VOS PEUPLES ATTENDENT DE VOUS QUE VOUS CONJUGUIEZ VOS EFFORTS POUR RESOUDRE LEURS PROBLEMES DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL AUX DIRIGEANTS REUNIS POUR LE SOMMET DU MILLENAIRE
Communiqué de Presse
SG/SM/7533
VOS PEUPLES ATTENDENT DE VOUS QUE VOUS CONJUGUIEZ VOS EFFORTS POUR RESOUDRE LEURS PROBLEMES DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL AUX DIRIGEANTS REUNIS POUR LE SOMMET DU MILLENAIRE
20000906On trouvera ci-après le texte de lallocution du Secrétaire général, M. Kofi Annan, au Sommet du Millènaire :
J'ai le regret d'ouvrir nos débats sur une note sombre. La sécurité du personnel des Nations Unies qui participe aux missions humanitaires et de maintien de la paix nous préoccupe tous au plus haut point. C'est pourquoi, avant de prononcer mon allocution préparée à l'avance, je dois informer les chefs d'Etat et de gouvernement de la tragédie qui s'est déroulée au Timor occidental.
Il y a tout juste quelques heures, le bureau du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés à Attambua a été délibérément attaqué par des miliciens opposés à l'indépendance du Timor oriental. Mon Représentant spécial au Timor oriental m'a informé qu'au moins trois membres du personnel international avaient été tués. Les autres membres du personnel sont actuellement évacués vers le Timor oriental.
Cette tragédie souligne à nouveau les dangers auxquels doit faire face le personnel humanitaire non armé des Nations Unies dans les situations de conflit ou d'après-conflit. Le Conseil de sécurité et moi-même avons à maintes reprises fait part de nos préoccupations en ce qui concerne la sécurité du personnel des Nations Unies, tant militaire que civil, sur le terrain.
J'ai discuté de cette affaire avec les plus hauts responsables du Gouvernement indonésien et je vous tiendrai informés du suivi.
Je voudrais maintenant vous inviter à observer une minute de silence à la mémoire de ces braves collègues qui ont perdu la vie.
Je vous remercie et je vais maintenant passer à mon allocution.
Je suis profondément honoré de vous accueillir ici aujourdhui. Jamais encore autant de dirigeants ne sétaient réunis en une seule Assemblée.
Loccasion quoffre cette rencontre sans précédent nous confère une formidable responsabilité.
Cest aux dirigeants que vous êtes, Mesdames et Messieurs, que les peuples du monde ont confié leur destinée.
- 2 - SG/SM/7533 6 septembre 2000
Ils attendent de vous que vous les préserviez des graves dangers de notre temps, dont ils veulent aussi partager les bienfaits.
En cette époque où les êtres humains ont appris à déchiffrer le code de la vie et sont capables de transmettre leur savoir en quelques secondes dun continent à lautre, aucune mère au monde ne peut comprendre que son enfant soit condamné à mourir de malnutrition ou d'une maladie évitable.
Aucun être humain ne peut comprendre quon le chasse de son foyer ou quon lemprisonne et le torture pour avoir exprimé ses convictions.
Personne non plus ne peut comprendre que le sol labouré naguère par ses parents cède le pas au désert, ou que ses compétences deviennent inutiles et que sa famille soit livrée à la faim.
Chacun sait que ces défis ne peuvent être relevés dans un pays seulement, ni par un gouvernement à lui seul. Aucune frontière ne peut arrêter le changement. Les progrès de lhumanité sont toujours nés dinitiatives individuelles et locales, prises librement avant dêtre librement transposées ailleurs.
Votre tâche, en tant que dirigeants politiques, est dencourager ces initiatives. De faire en sorte quelles ne soient pas étouffées et que tous vos compatriotes puissent en bénéficier. Elle consiste aussi à limiter les effets préjudiciables que le changement a presque toujours pour certains, quelque part, ou à y remédier.
Vos peuples attendent de vous que vous conjuguiez vos efforts pour résoudre leurs problèmes. Ils attendent des gouvernements que vous dirigez quils oeuvrent dans la concertation. Ils attendent deux aussi quils travaillent avec toutes les autres institutions publiques et privées, à but lucratif et non lucratif dans le cadre desquelles des êtres humains sassocient pour promouvoir leurs idées ou leurs intérêts.
Vos administrés veulent quil en aille ainsi entre pays voisins aussi bien quentre tous les pays de chacune de vos régions. Les grands défis de lheure étant dordre mondial, cependant, ils attendent avant tout de chacun dentre nous que nous conjuguions nos efforts à léchelon international, dans le cadre des Nations Unies.
Cest pourquoi nous sommes ici, mes amis. Pour renforcer et adapter cette grande institution sortie voilà 55 ans de cela du creuset de la guerre, afin quelle puisse faire ce qui est attendu delle à lère nouvelle qui souvre devant nous et où devra prévaloir létat de droit.
Le mois dernier, je vous ai adressé le rapport préparé par un groupe d'experts indépendants, dans lequel figurent des propositions détaillées concernant le renforcement de lONU dans le domaine crucial de la paix et de la sécurité. C'est là un domaine où chacun de vos peuples sen remet tout spécialement à lÉtat, et où ils font tous fond sur lONU pour les préserver du « fléau de la guerre ». Je vous saurais gré daccorder à ce rapport toute lattention quil mérite.
- 3 - SG/SM/7533 6 septembre 2000
Cependant ce nest pas dans ce domaine-là seulement, quil importe de renforcer lONU, mais bien plutôt dans toute la gamme de nos activités.
Au début de lannée, dans mon propre rapport du Millénaire, jai suggéré certains moyens de faire de lOrganisation un outil plus efficace, mieux à même d'améliorer lexistence de chacun, où quil se trouve.
Certaines des initiatives concrètes que jai annoncées dans ce rapport sont dores et déjà dans la phase-pilote. Elles constituent autant dexemples encourageants de partenariats novateurs que lONU devra soutenir à lavenir.
Je suis enchanté que les États Membres aient jugé utile de sappuyer sur mon rapport pour établir la déclaration politique que vous vous proposez d'adopter à lissue de ce Sommet.
Je vous conjure, cela étant, de ne pas vous satisfaire dintentions. Mais de traiter votre déclaration en plan d'action, et de vous assurer quil y sera pleinement donné suite.
Il nous faut décider de nos priorités. Il nous faut aussi adapter lOrganisation de façon que ces priorités donnent lieu à des décisions claires et rapides, se traduisant elles-mêmes par des changements réels dans lexistence de tous.
Voilà, mes amis, ce que les peuples attendent de nous. Ne les décevons pas.
Je vous remercie.
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