En cours au Siège de l'ONU

CS/2033

MALGRE LES PROGRES POLITIQUES ET ECONOMIQUES ENREGISTRES AU TIMOR ORIENTAL, LA SITUATION EN MATIERE DE SECURITE RESTE VOLATILE

29 août 2000


Communiqué de Presse
CS/2033


MALGRE LES PROGRES POLITIQUES ET ECONOMIQUES ENREGISTRES AU TIMOR ORIENTAL, LA SITUATION EN MATIERE DE SECURITE RESTE VOLATILE

20000829

L'Indonésie suggère que les 130 000 réfugiés au Timor occidental soient installés dans des camps provisoires

A la veille du premier anniversaire de la consultation populaire par laquelle la population du Timor oriental a choisi l'indépendance contre un statut d'autonomie spéciale au sein de l'Indonésie, le Conseil de sécurité a tenu une réunion pour s'informer des progrès réalisés sur le terrain par l'organe des Nations Unies chargé du processus de transition vers l'indépendance, à savoir l'ATNUTO, l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental. A la lumière des informations fournies par le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien, M. Hédi Annabi, sur la nouvelle administration transitoire à laquelle participent désormais des représentants du peuple est-timorais, les membres du Conseil se sont félicités du processus de développement des institutions dans lequel les Est-Timorais se sont engagés aux côtés de l'ATNUTO.

Le Sous-Secrétaire général a notamment indiqué que le Congrès du Conseil national de la résistance est-timoraise (CNRT) étudie une proposition consqui vise à faire du Congrès une organisation-parapluie incluant tous les partis démocratiques. Il a indiqué que le 20 août, lors du 25e anniversaire du FALINTIL, branche armée de la résistance timoraise, son Chef historique, Xanana Gusmao, a cédé le commandement à son adjoint. Cette décision a été saluée par certains membres du Conseil, comme la Malaisie, comme un acte soucieux du principe démocratique de la séparation du pouvoir militaire et du pouvoir politique. L'optimisme partagé par les membres du Conseil en ce qui concerne la situation politique du pays n'a pas été de mise pour ce qui est de la sécurité au Timor oriental. La situation en la matière s'est gravement détériorée, a indiqué M. Annabi en citant les chiffres de l'ATNUTO selon lesquels 60 à 120 groupes pro- indonésiens bien équipés, bien armés et semblant s'être engagés dans des actes de provocation à l'encontre du personnel de l'ATNUTO et du personnel humanitaire opéreraient au Timor oriental et à la frontière avec le Timor occidental.

Cette situation a conduit l'ATNUTO à reporter la réduction prévue des forces. Elle a aussi conduit, ce matin, les membres du Conseil à demander une évaluation précise des besoins militaires de l'Administration transitoire. Ces mêmes membres ont, par ailleurs, rappelé à l'Indonésie son obligation de mettre un terme aux activités des milices armées. Rappel auquel le représentant indonésien a répondu en arguant de l'efficacité des forces indonésiennes dans le refoulement des bandes armées à la frontière et de la responsabilité de l'ATNUTO pour ce qui est de la sécurité sur le territoire est-timorais. A cet égard, M. Annabi a évoqué les trois options qui ont été proposées aux autorités est-timoraises pour la création d'une force de défense nationale. La question de la sécurité a été étroitement liée à celle du rapatriement des 130 000 réfugiés qui se trouvent encore au Timor occidental, continuant de subir les attaques des milices armées dont les actes d'intimidation ont conduit le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et d'autres institutions humanitaires à suspendre leurs opérations. Dans ce contexte, l'Indonésie a avancé une proposition qui a suscité des interrogations de la part de certains membres du Conseil et qui consiste à poursuivre les programmes de rapatriement et de réinstallation dans le territoire indonésien; à fermer les camps de réfugiés se trouvant le plus près de la frontière; et à installer les réfugiés dans des camps provisoires éloignés de la frontière avant leur installation définitive en Indonésie ou leur retour au Timor oriental. Adhérant à cette proposition, l'Australie a exprimé sa disposition à appuyer financièrement la mise en oeuvre du plan.

Outre le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, les représentants des Etats Membres suivants du Conseil ont pris la parole : Etats- Unis, Royaume-Uni, Bangladesh, Pays-Bas, Fédération de Russie, Chine, Namibie, Jamaïque, Argentine, Canada, Mali, Tunisie, Ukraine, Malaisie et France (au nom de l'Union européenne et des pays associés). Les représentants de l'Australie, de la Norvège, du Brésil, de la Nouvelle-Zélande et de l'Indonésie sont également intervenus.

LA SITUATION AU TIMOR ORIENTAL

M. HEDI ANNABI, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, s'est attardé sur la question de la sécurité au Timor oriental pour dire que la situation se détériore. Depuis le meurtre de soldats néo-zélandais le 24 juillet dernier, a-t-il indiqué, la Mission des Nations Unies a pu observer une recrudescence des incidents perpétrés par des milices qui continuent d'élargir leur champ d'action à travers l'ensemble du territoire. A l'heure actuelle et selon les sources de la ATNUTO, il y aurait 60 à 120 groupes de milices opérant au Timor oriental. Ces groupes, a prévenu M. Annabi, ont récemment fait preuve d'un certain degré d'efficacité et de volonté de faire intervenir les troupes de maintien de la paix de la Mission. Partant, la ATNUTO a pris les mesures nécessaires pour répondre à la menace et a, dans un premier temps, déployé une compagnie de l'est du pays, à Dili, au centre du pays. Dans le même temps, une autre compagnie provenant du secteur-est a été déployée dans les secteurs de l'ouest. M. Annabi a indiqué que la mise en oeuvre du plan visant à réduire les troupes du secteur-est à la taille d'un bataillon de 500 hommes d'ici la fin de janvier 2001 a été reportée. Il a aussi convenu que les évènements du mois dernier font naître des doutes quant à la capacité ou la volonté des forces indonésiennes de prévenir les activités des milices au Timor occidental, de prendre les mesures nécessaires à la frontière avec le Timor oriental et d'assurer la sécurité des réfugiés au Timor occidental.

Pour M. Annabi, la situation actuelle en matière de sécurité a renforcé la détermination des dirigeants est-timorais à créer une force de défense nationale. Trois options leur ont été offertes, a-t-il dit; la première consistant à créer une force de 5 000 hommes par une fusion entre les anciennes forces du FALINTIL et un certain nombre de soldats recrutés. La deuxième option consisterait à former une force de 3 000 hommes dont 1 500 forces régulières et 1 500 appelés qui feraient leur service militaire durant un an. La troisième option, elle, conduirait à la création d'une force de 3 000 hommes dont la moitié serait formée des anciens soldats de la FALINTIL et l'autre moitié de 1500 réservistes. Venant à la question des réfugiés, M. Annabi a fait part d'une détérioration de la situation. Les milices, a-t-il dit, agissent ouvertement dans les camps et dans de nombreux segments de la frontière. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les autres institutions ont pratiquement cessé leurs activités dans les camps, a dit M. Annabi avant de faire état d'une escalade de la violence contre le personnel humanitaire.

Au début de ce mois, a indiqué le Sous-Secrétaire général, le Ministère des affaires étrangères de l'Indonésie a promis qu'il trouvera une solution à l'impasse actuelle en ce qui concerne la question des réfugiés, a conclu M. Annabi avant d'aborder la question de l'administration de se féliciter du cours des choses en ce qui concerne la nouvelle Administration transitoire. Depuis le 1er juillet, a-t-il dit, le budget consolidé a été séparément de celui de la ATNUTO. Les taxes collectées aux frontières se sont élevées à 3 millions de dollars et depuis le 15 août, le service fiscal du Timor oriental a commencé à collecter les impôts sur les revenus. Pour ce qui est de la situation économique et sociale, M. Annabi a fait part d'un progrès notable dans les domaines de l'emploi et des activités économiques, en particulier à Dili. Des progrès ont également été notés dans le domaine des investissements qui concernent surtout les domaines du tourisme, de la construction d'hôtels, des banques, des pêcheries et des fermes. Depuis le déploiement réussi du premier groupe des 50 policiers est-timorais, on peut dire, a indiqué M. Annabi, que si les choses vont à ce rythme, il faudra plusieurs années pour atteindre l'objectif de 3000 policiers. La Mission a d'ailleurs avancé une proposition pour accroître les résultats de l'Académie de formation et d'assurer 130 diplômés par mois. Cette proposition exigera toutefois, a précisé le Sous-Secrétaire général, des contributions additionnelles au budget de l'Administration transitoire.

Faisant état des progrès dans les domaines de la justice, de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de la reconstruction, M. Annabi a informé des préparatifs visant la création d'un Conseil national comme successeur du Conseil consultatif national. Le processus ouvert de nomination de représentants de districts et d'organisations civiles est en bonne voie, a-t-il estimé, en indiquant que les représentants viendront tout autant des parties du CNRT, des non-parties et des trois religions principales. Il est prévu que le Représentant spécial du Secrétaire général fasse les sélections finales. Sur le front politique, le Congrès du CNRT s'est terminé aujourd'hui, a indiqué M. Annabi en indiquant qu'il discute d'une proposition consistant à transformer la CNRT en une organisation-parapluie pour tous les partis politiques timorais qui partagent les principes de l'unité nationale, de la non-violence et de la démocratie. Le Congrès a formé cinq commissions chargées de la sécurité et de la défense, du développement, de la constitution, de l'éducation civique et de la transition vers l'indépendance.

Lors du 25e anniversaire du FALINTIL, le 20 août, le chef historique, Xanana Gusmao, a passé le commandement à son adjoint, a indiqué M. Annabi avant de conclure en estimant que l'ATNUTO a continué, au cours du dernier mois, à enregistrer des progrès dans un certain nombre de domaines. L'ATNUTO a toutefois été gravement préoccupée par la situation en matière de sécurité et le sort accablant des réfugiés dans les camps du Timor occidental, a conclu M. Annabi en appelant le Conseil a donné tout l'appui voulu.

Déclarations

M. MARK C. MINTON (Etats-Unis) a estimé qu'il est extrêmement encourageant d'apprendre que des progrès sensibles ont été accomplis par l'ATNUTO au Timor oriental. Il est indispensable d'appuyer ces efforts et d'accorder une attention particulière à tous les aspects négatifs visant à affaiblir les efforts de l'ATNUTO. Les Etats-Unis félicitent le peuple du Timor oriental pour leur courage et leur détermination au cours de cette longue lutte qui a conduit au succès de la consultation populaire. Toutefois, la situation en matière de sécurité continue de préoccuper. Des incursions transfrontières à partir du Timor occidental sont opérées par les milices. Le premier anniversaire de la consultation populaire peut tenter certains miliciens à commettre des actes de violence et d'intimidation. C'est pourquoi, le Conseil de sécurité doit saisir aujourd'hui l'occasion d'adresser un message clair et ferme à ces milices.

M. STEWART ELDON (Royaume-Uni) a fait observer qu'aujourd'hui nous sommes confrontés à une situation où la violence des milices au Timor oriental fait rage, où le personnel de l'ATNUTO a été victime d'attaques fatales, et où le Haut Commissariat pour les réfugiés a été contraint par l'intimidation à suspendre ses activités dans les camps de réfugiés au Timor occidental. C'est pourquoi, il n'est pas approprié de rappeler pourquoi le Conseil de sécurité est impliqué au Timor oriental. C'est parce qu'il y a une année, plus de 90% des électeurs enregistrés dans le territoire ont bravé les actes de violence et d'intimidation pour s'exprimer sur la manière d'être gouvernés. Quelques jours plus tard, le 3 septembre 1999, le Secrétaire général informait le Conseil de sécurité que 78,5% de ces électeurs avaient opté pour l'indépendance. Tous les membres du Conseil de sécurité étaient véritablement émus. Le peuple est-timorais avait réaffirmé sa foi dans la démocratie et dans l'état de droit de manière remarquable. Le Conseil avait réagi immédiatement en adoptant une déclaration présidentielle, soulignant la nécessité de mettre en oeuvre les résultats de ce scrutin dans une atmosphère de paix et de sécurité sans recourir de nouveau à la violence et à l'intimidation.

Comme l'a fait remarquer avec beaucoup d'éloquence M. Lakhdar Brahimi dans son rapport sur les opérations de maintien de la paix, des opposants à cette paix ont cherché à affaiblir les Accords du 5 mai 1999 et le scrutin du 30 août 1999 en recourant à la violence. Pour contrecarrer ces actes, le Conseil de sécurité avait autorisé à l'unanimité le déploiement de l'INTERFET pour restaurer l'ordre public. M. Eldon a exprimé sa gratitude au Gouvernement australien pour avoir pris efficacement la direction de cette opération, et ce, à un coût considérable.

Il incombe aujourd'hui au Conseil de sécurité de faire preuve du même niveau d'engagement et de détermination. Les milices tentent encore d'affaiblir par la violence la mise en oeuvre pacifique des résultats du scrutin. Le Royaume-Uni est profondément inquiet de la détérioration de la sécurité des deux côtés de la frontière du Timor oriental. Des milices bien armées sont impliquées et leurs actions semblent être orchestrées pour réaliser un objectif sinistre. Elles visent le personnel de l'ATNUTO. Cette situation ne peut durer. L'Indonésie doit coopérer plus étroitement avec l'ATNUTO pour mettre fin aux incursions transfrontières à partir du Timor occidental, pour désarmer et démanteler les milices et pour poursuivre en justice les responsables de crimes.

Le Royaume-Uni appuie la décision du HCR de suspendre ses activités dans les camps de réfugiés jusqu'à ce que la sécurité soit rétablie. A cet égard, M. Eldon a émis l'espoir que le Gouvernement indonésien prendra rapidement des mesures concrètes pour instaurer la sécurité dans les camps de réfugiés sous son contrôle. Tout en se félicitant de l'initiative du Gouvernement indonésien de réinstaller les réfugiés timorais qui se trouvent encore au Timor occidental ou même au Timor oriental, la délégation du Royaume-Uni souhaite des informations complémentaires sur la mise en oeuvre de cette initiative. La première étape importante consiste à stabiliser la situation en matière de sécurité pour permettre au processus d'enregistrement de se réaliser. A l'instar des autres délégations, le Royaume- Uni souhaite voir le Timor oriental émerger comme la première nouvelle démocratie du XXIe siècle.

M. ANWARUL CHOWDHURY (Bangladesh) a appuyé pleinement la politique de consultation avec les institutions des Nations Unies concernées et les autres partenaires pour le développement en déterminant les besoins en matière de ressources humaines pour le développement. Le projet de stratégie pour le développement des ressources humaines et pour le renforcement des capacités nationales, présenté récemment dans le cadre d'un séminaire, semble approprié. La délégation du Bangladesh se dit très préoccupée par les récents affrontement qui ont opposé les forces de maintien de la paix de l'ATNUTO et les milices. Le repatriement des réfugiés a été pratiquement interrompu. La situation dans les camps de réfugiés demeure tendue. Le personnel du HCR et celui des autres institutions humanitaires continuent d'être la cible des milices. C'est pourquoi, le Bangladesh appelle fermement à une action appropriée pour mettre fin aux activités des milices. De l'avis de M. Chowdhury, le Gouvernement indonésien devrait prendre les mesures concernant la fermeture de camps de réfugiés, en étroite coopération avec l'ATNUTO et le HCR. Tout en se félicitant de l'initiative prise par l'Indonésie d'accélérer le processus de rapatriement, il a estimé que le succès de cette initiative dépendra de l'aspect financier et de la créations de nouvelles conditions économiques et sociales des deux côtés de la frontière. L'ATNUTO doit jouer un rôle de facilitateur pour l'adoption des mesures de sécurité.

M. ALPHONS HAMER (Pays-Bas) a déclaré que le Timor oriental a fait des progrès remarquables depuis la consultation populaire, il y a un an. Le Timor oriental est sur la bonne voie, a dit le représentant, mais beaucoup d'efforts doivent encore être déployés et la participation de la communauté internationale reste indispensable. Le défi auquel le pays est confronté concerne toujours d'abord et avant tout la sécurité, a ajouté le représentant avant d'exprimer sa préoccupation devant la situation dans les camps des réfugiés. Il s'est demandé l'interprétation que fait le Secrétariat de la déclaration du Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie selon laquelle les camps du Timor occidental seront bientôt fermés alors même que les activités des milices compromettent le rapatriement. Le représentant a fait montre de sa préoccupation quant à la volonté de l'Indonésie de poursuivre les procédures juridiques en ce qui concerne les responsables des violations de l'homme au Timor oriental en se disant inquiet face à une loi récente que le Parlement indonésien vient d'adopter.

M. ANDREI E. GRANOVSKY (Fédération de Russie) a considéré comme profondément symbolique que la réunion d'aujourd'hui se tienne à la veille du premier anniversaire de la consultation populaire au Timor oriental. L'ONU et le Conseil de sécurité ont, conformément à leur vocation, apporté l'appui nécessaire à ce processus. L'ouverture à Dili du premier centre pour l'emploi constitue une des mesures importantes prises par l'ATNUTO. La Fédération de Russie estime que le problème des camps de réfugiés situés au nord de l'île doit être réglé sans plus tarder. M. Granovsky a souligné la nécessité de garantir la sécurité du personnel de l'ATNUTO et du personnel humanitaire. Il a émis l'espoir que l'accession à l'indépendance du Timor oriental permettra d'ouvrir la voie à de nouvelles richesses.

M. GUOFANG SHEN (Chine) a noté que l'ATNUTO a enregistré des progrès notables au Timor oriental, en s'est félicité de la création d'un Conseil conjoint avec les Est-Timorais permettant ainsi à ce dernier de participer au processus de transition. Il a estimé que le Conseil devrait continuer à appuyer fermement les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général en rappelant que l'ATNUTO est une entreprise sans précédent pour l'Organisation. Le représentant a condamné les actes de violence commis à l'encontre des soldats de la paix et a espéré que ces incidents feront l'objet d'enquêtes objectives. Il a dit attendre de l'Indonésie qu'elle apporte son appui dans ce sens.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a déclaré que lorsque le peuple du Timor oriental célébrera demain le premier anniversaire de la consultation populaire, il exprimera certainement un sentiment de joie mêlé à la tristesse, car les actes de violence continuent bien après le scrutin du 3 septembre 1999. Les Est-Timorais réaliseront toutefois qu'ils sont engagés dans la voie de non-retour, étant donné que l'indépendance devrait se réaliser l'année prochaine. Tout en notant des progrès sensibles accomplis au Timor oriental dans le cadre du processus de transition, M. Andjaba s'est déclaré très préoccupé par l'infiltration de milices armées du Timor occidental et des violences perpétrées contre des civils. C'est pourquoi, la délégation namibienne appelle le Gouvernement indonésien à prendre des mesures efficaces pour empêcher de nouvelles incursions. Concernant la situation des réfugiés, M. Andjaba a estimé que le Gouvernement indonésien doit consulter l'ATNUTO et le HCR avant de procéder à la fermeture de camps de réfugiés.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a salué "l'esprit indomptable et le courage" du peuple du Timor oriental auquel le Conseil doit apporter son appui. Saluant en outre les progrès faits dans la mise en place des institutions du pays, la représentante a estimé qu'un environnement favorable a été créé dans la perspective d'élections démocratiques. Elle a soutenu les efforts faits pour traduire en justice les responsables d'actes de violence perpétrés après la consultation populaire; les efforts, a-t-elle ajouté, concernent aussi l'expansion des autres secteurs comme la santé, l'éducation et l'économie. Regrettant la recrudescence de la violence des derniers mois, la représentante a condamné les attaques des milices sur le HCR qui a dû suspendre ses opérations. Elle a déploré tout acte qui viserait à entraver les activités humanitaires en déclarant attendre les résultats des enquêtes en cours qui se font en coopération avec les autorités indonésiennes. Elle a espéré la prompte finalisation de l'opération de rapatriement surtout, a-t-elle ajouté, à la lumière de la déclaration de l'Indonésie sur la fermeture prochaine des camps de réfugiés. La représentante a appelé à une coopération avec l'Indonésie pour faire cesser les activités des milices qu'elle a trouvées intolérables dans la situation actuelle.

M. LUIS ENRIQUE CAPPAGLI (Argentine) s'est félicité du rapport complet présenté ce matin par le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, à la veille de la célébration du premier anniversaire de la Consultation populaire au Timor oriental. L'étendue de la catastrophe humanitaire qui s'était produite au Timor oriental, les Nations Unies et toutes les institutions du système des Nations ont réagi rapidement en déployant une opération de maintien de la paix sur l'île. Malheureusement, les violences commises par les milices ont coûté la vie à plusieurs membres de l'ATNUTO. L'incursion des milices à la frontière du Timor oriental et dans les camps de réfugiés menace gravement la sécurité au Timor oriental. C'est pourquoi, le Gouvernement indonésien doit prendre des mesures urgentes et concrètes pour mettre fin aux activités des milices, notamment en les désarmant et en les démantelant.

M. MICHEL DUVAL (Canada) a souhaité que les chefs de milices au Timor oriental respectent leur engagement de ne pas entraver le retour en toute sécurité des réfugiés. Il a dit attendre de l'Indonésie qu'elle joue un rôle constructif à cet égard, notamment en s'assurant que le personnel humanitaire international et local qui facilite ce retour ne vivra pas dans la peur et qu'aucun mal ne lui sera fait. Le représentant a demandé si le Gouvernement indonésien a bien fait le nécessaire pour séparer les membres des milices de la population des camps. Il a poursuivi en montrant sa préoccupation face à la décision de l'Indonésie de démanteler les camps de réfugiés au Timor occidental au cours des trois au six prochains mois et d'envoyer les réfugiés dans des camps de "transition" que l'ATNUTO devrait créer. Les retours doivent être volontaires, a dit le représentant, et la responsabilité de la sécurité des réfugiés doit être résolue à l'avance. Comment compter-vous gérer ces questions? a demandé le représentant avant de vouloir connaître les mesures qui ont été prises par l'ATNUTO pour encourager le retour des réfugiés, notamment en matière de réinstallation ou de paiements des pensions. M. ISSOUF OUMAR MAIGA (Mali) a noté avec satisfaction que des mesures positives ont été prises par l'ATNUTO au Timor oriental. L'ATNUTO doit oeuvrer en vue d'établir l'état de droit au Timor. En dépit des nombreux appels, les milices continuent de perpétrer des actes de violence et d'intimidation. A cet égard, la délégation malienne exhorte le Gouvernement indonésien de prendre des mesures fermes pour mettre fin aux incursions des milices à la frontière du Timor oriental. Pour sa part, la communauté internationale doit continuer à soutenir les efforts accomplis par l'Indonésie et le peuple timorais afin de parvenir au succès du processus de transition.

M. BEN YOUSSEF ACHAOUACHI (Tunisie) a exprimé sa satisfaction pour le travail accompli par l'ATNUTO au Timor oriental. Il a souligné le rôle important des organisations humanitaires et de la coopération indonésienne. Convenant de la situation volatile en matière de sécurité, le représentant a souhaité qu'elle ne minimise pas les progrès accomplis dans le sens de la création d'un Etat démocratique. La situation difficile des réfugiés, a dit le représentant, risque de s'aggraver eu égard en particulier à la décision des organisations humanitaires de suspendre leurs activités. Il a appelé l'ATNUTO et les autorités indonésiennes à coopérer pour mettre un terme aux activités des milices.

M. VOLODYMYR G. KROKHMAL (Ukraine), à l'instar des autres intervenants, a félicité M. Annabi pour l'excellent rapport sur la situation au Timor oriental qu'il a présenté ce matin. La délégation ukrainienne condamne fermement toute attaque perpétrée contre le personnel de l'ATNUTO et le personnel humanitaire et estime, à cet égard, que le Conseil de sécurité doit lui accorder la priorité. Préoccupée par la situation en matière de sécurité et, en particulier dans les camps de réfugiés, M. Krokhamal a appelé le Gouvernement indonésien à prendre des mesures efficaces pour empêcher toute violence de la part des milices.

M. HASMY AGAM (Malaisie) s'est montré préoccupé par la situation en matière de sécurité en se félicitant, dans ce contexte, que la FALINTIL ait prévu de se joindre à l'ATNUTO pour effectuer des opérations de sécurité à la frontière. A cet égard, le représentant a salué les efforts déployés pour créer une force de défense sur le territoire qui reste nécessaire même dans un cadre de relations régionales. Le représentant s'est également félicité du fait que le Chef de la résistance est-timoraise, Xanana Gusmao, ait renoncé au commandement de la FALINTIL au profit de son adjoint. Cette décision, a estimé le représentant, ne peut que renforcer la crédibilité de Xanana Gusmao en tant que dirigeant et homme d'Etat dans la période de l'après-indépendance. Le transfert du commandement militaire est un symbole important qui confirme le principe démocratique de la séparation du pouvoir militaire et du pouvoir politique, a insisté le représentant. L'appui de la Malaisie au processus est-timorais, a-t-il poursuivi, s'est encore illustré récemment par la visite dans le pays du Ministre malaisien des affaires étrangères qui, accompagné d'hommes d'affaires, a réaffirmé le soutien de la Malaisie à la reconstruction et au développement à long terme du pays. Le Ministre n'a pas caché, à cette occasion, sa préoccupation devant les activités des milices au Timor oriental et à la frontière en soulignant la nécessité de parvenir à une solution rapide de la question des réfugiés au Timor occidental.

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a réaffirmé qu'il est essentiel que toutes les couches de la population timoraise puissent être associées à l'édification du futur état indépendant. La constitution, au mois de juillet dernier, d'un gouvernement mixte associant à parité des représentants de l'ATNUTO et des Timorais est tout à fait positive. Toutefois, extrêmement préoccupée par la situation de dizaines de milliers de réfugiés est-timorais au Timor occidental, l'Union européenne exhorte l'Indonésie à respecter totalement et inconditionnellement l'engagement qu'elle a pris d'aider ceux qui veulent être rapatriés et à mettre un terme aux campagnes inacceptables de désinformation et d'intimidation conduites dans les camps de réfugiés par les milices. Elle condamne avec la plus grande fermeté l'agression commise le 22 août dernier contre une équipe du HCR et déplore que cette agression, loin de constituer un acte isolé, s'inscrive dans une série ininterrompue de harcèlements et de violences contre le personnel humanitaire et contre les réfugiés depuis la fin du printemps. Prenant note des nouveaux engagements pris par le Gouvernement indonésien pour régler la question des réfugiés, l'Union européenne appelle le Gouvernement indonésien à prendre des mesures efficaces pour rétablir la loi et l'ordre, créer des conditions de sécurité pour les réfugiés et le personnel humanitaire international et permettre à ce dernier de s'acquitter de son mandat. Toutes ces mesures sont indispensables pour mener à bien l'enregistrement des réfugiés, procédure qui doit permettre de s'assurer que ces derniers disposent de la liberté effective de choisir entre un retour à Timor est dans les meilleurs délais ou une installation en Indonésie.

Par ailleurs, l'Union européenne est profondément préoccupée par les effets déstabilisateurs provoqués par l'incursion de miliciens bien entraînés et bien équipés au Timor oriental à partir du Timor occidental. Les activitès de ces milices pourraient fragiliser le processus de transition vers l'indépendance.

L'Union européenne, a souligné M. Levitte, considère que les conditions sont aujourd'hui réunies au Timor oriental pour permettre aux Timorais de poursuivre un processus de réconciliation nationale solide et véritable. L'Union européenne souhaiterait disposer de renseignements actualisés sur les besoins militaires de l'ATNUTO, la répartition effective des moyens sur le territoire en fonction des contraintes locales de sécurité, les tâches effectivement dévolues à la composante militaire de l'ATNUTO et ses perspectives d'évolution. La Mission des Nations Unies doit, conjointement avec les Timorais de l'Est, jouer un rôle critique dans le développement d'un nouvel Etat démocratique dans lequel la primauté du droit sera l'un des fondements essentiels, de même que la création d'un Etat indépendant, pleinement intégré dans sa région et vivant en paix avec tous ses voisins.

Mme PENNY WENSLEY (Australie) a formulé des voeux pour un Timor stable, démocratique, sûr et jouissant de bonnes relations avec l'Indonésie et l'ensemble de la région. Pour la représentante, ceci ne pourra être réalisé qu'avec l'appui de la communauté internationale au processus de transition. Des problèmes très graves persistent, a dit la représentante avant d'exprimer sa préoccupation face aux actes d'agression contre le personnel de l'ATNUTO et le personnel humanitaire lesquels illustrent les dangers persistants. La représentante s'est particulièrement dite préoccupée par les actes d'intimidation que continuent de perpétrer les milices qui ont obligé le HCR à suspendre ses activités. Elle a relevé avec inquiétude le degré de perfectionnement de plus en plus grand de ces milices avant de rappeler à l'Indonésie son obligation de mettre fin aux activités des milices. A cet égard, la représentante a estimé que la proposition de l'Indonésie de fermer les camps de réfugiés va dans le bon sens et a indiqué que son pays oeuvre avec ce pays pour en étudier les normes pratiques. L'Australie, a dit la représentante, est disposée à apporter une assistance substantielle pour contribuer au rapatriement des réfugiés qui doit, a-t-elle souligné, se faire sur une base volontaire. La représentante a terminé en exhortant une nouvelle fois le Gouvernement indonésien à mettre fin aux activités des milices tout en appelant la communauté internationale à ne pas, à la veille du Sommet du Millénaire, faire que le succès des Nations Unies au Timor oriental ne soit mis en péril.

M. HANS BRATTSKAR (Norvège) a indiqué que son pays, ayant pris note de la récente révision du programme humanitaire au Timor oriental et au Timor occidental, contribuera au financement de ce programme pour un montant de 600 000 dollars. La crise humanitaire sensible au Timor oriental est maintenant derrière nous, mais il subsiste de nombreux défis. La communauté internationale a pour objectif principal d'assister davantage le peuple du Timor oriental à renforcer ses capacités nationales et à édifier un Etat indépendant, démocratique et prospère. Depuis la crise de l'année dernière, la Norvège fournit un appui important au Timor oriental et continuera à le faire. En 1999, elle a versé une contribution de six millions de dollars essentiellement consacrés à l'assistance humanitaire. Le Gouvernement norvégien maintiendra ce niveau d'assistance, en l'axant particulièrement sur les activités de développement durable et de bonne gouvernance. Appuyant pleinement les travaux accomplis par l'ATNUTO, la Norvège se félicite notamment des initiatives visant à transformer le Conseil national consultatif en un Conseil national, plus élargi et plus représentatif. Par ailleurs, la délégation norvégienne a exprimé son inquiétude à l'égard de la situation en matière de sécurité, en particulier les incursions de milices à la frontière du Timor oriental. A cet égard, elle appelle les autorités indonésiennes à empêcher ces activités à l'extérieur et à l'intérieur des camps de réfugiés et à poursuivre ses efforts pour faire face aux violations du droit humanitaire international et des droits de l'homme.

M. GELSON FONSECA (Brésil) a déclaré qu'en dépit de la violence qui a marqué l'annonce des résultats de la consultation populaire et qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, la consultation populaire constitue une étape historique dans la longue lutte du peuple est-timorais pour son indépendance. A l'occasion de la célébration du premier anniversaire de cet évènement, le Gouvernement et le peuple brésiliens rendent un vibrant hommage au peuple est-timorais. Les progrès réalisés sous la sage direction de M. Sergio Vieira de Mello sont très remarquables. Il est vrai que la situation en matière de sécurité s'est considérablement améliorée depuis le déploiement de l'INTERFET et de sa transition vers l'ATNUTO, mais il reste encore beaucoup à faire. L'achèvement du processus de stabilisation au Timor oriental appelle à redoubler des efforts pour mettre fin aux actes criminels des milices. A cet égard, la coopération de l'Indonésie est également cruciale. Le Brésil condamne fermement les attaques perpétrées contre le personnel du Haut Commissariat pour les réfugiés et espère que le HCR sera en mesure de reprendre bientôt ses activités. En même temps, il faudrait doter la composante militaire de l'ATNUTO des moyens nécessaires d'assurer sa défense contre d'éventuelles attaques par les milices.

Concernant la transition politique au Timor oriental, M. Fonseca a souligné que la construction d'une démocratie solide et rationnelle dépendra non seulement du cadre juridique qui sera adopté, mais également et avant tout du sentiment d'appartenir à une communauté de droits et d'obligations. Le pluralisme politique, un véritable dialogue et une concurrence entre les partis politiques constituent la clé à la réalisation de ce sentiment. Le Brésil se déclare convaincu que le Premier Congrès du Conseil national pour la résistance est- timoraise constituera une étape importante dans cette voie. M. Fonseca a souligné toutefois que le futur Timor oriental indépendant continuera à coopérer avec la communauté internationale. Pour sa part, l'Agence brésilienne de coopération a effectué une mission au Timor oriental en juillet dernier et a établi les paramètres pour la coopération dans les domaines de l'éducation, du renforcement des capacités nationales et de la santé publique.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a rappelé qu'en juillet dernier, un soldat de la paix néo-zélandais avait été tué par des milices au Timor oriental et que sa délégation avait saisi l'occasion pour appeler le Gouvernement indonésien à mettre fin aux activités des milices au Timor occidental. Mais de nouveaux incidents se sont produits et un soldat népalais du bataillon néo-zélandais a été tué. En outre, des actes de violence ont été perpétrés à l'encontre du personnel du Haut Commissariat pour les réfugiés. Cette situation semble empirer et est intolérable. C'est pourquoi, la Nouvelle-Zélande exhorte les autorités indonésiennes à prendre des mesures efficaces contre ceux qui, au Timor occidental et ailleurs en Indonésie, cherchent à affaiblir l'intégrité politique et territoriale du Timor oriental et qui sont responsables d'actes d'intimidation et de violence contre le personnel des Nations Unies et les civils est-timorais.

M. MAKARIM WIBISINO (Indonésie) a regretté qu'une nouvelle fois, certains pensent que les actes de violence perpétrés par les milices sont cautionnés par l'Indonésie. S'il n'a pas nié les incidents incriminés, le représentant a souhaité que l'on maintienne la rigueur qu'il faut lorsqu'il s'agit d'interpréter des rumeurs. Commentant les allégations selon lesquelles des milices bien équipées, mieux armées et portant des uniformes de camouflage opèrent au Timor oriental, le représentant a souligné que tels faits ne sauraient en aucun cas signifier que ces hommes sont appuyés par les forces armées indonésiennes; les équipements en question étant disponibles sur le marché noir. Rappelons-nous, a dit le représentant, ces autres rumeurs qui se sont révélées sans fondement selon lesquelles des groupes armés auraient brûlé des maisons dans le centre et l'ouest du Timor oriental. L'Indonésie, a-t-il affirmé, est déterminée à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et prévenir les incidents. Il a rappelé à cet égard, le démantèlement formel de toutes les milices en novembre 1999.

Venant à la question "complexe, compliquée et multidimensionnelle" des réfugiés, le représentant a rappelé le rejet par l'ATNUTO de la proposition de son pays visant à effectuer des patrouilles conjointes à la frontière et à échanger les officiers de liaison militaire. Soulignant que les forces indonésiennes font leur travail et s'emploient à empêcher les groupes armés à entrer au Timor oriental, le représentant a précisé que le contrôle des activités des milices qui ont réussi à passer la frontière relève de la responsabilité de l'ATNUTO qui, a ajouté le représentant, devrait s'employer à traduire en actes la promesse du Représentant spécial du Secrétaire général de faire payer le prix fort à ceux qui osent perturber l'ordre public. Le représentant a fait part de la proposition de son Gouvernement de mettre en place un plan d'action global pour régler promptement la question des réfugiés.

Le plan prévoit, a-t-il expliqué, la poursuite des programmes de rapatriement et de réinstallation dans le territoire indonésien; la fermeture des camps de réfugiés se trouvant le plus près de la frontière; l'installation provisoire des réfugiés des camps provisoires éloignés de la frontière pour les réfugiés, avant leur installation définitive en Indonésie ou avant leur retour au Timor oriental. La nature volontaire de la décision de chaque réfugié est un principe sacré du processus d'enregistrement, a dit le représentant avant d'assurer que la fermeture des camps et la réinstallation des réfugiés seront précédées par une campagne d'information à leur intention. Le représentant a espéré que la communauté internationale apportera au plan l'appui financier nécessaire. 130 000 réfugiés se trouvent pour le moment dans les camps du Timor occidental, a rappelé le représentant, avant de préciser que le succès du processus de rapatriement dépendra notamment de la capacité de l'ATNUTO à stabiliser les domaines économiques et sociaux mais aussi celui de la sécurité.

Pour l'Indonésie, la priorité en matière de sécurité doit être d'oeuvrer à la réconciliation entre tous les Est-Timorais. Sans cela, aucune solution durable ne pourra être trouvée au problème des réfugiés, a dit le représentant avant de faire état de la qualité de la coopération de son pays avec le Timor oriental. Il a illustré ses propos en invoquant les travaux du Procureur de la République indonésien pour juger les responsables des évènements qui ont suivi la consultation populaire, l'année dernière. Tout cela, a dit le représentant, se fait dans le cadre de l'édification d'une ère nouvelle d'amitié entre les deux peuples. Le représentant a, pour finir, regretté que l'ATNUTO ait rejeté la proposition de créer un Comité frontalier conjoint pour délimiter la frontière entre le Timor oriental et le Timor occidental.

Répondant aux commentaires formulés par les délégations, M. Annabi a indiqué qu'en ce qui concerne la démission de M. Gusmao lors de la tenue du premier congrès du Conseil national consultatif pour le Timor oriental, il est normal que les anciens dirigeants prennent un peu de recul. M.Gusmao continuera à jouer un rôle de construction. Le Congrès prend fin aujourd'hui même et le Secrétariat ne dispose pas d'informations complémentaires. Concernant la situation en matière de sécurité, M. Annabi a fait observer que son rapport oral donnait des informations sur les efforts accomplis par l'ATNUTO au nord et à l'ouest du territoire. La situation est suivie de près et dès que le Secrétaire général disposera d'informations précises, il formulera des recommandations au Conseil de sécurité. Pour ce qui est des enquêtes menées à la suite du meurtre de membres du personnel de l'ATNUTO, M. Annabi a indiqué que des enquêtes concernant le soldat népalais et le soldat néo-zélandais sont en cours et leurs conclusions seront publiées en temps voulu. L'ATNUTO continue, en étroite coopération avec le HCR, à organiser des visites des familles auprès des réfugiés. Le principal problème consiste à mettre en place les conditions propices permettant le retour en toute sécurité de ceux qui souhaitent revenir au Timor oriental. M. Vieira de Mello se rendra très prochainement à Djakarta pour discuter du retour des réfugiés se trouvant au Timor occidental et pour demander que des mesures concrètes soient prises pour faire cesser les activités des milices.

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