SG/SM/7495

LE SECRETAIRE GENERAL ACCUEILLE LES DIRIGEANTS D'ENTREPRISE DU MONDE ENTIER VENUS ASSISTER A LA REUNION CONSACREE AU PACTE MONDIAL

28 juillet 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7495


LE SECRETAIRE GENERAL ACCUEILLE LES DIRIGEANTS D'ENTREPRISE DU MONDE ENTIER VENUS ASSISTER A LA REUNION CONSACREE AU PACTE MONDIAL

20000728

On trouvera ci-après le texte de la déclaration liminaire faite le 26 juillet par le Secrétaire général Kofi Annan, à l’ouverture de la réunion de haut niveau consacrée au Pacte mondial :

Ensemble, nous écrivons aujourd’hui un morceau d’histoire.

C’est la première fois, en effet, qu’un si grand nombre de dirigeants du monde des affaires, du monde du travail et de la société civile sont présents aux Nations Unies pour forger ensemble une nouvelle coalition, au nom de valeurs universelles.

Pourquoi est-ce nécessaire?

Il y a 18 mois, au Forum économique mondial de Davos, j’ai mis en garde les dirigeants d’entreprise : la mondialisation ne risquait-elle pas de s’avérer beaucoup plus fragile qu’ils ne le pensaient? Depuis, les événements survenus à Seattle et ailleurs m’ont donné raison.

Il serait néanmoins tragique que, face aux défis nés de la mondialisation, ou en réaction à ses aléas, les communautés locales et nationales répètent les erreurs commises dans le passé, c’est-à-dire se replient sur elles-mêmes.

En effet, les marchés libres offrent le seul espoir réaliste de tirer des milliards d’êtres humains de la misère dans les pays en développement, tout en assurant la prospérité du monde industrialisé.

Nous devons donc faire en sorte que les règles qui gouvernent le marché mondial s’inspirent de valeurs et de pratiques qui recueillent une large adhésion et reflètent les besoins sociaux à l’échelle mondiale, mais aussi que tous les habitants de la planète bénéficient des retombées positives de la mondialisation.

C’est la raison pour laquelle, à Davos, j’ai proposé la création d’un Pacte mondial, qui constitue un pas en avant vers la réalisation de ces objectifs.

Ce pacte repose sur neuf principes essentiels tirés de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la Déclaration de l’Organisation internationale du Travail relative aux principes et droits fondamentaux au travail et de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, qui ont été adoptées par les gouvernements du monde entier et suscitent parmi eux un consensus universel. J’applaudis les directeurs d’entreprise dont la présence ici même témoigne de leur volonté de souscrire au Pacte mondial et de traduire dans la pratique leur attachement à ses principes. Vous faites la démonstration de votre pouvoir mobilisateur et vous assumez vos responsabilités, deux qualités indissociables du rôle que vous jouez au sein de l’économie mondiale.

J’applaudis aussi les dirigeants d’organisations syndicales et de la société civile qui ont rejoint notre partenariat. Vous n’avez pas pour autant abandonné la cause que vous avez reçu pour mission de défendre, mais vous avez décidé de l’inscrire dans un contexte plus vaste, car vous aurez davantage de chances de succès dans un monde plus libre et plus prospère.

D’aucuns estiment sans doute que les entreprises devraient avant tout se préoccuper de faire des affaires, et laisser aux gouvernements le soin de gérer les questions de portée plus vaste. De fait, il est clair que ni les entreprises ni les associations de volontaires ne sauraient assumer à la place de l’État le rôle indispensable qui est le sien.

Qui plus est, ce sont les gouvernements qui nous ont transmis les principes que nous nous efforçons de mettre en pratique, toujours au prix de négociations longues et parfois ardues.

Mais nous ne pouvons pas tout attendre des gouvernements. La mondialisation s’effectue au rythme des échanges sur Internet. Les entreprises, les organisations syndicales et la société civile sont un vivier de compétences et de ressources indispensables pour bâtir une communauté mondiale plus robuste.

Au cours des 12 derniers mois, nombre d’entre vous ont coopéré avec mon équipe dans le but de définir les modalités de votre contribution.

Spécifiquement, nos partenaires dans les entreprises ont pris trois engagements :

Ils se feront publiquement les avocats du Pacte, dans les documents énonçant les objectifs de leur entreprise, dans leurs rapports annuels et dans des documents similaires. Au moins une fois par an, ils posteront sur notre site Web des exemples spécifiques de ce qu’ils ont fait pour mettre en pratique, à leur échelle, les principes que j’ai énoncés, ou feront part des enseignements qu’ils ont tirés de leurs efforts.

Ils s’associeront aux Nations Unies dans le cadre de projets réalisés en partenariat, au niveau politique – par exemple, ouvrir un dialogue sur le rôle des entreprises dans les zones de conflit –, ou au niveau opérationnel – par exemple, aider les villageois d’Afrique ou d’Asie à se connecter à Internet, ou renforcer de petites et moyennes entreprises dans les pays en développement.

Nos partenaires des organisations syndicales et de la société civile mettront leurs compétences au service de l’élaboration et de la mise en œuvre des activités entreprises dans le cadre du Pacte, et contribueront en outre à le consolider et à le développer.

En vérité, notre plus belle réussite au cours des 12 derniers mois a été de convaincre ces organisations de se joindre au Pacte.

Et voilà comment aujourd’hui, dans cette salle, nous en sommes venus à former une nouvelle coalition mondiale, qui unit les dirigeants éclairés d’organisations commerciales, syndicales et de la société civile.

Qu’espérons-nous accomplir durant cette réunion ?

En premier lieu, il convient de battre le rappel afin que d’autres se joignent à nous. Nous devons en effet mobiliser un nombre suffisant d’entreprises de premier plan, ainsi que leurs filières d’approvisionnement, pour atteindre un seuil de participation qui nous autorise vraiment à qualifier le Pacte de mondial.

Les chefs d’entreprise peuvent persuader leurs pairs de nous emboîter le pas.

– Les associations professionnelles peuvent informer leurs membres de l’existence du Pacte.

Les syndicats peuvent mobiliser les travailleurs – car, après tout, les entreprises ne comportent pas que des cadres supérieurs.

Les organisations de la société civile peuvent faire campagne publiquement – comme elles seules savent le faire! – pour créer une dynamique favorable à la réalisation de nos objectifs.

En deuxième lieu, j’espère que nous pourrons faire en sorte que le Pacte sus cite un dialogue entre ces trois types de partenaires, propice à l’élaboration de solutions communes à des problèmes communs.

En troisième lieu, et c’est le plus important, nous devons déterminer des priorités et concevoir des mécanismes propres à traduire nos bonnes intentions en actions qui aient une véritable incidence sur la vie des gens.

Les bonnes idées ne manquent pas. Le vrai défi consiste à les mettre en pratique.

Soyez assurés que, personnellement, j’ai la ferme intention de poursuivre mes efforts en ce sens. Je suis même prêt à créer un Bureau du Pacte mondial, qui aura mission de coordonner l’appui que vous obtiendrez de différents partenaires au sein du système des Nations Unies.

Comme vous le constatez, les dirigeants des principaux organismes des Nations Unies impliqués – dont l’Organisation internationale du Travail, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Programme des Nations Unies pour l’environnement – sont présents ici aujourd’hui.

Ce que nous souhaitons maintenant, c’est que vous nous fassiez connaître vos priorités, afin que nous puissions passer à la phase opérationnelle.

Je propose donc que nous abordions sans plus attendre le premier thème de discussion.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.