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CS/2020

LE CONSEIL DECIDE DE PROROGER LE MANDAT DE LA FINUL AU LIBAN JUSQU'AU 31 JANVIER 2001

27 juillet 2000


Communiqué de Presse
CS/2020


LE CONSEIL DECIDE DE PROROGER LE MANDAT DE LA FINUL AU LIBAN JUSQU’AU 31 JANVIER 2001

20000727

Il demande à Israël et au Liban de respecter la Ligne de retrait, et de coopérer pleinement avec l’ONU

Le Conseil de Sécurité a décidé ce matin de proroger le mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) pour une nouvelle période de six mois, jusqu’au 31 janvier 2001. Réuni sous la présidence de Mme Patricia Durrant (Jamaïque), le Conseil a adopté à l’unanimité la résolution 1310 (2000) par laquelle il souscrit à l’idée, mentionnée dans le rapport du Secrétaire général du 20 juillet 2000, que la Force se déploie dans toute sa zone d’opération et y soit pleinement fonctionnelle et que le Gouvernement libanais renforce sa présence dans la zone en déployant des contingents supplémentaires et des forces de sécurité internationales. Le Conseil précise que c’est dans ce contexte qu’il a pris sa décision relative au mandat

Aux termes de la résolution, le Conseil accueille avec satisfaction la déclaration figurant dans la lettre que le Secrétaire général a adressée le 24 juillet 2000 au Président du Conseil de sécurité selon laquelle, à cette date, le Gouvernement israélien avait fait disparaître toutes les violations de la ligne de retrait. Il demande aux parties de respecter cette ligne, de faire preuve de la plus grande retenue et de coopérer pleinement avec l’ONU et avec la FINUL. Il prie le Secrétaire général de poursuivre ses consultations avec le Gouvernement libanais et les autres parties directement concernées par l’application de la présente résolution.

Le Conseil de sécurité constate avec satisfaction que le Secrétaire général a l’intention de lui présenter d’ici le 31 octobre 2000 un rapport sur les progrès réalisés dans la réalisation des objectifs de la résolution 425 (1978) et l’achèvement par la FINUL des tâches qui lui ont été initialement confiées et prie le Secrétaire général de faire figurer dans ce rapport des recommandations sur les tâches qui pourraient être exécutées par l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST). Tout en décidant de réexaminer la situation d’ici le début novembre 2000, le Conseil souligne l’importance d’une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient et la nécessité de la réaliser, en s’appuyant sur toutes ses résolutions sur la question, y compris ses résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967 et 338 (1973).

Pour l’examen de cette question, le Conseil était saisi du Rapport du secrétaire général sur la FINUL (S/2000/718) et de la lettre datée du 24 juillet 2000, adressée à son Président le Secrétaire général (S/2000/731) précisant que le déploiement de la Force aurait lieu le 26 juillet.

Projet de résolution (S/2000/741)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions 425 (1978) et 426 (1978) du 19 mars 1978, 501 (1982) du 25 février 1982, 508 (1982) du 5 juin 1982, 509 (1982) du 6 juin 1982 et 520 (1982) du 17septembre 1982, ainsi que ses résolutions sur la situation au Liban, et sa résolution 1308 (2000) du 17 juillet 2000,

Rappelant également les déclarations de son Président en date du 20 avril 2000 (S/PRST/2000/13), du 23 mai 2000 (S/PRST/2000/18) et du 18 juin 2000 (S/PRST/2000/21) sur la situation au Liban, en particulier le fait qu'il a souscrit au travail que l'Organisation des Nations Unies a effectué à la demande du Conseil, y compris à la conclusion du Secrétaire général selon laquelle, à compter du 16 juin 2000, Israël a retiré ses forces du Liban conformément à la résolution 425 (1978) du 19 mars 1978 et a satisfait aux conditions prévues par le Secrétaire général dans son rapport du 22 mai 2000 (S/2000/460),

Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) du 20 juillet 2000 (S/2000/718) et les observations et recommandations qui y sont consignées,

Soulignant le caractère intérimaire de la FINUL,

Rappelant les principes pertinents figurant dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé adoptée le 9 décembre 1994,

Répondant à la demande du Gouvernement libanais énoncée dans la lettre que le Représentant permanent du Liban auprès de l'Organisation des Nations Unies a adressée le 11 juillet 2000 au Secrétaire général (S/2000/674),

1. Souscrit à l'idée, mentionnée dans le rapport du Secrétaire général du 20 juillet 2000, que la Force se déploie dans toute sa zone d'opération et y soit pleinement fonctionnelle et que le Gouvernement libanais renforce sa présence dans la zone en déployant des contingents supplémentaires et des forces de sécurité internes;

2. Décide, dans ce contexte, de proroger le mandat de la FINUL au Liban pour une nouvelle période de six mois, jusqu'au 31 janvier 2001;

3. Réaffirme qu'il appuie sans réserve l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues

4. Accueille avec satisfaction la déclaration figurant dans la lettre que le Secrétaire général a adressée le 24 juillet 2000 au Président du Conseil de sécurité (S/2000/731) selon laquelle, à cette date, le Gouvernement israélien avait fait disparaître toutes les violations de la ligne de retrait;

5. Demande aux parties de respecter cette ligne, de faire preuve de la plus grande retenue et de coopérer pleinement avec l'Organisation des Nations Unies et avec la FINUL;

6. Demande au Gouvernement libanais de veiller à ce que son autorité et sa présence soient effectivement rétablies dans le sud et en particulier de procéder dès que possible à un déploiement substantiel des Forces armées libanaises;

7. Se félicite de ce que le Gouvernement libanais a mis en place des points de contrôle dans la zone évacuée et l'encourage à veiller à ce que le calme règne dans tout le sud, notamment en assurant le contrôle à tous ces points;

8. Accueille avec satisfaction les mesures prises par le Secrétaire général et par les pays qui fournissent des contingents en ce qui concerne le personnel militaire et le déploiement de la FINUL telles qu'elles ont été approuvées dans les déclarations susmentionnées de son Président, et réaffirme que le déploiement envisagé de la FINUL devrait se faire en coordination avec le Gouvernement libanais et avec les Forces armées libanaises;

9. Souligne de nouveau le mandat de la FINUL et les principes généraux la concernant, tels qu'ils sont énoncés dans le rapport du Secrétaire général en date du 19 mars 1978 (S/12611) approuvé par la résolution 426 (1978);

10. Prie le Secrétaire général de poursuivre ses consultations avec le Gouvernement libanais et les autres parties directement concernées par l'application de la présente résolution et de lui faire rapport à ce sujet;

11. Compte que la FINUL mènera rapidement à bien son mandat;

12. Constate avec satisfaction que le Secrétaire général a l'intention de lui présenter d'ici le 31 octobre 2000 un rapport sur les progrès réalisés dans la réalisation des objectifs de la résolution 425 (1978) et l'achèvement par la FINUL des tâches qui lui ont été initialement confiées, et prie le Secrétaire général de faire figurer dans ce rapport des recommandations sur les tâches qui pourraient être exécutées par l'Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST);

13. Décide de réexaminer la situation d'ici le début novembre 2000, et d'étudier toutes les mesures qu'il jugera appropriées concernant la FINUL, sur la base de ce rapport, l'importance du déploiement de la FINUL et les mesures prises par le Gouvernement libanais pour rétablir son autorité et sa présence effectives dans la région, en particulier grâce à un déploiement substantiel des Forces armées libanaises;

14. Souligne l'importance d'une paix globale, juste et durable au Moyen- Orient, et la nécessité de la réaliser, en s'appuyant sur toutes ses résolutions sur la question, y compris ses résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967 et 338 (1973) du 22 octobre 1973.

Rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)(S/2000/718)

Le rapport porte sur la période allant du 17 janvier au 17 juillet 2000. Le Secrétaire général note qu'après plus de 20 ans, les armes se sont tues au Sud-Liban. Il rappelle que le retrait israélien a été unilatéral et n'a pas été coordonné avec les autorités libanaises. Par chance, les risques inhérents à ce type d'opérations ne se sont pas matérialisés.

Le Secrétaire général explique que malgré les progrès considérables qui ont été réalisés, la paix est loin de régner dans le secteur Israël-Liban et les risques de graves incidents demeurent. Le Gouvernement libanais a notamment déclaré qu'il n'accepterait le déploiement de la FINUL dans les zones desquelles les Forces de défense israéliennes s'étaient retirées qu'une fois que des mesures auront été prises pour mettre fin aux violations de la ligne de retrait par Israël. Le Gouvernement israélien, pour sa part, s'est engagé à mettre fin à toutes violations avant la fin juillet.

Il faut donc, estime le Secrétaire général, que les deux parties restent en contact étroit avec la FINUL. Il recommande que le Conseil de sécurité accède à la demande du Représentant permanent du Liban visant la prorogation du mandat de la FINUL pour une nouvelle période intérimaire de six mois, à savoir jusqu'au 31 janvier 2001, étant entendu que la Force serait dotée des moyens nécessaires pour se déployer dans toute sa zone d'opération et y être pleinement fonctionnelle et que les autorités libanaises renforceraient leur propre présence dans la zone. Le Secrétaire général indique cependant qu'il y a de bonnes chances pour que les objectifs énoncés dans la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité soient réalisés dans les mois à venir et pour que la FINUL achève les tâches qui lui ont été initialement confiées.

Le Secrétaire général annonce également son intention de faire rapport au Conseil de sécurité à la fin du mois d'octobre afin qu'il puisse examiner la situation et envisager de prendre plusieurs mesures compte tenu des progrès réalisés dans le rétablissement de l'autorité effective du Gouvernement libanais dans la région. A cet égard, précise-t-il, il est indispensable de coordonner étroitement le redéploiement de la FINUL avec les forces libanaises qui seront déployées dans la même zone. Cette question est actuellement à l'étude par le Général de division de la FINUL et les autorités militaires libanaises. Il indique qu'il a engagé des consultations avec les contributeurs potentiels afin de renforcer la Force. Il fait également part de son intention de nommer un haut fonctionnaire pour le représenter à Beyrouth qui collaborera étroitement avec son Envoyé spécial, M. Terje Roed-Larsen.

Compte tenu du lourd fardeau que représente le rattachement de la zone au Liban et le grave danger que représentent pour la population les mines et munitions non explosées, le Secrétaire général encourage les Etats Membres à coopérer avec le Gouvernement libanais et avec les organismes et programmes des Nations Unies pour appuyer la reconstruction et le développement de la région. La FINUL a créé le 19 juin une cellule régionale de coordination du déminage chargée d'entreprendre des activités de sensibilisation. Un mécanisme de liaison, auquel participent tous les acteurs au Sud-Liban est en train d'être mise en place en étroite coordination avec les autorités nationales.

Le Programme des Nations Unies pour le développement PNUD), précise-t-il, a pris la direction des efforts du système des Nations Unies pour élaborer avec les autorités libanaises un programme de développement et de reconstruction qui met l'accent sur la remise en état des infrastructures, l'octroi de crédits aux petites entreprises, la formation professionnelles et le réactivage des municipalités. Dans l'immédiat, la fourniture en eau potable des villages qui étaient jusqu'à présent approvisionnés par Israël, ainsi que la remise en état des services médicaux, du réseau électrique, du réseau d'égouts, des logements et du réseau routier. Le Gouvernement libanais organisera le 27 juillet à Beyrouth en étroite collaboration avec les organismes des Nations Unies une réunion qui marquera le lancement du processus de coordination de l'appui de la communauté internationale en faveur du Sud-Liban. Une conférence d'annonces de contributions de donateurs devrait avoir lieu plus tard dans l'année.

Le Secrétaire général appelle l'attention sur la grave insuffisance des ressources financières mises à la disposition de la Force. Les contributions non acquittées s'élèvent à ce jour à 117,8 millions de dollars. Cette somme est l'équivalent de ce qui est dû aux Etats Membres qui fournissent les contingents dont la Force est constituée. Au 14 juillet, la Force comptait 5 075 hommes et elle a bénéficié du concours de 51 observateurs militaires de l'Organisme des Nations Unies pour la surveillance de la trêve (ONUST).

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