ENR/8

LE COMITE DE L'ENERGIE PLAIDE POUR L'ETABLISSEMENT DE NORMES EN MATIERE D'HYDROELECTRICITE POUR REPONDRE AUX PREOCCUPATIONS ECOLOGIQUES

21 août 2000


Communiqué de Presse
ENR/8


LE COMITE DE L’ENERGIE PLAIDE POUR L'ETABLISSEMENT DE NORMES EN MATIERE D'HYDROELECTRICITE POUR REPONDRE AUX PREOCCUPATIONS ECOLOGIQUES

20000821

Les 24 experts du Comité de l'énergie et des ressources naturelles au service du développement ont tenu, ce matin, une réunion publique au cours de laquelle le rapport du Secrétaire général sur la situation en matière d'hydroélectricité a été présenté. Le rapport souligne qu'étant donné que l'hydroélectricité provient d'une source d'énergie renouvelable, elle offre des possibilités importantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en se substituant à la production d'électricité à partir des combustibles fossiles. L'énergie hydraulique est, en outre, indique le rapport, d'un bon rapport coût- efficacité et peut réduire fortement les émissions de dioxyde de carbone CO2 du secteur de l'énergie électrique. Le rapport reconnaît néanmoins que l'exploitation de cette énergie n'est pas sans danger pour l'environnement notamment en raison de l'effet des barrages sur les écosystèmes fluviaux tels que les changements écologiques, les répercussions sur les poissons ou la réduction des débits.

Les experts ont adhéré à cette analyse et convenu de la nécessité de prendre en considération le coût écologique de l'énergie hydraulique. Pour essayer de concilier les intérêts des promoteurs de projets et ceux des défenseurs de l'environnement, les experts ont souscrit dans leur ensemble à l'idée de l'expert de la France qui a proposé l'établissement de normes minimales en ce qui concerne la construction des centrales hydrauliques. Toujours ce matin, le Comité a pris connaissance des résultats des septième et huitième sessions de la Commission du développement durable. Ils ont notamment souhaité savoir l'importance que la Commission accorde aux nouveaux défis dans son examen de la mise en oeuvre d'Action 21 - programme d'action de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement tenue en 1992 à Rio -, au lien entre les ressources en eau et l'agriculture ou encore à l'accès à l'information collectée par le biais des techniques spatiales.

La prochaine réunion publique du Comité sera annoncée dans le Journal. Entre-temps, les experts poursuivent leur travail au sein de deux sous-groupes chargés de l'énergie et des ressources en eau.

UTILISATIONS MULTIPLES EN EAU

Présentation du rapport du Secrétaire général sur la situation en matière de production d'hydroélectricité (E/C.14/2000/5)

M.KYAW KYAW SHANE, Service de l'énergie et des transports de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, a souligné que le défi est de donner à une population croissante, un approvisionnement également croissant en électricité. C'est une mesure de progrès économique et social, a-t-il déclaré. A cet égard, l'hydroélectricité, ressource autochtone et à fort potentiel, permettra de relever ce défi, notamment dans les pays en développement, en Asie et en Afrique. Toutefois des préoccupations liées à ses conséquences sur l'environnement ont retardé son développement alors même que des pressions importantes existent pour réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et le réchauffement de la planète. L'hydroélectricité permettrait d'améliorer la qualité de vie des populations en augmentant la production d'électricité. La part de l'énergie hydraulique dans la production d'électricité en 1996, ne représentait que 16% en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, ainsi que dans les pays de l'OCDE, tandis qu'en Amérique latine, elle était majoritaire, représentant environ 74% du total de l'électricité produite. La moyenne mondiale est de 19%. En matière de production d'hydroélectricité, les pays de l'Amérique du Nord membres de l'OCDE produisent 29% de la production mondiale, tandis que l'OCDE dans son ensemble produit la part la plus importante de l'ordre de 70%.

M. Shane a fait observer que le rapport coût-efficacité est bon et qu'avec la prise en compte des progrès technologiques, le coût devrait encore baisser pour devenir moins onéreux que les autres options. Il a déclaré que le moment est venu de réexaminer l'énergie hydraulique à la lumière des besoins en matière de développement et de progrès économiques et sociaux, et notamment de la prise en compte de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effets de serre. En matière d'hydroélectricité, les dégradations incidentes de l'environnement doivent être réduites. Il convient de n'éliminer aucune des options technologiques de production d'électricité pour répondre aux besoins mondiaux. Les avantages des énergies renouvelables, et de l'hydroélectricité en particulier, sont notamment la haute compatibilité, la flexibilité des méthodes d'exploitation, le bon rapport coût-efficacité, le fait qu'elles ne créent pas de distorsions du marché et le fait qu'elles peuvent permettre de réduire les émissions de CO2.

A la suite à son intervention, l'Expert de la Roumanie a soulevé la question du financement privé et de la production indépendante dans le contexte des projets hydroélectriques. M. Shang, a rappelé qu'il faut en effet 10 à 15 ans pour qu'un projet arrive à maturité. Dans ce contexte, compte tenu des attentes du secteur privé en matière de bénéfices immédiats, la situation ne pourrait s'améliorer que dans l'hypothèse peu probable où des contributions volontaires s'ajouteraient au financement public. L'Expert de l'Egypte a demandé des précisions sur le coût compétitif de la production thermique par rapport à la production hydroélectrique. M. Shang a expliqué que les coûts varient selon les projets, en raison notamment de la situation des projets, de l'éloignement des marchés. Il a précisé qu'en prenant en compte les préoccupations environnementales, l'hydroélectricité prévaudrait.

Le Président du Comité a ajouté que des études sont menées en la matière par la Banque mondiale au Zimbabwe. Il a également évoqué le projet de la Chine sur Xiangse, à mi-parcours en termes de construction, dont le financement a été mixte, privé et public. L'Expert des Etats-Unis a déclaré qu'il semble, dans la perspective de Rio+10, que le mot clef soit l'intégration. Concernant le débat sur les grands barrages, il a fait observer que M. Shang a passé sous silence les coûts écologiques et sociaux de tels projets. Il a souligné que la technologie fluviale, bien qu'elle nécessite des connaissances mises à jour en permanence, est à favoriser étant donné les réductions des coûts de maintenance qu'elle entraîne. En effet, il faut tenir compte des coûts de maintenance, notamment du traitement des eaux de sédimentation, dans l'évaluation des coûts, environnementaux y compris, des grands barrages. Les Etats-Unis, a-t-il précisé, se sont engagés à détruire un certain nombre de grands barrages compte tenu de leur coût permanent. Concernant les chiffres sur l'utilisation de l'électricité, il a demandé que des précisions soient apportées dans le domaine des énergies renouvelables, éolienne et solaire notamment.

Le Représentant du Service de l'énergie et des ressources a répondu que le rapport présente l'état de la production électrique et n'a pas examiné le détail des coûts environnementaux et sociaux des projets. En ce qui concerne les technologies fluviales, il a reconnu qu'il aurait fallu les mentionner mais a précisé que cette technologie est encore au stade recherche-développememt. Il a fait observer que bien que les autres énergies renouvelables ne représentent que 0,9% du total de l'électricité produite dans le monde, il serait en effet intéressant d'avoir une étude de coûts comparés. Il a néanmoins ajouté qu'en matière de quantité produite, l'hydroélectricité prévaudra, et il a conclu en ajoutant que dans les pays en développement, l'hydroélectricité est la seule source renouvelable d'électricité et qu'il faut en tenir compte.

L'Expert du Costa Rica a insisté sur le fait que lorsqu'on évalue les conséquences écologiques des projets hydroélectriques, il faut distinguer la taille des projets. Il est également nécessaire d'éclaircir que certains des problèmes écologiques imputés à de tels projets par le passé sont liés à la méconnaissance de ces problèmes à l'époque de leur construction, a-t-il précisé ajoutant qu'à l'heure actuelle, les projets hydroélectriques prennent en compte l'environnement et les conséquences écologiques. Dans chaque projet, la gestion du bassin supérieur utilisé doit être mise en oeuvre et le coût de maintenance de ce bassin doit être inclus dans le coût total du projet. Dans ce contexte, l'hydroélectricité est écologique, a-t-il estimé. En Amérique latine, avec l'intervention croissante du secteur privé dans le domaine depuis dix ans et le désengagement parallèle de l'Etat, la production thermique a été favorisée par rapport à la production hydroélectrique. Les producteurs privés cherchent des résultats économiques à court terme et favorisent l'énergie thermique compte tenu que le temps de maturité est inférieur à celui des projets hydroélectriques, qu'il est plus facile de faire une étude d'incidence écologique pour les projets thermiques et surtout qu'aucune pénalité n'est prévue pour le rejet de gaz à effet de serre. L'obstacle majeur à l'accroissement de la production hydroélectrique est donc l'intendance, a-t-il déclaré, et par conséquent, compte tenu des avantages écologiques et de la stabilité des prix pour les consommateurs à long terme, une politique d'Etat favorisant la production hydroélectrique est nécessaire.

L'Expert de l'Islande a indiqué que pour éveiller l'intérêt du secteur privé pour l'hydroelectricité et les énergies renouvelables, il faut une politique d'Etat. Elle devrait consister dans un premier temps notamment à mener des études sur l'opportunité de favoriser la production hydroélectrique. Il a par ailleurs précisé que les évolutions techniques ont permis de réduire le temps de maturité de manière importante. Désormais, on met 3 ans au lieu de 5 pour construire les centrales en Islande. Il a ajouté que l'hydroélectricité y est une ressource nationale, comme la géothermie qui est utilisée à hauteur de 70% du total produit. C'est une ressource autochtone qui nous évite d'importer des ressources fossiles, a-t-il précisé en ajoutant qu'il conviendrait de favoriser de telles sources d'énergie dans les pays en développement. Il faut mener des études pour définir le potentiel des pays en développement en matière d'électricité hydroélectrique dans la perspective de leur développement durable, a-t-il déclaré faisant observer que ces pays pourraient tirer profit des erreurs des pays industrialisés. A cet égard, les études d'incidences écologiques sont fondamentales pour réduire les conséquences néfastes de l'utilisation de cette énergie.

L'Expert du Bangladesh a, à son tour, précisé, en matière de gestion intégrée de l'eau, que la solution qui consiste à stocker l'eau de la mousson pour l'utiliser lors de faible pluviosité est très utile, mais que l'utilisation de barrages suscitent des controverses compte tenu de leurs conséquences sur l'environnement, notamment lors d'inondations et des difficultés techniques qu'elle crée dans les zones sismiques. L'une des options est de multiplier le nombre de petits et moyens barrages avec des réservoirs plus petits. Par conséquent, concernant le rapport sur l'hydroélectricité, il a estimé qu'il convient d'adopter une position neutre prenant en compte les controverses que suscitent les barrages. Pour sa part, l'Expert de la Chine s'est félicité de la qualité du rapport du Secrétariat. Indiquant que dans son pays mis en place 19 installations de plus de 1000 mégawatts, il s'est dit convaincu que l'utilisation intégrée des ressources en eau devrait permettre une bonne utilisation des ressources hydroélectriques. La construction de ces installations de grande taille a certes une incidence sur l'environnement, a convenu l'Expert en soulignant l'importance qu'il y a, en la matière, à "peser le pour et le contre". Ainsi, a dit l'expert, le Gouvernement chinois fait de gros efforts pour construire des petites installations permettant de prévenir la dégradation des écosystèmes et les migrations des populations. Ces petites constructions n'ont donc aucune incidence sur l'environnement, a affirmé le représentant en soulignant, par ailleurs, l'amélioration des conditions de vie des populations rurales apportée par ces constructions.

L'Expert de la Fédération de Russie a lui indiqué qu'au cours des dernières années, l'hydroélectricité a fini par représenter 30% de la production totale d'électricité dans son pays. Il s'est félicité, dans ce contexte, que les coûts se soient révélés 10 fois moindres que pour l'électricité thermique. Plaidant pour ce type d'intallations, le représentant a affirmé que l'un des plus grands projets sur la Volga a permis de réduire les plus forts débits du printemps et en conséquence, la gravité des inondations. L'Expert d'El Salvador a quant à lui appelé à la prudence lorsqu'il s'agit d'installer de grands projets dans les pays en développement en raison, a-t-il dit, de leur impact sur les écosystèmes. Il a ainsi plaidé pour une prise en compte de l'aval des bassins hydrographiques en expliquant qu'en El Salvador, le projet d'hydroélectricité s'est avéré contribuer aux inondations de la partie basse du bassin principal en raison d'une mauvaise gestion.

La distinction entre les grands barrages et les petits barrages est importante, a reconnu l'Expert de la France. Il a poursuivi en commentant les propos de l'Expert de l'Islande sur la nécessité de réduire les délais pour la mise en service des projets. La majeure partie du temps perdu, a estimé l'Expert, est liée aux négociations avec les organisations environnementales qui ont certes, a-t-il dit, de bonnes raisons de faire valoir un certain nombre de points de nuisance.

Or, étant donné qu'il s'agit d'une ressource énergétique d'importance majeure, il faut se demander si le Comité ne devrait pas suggérer que l'on travaille à la définition d'un certain nombre de critères d'acceptabilité pour disposer de points de référence et arriver ainsi plus rapidement à un accord entre les promoteurs de projets et les défenseurs de l'environnement. Ceci est d'autant plus important que l'expérience a montré que certaines des revendications des défenseurs de l'environnement sont quelque peu excessives, a affirmé l'Expert. Complétant ces propos, l'Expert de la Chine a rappelé que le projet des Trois Gorges, le plus grand de Chine, avait en effet fait l'objet de débats longs et difficiles et d'une campagne de dénigrement. A son tour, l'Experte de la Suède a appuyé l'idée d'établir des critères pour "sortir de la paralysie actuelle". Elle a souhaité un dialogue objectif. Le débat aujourd'hui en matière d'environnement n'est pas très sophistiqué, a estimé l'Experte, en regrettant qu'il se limite à la protection de l'environnement stricto sensu sans tenir compte des incidences sociales "de la ferveur protectionniste". Les incidences positives du barrage d'Assouan sont aujourd'hui bien démontrées, a dit l'Experte pour illustrer ses propos.

Les 50 microcentrales construites en Ukraine, a dit l'Expert de ce pays, ont mis en évidence la question des petites rivières dont le niveau fluvial s'est vue altéré par la construction de ces centrales. A son tour, l'Expert de l'Iran a reconnu qu'il faut tirer des leçons de l'expérience et procéder à une collecte d'informations sur les inconvénients et l'impact social des grands barrages pour en réduire les risques. L'hydroélectricité est une ressource énergétique d'avenir, a affirmé l'Expert des Pays-Bas en faisant part des conclusions d'un groupe de travail sur la question auquel il a participé. La production d'hydroélectricité a le meilleur rapport coût-efficacité, a dit l'Expert en soulignant qu'un développement plus avant de la technologie permettra de réduire davantage les coûts. La libéralisation et la privatisation du secteur de l'électricité pourraient permettre de réduire encore les coûts d'investissement puisqu'elles conduisent à un meilleur rapport entre la production et le profit. Aujourd'hui, il est fondamental, a dit l'Expert, que l'industrie hydroélectrique surmonte les obstacles mis sur sa route chaque fois qu'il s'agit de la construction de barrages.

Dans les pays tropicaux, le développement de l'hydroélectricité se fonde sur la nécessité d'améliorer l'agriculture qui est un secteur clef, a indiqué l'Expert de la Thaïlande en soulignant que cet angle permet de rallier la population rurale. L'Expert a, par ailleurs, souscrit à l'idée dd l'établissement de normes minimales et à un échange d'informations qui permettra de convaincre les ONG et les autres défenseurs de l'environnement. Cela est d'autant plus important que les systèmes hydroélectriques jouent un rôle capital dans le développement durable et notamment dans les pays en développement, a affirmé, à son tour, l'Expert de la Roumanie avant que l'Expert des Etats-Unis, à l'instar de l'Expert d'El Salavador, ne souligne l'importance qu'il y a à ne pas perdre de vue le coût écologique des

systèmes hydroélectriques par rapport au coût global. L'analyse de l'impact écologique, a poursuivi l'Expert, est une tâche importante qui dépasse à bien des égards les compétences du Comité. Le fait d'encourager les gouvernements à mettre au point des normes est une initiative judicieuse qui ne devrait pourtant pas relever du Comité qui est un cercle trop réduit.

Résultats des septième et huitième session de la Commission du développement durable

M. MANUEL DENGO, Service des ressources naturelles et des minéraux de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, a ainsi indiqué que la septième session de la Commission a choisi comme question centrale la question des mers et des océans et recommandé une approche intégrée pour examiner tous les aspects de la question. La Commission a aussi demandé qu'un processus consultatif pour tenir compte des apports des diverses institutions des Nations Unies sur la question. Cette décision a conduit à la constitution d'un Groupe de travail spécial sur les mers et les océans et le droits de la mer qui s'est réuni pour la première fois en mai 2000, a indiqué M. Dengo. La Commission, a-t-il poursuivi, a également examiné le programme d'action pour les activités marines basées à terre. Elle a aussi, en tant que Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur l'examen quinquennal de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade concernant le développement des petits Etats insulaires, été à l'origine du succès de la session extraordinaire. M. Dengo a ainsi attiré l'attention sur un document qui contient les mesures prises par la Commission du développement durable avant d'indiquer que la Commission a, par ailleurs, établi un programme international pour le tourisme qui se concentre sur les activités des gouvernements, des communautés locales et des populations autochtones.

Venant à la huitième session, M. Dengo a indiqué que la Commission s'est particulièrement penchée sur les questions de l'agriculture et a, dans ce contexte, recommandé une gestion agricole qui tienne compte des problèmes de dégradation des sols, du changement climatique, de la croissance urbaine ou encore de la biodiversité. La Commission a également identifié comme questions à traiter de manière urgente, celles de l'accès à l'information ou de la coopération internationale, y compris le transfert des technologies. A la suite de cela, un appel a été lancé aux gouvernements pour qu'ils examinent les aspects économiques et sociaux de l'extraction minière pour mettre en oeuvre des stratégies afin de prévenir la dégradation des sols due à l'exploitation minière. Lorsqu'à sa huitième session, la Commission a abordé la question des préparatifs de l'examen décennal de la mise en oeuvre d'Action 21, elle a décidé que la session extraordinaire de l'Assemblée générale devra servir à mobiliser l'appui politique pour une mise en oeuvre plus avant d'Action 21 lequel ne doit pas faire l'objet d'une renégociation mais être le cadre d'examen des nouveaux défis. Dans ce cadre, tous les fonds et programmes des Nations Unies sont invités à revoir leur programme de travail et en faire rapport à la dixième session de la Commission.

Le Représentant de l'Egypte a attiré l'attention des Experts sur un document qui résume les débats et les exposés qui ont été faits à cette occasion. A son tour, l'Experte de la Suède a souhaité savoir si la Commission du développement durable a accordé l'importance requise à la nécessité d'examiner Action 21 à la lumière des nouveaux défis qui se présentent, en particulier pour ce qui est des ressources en eau. A cela, le Représentant du Département des affaires économiques et sociales a estimé que s'il ne reprend pas toutes les recommandations des Experts, le document de la FAO sur les ressources en eau, il a cependant servi de base aux débats de la Commission. Il en va de même pour d'autres documents que le Comité a demandés au Secrétariat, a assuré le Représentant en soulignant que la Commission a elle-même reconnu que les nouveaux défis et les nouvelles opportunités doivent être abordées dans le contexte d'Action 21 puisque ce dernier couvre tous les aspects écologiques. L'Expert de la Finlande s'est lui dit heureux que la Commission du développement durable ait adopté une texte sur les minéraux dans le cadre du développement durable. Il a ensuite cédé la parole à l'Expert de l'Ukraine qui a souhaité savoir quelle importance la Commission du développement durable a accordée à la biomasse comme ressource énergétique.

A son tour, l'Expert des Etats-Unis est revenu sur l'importance des ressources en eau soulignée par l'Experte de la Suède pour exprimer la frustration du Comité devant le faible niveau d'attention que la Commission a accordé à la question alors même qu'elle a centré ses travaux sur l'agriculture, grand consommateur d'eau. Les Experts continueront à souligner le lien entre l'agriculture et l'eau et à encourager les personnes intéressés à consacrer plus de temps à la question de la disponibilité des ressources en eau et de son incidence. Répondant à cela, le Représentant du Département des affaires économiques et sociales a rappelé que lors de la réunion des donateurs qui s'est tenue dans le cadre de la Session extraordinaire sur l'examen du Programme d'action de la Barbade, quelque 300 projets ont été présentés qui concernaient pour la plupart la disponibilité des ressources en eau. La question est donc bien présente au sein du Département, a dit le Représentant. L'Expert de El Salvador s'est lui dit préoccupé par le fait que les rapports soumis par le Département n'accordent pas l'importance requise aux questions de la gestion des bassins hydrographiques et de l'aménagement du territoire, fondamentales pour les pays en développement compte tenu de la perte des sols et de l'eau. A cette remarque, le Représentant du Département des affaires économiques et sociales a répondu que la Commission s'est penchée sur la gestion intégrée des bassins hydrographiques et a reconnu cette question comme élément important d'une gestion fondée sur les écosystèmes. A son tour l'Expert de l'Algérie a soulevé la question de l'accessibilité aux techniques spatiales comme la télédétection comme élément de développement durable dont l'importance a été reconnue par le Représentant du Département des affaires économiques et sociales. Il a ainsi indiqué que les projets de coopération techniques des institutions des Nations Unies ont mis cette question au centre. Intervenant également, l'Expert du Costa Rica a souhaité savoir si, au cours de ses travaux, la Commission a reconnu le lien entre irrigation et production d'énergie hydroélectrique. Ce lien n'a pas fait l'objet d'une décision spécifique, a convenu le Représentant du Département des affaires économiques et sociales en soulignant cependant que des références à la bonne gestion des ressources hydroélectriques ont été faites.

* *** *

Documentation Le rapport sur les utilisations multiples des ressources en eau a été présenté dans notre communiqué ENR/7 en date du 14 août 2000.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.