LE COMITE PREPARATOIRE DE LA TROISIEME CONFERENCE DE L'ONU SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES TIENDRA SA PREMIERE REUNION DU 24 AU 28 JUILLET AU SIEGE
Communiqué de Presse
PMA/100
LE COMITE PREPARATOIRE DE LA TROISIEME CONFERENCE DE LONU SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES TIENDRA SA PREMIERE REUNION DU 24 AU 28 JUILLET AU SIEGE
20000721Si les années 80 ont été qualifiées de décennie perdue pour les pays en développement et pour les pays les moins avancés en particulier, les années 90 sont devenues pour ces derniers synonymes de marginalisation, dinégalité, de pauvreté et dexclusion sociale croissantes, constate le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans son rapport sur les pays les moins avancés (PMA) pour 1999. Ainsi sexplique la résolution de lAssemblée générale par laquelle elle a décidé de convoquer la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui se tiendra du 13 au 20 mai 2001 à Bruxelles, au siège du Parlement européen. Par la même résolution en date du 18 décembre 1997, lAssemblée générale a noté avec préoccupation la marginalisation persistante des PMA, la réduction des flux de ressources destinées à financer leur développement et leur grave problème dendettement.
Face à ce sombre bilan, la troisième Conférence aura pour tâche de répondre à trois questions majeures. Tout dabord, il faut se demander pourquoi les efforts déployés par les acteurs nationaux et internationaux pour régler les problèmes de développement des PMA, notamment le Programme daction pour les années 90 en faveur des PMA adopté lors de la deuxième Conférence sur les PMA qui sest tenue à Paris en 1990, nont pas abouti aux résultats escomptés. Deuxièmement quels sont les facteurs fondamentaux qui contribuent à la baisse du niveau de vie dans ces pays et les empêchent de participer au commerce mondial à hauteur de leurs possibilités? Et, troisièmement, comment ces obstacles peuvent-ils être surmontés afin daccroître les capacités de production et la compétitivité des PMA?
Etat des lieux
Cest en 1971 que la communauté internationale a pour la première fois reconnu lexistence dune catégorie de pays qui se distinguaient non seulement par le niveau de pauvreté de leur population mais aussi par la faiblesse de leurs ressources économiques, institutionnelles et humaines. Cest pour répondre à ce défi au développement que la première Conférence des Nations Unies sur les PMA a été convoquée à Paris en 1981. Au vu de la dégradation de la situation dans les années 1980, une deuxième Conférence sest réunie à Paris en 1990, conduisant à ladoption du Programme daction pour les années en 1990 qui avait pour objectifs essentiels dempêcher la situation économique des PMA de se dégrader davantage,
de relancer et daccélérer leur croissance et leur développement, et de les mettre ainsi sur la voie dune croissance et dun développement durables. Les mesures adoptées à cette fin portaient notamment sur la mise en place dun cadre macro- économique propice à une croissance soutenue et à un développement à long terme, sur la mise en valeur et la mobilisation des ressources humaines, sur le renforcement, le développement et la modernisation des capacités de production et sur la promotion dune politique intégrée de développement rural visant à accroître la production alimentaire, les revenus ruraux et les activités non agricoles.
Depuis ladoption du Programme daction pour les années 90, les grands changements qui se sont produits à léchelle internationale -- comme laccélération du double processus de mondialisation et de libéralisation -- ont eu des incidences considérables sur son application. Ils ont influé sur le rôle joué par lEtat dans le développement et sur la nature des relations entre divers acteurs -- Etats, donateurs, secteur privé et société civile -- en matière de développement. Deux facteurs imprévus se sont également conjugués pour réduire le volume des ressources financières dont disposent les PMA afin dappuyer leurs réformes intérieures : la diminution brutale de 22,6% (en valeur réelle) de la part daide publique au développement (APD) allouée aux PMA et laugmentation du nombre de pays figurant sur la liste des PMA, qui sont aujourdhui 48 au lieu de 42 en 1990 (seul le Botswana est sorti de la catégorie des PMA). Les PMA totalisent aujourdhui une population de 610,5 millions, soit 10,5% de la population mondiale.
A la veille du XXIe siècle, le problème le plus urgent qui se pose aux PMA est celui des contraintes pesant sur loffre qui sont à la base de la faible capacité de production et de la faible compétitivité de ces pays. Il ne faut pas pour autant sous-estimer les autres obstacles au commerce dans le domaine de laccès aux marchés, en particulier les crêtes tarifaires et les droits de douane progressifs imposés sur les produits présentant un intérêt particulier pour les PMA. Il importe également que les partenaires du développement respectent leurs engagements et consacrent 0,15% de leur produit national brut (PNB) à lAPD conformément au Programme daction adopté lors de la première Conférence des Nations Unies sur les PMA (Paris, 1981).
Le processus préparatoire
La première réunion du Comité préparatoire intergouvernemental se tiendra à New York du 24 au 28 juillet 2000, la deuxième sera organisée au premier trimestre 2001. Lors de cette première réunion, le Comité préparatoire examinera les progrès de la préparation de la Conférence, notamment les rapports de trois conférences régionales dexperts et les programmes nationaux élaborés par les PMA, et évaluera les progrès de la mise en uvre du Programme daction pour les années 90 en faveur des PMA. Il sera également chargé dexaminer lordre du jour provisoire et lorganisation des travaux de la Conférence ainsi que son règlement intérieur.
La CNUCED est lorgane principal chargé de préparer la Conférence. M. Rubens Ricupero, Secrétaire général de la CNUCED, a été désigné comme Secrétaire général de la Conférence et Mme Anna Kajumulo Tibaijuka, Coordonnateur spécial pour les PMA, comme Secrétaire exécutive. Outre les trois réunions préparatoires dexperts, une pour les PMA africains anglophones, une pour les PMA africains francophones et Haïti et une pour les PMA dAsie et du Pacifique, lAssemblée générale a demandé au Programme des Nations Unies et à la Banque mondiale dorganiser des tables rondes et de faire des contributions substantielles aux préparatifs de la Conférence. Le Groupe des Nations Unies pour le développement aura également pour tâche de sassurer que les coordonnateurs résidents dans les pays simpliquent également dans le processus préparatoire. En outre, le secrétaire de la Conférence a institué un Forum consultatif, qui a déjà tenu deux réunions, en vue de favoriser le dialogue et la formation de consensus entre les organismes et institutions des Nations Unies et des autres parties intéressées.
Au niveau des pays, chaque PMA aura la possibilité de présenter sa situation particulière et un plan national daction. Ces programmes nationaux daction devraient ensuite sarticuler en un cadre de coordination de laide internationale en faveur des PMA au cours des dix prochaines années. Il est attendu que certains PMA seront en mesure de présenter leurs programmes nationaux ou du moins un exposé des résultats de leur programme daction pour les années 90 afin que ces documents puissent être examinés lors de la première réunion du Comité préparatoire intergouvernemental. LAssemblée générale a décidé, par sa résolution 54/235 en date du 23 décembre 1999, de financer la participation de deux représentants du gouvernement de chacun des PMA aux réunions du comité préparatoire et à celle de la Conférence proprement dite. Pour sa part, lUnion européenne a alloué 80 000 écus à chaque PMA afin de faciliter les préparatifs au niveau des pays. Des comités préparatoires nationaux ont été créés et trois coordonnateurs régionaux ont été nommés afin de fournir un appui technique aux comités et aux spécialistes nationaux.
Le bureau du Comité préparatoire intergouvernemental sera constitué de dix membres, à savoir un président, huit vice-présidents et un rapporteur en tenant compte de la nécessité dassurer une répartition géographique équitable. En outre, le Président du Conseil du commerce et du développement, lUnion européenne, hôte de la Conférence, et le coordonnateur des PMA seront associés, de plein droit, à ses travaux.
Par sa résolution 52/187 en date du 18 décembre 1997, lAssemblée générale des Nations Unies a confié à la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA le mandat suivant : 1) dévaluer les résultats du Programme daction pour les années 90 au niveau des pays, 2) examiner la mise en uvre de mesures internationales dappui, notamment dans les domaines de laide publique au développement, de la dette, des investissements et des échanges et 3) examiner la possibilité de formuler et dadopter, aux niveaux national et international, des politiques et mesures appropriées en vue du développement durable des PMA et de leur intégration progressive à léconomie mondiale.
Les 48 pays les moins avancés sont les suivants: Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cap-Vert, Comores, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Guinée équatorial, Haïti, Iles Salomon, Kiribati, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Maldives, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Samoa, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tchad, Togo, Tuvalu, Vanuatu, Yémen et Zambie.
Lordre du jour du Comité préparatoire intergouvernemental, assorti de la liste de documents dont il sera saisi, est paru sous la cote A/CONF.191/IPC/1.
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