LES ETATS-UNIS REFUSENT D'ACCORDER UN VISA AU PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE CUBAINE
Communiqué de Presse
PH/60
LES ETATS-UNIS REFUSENT DACCORDER UN VISA AU PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE CUBAINE
20000829Réuni sur la demande de la délégation cubaine, le Comité des relations avec le pays hôte a examiné ce matin la question du refus par le pays hôte de délivrance de visas à la délégation cubaine, et au Président de l'Assemblée nationale, M. Ricardo Alarcon, en particulier, en vue de sa participation à la Conférence des Présidents des Parlements nationaux qui se tiendra au Siège du 30 août au 1er septembre 2000.
La délégation cubaine, qui a demandé que cette question soit examinée au titre des questions relatives à lAccord de Siège entre les Nations Unies et les Etats-Unis en vue de faire des recommandations à ce sujet, a fait observer que les autorités cubaines ont entrepris les démarches nécessaires pour l'obtention de visas pour sa délégation dans le plein respect des procédures imposées par le pays hôte et a exprimé son désaccord face à lapplication dun critère discriminatoire et sélectif dans la délivrance des visas. Rappelant que la délégation à souffert déjà, à deux reprises, cette année, de retard non motivé dans la délivrance de visas, il a dénoncé les motivations politiques et électorales du refus le qualifiant d'insulte contre Cuba, lUnion interparlementaire et les Nations Unies. Il est inacceptable que les Etats-Unis dictent les travaux des Nations Unies et la composition des délégations de ses Etats Membres, a-t-il déclaré en demandant au Comité dinciter les autorités du pays hôte conformément à leurs responsabilités morales, juridiques et politiques à revenir sur leur décision en autorisant la délivrance d'un visa à la délégation cubaine, et à M. Ricardo Alarcón en particulier, afin d'assurer une participation universelle à cette conférence. Faisant mention des résolutions pertinentes de l'Assemblée générale intéressant la coopération entre les Nations Unies et l'Union interparlementaire ainsi que de la participation de l'UIP au Sommet du millénaire, il a fait valoir l'appui logistique, moral et juridique des Nations Unies dans l'organisation de cette conférence pour justifier la délivrance de visas. Il a indiqué que le refus de délivrer un visa au Président du Parlement national a été communiqué par téléphone par les autorités du pays hôte sous prétexte que la Conférence des Présidents des Parlements nationaux est une réunion privée de l'Union interparlementaire (UIP) non couverte par lAccord de Siège. Le représentant de Cuba a déploré que la décision du pays hôte porte atteinte non seulement à la tenue de la Conférence mais aussi à lesprit du Sommet du millénaire et a insisté sur l'insuffisance de la démarche juridique pour répondre à une situation motivée par des critères politiques et électoraux.
Au cours des débats, de nombreuses délégations se sont associées à Cuba pour dénoncer une pratique contraire à la lettre et à lesprit de lAccord de siège. La Libye a ainsi indiqué que sa délégation ne pourrait pas non plus participer à cette Conférence en raison des conditions imposées par le pays hôte pour l'obtention de visas. Les délégations ont appelé les Etats-Unis à faire preuve de flexibilité dans l'exercice de leurs responsabilités de pays hôte et les ont invités à suivre lexemple de la Suisse qui donne des visas à toutes les délégations auprès de l'Office des Nations Unies à Genève sans discrimination. Le représentant de l'Iraq a fait remarquer que l'Accord de siège, signé il y a quelques décennies, mérite dêtre amendé compte tenu de laccroissement du travail et du rôle des Nations Unies dans tous les domaines et de la participation des organisations non gouvernementales.
Invitant également le pays hôte à revoir sa position, d'autres délégations dont la France, au nom de l'Union européenne, ont lancé un appel à la délégation des Etats-Unis pour quelle utilise ses pouvoirs discrétionnaires afin qu'une décision puisse être prise, à titre de courtoisie, afin de délivrer un visa à l'ensemble de la délégation cubaine, M. Alarcón y compris, en vue de sa participation à la Conférence des Présidents des Parlements nationaux. Elles ont également souligné que la décision des Etats-Unis n'est pas une violation de l'Accord de siège.
Au cours des débats, de nombreuses délégations ont émis le souhait que le Bureau des affaires juridiques donne sa lecture de la situation et donne son interprétation juridique sur le point de savoir si l'Accord de siège s'applique à celle-ci.
Les délégations suivantes ont pris la parole: Cuba, Jamahiriya arabe libyenne, Mexique, Iraq, Malaisie, Honduras, France, Chine, Fédération de Russie, Costa Rica, mali, Royaume-Uni, Espagne, Hongrie, Etats-Unis.
Le Comité a accordé le statut d'observateur pour la présente séance aux délégations du Mexique, de la Turquie et du Venezuela.
La prochaine réunion du Comité des relations avec le pays hôte sera annoncée dans le journal.
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