En cours au Siège de l'ONU

CS/2009

LES DELEGATIONS SE FELICITENT DES NOUVELLES PERSPECTIVES DE RECONCILIATION EN SOMALIE

29 juin 2000


Communiqué de Presse
CS/2009


LES DELEGATIONS SE FELICITENT DES NOUVELLES PERSPECTIVES DE RECONCILIATION EN SOMALIE

20000629

Le Conseil de sécurité a examiné ce matin la situation en Somalie et a entendu M. Kieran Prendergast, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, qui a rappelé que la Conférence sur la réconciliation nationale en Somalie convoquée le 2 mai dernier à l'initiative du Président Guelleh de Djibouti a accompli des progrès. Cette Conférence a réuni des dirigeants des clans principaux, des représentants de la société civile et, pour la première fois, des femmes a noté M. Prendergast qui a souligné que les autorités de Djibouti ont accompli des efforts louables pour assister le peuple de Somalie à régler la situation. Bien que Djibouti agisse en qualité d'hôte de la Conférence et de facilitateur, le processus de paix appartient aux Somaliens, ce qui est très important, a fait remarquer M. Prendergast. L'initiative de Djibouti, qui repose sur le système traditionnel de clans somaliens pour l'organisation de la Conférence, est sur la bonne voie. La phase II actuellement en cours a par exemple permis la création d'un Comité spécial qui travaillera à la rédaction d'une charte de transition. C'est pourquoi M. Prendergast a appelé la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, à ne pas renoncer à la Somalie. Il s'est dit convaincu que l'appui du Conseil contribuera à éliminer les obstacles au processus de paix. A cet égard, il a émis l'espoir que ce présent débat permettra aux pays donateurs de répondre promptement à l'appel consolidé de l'an 2000.

"C'est peut-être la dernière occasion pour sauver la Somalie et il ne faut pas la laisser passer", a déclaré pour sa part le représentant de Djibouti en soulignant que la Conférence sur la réconciliation nationale organisée par son pays constitue l'assemblée la plus représentative jamais établie en Somalie tant au niveau des clans qu'au niveau des couches sociales. Les délégations ont accueilli favorablement l'initiative de paix du Président Guelleh qui, a souligné le représentant de la France, ne repose pas sur le seul bon vouloir des chefs de guerre mais a permis de donner la parole à la société civile somalienne. Pour la Fédération de Russie, la condition du succès de toute initiative tient dans la volonté des groupes armés qui contrôlent la situation dans la majorité des clans. Plusieurs intervenants ont donc demandé à ce que tous les acteurs intéressés soient conviés à participer aux efforts

de paix. Dans un pays ravagé par la guerre et politiquement fragmenté, les individus sont encouragés à accumuler les richesses au détriment de l'intérêt national mais la majorité ne doit pas rester prisonnière de ceux qui ne se préoccupent pas de son avenir. Comme il a été souligné à plusieurs reprises, la responsabilité de la paix et de la stabilité repose entre les mains du peuple somalien et de ses dirigeants. Mais, il appartient aussi à la communauté internationale, en particulier au Conseil de sécurité, d'apporter un appui politique, financier et matériel, a rappelé le représentant de l'Ethiopie.

Tous les membres du Conseil de sécurité ont fait une déclaration. Les délégations des pays suivants ont également pris la parole : Djibouti, Jamahiriya arabe libyenne, Yémen, Egypte, Ethiopie et Portugal (au nom de l'Union européenne et des pays associés). L'Observateur permanent de la Ligue des Etats arabes auprès des Nations Unies est intervenu.

LA SITUATION EN SOMALIE

M. KIERAN PRENDERGAST, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a rappelé que, le 22 septembre 1999, le Président Ismail Omar Guelleh de Djibouti avait présenté son plan de paix en Somalie lors de son allocution devant l'Assemblée générale. Des consultations ont suivi entre un grand nombre de dirigeants somaliens, et le 21 mars 2000, il a convoqué une réunion de 50 intellectuels somaliens invités à donner leur avis sur le processus de paix. A l'issue de ces consultations, la Conférence sur la réconciliation nationale en Somalie a été inaugurée le 2 mai dernier. Jusqu'au 13 juin, les participants ont discuté de la liste des délégations, qui comprend notamment un grand nombre de dirigeants politiques, d'anciens membres du gouvernement, des Somaliens de la diaspora et des représentants influents de la société civile et que du programme de travail de la deuxième phase de la Conférence. Les représentants du Somaliland et du clan Hawiye ont refusé de participer. Les obstacles majeurs concernent les administrations autoproclamées du Somaliland et du Puntland. En ce qui concerne le Somaliland, son Président a réaffirmé que toutes les options restaient ouvertes dans la mesure où il pouvait négocier en tant que "Somaliland" avec des dirigeants légitimes de ce qu'il qualifie le Sud. Pour ce qui est du Puntland, la situation est plus mitigée. L'ancien maire de Modagiscio et ancien ministre de l'administration du Puntland, M Hassan Abshi Farah, avait été élu à l'unanimité co-président de la Conférence. Pour sa part, Hassan Mohamed Noor de l'Armée de résistance Rahanwein (RRA) après quelque résistance, a rejoint la Conférence. Djibouti poursuit ses efforts pour convaincre les dirigeants de certaines factions, en particulier le clan Hawiye dans la région de Mogadiscio, afin de revenir sur leur position à l'égard de la Conférence.

M. Prendergast a indiqué que le nombre total des participants à la deuxième phase de la Conférence, entamée le 15 juin dernier, a été de 920 personnes représentant chaque clan important, l'Alliance des minorités et les femmes. Un Comité spécial a été créé pour élaborer une série de textes, notamment une Charte de transition pour la Somalie. La direction de la Conférence a demandé à Djibouti de prolonger la durée de la Conférence pour permettre aux délégations d'affiner les textes à l'ordre du jour. Sur le plan économique et social, déjà 750 000 personnes demeurent encore très vulnérables à l'insuffisance des récoltes que l'absence de pluie a aggravée. Dans les zones touchées par la sécheresse, les puits restent essentiels pour fournir l'eau à la population. Très récemment, l'UNICEF a relevé 21% d'enfants mal nutrits. On prévoit des crises aiguës à l'avenir. L 'appel consolidé des Nations Unies pour l'an 2000 porte sur 50,5 millions de dollars. Les institutions des Nations Unies redoublent d'efforts pour restructurer leurs relations avec les autorités de facto. La vie du personnel humanitaire continue d'être menacée, a regretté M. Prendergast, indiquant que plusieurs membres du personnel humanitaire ont été tués. Si certains chefs de guerre sont restés à l'écart du processus de réconciliation nationale, la Somalie connaît toutefois des progrès considérables.

C'est la première fois que les femmes participent activement, à ce processus. La communauté internationale et, en particulier le Conseil de sécurité doivent continuer d'appuyer les efforts accomplis en Somalie. La Conférence pour la réconciliation nationale a été entièrement financée par Djibouti. M. Prendergast a émis l'espoir que ce présent débat permettra aux pays donateurs de répondre promptement à l'appel consolidé de l'an 2000.

Déclarations

M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a présenté aux membres du Conseil de sécurité les résultats de la Conférence de réconciliation nationale pour la Somalie organisée dans son pays. "C'est peut- être la dernière occasion pour sauver la Somalie et il ne faut pas la laisser passer", a-t-il déclaré, soulignant que cette Conférence constitue l'assemblée la plus représentative jamais établie en Somalie tant au niveau des clans qu'à celui des couches sociales. La réunion, qui s'est déroulée sur trois mois à 40 km de la capitale, a rassemblé 2000 personnes dont plus de cent femmes et des représentants de toutes les minorités somaliennes, transportés aux frais de Djibouti depuis leurs différentes régions en Somalie. Réunir tant de personnes a eu des conséquences logistiques considérables : le fardeau financier et l'organisation technique ont été d'un poids écrasant pour Djibouti. Le représentant a lancé un appel urgent à tous ceux qui ont un intérêt dans la renaissance de la Somalie. Si le mot Somalie signifie souvent échec international et futilité des efforts, a-t-il ajouté, le problème des chefs de guerre n'est pas propre à la Somalie. Corriger cette situation est largement la responsabilité de l'Afrique mais le continent ne peut s'en tirer tout seul et sans aide extérieure. Là où il y a volonté des peuples pour résoudre leurs différends, la communauté internationale doit jouer un rôle positif.

Le représentant a indiqué que son pays souhaite discuter de la source de la tragédie en Somalie. Il faut tirer les leçons de l'histoire et essayer d'établir un nouvel Etat, différent de l'Etat qui a échoué, un Etat qui réponde aux aspirations de la population, a-t-il insisté. Expliquant que le Président de Djibouti s'est rendu dans plusieurs pays de la région pour promouvoir ce processus, il a précisé que tous les efforts ont été entrepris pour que le processus soit aussi transparent et protégé que possible. Il faut protéger le processus contre les intérêts égoïstes de quelques individus et de quelques clans. Une claire séparation entre les pouvoirs est d'une importance fondamentale : le mécanisme de transition doit limiter les pouvoirs et la Somalie doit être une entité unique. Dans un pays ravagé par la guerre et politiquement fragmenté, les individus sont encouragés à accumuler les richesses au détriment de l'intérêt national. La majorité ne doit pas rester prisonnière des quelques-uns qui ne se préoccupent pas de son avenir, a souligné le représentant.

La Conférence qui se terminera le 15 juillet doit mener à la création d'une autorité transitoire. Si, dans une situation de conflit, la pratique habituelle est de réunir les adversaires et de les mettre d'accord, a expliqué le représentant, Djibouti a, dans le cas de la Somalie, inversé la stratégie en donnant le pouvoir aux civils désarmés et en aidant la population à remettre en cause les petits dictateurs. Pour lui, le projet de déclaration dont est saisi le Conseil contribue à reconnaître la situation en Somalie et les efforts en cours.

M. MOCTAR OUANE (Mali) a estimé que la tenue du présent débat sur la situation en Somalie est une initiative positive. Le processus de paix doit être fondé sur le respect de la souveraineté nationale, de l'intégrité territoriale et de l'unité de la Somalie. Tout en estimant que le Conseil de sécurité doit appuyer le processus de paix en Somalie, M. Ouane a rappelé qu'il incombe en premier lieu aux Somaliens eux-mêmes de garantir l'avenir de leur pays. La délégation malienne appelle toutes les parties concernées à respecter la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies et du personnel associé oeuvrant sur le terrain. Le Conseil de sécurité doit veiller à la stricte application de l'embargo sur les armes mis en place par sa résolution pertinente.

M. HAGAM HASMY (Malaisie), estimant que la situation qui règne en Somalie n'est pas tolérable, a recommandé que la communauté internationale s'engage de nouveau dans ce pays. Il ne s'agit pas cette fois de chercher à imposer une solution, mais de travailler avec les Somaliens à la recherche d'une solution qui leur convient, a-t-il indiqué. A ce propos, il s'est félicité de l'initiative de paix du Président Omar Guelleh de Djibouti, qui, mérite l'appui de la communauté internationale. Il s'est dit encouragé par le fait que la Conférence Nationale pour la paix en Somalie soit entrée dans une deuxième phase et a espéré que cela ouvrira la voie à un débat de fond sur l'avenir du pays entre tous les membres de la société somalienne. Il a exprimé l'espoir que cette reprise du dialogue conduira à la rédaction d'un accord de transition qui garantira le respect de la souveraineté et de l'intégrité du territoire de la Somalie. La participation de la société civile somalienne à l'initiative de paix doit être encouragée par l'appui politique et financier de la communauté internationale, a-t-il expliqué.

M. Hasmy a jugé fondamental d'utiliser tous les moyens diplomatiques possibles pour appuyer l'initiative de paix de Djibouti et a exhorté tous les Somaliens à faire de même. Reconnaissant que l'intransigeance des chefs de factions constitue le principal obstacle à la construction de la paix, le représentant a estimé qu'il faut les convaincre de mettre de côté leurs ambitions personnelles et de participer au processus de paix. Il appartient à la communauté internationale de s'assurer que les chefs de faction n'ont pas les moyens de continuer la guerre, a-t-il indiqué en soulignant la nécessité de maintenir et d'appliquer avec rigueur l'embargo sur les armes imposé à la Somalie par la résolution 733 (1992). M. Hasmy s'est dit convaincu que le Conseil doit réitérer son appui aux efforts de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) en vue d'une solution politique et exprimer son appui à l'initiative de paix lancée par Djibouti. M. Hasmy a estimé que, pour prévenir la reprise de la guerre civile dans ce pays, il faut que le Conseil se dise clairement prêt à assumer ses responsabilités et à renforcer son rôle

de partenariat avec les acteurs régionaux tels que l'Organisation de l’unité africaine (OUA) et l'IGAD. Réitérant son soutien à l'initiative du président Guelleh, M. Hasmy a déclaré qu'il était temps de dépasser le syndrome somalien.

M.ROBERT FOWLER (Canada), préoccupé par l'instabilité qui continue de régner en Somalie, s'est déclaré convaincu qu'une action concertée et une coopération entre le Conseil de sécurité, l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) sont essentielles pour assurer une participation effective de la communauté internationale aux efforts visant à résoudre le conflit dans ce pays. Le Canada soutient le projet de déclaration présidentielle, soumis au Conseil par le Mali au nom des non-alignés. Appuyant fermement le rôle de chef de file tenu par l'IGAD et l'initiative du Président Guelleh pour négocier une issue pacifique au conflit, le représentant a exhorté le Président de Djibouti à continuer à accorder une priorité élevée aux activités visant à convaincre la société civile somalienne de soutenir cette initiative de paix malgré la résistance de ceux qui n'ont pas intérêt à ce que la paix soit rétablie en Somalie.

Le représentant a salué la décision du Comité des sanctions d'envoyer une mission d'enquête dans les pays voisins pour évaluer les difficultés rencontrées dans la mise en place de l'embargo sur les armes. En outre, les dirigeants des factions ont été appelés à promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales de tous les citoyens somaliens. Dénonçant les attaques perpétrées contre le personnel humanitaire, en particulier dans les parties sud et centrale de la Somalie, le représentant a rappelé que les dirigeants doivent garantir la liberté de circulation, la sécurité et la protection de ceux qui apportent une aide autant qu'ils doivent faciliter leur accès aux populations touchées.

M. GERHARD THERON (Namibie) a rappelé qu'il est essentiel que le Conseil de sécurité puisse apporter tout son soutien au peuple somalien. L'absence d'une autorité centrale, la division du pays par les antagonismes des chefs de guerre et les violations de l'embargo sur les armes sont des sources de préoccupation pour la Namibie. Il est indispensable que la Conseil de sécurité réaffirme son autorité sur la situation en Somalie et appuie le processus de paix. La Namibie soutient donc pleinement l'initiative de Djibouti pour convoquer une Conférence de réconciliation nationale. Cette initiative, a déclaré le représentant, doit être approuvée comme étant le seul moyen viable de résoudre la situation du pays. Il a appelé la communauté internationale à fournir un soutien financier et technique au gouvernement de Djibouti. Préoccupé par les entrées d'armes en Somalie malgré l'embargo, il a demandé aux pays voisins de la Somalie d'aider le Comité des sanctions en fournissant des informations sur toutes les violations de cet embargo. En ce qui concerne la situation humanitaire, il a appelé la communauté des donateurs à fournir des ressources financières adéquates à tous les organismes humanitaires.

M. SHAMIM AHMED (Bangladesh) a rendu hommage aux efforts déployés par le Président djiboutien dont l'approche vise à associer le peuple somalien et les représentants de la société civile au centre du processus de paix. Il a appuyé les initiatives de l'IGAD, et évoqué les résultats de la Conférence de la paix nationale qui s'est tenue le 2 mai dernier. Nous sommes satisfaits de constater que l'objectif initial de réconciliation nationale a été atteint au sein des différents clans à l'issue de longues consultations. Le travail sur des questions essentielles, comme la restitution des terres et des biens saisis illégalement, l'élection des membres du Parlement, le statut de Somaliland et de Mogadiscio en tant que capitale nationale a commencé. Il est perturbant d'assister à des tentatives visant à enrayer le processus de paix. Nous condamnons fermement les attaques continues à l'encontre de la population civile qui sont le fait des seigneurs de la guerre et de leurs groupes armés.

Le représentant a noté que le trafic illégal et délibéré d'armes ne fait que contribuer à l'aggravation de la situation. Dans ce contexte, nous appelons tous les Etats à coopérer avec le Comité des sanctions pertinent des Nations Unies pour que l'embargo sur les armes soit plus efficace. Il a ajouté que les effets combinés de la sécheresse, des maladies et de la dégradation de l'environnement perpétuent une crise humanitaire endémique. La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer cette situation. Il est également essentiel de permettre aux travailleurs humanitaires de travailler dans des conditions de sécurité.

MME PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a estimé que la crise en Somalie est sans nul doute l'une des plus difficiles à résoudre. Les rivalités entre les clans ont affecté considérablement les efforts déployés par la communauté internationale. Il incombe aux Somaliens d'assumer le rôle principal dans le règlement de la situation dans le pays. Toutefois, la communauté internationale doit apporter non seulement un appui moral au processus de paix en Somalie, mais également un appui financier. La délégation jamaïcaine appelle toutes les parties concernées en Somalie à rejeter l'idée de violence et à oeuvrer de manière constructive à la restauration de la paix et de la stabilité dans le pays. La Jamaïque regrette la détérioration de la situation humanitaire et, à cet égard, appelle les pays donateurs à tenir les promesses faites dans le cadre de la Conférence des contributions.

M. PETER VAN WALSUM (Pays-Bas), s'associant à la déclaration du Portugal au nom de l'Union européenne, a estimé que bien que la Somalie n'ait plus de structure d'Etat depuis plusieurs années, il ne faut pas rétablir de nouvelles structures qui ne lui soient pas adaptées. Il ne faut pas rétablir un état à n'importe quel prix, a-t-il souligné. Souscrivant à la doctrine de l'OUA, les Pays-Bas souhaitent que la Somalie puisse renaître en tant qu'Etat. Toutefois des frontières sont inviolables seulement si elles entourent un pays où les droits de l'homme eux ne sont pas violés. Si certaines parties d'un Etat sont parvenues à s'organiser avec plus au moins de succès, a fait remarquer le représentant, elles ne peuvent céder à n'importe quel Etat qui se prétend être leur successeur. Le processus de paix et de réconciliation nationale appartient à tous les Somaliens, a-t-il ajouté. M. SHEN GUOFANG (Chine) a fait observer que c'est le premier débat public tenu ces dernières années sur la situation en Somalie. Les progrès accomplis sont à mettre au compte de toutes les parties, en particulier les responsables des différents clans somaliens. Le Président de Djibouti a pris une initiative importante qui a permis d'organiser une conférence pour la réconciliation nationale en Somalie. La délégation chinoise regrette que la mise en oeuvre de l'embargo sur les armes n'ait toujours pas été respectée. Le représentant a salué par ailleurs les efforts inlassables accomplis par les institutions humanitaires, tout en soulignant la nécessité pour les parties concernées de garantir leur sécurité. La communauté internationale doit apporter son plein soutien au processus de paix en cours en Somalie, a conclu le délégué.

M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a rappelé que la raison des malheurs du peuple somalien n'est pas l'affrontement religieux ou ethnique mais l'affrontement entre clans et l'ambition de certains dirigeants. Bien qu'il n'y ait pas eu un manque d'initiatives en faveur de la paix, celles-ci ne peuvent durer ou aboutir que si elles ont le soutien de la société. La condition du succès de toute initiative, a précisé le représentant, reste la participation des groupes armés qui contrôlent la situation dans la majorité des clans en Somalie. Il est important qu'au plan international les Etats intéressés continuent d'assurer des conditions favorables à une réconciliation compatible avec l'intégrité territoriale du pays. Bien que préoccupée par les attaques contre le personnel humanitaire, la Fédération de Russie souhaite que se poursuivent les activités humanitaires, compte tenu de leur rôle clé pour aider la population. Le représentant a rappelé la participation de son pays au Forum des partenaires de l'IGAD, participation qui témoigne de sa volonté d'apporter une contribution dans la région. Il a réitéré l'engagement de son pays vis-à-vis du rétablissement d'un Etat en Somalie.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a estimé que l'expérience de la Somalie constitue un exemple unique dans l'histoire moderne du retour d'un Etat au sein de la communauté internationale. Le succès ou l'échec de cette tentative aura véritablement valeur de précédent pour l'avenir et c'est pourquoi les efforts du Gouvernement de Djibouti revêtent une importance capitale. La délégation ukrainienne salue son engagement en vue de faire progresser le processus de normalisation en Somalie. Le fait que le plan de paix ait pu déjà aller aussi loin est la preuve de la viabilité de cette entreprise et du réalisme de l'approche adoptée. Il faut prendre conscience du fait que les avancées obtenues représentent un progrès considérable et la communauté internationale ne doit pas permettre à ce processus d'échouer, sans quoi les conséquences sur l'unité de la Somalie et sur son peuple seraient catastrophes. Il ne faut pas laisser le séparatisme prendre racines en Afrique, a insisté le représentant. A cet égard, il a jugé de plus en plus inquiétante la non-participation du Somaliland à la conférence de paix de Djibouti. C'est seulement en faisant pression sur les dirigeants du

Somaliland et des autres dirigeants d'entités ou de factions qui continuent de défier le processus de paix, que l'on pourra briser l'intransigeance et l'obstruction, a-t-il estimé. La situation exige un soutien continu de la part du Conseil de sécurité et des autres acteurs internationaux.

Si le processus de restauration du gouvernement national et de l'Etat en Somalie revient en premier aux Somaliens eux-mêmes, le Conseil et la communauté internationale doivent être disposés à leur apporter un soutien pratique, y compris à reconnaître le gouvernement provisoire une fois qu'il sera formé par l'Assemblée nationale transitoire. Une telle reconnaissance serait une étape cruciale dans un règlement durable de la question, a affirmé M. Yel'Chenko. C'est pourquoi, il faut également fournir un appui financier et technique à la conférence de Djibouti. Il faut aussi être conscient que le futur Gouvernement somalien aura besoin de davantage d'aide pour surmonter les nombreux problèmes hérités du passé. La communauté internationale devrait donc aussi être préparée à soutenir le processus de réconciliation nationale et à aider le peuple somalien à résoudre les problèmes liés à la reconstruction nationale et au développement. La décentralisation et l'administration autonome sont des concepts importants de l'initiative de paix mise sur pied par le Président de Djibouti, a fait observer le représentant qui a insisté sur l'importance de garantir la stabilité du paix en établissant un système de gouvernement fédéral qui permettrait de contrebalancer le pouvoir du gouvernement central.

MME NANCY SODERBERG (Etats-Unis) a rappelé qu'en août 1999, le Secrétaire général avait appelé la communauté internationale à s'engager activement à régler la crise en Somalie. Le Président djiboutien, M. Guelleh, a été à la hauteur de ce défi. Avec la participation d'un grand nombre de dirigeants somaliens, il a oeuvré de manière diligente pour promouvoir la paix et la réconciliation en Somalie. Ce qui a été déjà accompli pour rétablir le dialogue est considérable. Toutefois en dépit des mesures prises, il subsiste de nombreux obstacles. Même si les négociations en cours à Djibouti constituent une pierre angulaire pour la création d'un gouvernement transitoire, il ne faut pas oublier qu'il s'agit de la seule mesure, et peut-être de la plus simple vers la réhabilitation de la Somalie. La tâche visant à transformer cette structure en un gouvernement représentatif permanent et efficace sera encore plus difficile. Les Etats-Unis ont l'intention de rester pleinement engagés en faveur de ces efforts, a indiqué Mme Soderberg qui souligne qu'il incombe en premier lieu aux Somaliens d'assurer le succès du processus de paix en cours. Lorsque les Somaliens auront fait la preuve de ce succès, la communauté internationale envisagera de revoir les moyens qui permettront de mieux appuyer leurs efforts. Evoquant la situation humanitaire, la représentante a indiqué que la stratégie d'assistance humanitaire de son pays évolue. La distribution inconditionnelle d'aide alimentaire est remplacée par des activités fondées sur le principe de "travaux contre nourriture".

M. LUIS ENRIQUE CAPPAGLI (Argentine) a fait remarquer que la Somalie est une société homogène du point de vue ethnique et religieux et qu'il n'existe pas une différence notable en ce qui concerne la répartition des ressources naturelles sur son territoire. Toutefois on a assisté au cours des dix dernières années à la dissolution de l'Etat somalien. L'Argentine est préoccupée par le fait que les efforts de la communauté internationale en Somalie aient donné fort peu de résultats. Estimant que le moment est venu de sortir du traumatisme de la Somalie, le représentant a souhaité que le Conseil participe activement avec les autres acteurs à la recherche d'une solution et appuie la Conférence de réconciliation nationale de Djibouti. Pour lui, il faut profiter de cet élan pour avancer dans une direction approuvée par toute la société somalienne. La tâche de reconstruction du pays telle que présentée dans le projet du Président Guelleh englobe toute la société civile. Pour être suivie d'actions, la Conférence doit être largement représentative. Le représentant a lancé un appel pour que l'on n'empêche pas la participation de certains à la Conférence. L'Argentine est en faveur du maintien de l'indépendance, de l'intégrité territoriale et de l'unité en Somalie, a-t-il ajouté.

M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) s'est félicité des efforts de Djibouti visant à restaurer la paix et la stabilité en Somalie. Il a appuyé les principes fondamentaux guidant l'initiative de Djibouti, à savoir la nécessité de faire participer toutes les parties concernées au processus de paix, l'importance de renforcer le rôle de la société civile et la nécessité de marginaliser l'influence destructive des seigneurs de la guerre. Tout en reconnaissant la participation de nombreux Somaliens au processus de paix, M. Greenstock a regretté que certains éléments de la société somalienne ne soient pas représentés. Aussi, a-t-il encouragé toutes les régions en Somalie à participer au processus de paix et de réconciliation. Ce n'est que par ce biais qu'il sera possible de créer un climat propice à un règlement politique durable de la situation en Somalie. C'est une initiative importante dont il ne faut pas perdre l'élan, a souligné M. Greenstock. Le peuple somalien doit continuer dans cette voie difficile et saisir l'occasion en faveur de la paix. Imposer un gouvernement non représentatif de tous les groupes ne peut qu'affaiblir la paix et la stabilité relatives dans certaines régions autonomes, par exemple les régions du Nord. Le Royaume-Uni fait sien l'appel du Secrétaire général adressé aux institutions financières internationales pour faire preuve de souplesse en tenant compte de la situation particulière de la Somalie. Gravement préoccupée par la situation humanitaire très critique en Somalie, la délégation du Royaume-Uni salue les efforts inlassables du personnel humanitaire. Elle insiste toutefois sur la nécessité pour toutes les parties concernées de garantir leur sécurité. M. Greenstock a souligné que tous les gouvernements doivent se conformer à l'embargo sur les armes établi par la résolution du Conseil de sécurité.

M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie) a réitéré l'attachement de son pays à un règlement pacifique de la crise somalienne qui, a- t-il souligné, devra prendre en considération la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité de la Somalie. Pour le représentant, ce sont là les préalables de la réconciliation nationale auxquels il a ajouté une participation aussi large que possible de toutes les composantes de la société somalienne. Le rétablissement de la paix et de la stabilité nécessitent aussi, a poursuivi le représentant, un appui financier et technique de la part des Etats et des organisations internationales aux efforts du Gouvernement de Djibouti. Le représentant a appelé les parties somaliennes à rejoindre le processus de paix initié par Djibouti et à éviter d'entraver la participation de ceux qui veulent y prendre part. En sa qualité de Président du Comité des sanctions sur la Somalie, M. Ben Mustapha a indiqué qu'il s'est employé à réactiver les réunions du Comité avec pour objectif de réunir les meilleures conditions pour un strict respect de l'embargo sur les armes. Il a expliqué que la vision du Comité est que les sanctions ne doivent pas être perçues comme une mesure punitive mais bien comme un moyen pouvant contribuer à faire en sorte que "le langage des armes cède la place à la négociation, seule à même de permettre une solution nationale en Somalie et une réconciliation durable entre les Somaliens". Il a ajouté avant de conclure que le Comité a tenu à associer à ses travaux les pays membres de l'ONU, de l'OUA et de l'IGAD "pour faire en sorte que l'embargo soit respecté et donne les résultats attendus".

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a déclaré que la tenue de ce nouveau débat ouvert au Conseil de sécurité sur la situation en Somalie est particulièrement importante parce que d'une part, il marque que le Conseil est engagé à régler toutes les crises, et que, d'autre part, il souligne une fois de plus le souci du Conseil de soutenir et d'appuyer, chaque fois que la possibilité s'en présente, les initiatives régionales en faveur de la paix. A cet égard, il a cité l'initiative des signataires de l'Accord de Lusaka sur la République démocratique du Congo, celle de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en Sierra Leone, celle de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour résoudre le conflit éthio-érythréen et enfin celle de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour la Somalie. La France se félicite tout particulièrement dans ce dernier cas de l'implication nationale de Djibouti, à travers l'initiative prise par le Président Guelleh, pour apporter une solution durable à la crise en Somalie. Enfin, ce débat est également important car il permet d'endosser un processus qui, s'il a été parfois difficile, n'en est pas moins exemplaire. A la différence des précédents plans de paix pour la Somalie qui ont tous échoué, l'initiative du Président de Djibouti s'est refusée à faire reposer la réussite du plan sur le bon vouloir des chefs de guerre. Le processus de paix conduit par le Président Guelleh a permis de donner la parole à la société civile, à la population victime du conflit.

La délégation française estime donc très important que la communauté internationale puisse désormais apporter un appui sans équivoque à Djibouti, un soutien moral et financier en vue de garantir le succès du processus de réconciliation nationale de paix en Somalie.

M. ABUZED OMAR DORDA (Jamahiriya arabe libyenne) s'est félicité de l'initiative du Président du Conseil de sécurité de tenir un débat public sur la situation en Somalie et de la transparence qui marque la présidence de la France. Il a estimé que la situation en Somalie a été négligée en raison de certaines perceptions "erronées" selon lesquelles il n'y avait rien à faire pour ce pays. L'initiative du Président Guelleh de Djibouti arrive à point nommé. Elle a permis de rassembler les dirigeants des clans principaux et d'autres secteurs de la société pour rétablir la paix et la stabilité de la Somalie. La Jamahiriya arabe libyenne a contribué à de nombreuses occasions aux efforts de paix concernant plusieurs pays africains, notamment l'Ethiopie et l'Erythrée et la Somalie. La délégation libyenne estime qu'il faut rejeter toute tentative de fragmentation de la souveraineté nationale de la Somalie.

M. ABDALLA SALEH AL-ASHTAL (Yemen) a indiqué que les événements en Somalie influent sur le Yemen notamment en raison des nombreux réfugiés somaliens dans le pays. Il a estimé que l'initiative de Djibouti devait être soutenue par les Nations Unies ainsi que par la communauté internationale car elle vise à rétablir la paix et la stabilité non seulement en Somalie mais aussi dans toute la Corne de l'Afrique. Le peuple somalien est le premier responsable de l'avenir de la Somalie, a-t-il souligné. C'est pourquoi, il faut assurer une véritable présence civile en Somalie. Signalant le pillage des ressources naturelles qui se produit dans les eaux territoriales de la Somalie, le représentant a en outre exhorté les responsables à s'abstenir de tels agissements.

M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a réaffirmé la position de son pays en ce qui concerne la paix et la stabilité de la Somalie. L'Egypte a pris une série de contacts à cette fin et a établi des relations avec les autorités du Somaliland et du Puntland, tout en insistant sur l'intégrité territoriale et l'unité de la Somalie. L'Egypte appuie à cet égard l'initiative du Président Guelleh de Djibouti car elle est convaincue que c'est le moyen approprié permettant de rétablir la réconciliation nationale. La participation des représentants des clans importants à la Conférence pour la réconciliation nationale constitue un pas positif dans cette voie, a estimé M. . La délégation égyptienne insiste sur la nécessité pour la communauté internationale d'appuyer le processus de paix en Somalie et de contribuer à la reconstruction de l'infrastructure du pays, sans oublier les activités de déminage indispensables pour garantir la sécurité dans le pays.

M. HUSSEIN HASSOUNA, Observateur permanent de la Ligue des Etats arabes, a indiqué que la Ligue des Etats arabes demeure aux côtés du peuple somalien pour le soutenir dans la reconstruction de son pays. Elle est toutefois convaincue que la solution de la question somalienne est entre les mains des Somaliens eux-mêmes. Le peuple somalien doit être aidé pour trouver des solutions en toute objectivité. Le représentant a rappelé que la Ligue des Etats arabes a fait des efforts concertés pour réaliser la paix et la réconciliation nationale en Somalie et pour que les Somaliens puissent choisir une autorité nationale. Elle est également toujours prête à coopérer avec l'ONU et l'OUA pour trouver des solutions dans ce pays. La Ligue des Etats arabes estime que l'initiative du Président Guelleh devrait permettre la réconciliation en Somalie et elle lance un appel à la communauté internationale pour qu'elle lui apporte tout son appui. Le représentant a réaffirmé le rôle du Conseil de sécurité pour appuyer et renforcer le processus de paix de Djibouti. Il a souhaité que la Conseil mette en oeuvre la résolution 733 relative à l'embargo sur les armes et réactive le Comité des sanctions. La Ligue des Etats arabes appelle à un renforcement de la cooordination entre les Nations Unies et les organisations régionales. Le respect à l'égard de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Somalie doit être confirmé. L'Observateur a demandé à toutes les parties au conflit de respecter les organisations humanitaires et a appuyé la mise en place d'un fonds d'affectation spécial. Il a lancé un appel pour que des activités de déminage soient entreprises et que soit donnée toute l'importance nécessaire à la question des réfugiés.

M. FISSEHA A. TESSEMA (Ethiopie) a réitéré l'appui de son Gouvernement à l'initiative du Président Guelleh et aux progrès accomplis jusqu'ici. En tant qu'état voisin, l'Ethiopie accorde un intérêt particulier à la paix et à la stabilité en Somalie et, disposant d'un mandat de l'OUA et de l'IGAD, continue de suivre de près la situation. L'absence de stabilité et d'autorité centrale en Somalie constitue non seulement une sérieuse menace à la survie de la Somalie mais met aussi en danger la paix et la stabilité de toute la Corne de l'Afrique, en particulier celles de l'Ethiopie. Si au cours des dernières années des efforts ont été entrepris par la région, sous l'égide de l'IGAD, ces démarches en Somalie n'ont encore apporté les résultats voulus en raison du manque de volonté de la part des dirigeants somaliens et de l'absence de coordination entre les acteurs extérieurs dans leurs initiatives de paix de l'autre. La paix et la stabilité sont impossibles tant que certains résistent à l'idée du partage du pouvoir et de la large participation de la société à la vie politique, a souligné le représentant. La responsabilité fondamentale de la paix et de la stabilité repose sur le peuple somalien et ses dirigeants. Toutefois, a-t-il indiqué, la communauté internationale et l'ONU doivent apporter un appui politique, financier et matériel notamment en établissement un Fonds d'affectation spécial tel que suggéré par le Secrétaire général.

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a réaffirmé l'appui de l'Union européenne à l'initiative de paix de Djibouti visant à instaurer la paix et la stabilité en Somalie. Il s'est félicité à cet égard de la pleine participation de la société civile. L'Union européenne souligne la nécessité de prendre en compte la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité de la Somalie. A cet égard, elle émet l'espoir que la Conférence sur la réconciliation nationale en Somalie, qui se tient actuellement à Djibouti, contribuera à restaurer la paix et la stabilité que le peuple somalien mérite. C'est pourquoi, l'Union européenne appelle au respect de la liberté de mouvement et de la sécurité de tout le personnel des Nations Unies et du personnel humanitaire associé. Dans ce contexte, elle condamne fermement l'attaque perpétrée contre un aéronef des Nations Unies à l'aéroport de Kismayo, le mois dernier et déploré les meurtres et les actes d'intimidation dirigés contre le personnel humanitaire. La situation d'insécurité sape considérablement la livraison de l'assistance humanitaire à la population dans le besoin, notamment les personnes déplacées à l'intérieur des frontières. Préoccupée par le flux d'armes vers la Somalie et la violation de la résolution 733 du Conseil de sécurité concernant l'embargo sur les armes, l'Union européenne souligne qu'il est essentiel que tous les Etats coopèrent et communiquent les informations sur les violations de cet embargo en vue de mettre en oeuvre pleinement la résolution pertinente du Conseil de sécurité.

Depuis 1992, a rappelé M. Monteiro, l'Union européenne - par le biais du Bureau humanitaire de la Commission européenne - a constamment été impliquée en Somalie. Au cours de l'intervention de l'ONUSOM, l'assistance de l'Union européenne a représenté un montant de 12 millions d'Euros par an. Au cours de ces dernières années, elle avait axé son attention sur les domaines où les conditions préalables pour des activités de développement ambitieux et à long terme n'ont pas été remplies. L'Union européenne a également joué un rôle crucial en Somalie depuis 1994 en finançant d'importants programmes pour la réhabilitation et en présidant le Conseil pour la coordination de l'aide en faveur de la Somalie.

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