le déficit existant sera comblé en vue d’assurer le succès de la campagne lancée aujourd’hui. Concernant la question des ressources, M. Tim Wirth a précisé que les besoins s’élevaient à 1 milliard de dollars et que le déficit budgétaire actuel est de 450 millions de dollars. Nous espérons que les secteurs public et privé pourront contribuer respectivement à hauteur de 250 millions de dollars chacun pour le combler, a-t-il dit.

Le Représentant du Japon a rappelé que son pays s’était engagé lors du sommet d’Okinawa, à contribuer à hauteur de 3 milliards de dollars dans les années à venir, à la lutte contre les maladies dans le monde. Le Japon est d’autre part heureux d’annoncer que la polio est pratiquement éradiquée dans la région d’Asie de l’est. Nous collaborerons totalement au programme de lutte contre la polio d’ici à 2005, a assuré le représentant.

Répondant à une question sur les campagnes de vaccination au Kosovo, le Directeur de l’UNICEF a indiqué que la lutte contre la polio est une lutte de routine et que cela est valable pour le Kosovo et pour les régions avoisinantes. La représentante de la Croix Rouge et du Croissant Rouge a souligné que l’élimination complète de la polio est possible. Elle a observé en tant qu’Africaine, que malgré les guerres, le fardeau de la dette et la pauvreté, les Africains sont tous impliqués dans l’éradication de la polio en particulier les dirigeants politiques, les chefs traditionnels, les journalistes, les acteurs et même les griots. Tous les Africains sont conscients du danger de cette maladie endémique et sont sûrs que la polio sera éradiquée. La représentante a rassuré la communauté internationale de la détermination de l’Afrique à “faire en sorte que la polio soit éliminée du continent”. Cette détermination a été manifestée par le Représentant du Soudan; le Représentant du Niger, a salué, pour sa part, le partenariat entre l’ONU et les secteurs public et privé, qui permet aujourd’hui de croire en une victoire contre la polio. Le représentant d’Aventis Pasteur s’est félicité du partenariat dans la lutte contre la polio. Il a souligné que du point de vue de son laboratoire, le problème principal a été celui du financement du coût de production et de transport des vaccins. Il a, à cet égard, remercié l’UNICEF pour avoir compris qu’il faut trois à quatre ans pour investir. Le représentant a souligné l’importance du partenariat et de la planification conjointe des interventions.

Que peut-on faire dans les 5 ans à venir pour arrêter la transmission du virus dans des pays en conflit comme l’Angola? a voulu savoir un journaliste du Boston Globe. L’Angola est un de ces pays où il est très difficile de travailler, a reconnu le Directeur de l’UNICEF avant de donner la parole au représentant de l’UNICEF en Angola qui a précisé que l’UNITA ne contrôle pas de régions importantes mais que les régions qu’elle contrôle sont effectivement hors d’atteinte. Reprenant la parole, le Directeur de l’UNICEF a reconnu qu'il faut la collaboration et qu'il faut également des ressources et des vaccins. Il nous faut des volontaires et il nous faut surtout la volonté politique, a-t-il observé. Il faut que la communauté internationale exerce une pression continue sur les belligérants pour qu’ils mettent fin aux conflits et que l’on puisse accéder à tous les enfants afin de les vacciner. Et cette lutte-là, nous la gagnerons, a dit le Directeur de l’UNICEF. Un mécanisme de suivi aux recommandations de ce Sommet pour analyser les problèmes auxquels la lutte contre la polio se heurtent et tenter de trouver des solutions a été proposé par le Représentant de la Guinée. Des pays tels que le Canada, la Belgique, la Finlande ont fait part de leur contribution à la lutte contre la polio.

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