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CS/2024

LE CONSEIL DE SECURITE CREE LA MISSION DES NATIONS UNIES EN ETHIOPIE ET EN ERYTHREE EN PREVISION D'UNE OPERATION DE MAINTIEN DE LA PAIX

31 juillet 2000


Communiqué de Presse
CS/2024


LE CONSEIL DE SECURITE CREE LA MISSION DES NATIONS UNIES EN ETHIOPIE ET EN ERYTHREE EN PREVISION D'UNE OPERATION DE MAINTIEN DE LA PAIX

20000731

Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, en prévision d'une opération de maintien de la paix qui devra être autorisée par le Conseil, de créer la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée, qui sera composée au maximum de 100 observateurs militaires et du personnel d'appui civil nécessaire, pour une période allant jusqu'au 31 janvier 2001. Réuni sous la Présidence de Mme Patricia Durrant (Jamaïque), le Conseil a adopté, à l'unanimité, la résolution 1312 (2000), qui prévoit que cette mission sera, notamment chargée d'établir et de maintenir une liaison avec les parties; de mettre en place et de faire fonctionner le mécanisme qui permettra de vérifier la cessation des hostilités; de préparer la création de la Commission militaire de coordination prévue par l'Accord de cessation des hostilités; de faciliter, au besoin, la planification d'une future opération de maintien de la paix.

Le Conseil demande aux parties de laisser à la mission le libre accès nécessaire et de lui fournir l'assistance, le soutien et la protection dont elle a besoin pour s'acquitter de son mandat.

Le Conseil souligne l'importance d'une délimitation et d'une démarcation rapide de la frontière commune entre les parties, conformément à l'Accord-cadre de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et à l'Accord de cessations des hostilités. Il prie le Secrétaire général de poursuivre la planification d'une opération de maintien de la paix et de commencer à prendre les mesures administratives nécessaires à l'organisation d'une telle mission.

Pour l'examen de cette question, le Conseil était saisi d'un Rapport du Secrétaire général. Projet de résolution (S/2000/729)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions 1298 (2000) du 17 mai 2000 et 1308 (2000) du 17 juillet 2000 et l’ensemble de ses précédentes résolutions et des déclarations de son Président concernant le conflit entre l’Érythrée et l’Éthiopie,

Louant l’Organisation de l’unité africaine (OUA) d’avoir réussi à faciliter la conclusion de l’Accord de cessation des hostilités entre le Gouvernement de la République fédérale démocratique d’Éthiopie et le Gouvernement de l’État d’Érythrée (S/2000/601), signé à Alger le 18 juin 2000,

Rappelant les communications officielles adressées au Secrétaire général par le Gouvernement éthiopien (S/2000/627) et le Gouvernement érythréen (S/2000/612) en date du 30 juin et du 26 juin 2000, respectivement, demandant l’aide de l’Organisation des Nations Unies pour appliquer l’Accord de cessation des hostilités,

Rappelant les principes pertinents énoncés dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, en date du 9 décembre 1994,

Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 30 juin 2000 (S/2000/643) et rappelant la lettre de son Président entérinant la décision du Secrétaire général d’envoyer des équipes de reconnaissance et de liaison dans la région (S/2000/676),

1. Décide, en prévision d’une opération de maintien de la paix qui devra être autorisée par le Conseil, de créer la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée, qui sera composée au maximum de 100 observateurs militaires et du personnel d’appui civil nécessaire, pour une période allant jusqu’au 31 janvier 2001, et sera chargée du mandat suivant :

a) Établir et maintenir une liaison avec les parties;

b) Se rendre au quartier général militaire de chaque partie et auprès d’autres unités, dans toutes les régions d’opération de la Mission, en fonction de ce qui sera jugé nécessaire par le Secrétaire général;

c) Mettre en place et faire fonctionner le mécanisme qui permettra de vérifier la cessation des hostilités;

d) Préparer la création de la Commission militaire de coordination prévue par l’Accord de cessation des hostilités;

e) Faciliter, au besoin, la planification d’une future opération de maintien de la paix;

2. Se félicite des entretiens entre le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies et le Secrétariat de l’Organisation de l’unité africaine sur leur coopération à l’application de l’Accord; 3. Demande aux parties de laisser à la Mission le libre accès nécessaire et de lui fournir l’assistance, le soutien et la protection dont elle a besoin pour s’acquitter de son mandat;

1. Prie les parties de faciliter le déploiement d’experts et de matériel de l’action antimines sous les auspices du Service des Nations Unies pour l’action antimines pour évaluer le problème des mines et des munitions non explosées et pour offrir une assistance technique aux parties pour qu’elles mènent d’urgence l’action antimines nécessaire;

5. Décide que les mesures imposées en vertu du paragraphe 6 de sa résolution 1298 (2000) ne s’appliqueront pas à la vente et à la fourniture d’équipement et de matériel destinés au Service de l’action antimines, non plus qu’à la fourniture de l’assistance et de la formation techniques dispensées par ce service;

6. Souligne l’importance d’une délimitation et d’une démarcation rapides de la frontière commune entre les parties, conformément à l’Accord-cadre de l’OUA (S/1998/1223, annexe) et à l’Accord de cessation des hostilités;

7. Prie le Secrétaire général de poursuivre la planification d’une opération de maintien de la paix et de commencer à prendre les mesures administratives nécessaires à l’organisation d’une telle mission, qui devra être autorisée par le Conseil;

8. Prie également le Secrétaire général de lui présenter des rapports périodiques, selon que de besoin, sur la création et l’activité de la Mission;

9. Décide de rester activement saisi de la question.

Rapport du Secrétaire général sur l’Erythrée et l’Ethiopie (S/2000/643)

Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que les pourparlers entre les deux pays, tenus sous la présidence du Ministre algérien de la justice et de l’Envoyé personnel du Président en exercice de l’OUA, M. Ahmed Ouyahia, ont abouti à la signature, le 18 juin 2000, de l’Accord de cessation des hostilités. Le Secrétaire général énonce ensuite les dispositions de cet Accord, selon lequel les parties se sont engagées à régler la présente crise et tout autre différend entre elles par des moyens pacifiques et juridiques conformément aux principes de la Charte des Nations Unies, à rejeter le recours à la force et à respecter les frontières héritées à l’indépendance et, à cet égard, à déterminer lesdites frontières sur la base des traités coloniaux pertinents et du droit international applicable en la matière.

L’Accord stipule que toutes les attaques aériennes et terrestres doivent cesser. Par cet Accord, les parties ont également réaffirmé leur acceptation de l’Accord-cadre de l’OUA et des modalités pour sa mise en œuvre. Le Secrétaire général précise que les parties ont demandé à l’ONU, en coopération avec l’OUA, d’établir une opération de maintien de la paix et ont garanti d’assurer la liberté de mouvement et d’accès nécessaire pour la mission de maintien de la paix.

L’Accord prévoit également la mise en place par l’OUA et les Nations Unies d’une Commission militaire de coordination dont la tâche consistera à coordonner et à régler les questions liées à la mise en œuvre du mandat de la mission, en particulier les questions militaires surgissant au cours de la période de mise en œuvre.

Le Secrétaire général donne les détails de la situation sur le terrain. Il observe notamment que la guerre a déplacé au moins 1,2 million de personnes, dont 70% sont des femmes et des enfants. Au vu de la situation des personnes déplacées, des milliers de personnes qui ont dû trouver refuge de l’autre côté de la frontière soudanaise et des 10 millions d’Éthiopiens et d’Érythréens qui ont été affectés par le manque de précipitations pendant trois années consécutives, le Secrétaire général estime essentiel que la communauté des donateurs réponde généreusement à l’appel humanitaire pour la corne de l’Afrique, lancé le 7 juin 2000 par l’ONU.

En prévision de la deuxième phase des pourparlers qui doit avoir lieu prochainement, sous les auspices de l’OUA, le Secrétaire général exhorte les deux parties à coopérer pleinement avec l’OUA dans la réalisation de ses efforts pour parvenir à un règlement durable et pacifique des questions non résolues, notamment la délimitation de la frontière.

Le Secrétaire général fait part de son intention d’envoyer très prochainement dans la région une mission de reconnaissance afin d’examiner avec l’OUA et les parties les modalités d’une assistance éventuelle de l’ONU pour la mise en œuvre de l’Accord. Il indique qu’il a l’intention d’envoyer, en même temps que la mission de reconnaissance, un nombre approprié d’officiers de liaison dans chaque capitale qui assureraient la liaison avec les parties et l’OUA et aideraient à planifier une opération de maintien de la paix des Nations Unies.

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