En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/7526

POUR LE SECRETAIRE GENERAL, IL DOIT ETRE PERMIS DANS UNE CIVILISATION DE L'UNIVERSEL DE NE PAS ETRE D'ACCORD

5 septembre 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7526


POUR LE SECRETAIRE GENERAL, IL DOIT ETRE PERMIS DANS UNE CIVILISATION DE L'UNIVERSEL DE NE PAS ETRE D'ACCORD

20000905

Le texte suivant est le discours prononcé par le Secrétaire général, Kofi Annan, ce matin à la conférence sur le dialogue entre les civilisations:

Je vous remercie de vos paroles aimables, Monsieur le Directeur général. Je tiens tout d'abord à exprimer ma gratitude à Son Excellence le Président Khatami, sous l'impulsion duquel le dialogue entre les civilisations est devenu réalité - au sein de l'Organisation et dans le monde entier. Monsieur le Président, la présence de tant de chefs d'État dans cette salle est un hommage éloquent à votre idéal d'une société mondiale fondée sur la compassion et la tolérance.

Je remercie également Koichiro Matsuura et le personnel de l'UNESCO d'avoir organisé la manifestation d'aujourd'hui. C'est un honneur et un plaisir pour moi d'être parmi vous pour cette conférence importante, qui se tient la veille de l'ouverture du Sommet du millénaire. De fait, je ne peux pas imaginer meilleure assise morale et spirituelle pour le Sommet qu'une réunion consacrée au dialogue entre les civilisations. L'Organisation elle-même est fondée sur la conviction que le dialogue peut l'emporter sur la discorde, que la diversité est une vertu universelle et que les peuples du monde sont bien davantage unis par leur destin commun que séparés par leurs identités différentes.

L'Organisation peut être - c'est là sa vocation première - le lieu par excellence où le dialogue entre les civilisations a des chances de se poursuivre et de porter ses fruits dans tous les domaines de l'activité humaine. C'est pourquoi j'ai accueilli avec enthousiasme la proclamation de 2001, Année des Nations unies pour le dialogue entre les civilisations. Sans un dialogue quotidien entre toutes les nations - au sein des civilisations, des cultures et des groupes, et entre eux - aucune paix ne saurait être durable et aucune prospérité définitivement acquise. C'est ce que nous a enseigné le premier demi- siècle d'existence de notre organisation et c'est une leçon que nous ignorerions à nos risques et périls.

Ce que notre histoire devrait nous avoir appris par ailleurs, c'est que, malgré l'infinie diversité des cultures, il existe bien une civilisation mondiale unique qui brasse et développe les idées et croyances de l'humanité de manière pacifique et féconde. Cette civilisation doit être définie par sa tolérance pour la dissension, son attachement à la diversité culturelle, sa certitude que l'homme a des droits fondamentaux et universels et sa conviction que chacun, partout, a son mot à dire sur la façon dont il est gouverné. C'est une civilisation que nous avons le devoir de défendre et de promouvoir en ce début de siècle.

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Les initiatives que nous menons pour notre part en vue de favoriser le dialogue entre les civilisations sont placées sous l'autorité de mon Envoyé personnel, M. Giandomenico Picco. Dans le cadre de son mandat, ce dernier a réuni un groupe de personnalités éminentes qui l'aideront à cerner la question dans un rapport qui me sera soumis l'été prochain et que j'ai l'intention de présenter à mon tour à l'Assemblée générale. Ce rapport représentera notre contribution au dialogue. Notre réflexion sera nourrie par la prise de conscience du fait que, dans un monde de plus en plus interdépendant, nous devons considérer la diversité comme un atout. D'ailleurs, l'idée que la diversité est une menace porte en elle le germe même de la guerre. La diversité n'est pas simplement la pierre angulaire du dialogue entre les civilisations; c'est une réalité qui rend ce dialogue incontournable.

Je suis persuadé que votre réunion contribuera grandement à enrichir ce rapport et appuiera sensiblement les efforts consentis en commun pour faire progresser ce dialogue d'une importance cruciale pour l'humanité. Elle sera sans aucun doute également une source d'inspiration pour la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui lui est associée, prévue pour l'an prochain en Afrique du Sud.

Je sais que vous avez tous une contribution importante à faire sur ce sujet essentiel. Je vous laisse donc la parole, en formulant le voeu de voir aujourd'hui s'amorcer entre nous sur la question un échange de vues authentique et fécond, qui montre bien la valeur d'un véritable dialogue entre les civilisations.

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