LA RECHERCHE DE SOLUTIONS A LA CRISE URBAINE DOIT IMPLIQUER LES FEMMES, CES HEROINES MECONNUES DES BIDONVILLES

Communiqué de Presse
SG/SM/7555
OBV/159

LA RECHERCHE DE SOLUTIONS A LA CRISE URBAINE DOIT IMPLIQUER LES FEMMES, CES HEROINES MECONNUES DES BIDONVILLES

On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l'occasion de la Journée mondiale de l'Habitat 2000, qui se déroulera le 2 octobre 2000 sur le thème "Les femmes dans l'administration urbaine" :

Avant que la nouvelle génération ne prenne la relève, la population urbaine mondiale devrait avoir doublé et être passée de 2 milliards et demi à 5 milliards, ce qui signifie que, bientôt, la plupart des citoyens du monde seront des citadins. Sous l’effet de cette urbanisation accélérée, d’innombrables personnes sont privées de services de base et contraintes à vivre entassées les unes sur les autres dans des logements insalubres, en particulier dans le monde en développement. Il est manifeste que les administrations urbaines se sont laissées distancer. Une de leurs lacunes les plus graves est que les pauvres ne sont guère consultés lors de la prise de décisions qui influent sur leur vie quotidienne.

En théorie, les pauvres sont tenus à l’écart de la gestion des affaires publiques quel que soit leur sexe. Dans la pratique, les femmes subissent plus encore que les hommes le contrecoup des décisions prises par d’autres. Bien décidées à ménager un logement à leur famille, même dans les endroits les plus misérables, les femmes débarrassent les lieux publics de monceaux d’ordures pour y creuser des fossés d’évacuation. Pour nourrir leur famille, elles cultivent de minuscules parcelles de terrain, et pour protéger sa santé, elles entreprennent des recherches pénibles afin de trouver de l’eau salubre. De fait, la routine quotidienne d’une citadine habitant un taudis démontre très clairement que les carences et faiblesses de l’administration urbaine portent surtout préjudice aux femmes.

Poussées par l’énergie du désespoir, les femmes vivant dans des conditions aussi précaires sont nombreuses à former des clubs d’épargne, élaborer des programmes agricoles et lancer des campagnes d’assainissement. Les efforts qu’elles déploient pour améliorer leur environnement font d’elles les héroïnes méconnues des zones urbaines pauvres. Mais aussi longtemps qu'elles ne seront pas associées à l’administration de leur quartier et que leurs préoccupations ne seront pas celles de la collectivité tout entière et, plus largement, de l’État, la crise urbaine ne fera qu’empirer.

- 2 - SG/SM/7555 HAB/165 OBV/159 19 septembre 2000

C’est pourquoi cette année, la Journée mondiale de l’habitat est consacrée au renforcement du rôle et de la présence des femmes dans l'administration urbaine. Il faut qu’elles occupent des positions de responsabilité à tous les niveaux de l’administration et que les décideurs, hommes et femmes, tiennent compte des problèmes qui affectent les femmes pauvres. En cette première Journée mondiale de l’habitat du XXIe siècle, nous devons prendre l’engagement de faire davantage pour repenser l’administration des villes.

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