LE COMITE ENVOIE UNE LETTRE AU PRESIDENT DE LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME EXPLIQUANT SES INQUIETUDES QUANT A L'APPLICATION AUX ONG DES REGLES DE SECURITE A GENEVE
Communiqué de Presse
ONG/361
LE COMITE ENVOIE UNE LETTRE AU PRESIDENT DE LA COMMISSION DES DROITS DE LHOMME EXPLIQUANT SES INQUIETUDES QUANT A LAPPLICATION AUX ONG DES REGLES DE SECURITE A GENEVE
20000622Il est du mandat du Comité de surveiller les relations entre les ONG et lECOSOC, a déclaré la représentante du Soudan, cet après-midi, au Comité chargé des organisations non gouvernementales, qui poursuivait lexamen des plaintes déposées par les Etats Membres contre certaines ONG. La représentante faisait référence à la plainte déposée par son pays contre lONG Christian Solidarity International (CSI). Utilisant les casiers des délégations, CSI est parvenu, alors quelle ne jouissait plus du statut consultatif auprès de lECOSOC depuis octobre 1999, à faire distribuer, lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, plusieurs documents et publications accusant le Soudan desclavagisme. En réponse à cette plainte, le Secrétariat de la Commission des droits de lhomme sest déclaré dans limpossibilité de mener une enquête pour déterminer si la distribution de ces documents avait été effectuée par une autre ONG ou une personne conviée aux réunions. Plusieurs membres du Comité ont fait remarquer quil ne sagissait pas, pour Genève, dun cas isolé et ils se sont dits fort préoccupés par les pratiques de harcèlement auxquelles recourent parfois certaines ONG. Pour certains, cette situation malencontreuse est le résultat de la méconnaissance par lOffice de Genève des dispositions de la résolution 1996/31 régissant le statut consultatif des ONG. Les membres ont demandé de ne pas attendre que des problèmes semblables se reproduisent, dautant plus que la distribution de documents par une ONG dont le statut consultatif a été retiré défie tout simplement lautorité du Comité, ainsi que la fait remarquer le représentant de la Tunisie. Le Comité a, par conséquent, décidé denvoyer au Président de la Commission des droits de lhomme une lettre expliquant ses inquiétudes quant à lapplication des règles de sécurité dans les locaux de Genève.
Le Comité a examiné la plainte contre la Confédération mondiale du travail déposée il y a deux ans par la République islamique dIran. Celle-ci lui reprochait de recourir pour ses activités à des membres dune organisation terroriste dénommée MKO/NCR. Dans sa réponse distribuée cet après-midi, lONG concernée indique que suite à linstruction, un représentant de la Confédération a admis que certains de ses membres étaient aussi membres du MKO/NCR et a recommandé de bloquer leurs activités jusquà ce que lenquête soit terminée. Le Comité a décidé dattendre que lenquête soit achevée pour se prononcer.
- 2 - ONG/361 22 juin 2000
En début de séance, le Président, M. Levent Bilman (Turquie) a indiqué quune décision serait prise, demain matin, sur la plainte de la Fédération de Russie contre le Transnational Radical Party (TRP). Les membres du Comité, qui examinaient le cas de lorganisation depuis hier après-midi, ont en effet demandé un délais supplémentaire pour consulter leur capital. La plainte déposée concernait notamment la prise de parole, sous couvert du TRP, dun séparatiste tchétchène, M. Idigov, lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme en avril dernier.
Reprenant lexamen des nouvelles demande dadmission ou de reclassement au statut consultatif, le Comité a décidé de ne pas examiner la demande de Dominicans Comité for Justice à sa présente session. LONG nexiste que depuis le 9 juin 1998 et le Comité ne peut discuter que des candidatures des ONG ayant au moins deux années dexistence au 1er juin de lannée précédant sa session.
Le Comité se réunira de nouveau demain, vendredi 23 juin, à 10 heures.
Examen des rapports spéciaux
La troisième plainte concernait la "Christian Solidarity International" et était présentée par le Soudan. Dans une lettre en date du 5 mai 2000, la délégation soudanaise indique notamment que lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, tenue à Genève du 20 mars au 27 avril 2000, lorganisation en question a fait distribuer auprès des membres de la Commission plusieurs documents et publications, certaines accusant le Gouvernement soudanais desclavagisme, alors que le Conseil économique et social lui a retiré le statut consultatif depuis le 26 octobre 1999. De lavis du Soudan, cet incident contrevient gravement aux dispositions régissant le statut consultatif auprès de lECOSOC telles quinscrites dans la résolution 1996/31 et par conséquent il demande que des mesures soient prises durgence contre cette organisation et contre toute action de ce type.
Dans une lettre en date du 31 mai 2000, la Haute Commissaire aux droits de lhomme, Mme Mary Robinson, transmet la réponse du secrétariat de la Commission des droits de lhomme à la lettre de la mission du Soudan. Il y est indiqué que le secrétariat de la Commission des droits de lhomme na pas les moyens de mener une enquête pour établir par quelle ONG les documents en question avaient été distribués. Il ajoute que des mesures ont été prises immédiatement après que la mission soudanaise se soit plainte et que les documents en question ont été retirés des boîtes aux lettres des délégations. En outre, le secrétariat de la Commission indique quil renforcera les mesures de contrôle des documents distribués pour la prochaine session et quil informera très clairement les ONG des règlements et procédures les concernant, en mettant notamment laccent sur le fait quil interdit de distribuer des documents en provenance dune ONG ayant perdu son statut consultatif.
La représentante du Soudan sest dite déçue par les résultats de lenquête demandée par sa mission à lOffice de Genève. Ce dernier se déclare ne pas être en mesure de déterminer avec certitude lidentité de lONG qui avait distribué des documents de propagande dans les boîtes aux lettres des délégations. Par ailleurs, elle a estimé que lexcuse selon laquelle le secrétariat de la Commission na pas la possibilité de réaliser une enquête de ce genre est peu convaincante. Elle a demandé au secrétariat de la Commission des droits de lhomme de se montrer plus vigilant et plus strict en ce qui concerne la distribution des documents des ONG. Le secrétariat et le personnel de sécurité de Genève devraient de plus contrôler le contenu des documents distribués par les ONG. La représentante sest réservée le droit de faire de nouveau rapport au Comité de tout comportement répréhensible de la part de cette organisation.
Le représentant de Cuba a déclaré quil ne pouvait pas faire preuve dautant de souplesse que sa collègue du Soudan. Selon lui, les personnes en charge des services de conférence et des relations avec les ONG à Genève sont particulièrement responsables de cette situation. Bien souvent, le contenu de la résolution 1996/31 leur est même inconnu. Il nest donc pas surprenant que des ONG nayant même pas le statut consultatif puissent alors distribuer des documents. Cest pourquoi, la délégation cubaine demande un rapport sur les mesures adoptées à Genève pour garantir la bonne application de la résolution 1996/31, et principalement durant la session de la Commission des droits de lhomme. Paroles que la représentante du Soudan a appuyées énergiquement, précisant quelle tenait, elle aussi, le secrétariat de Genève pour responsable. Pour le représentant de lInde cette question relève également des méthodes de travail du Comité chargé des ONG. Il sagit dailleurs dun problème récurrent qui exige du Comité denvoyer une lettre soit au Président de la Commission des droits de lhomme ou au secrétariat appelant lattention sur les dispositions de la résolution 1996/31, a ajouté la représentante de lAlgérie. Le représentant du Pakistan a proposé de se pencher sur ce problème à la prochaine session du Comité.
Reprenant la parole, le représentant de Cuba a estimé que les deux problèmes sont clairement liés car cest en raison de la confusion qui règne au secrétariat de Genève que le problème ayant conduit le Soudan a déposé une plainte a surgi. Le secrétariat doit garantir le strict respect du paragraphe 61 c) de la résolution 1996/31. Le représentant du Chili a appuyé la proposition denvoyer une lettre à la Commission des droits de lhomme linformant des préoccupations exprimées par certains de ses membres. Il sest opposé à lenvoi dune lettre demandant plus que cela et notamment un rapport car cela serait préjuger du comportement des ONG. Il est du mandat du Comité de surveiller les relations entre les ONG et lECOSOC, a fait observer la représentante du Soudan qui a réaffirmé son ferme soutien à la proposition de Cuba de demander un rapport sur les mesures prises par le secrétariat de Genève dans ce domaine. Le représentant de la Fédération de Russie a lui aussi exprimé son soutien à la proposition de Cuba, arguant quil ne sagissait pas là dun problème isolé. Pour le représentant de la France, rejoint par celui des Etats-Unis, le Comité dispose dun certain nombre de moyens pour attirer lattention des organes compétents sur les entorses aux procédures, toutefois le mandat et la responsabilité sont définis par la résolution 1996/31 en termes assez général qui ne lui permettent pas nécessairement de demander directement des comptes au chef de la sécurité ou à des responsables de ladministration de Genève. Cest pourquoi, il a demandé à avoir connaissance au préalable de toute lettre qui pourrait être envoyée si le Comité en décidait ainsi. Il a expliqué quil nétait pas prêt à ce stade à demander un rapport formel.
Lobservateur de la République islamique dIran a insisté, quant à lui, sur les pratiques de harcèlement auxquelles recourent parfois certaines ONG. Il a estimé que le Comité chargé des ONG ne devrait pas attendre que des problèmes semblables se reproduisent et assumer toutes ses responsabilités. La distribution de documents par une ONG dont le statut consultatif a été retiré défie tout simplement lautorité du Comité, a déclaré le représentant de la Tunisie, rejoint par celui de la Chine, et cest pourquoi, il a estimé quune lettre demandant rapport des mesures prises par le secrétariat à Genève pour éviter ce genre dincident devrait être envoyée. La représentante de la Colombie sest dite préoccupée par lattitude de certaines ONG qui harcèlent les Etats Membres et pas seulement ceux membres du Comité. Elle sest donc dite disposée à appuyer les mesures que le Comité voudra prendre pour régler cette question. La sécurité est laffaire des Nations Unies, en tant quadministration, a reconnu le représentant du Pakistan qui a néanmoins estimé que pour lheure le Comité devrait se concentrer sur la plainte déposée par le Soudan. Il a proposé quau lieu denvoyer une lettre à Genève, il faudrait mieux demander à cet Office de fournir la liste des organisations qui ont reçu une accréditation pour cette session du Comité des droits de lhomme. Pour le représentant de lEthiopie, les ONG doivent respecter les règlements de lONU, laquelle organisation doit de son côté assurer la sécurité des délégations. Le secrétariat du Comité, via la section des ONG, pourrait aborder également ces questions avec ladministration de Genève.
Le Comité a décidé dautoriser son Président à envoyer au Président de la Commission des droits de lhomme, une lettre l'informant des inquiétudes du Comité, rappelant les dispositions de la résolution 1996/31 et demandant au secrétariat de toute mettre en oeuvre pour que de tels incidents ne se reproduisent plus.
Le cas de la Confédération mondiale du travail a ensuite été discuté par le Comité. Il y a deux ans, a expliqué lobservateur de la République islamique dIran, son pays a déposé une plainte contre la Confédération car celle-ci faisait appel à quatre membres du MKO/NCR dans le cadre de ses activités. Suite à linstruction, un représentant de la Confédération a admis que certains de ses membres étaient aussi membres du MKO/NCR et a recommandé de bloquer leurs activités jusquà ce que lenquête soit terminée. Ce que lIran voulait à ce moment, a indiqué lObservateur, cest que la Confédération offre des garanties pour quà lavenir, ces quatre personnes ou tout autre membre du MKO/NCR ne puissent pas participer à ses travaux. Dans une lettre au Comité, la Confédération indique que son représentant voyage actuellement à Genève et que le contenu du rapport demandé est encore en train dêtre vérifié. Suivant les suggestions de lObservateur de la République islamique dIran, le Comité a décidé dattendre la présence dun représentant de la Confédération pour expliquer les résultats de la nouvelle enquête.
Examen des nouvelles de demandes dadmission au statut consultatif
Suite à une remarque du représentant du Pakistan sur la date de création de Dominicans for Justice and Peace, le Comité sest déclaré dans limpossibilité dexaminer la demande de cette ONG, puisque lONG nexiste que depuis le 9 juin 1998 et, daprès la règle, le Comité ne peut discuter que des candidatures des ONG ayant au moins deux années dexistence au 1er juin de lannée précédant sa session.
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