LE COMITE CHARGE DES ONG MAINTIENT SA RECOMMANDATION DE SUSPENDRE POUR TROIS ANS LE STATUT CONSULTATIF DE L'ASSOCIATION ôASOPAZCOö
Communiqué de Presse
ONG/364
LE COMITE CHARGE DES ONG MAINTIENT SA RECOMMANDATION DE SUSPENDRE POUR TROIS ANS LE STATUT CONSULTATIF DE LASSOCIATION ASOPAZCO
20000721Le Comité chargé des organisations non gouvernementales a repris, cet après- midi, lexamen des rapports spéciaux qui contiennent des lettres de plainte de la part de ses membres demandant à ce que des mesures appropriées soient prises à légard de certaines ONG en raison de leurs agissements. A lissue dun vote nominal, le Comité a décidé de maintenir sa décision de recommander au Conseil économique et social la suspension, pour trois ans, du statut consultatif dASOPAZCO International Council of the Associations for Peace in the Continents. Le 23 juin dernier et à lissue également dun vote par appel nominal, le Comité avait décidé de recommander la suspension du statut consultatif suite à une plainte déposée par la délégation de Cuba. Dans sa plainte en date du 27 avril 2000, la délégation cubaine reprochait à plusieurs représentants dAZOPAZCO davoir distribué, lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme à Genève, des publications provenant dautres organisations cubaines menant des activités de propagande contre le gouvernement de ce pays. Lorganisation aurait également, toujours accrédité à cette session Mmes Silvia Iriondo et Victoria Ruiz, toutes deux activités politiques. En vertu du paragraphe 56 de la résolution 1996/31 qui régit le statut consultatif des ONG auprès du Conseil économique et social, le Comité doit transmettre et expliquer par écrit ses décisions aux organisations non gouvernementales qui sont mises en cause. Celles-ci ont alors la possibilité de répondre à ce qui leur est reproché. Cest dans ce cadre que le Comité a procédé cet après-midi.
Le Comité avait également devant lui les réponses de lorganisation Transnational radical party (TRP), dont elle avait aussi, lors de sa réunion du 23 juin 2000, décidé de recommander la suspension du statut consultatif pour trois ans. Cette décision avait fait suite à une plainte de la Fédération de Russie qui reprochait notamment au TRP davoir, lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, accrédité un représentant des séparatistes tchétchènes et de promouvoir par ailleurs la pédophilie et la consommation de substances psychotropes. En raison du manque de temps et de la complexité des réponses apportées par lONG, le Comité a décidé de demander au Conseil économique et social lautorisation de tenir une réunion supplémentaire, si possible avant la fin de sa session de fond, pour prendre une décision.
La prochaine réunion sera annoncée dans le journal.
Examen des rapports spéciaux
Le 23 juin dernier et à lissue dun vote par appel nominal de 11 voix pour, 5 contre et 2 abstentions, le Comité avait décidé de recommander la suspension, pour trois ans, du statut consultatif dASOPAZCO-International Council of the Associations for Peace in the Continents suite à une plainte déposée par la délégation de Cuba. Dans sa plainte en date du 27 avril 2000, la délégation cubaine expliquait que les représentants dASOPAZCO avaient distribué, lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme à Genève, des publications provenant dautres organisations cubaines menant des activités de propagande contre le gouvernement de ce pays. Lorganisation aurait également, toujours selon la plainte de Cuba, accrédité à cette session Mmes Sivia Iriondo et Victoria Ruiz, toutes deux activistes politiques. Dans une première réponse à ces accusations, ASOPAZCO affirmait quaucun de ses membres ne sétait comporté de manière hostile à légard de la délégation cubaine présente à Genève. Ce fut au contraire un membre de cette délégation qui aurait menacé lONG de lui retirer son statut consultatif.
Le représentant de Cuba a expliqué que tout au long de cette procédure sa délégation a agi de la manière la plus transparente possible en fournissant toutes les informations nécessaires au Comité pour quil prenne une décision dûment justifiée. Il a rappelé quil a été témoin de la distribution des documents hostiles qui a été faite par les représentants dASOPAZCO dont les membres du Comité ont dailleurs eu un exemplaire. LONG en question a eu largement le temps de produire des contre arguments. Or, les informations supplémentaires quelle a fournies ne justifient nullement une modification de la décision prise par le Comité en juin dernier. La délégation cubaine tient à préciser quelle na rien contre cette organisation en elle-même, le problème est que quelques membres incontrôlés et subversifs sy sont immiscés. Au cours des trois ans de suspension, lONG aura largement le temps de faire la preuve de sa probité et de sa bonne volonté envers lOrganisation.
A lObservateur des Pays-Bas et au représentant de lAllemagne qui faisaient remarquer quil ny a pas eu de décision écrite sur ce dossier ainsi que le prévoit la résolution 96/31 de lECOSOC et demandaient que les deux organisations en question aient loccasion de sexpliquer, la représentante de lAlgérie a répliqué que le Comité nest pas réuni aujourdhui pour revoir sa décision, ce qui relève du Conseil économique et social lui-même. Cest conformément à la pratique établie et confirmée lan passé par le Président de lECOSOC que le Comité a fait parvenir aux ONG le rapport final de sa dernière session contenant sa décision et ce qui lavait motivée. Elle a également estimé que les informations complémentaires envoyées par lONG ne contiennent aucun élément nouveau justifiant de revoir la décision prise précédemment. Suite à deux motions dordre de la Fédération de Russie et de la France, le représentant du Pakistan qui présidait la séance a indiqué le Comité est réuni aujourdhui pour entendre les réponses des ONG et que dans ce cadre les délégations sont libres dexprimer leur opinion. Il faut examiner les faits présentés et non se livrer à des spéculations ou à des interprétations, a insisté le représentant de Cuba. Le représentant de la France sest dit dans lincapacité de le faire dans la mesure où les réponses apportées par lune des deux organisations concernées aujourdhui ne porte pas sur le fond et conteste la procédure à laquelle le Comité a recouru pour linformer de sa décision, ce qui pose le problème très important de la manière dont le Comité doit travailler.
Que les réponses des ONG soient complètes ou non, le mandat du Comité est aujourdhui des les examiner, a précisé le Président de la séance. Rejoignant la position de plusieurs de leurs collègues, les représentants de la Chine, du Soudan, de la Bolivie ont estimé que les réponses fournies par ASOPAZCO ne justifient pas de modifier la décision du Comité. Pour sa part, le représentant des Etats-Unis a rappelé que le Comité na jusquà ce jour pas été en mesure dentendre directement les représentants dASOPAZCO qui en ont pourtant le droit, dautant que les positions tenues par la délégation cubaine et par lONG sont en complète contradiction. Le Comité doit faire de son mieux pour entendre les ONG lorsquelles sont présentes. Certes la pratique du Comité est de favoriser la participation des ONG à ses travaux lorsquelles sont présentes, toutefois celles- ci ne peuvent pas imposer au Comité un calendrier de travail, a fait observer le représentant de Cuba, qui a précisé que lun des membres de cette ONG vit très prêt de New York et quil lui est donc relativement facile de venir au Siège de lONU. En fait, il semble quASOPAZCO soit une association dagitateurs politiques déguisés en organisations non gouvernementales, ainsi quen témoignent les divers éléments que la délégation cubaine a pu faire parvenir aux membres du Comité. Lhonnêteté veut de reconnaître que plusieurs dirigeants de cette ONG ont eu des comportements incorrects lors de la session de la Commission des droits de lhomme. Si certains membres du Comité estiment que la délégation cubaine ne dit pas la vérité sur ce point, il est toujours possible de recourir à un vote, a ajouté le représentant.
Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que les membres du Comité avaient eu raison de recommander la suspension pour trois ans du statut consultatif dASOPAZCO. Il a estimé, contrairement au représentant des Etats- Unis, que rien, dans la résolution, ne prévoit la présence dun représentant dune ONG dans la salle pour faire valoir son point de vue. Le représentant de la France a indiqué que la pratique visant à entendre les représentants dONG dans la salle est à encourager. Il a rappelé limportance de mener à leur terme la procédure contradictoire avec les ONG.
Au sujet des accusations portées par la délégation du Cuba à lencontre dASOPAZCO et dun de ses membres, Mme Iriondo et selon lesquelles cette dernière aurait participé, le 24 février 1996 au vol Brothers to the Rescue ayant violé lespace aérien cubain, le représentant de lAllemagne a rappelé quASOPAZCO avait reçu son statut consultatif en 1998-1999, soit il y a un an. Est-ce que Mme Silvia Iriondo était membre de lONG à lépoque et était-elle dans lavion en 1996, a-t-il demandé. Le représentant de Cuba a précisé que Mme Iriondo était impliquée dans lincident de 1996 au-dessus du territoire de Cuba. Mme Sylvia Iriondo a en plus organisé des activités terroristes et de propagande, notamment dans le cas du petit Elian Gonzalez.
La représentante de lAlgérie a déclaré que le Comité avait déjà pris une décision visant la suspension du statut de lONG alors quau départ, la délégation de Cuba avait demandé le retrait pur et simple de ce statut. Le représentant de la France a précisé que sa délégation avait les plus grandes difficultés à suivre la demande de Cuba dans la mesure où son pays aurait pu exprimer une position inverse dans une autre instance, notamment au Conseil de sécurité. Il a demandé au Secrétariat de lui fournir des documents supplémentaires. Le représentant des Etats-Unis a souhaité quà lavenir, les membres du Comité disposent de documents complets permettant davoir une vue densemble de la question.
Reprenant la parole, la représentante de lAlgérie a rappelé que la décision du Comité a été prise à la suite dun vote et non par consensus, ce qui témoignait déjà des divergences dopinion entre les membres. Toutefois, il est du ressort de lECOSOC et non du Comité de revenir ou non sur cette décision. Pour la représentante du Soudan, le Comité devrait poursuivre ses travaux et éventuellement revenir ultérieurement sur la question. En vertu de la résolution 96/31, rien nempêche le Comité de réouvrir la question et dinverser sa décision, a fait remarquer le représentant de la France. Selon lui, le Comité dispose aujourdhui de nouveaux éléments dinformation et de réponse qui le fondent parfaitement à revoir sa décision. Rappelant quil avait voté en faveur de la suspension du statut consultatif de lONG, le représentant du Liban a estimé que toutes les ONG ayant le statut consultatif ont le devoir dappuyer les travaux et activités de lONU conformément à la Charte. Lorsque des activités sont menées par les ONG en violation de la résolution 96/31, comme cest ici le cas avec ASOPAZCO, le Comité doit les sanctionner. ASOPAZCO a répondu point par point à la plainte de la délégation de Cuba sans toutefois apporter déléments nouveaux permettant de revoir la décision prise en juin par le Comité. Le représentant a par ailleurs indiqué quil avait reçu une lettre venant de Miami accusant son Gouvernement dêtre hypocrite et de défendre les oppresseurs. Il a indiqué quil nétait pas en mesure de revenir sur sa décision. La représentante du Chili a fait remarquer quen fonction des réponses fournies par une ONG toute décision du Comité peut toujours être inversée. Les nouveaux éléments transmis par lONG confortent sa délégation dans son refus de suspendre le statut consultatif dASOPAZCO. Si un membre du Comité le souhaite, il est toujours possible de recourir à un vote.
Une décision a déjà été prise et ce nest quà la condition quun membre du Comité invoque larticle 57 du Règlement de lECOSOC que lon peut réouvrir la question, a rappelé le représentant de Cuba, qui a été soutenu par la Chine et la Fédération de Russie. Il a ajouté quil faudrait alors de nouveau procéder à un vote. Pour le représentant de la France, le Comité a in fine lentière liberté de revenir sur sa décision.
Le représentant de lAllemagne a, pour mettre un terme à la discussion, invoqué larticle 57 du Règlement intérieur de lECOSOC, demandant au Comité de reconsidérer sa décision de juin. Les représentants de Cuba et de la Fédération de Russie ont indiqué quils voteront contre la motion déposée par lAllemagne, dautant que réouvrir le débat ne changera rien à la décision. De son côté, le représentant de la France aurait souhaité pouvoir poursuivre lexamen de la question dans le cadre du paragraphe 56 de la résolution 96/31. Etant donné les nouvelles informations tangibles parvenues au Comité, il navait pas dautre possibilité que de demander la réouverture du débat. Le représentant des Etats- Unis a lui exprimé son soutien à la motion présentée par lAllemagne.
A la suite dun vote nominal, le Comité a décidé par 9 voix contre (Soudan, Tunisie, Algérie, Bolivie, Chine, Colombie, Cuba, Liban et Fédération de Russie), 4 voix pour (Etats-Unis, Chili, France et Allemagne) et 2 abstentions (Turquie et Inde) de rejeter la motion présentée par lAllemagne et de maintenir sa décision prise en juin. Sa recommandation de suspendre pour trois ans le statut consultatif dASOPAZCO sera donc transmise pour confirmation à lECOSOC.
Explication de vote
Le représentant de lAllemagne a rappelé que son pays avait demandé le réexamen de la décision du Comité en raison de doutes sur les raisons ayant motivé la suspension du statut de lONG et de faits nouveaux portés à l'attention du Comité.
Examen des réponses fournies par Transnational Radical Party
A sa séance du 23 juin dernier, le Comité avait recommandé de suspendre le statut consultatif de cette ONG pour une période de trois ans. Cette décision faisait suite à une plainte déposée par la Fédération de Russie qui reprochait à lONG davoir donné la parole à un séparatistes tchétchène. La Fédération de Russie avait également accusé cette ONG dorganiser un trafic de drogues.
Le représentant de lItalie, rappelant que son pays nest pas membre du Comité mais quil sexprime en sa qualité de membre de lECOSOC, a demandé sur quels éléments le Comité avait fondé sa décision de suspendre le statut de cette ONG compte tenu des contradictions internes du rapport du Comité sur cette question. Le Président du Comité a rappelé que la décision du Comité sappuyait sur une plainte de la Fédération de Russie. Les représentants de lAllemagne et de Cuba ont précisé que le consensus auquel sest joint leur pays portait sur un élément de la plainte de la Fédération de Russie, à savoir une infraction de laccréditation de lONG, et non pas sur les accusations de trafic de drogues et de pédophilie.
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