LE COMITE DIFFERE SA DECISION SUR LES PLAINTES DEPOSEES CONTRE LES ONG ASOPAZCO ET FREEDOM HOUSE
Communiqué de Presse
ONG/359
LE COMITE DIFFERE SA DECISION SUR LES PLAINTES DEPOSEES CONTRE LES ONG ASOPAZCO ET FREEDOM HOUSE
20000621Il examine la plainte de la Fédération de Russie contre le "Transnational Radical Party"
Poursuivant cet après-midi lexamen des rapports spéciaux, le Comité chargé des organisations non gouvernementales a étudié la double plainte déposée par les délégations de Cuba et de la Chine contre lONG Freedom House. Pour ce faire, le Comité disposait dune lettre de la mission cubaine expliquant quà la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, qui a eu lieu à Genève du 20 mars au 27 avril 2000, cette organisation a fait accréditer sous son nom, une personne dune autre organisation sétant vue refuser le statut consultatif par le Comité en raison de ses activités politiques contre le Gouvernement cubain. Par une seconde lettre, la délégation chinoise indique que, lors de la même session de la Commission des droits de lhomme, Freedom House a tenu une table ronde hostile au Gouvernement chinois pour laquelle elle a obtenu des services dinterprétation en faisant croire quil sagissait dune demande officielle de sa mission. Pour les plaignants, ces faits vont clairement à lencontre non seulement des objectifs et principes de la Charte des Nations Unies, mais aussi des dispositions de la résolution 1996/31 régissant le statut consultatif auprès du Conseil économique et social, et du Règlement intérieur de lONU. Cest pourquoi, ils demandent que le statut consultatif soit retiré à lONG.
Dans une réponse écrite, lONG incriminée a refuté les faits qui lui sont reprochés, position que lun de ses représentants, présent cet après-midi devant le Comité, a réitéré. Il a également rappelé que l'ONG dont l'un des co- fondateurs était Eleanor Roosevelt, avait une longue et vaste expérience dans le domaine des droits de lhomme. Lors de la dernière session de la Commission des droits de lhomme, Freedom House sest efforcé de donner la parole à des personnes qui sont considérées comme indésirables ou dissidentes dans leur pays. Travailler pour la défense des droits de lhomme implique de faire des déclarations parfois politiques simplement parce que les droits de lhomme sont violés, a-t-il reconnu avant de faire observer que Freedom House a émis des critiques à légard de pratiquement tous les pays.
Les représentants de Cuba et de la Chine ont estimé que les réponses fournies par lONG demeuraient très insuffisantes. Dautres membres du Comité ayant posé des questions supplémentaires, il a été décidé de reporter la décision sur cette plainte jusquà ce que lONG ait répondu, par écrit, à toutes les questions soulevées.
Sagissant de la plainte cubaine contre lorganisation "Asopazco" dont le Comité avait entamé lexamen ce matin, il a été décidé denvoyer immédiatement, par fax, à lONG, tous les éléments dinformation supplémentaires présentés par Cuba. Le Comité souhaite ainsi lui laisser le temps de répondre aux allégations et denvoyer soit un représentant, soit une réponse écrite avant quune décision ne soit prise vendredi matin.
Le Comité a également entamé lexamen de la plainte déposée par la Fédération de Russie contre le Transnational Radical Party. Dans sa lettre de plainte, la délégation russe explique que lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, un représentant des séparatistes et terroristes Tchétchènes, M. Idigov, a pris la parole sous couvert de lONG susmentionnée. Par ailleurs, elle affirme que cette ONG promeut activement la légalisation des drogues. Par conséquent, elle demande au Comité de lui retirer son statut consultatif général. Le représentant du "Transnational Radical Party", présent dans la salle, a réitéré ses excuses pour les maladresses commises par M. Idigov, qui, a-t-il rappelé, est un homme politique modéré ayant conclu des accords de paix entre la Tchétchénie et la Fédération de Russie. Il a affirmé que son organisation nappuie lindépendance daucune région où quelle se trouve dans le monde. Par ailleurs, il a expliqué que les activités préoccupant la délégation russe ne sont pas des activités visant à répandre lemploi des stupéfiants. Son organisation cherche simplement à encourager une politique de changement radical de la législation en matière de stupéfiants qui pourrait être une solution pour changer la situation actuelle.
La prochaine réunion du Comité aura lieu demain jeudi 22 juin, à 10 heures.
Examen des rapports spéciaux
Reprenant lexamen de la plainte déposée par Cuba contre lONG Asopazco International Council of the Association for Peace in the Continents - quil avait entamé ce matin, le Comité a décidé différer sa décision sur les éventuelles mesures à prendre à vendredi 23 juin au matin. Le représentant de Cuba a fait observer que labsence dun représentant dune ONG ne saurait, selon la résolution 1996/31, empêcher le Comité de prendre une décision. Cest pourquoi le fait que le Comité propose à Asopazco denvoyer un représentant venir sexpliquer en personne ne devrait en aucun cas créer un précédent et faire obligation aux ONG de toujours envoyer un membre, ce quelles nont pas toujours les moyens de faire. Le représentant des États-Unis sest, quant à lui, interrogé sur la brièveté du délai imparti à lorganisation, qui selon lui, risque de ne pas laisser le temps à lONG de répondre et ainsi dexposer le Comité à des critiques.
Le Comité a ensuite examiné une double plainte déposée par Cuba ainsi que par la Chine contre une organisation non gouvernementale dénommée Freedom House. A la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, qui a eu lieu à Genève du 20 mars au 27 avril 2000, cette organisation a réussi à faire accréditer en son nom Mme Maria Dominguez, par ailleurs membre dune autre organisation (Universidad Latinoamericana de la Libertad Frederich Hayek) à laquelle le Comité chargé des ONG avait à sa dernière session refusé de recommander ladmission au statut consultatif en raison de ses activités politiques contre le Gouvernement cubain. Estimant que ces procédés vont à lencontre des dispositions de la résolution 1996/31, la délégation cubaine demande au Comité de prendre des mesures pour garantir que de tels incidents ne se reproduisent plus.
Dans sa réponse en date du 9 juin 2000, le Président de la Freedom House, M. Adrian Karatnycky, explique que Mme Dominguez, Directrice exécutive de lInstitut des droits de lhomme de lUniversité Saint-Thomas en Floride, a été invitée à être membre de la délégation de Freedom House sur la base de son expertise dans ce domaine. De plus, elle a été invitée en qualité dindividu et duniversitaire et non pour représenter une quelconque organisation ni même en tant que membre de Freedom House. M. Karatnycky ajoute que si le Comité venait à poser le principe de refuser à une personne déjà affiliée à une ONG toute participation au travail dune autre ONG les incidences sur le travail et la souveraineté de la plupart des ONG seraient sérieuses. Le volontarisme et la participation à plusieurs ONG sont en effet, selon lui, un fondement essentiel du dynamisme de la société civile.
La délégation de la Chine a également déposé une plainte contre cette organisation car, toujours lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, elle a tenu une table ronde hostile au Gouvernement chinois pour laquelle elle a obtenu des services dinterprétation en faisant croire quil sagissait dune demande officielle de la mission chinoise. Dans sa réponse, lorganisation incriminée affirme quà aucun moment elle na fait de requête directe pour des services dinterprétation. Au contraire, toutes les demandes ont été faites par le biais et sur les conseils du bureau de liaison avec les ONG des Nations Unies.
Le représentant de la Chine a estimé que toutes les ONG doivent respecter les buts et principes de la Charte des Nations Unies, les résolutions pertinentes ainsi que le règlement intérieur de lONU. Pour lui, les explications fournies par Freedom House dans son rapport spécial sont loin dêtre suffisantes. Lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, lONG a tenu dans les locaux des Nations Unies une réunion hostile au Gouvernement chinois. De plus, elle a réussi pour cette réunion et en usant de confusion à obtenir des services dinterprétation gratuits, alors que lONU noffre pas de tels services aux ONG. Il ne sagit pas là dun incident isolé mais dune demande qui a été répétée à plusieurs reprises. Le représentant a fait valoir des preuves concrètes à lencontre de lONG quil a par ailleurs tenue pour entièrement responsable. Il a déploré le fait quelle refuse de reconnaître ces faits et ne montre aucun repentir. La délégation chinoise estime que non seulement le comportement mais aussi les activités politiques de cette ONG sont contraires aux dispositions de la résolution 1996/31 et elle demande au Comité de prendre les mesures voulues à son encontre. Le représentant a ajouté que cette ONG a utilisé son statut consultatif pour permettre à un représentant dun culte hérétique, qui interdit notamment à ses adeptes de se soigner lorsquils sont malades, de prendre la parole en sinscrivant sous son nom. Enfin, il a affirmé que lONG sen est également pris aux membres de ce Comité en lançant une vaste campagne de dénigrement et en accusant ses membres davoir des préjugés à légard des ONG. Une telle organisation ne peut pas contribuer de manière favorable aux travaux de lECOSOC et cest pourquoi la Chine demande que le statut consultatif lui soit retiré.
De son côté, le représentant de Cuba a rappelé quà sa session de 1995, le Comité chargé des ONG avait recommandé au Conseil économique et social de ne pas octroyer le statut consultatif à Freedom House. Cette position se fondait sur les nombreuses interrogations quant aux objectifs, aux activités ainsi quaux sources de financement de cette organisation, qui semblaient notamment indiquer une certaine collusion avec le Gouvernement des Etats-Unis. Or la résolution 1996/31 stipule très clairement que les ONG doivent strictement respecter le principe dimpartialité et ne pas se livrer à des activités politiques. De plus, dans un de ses rapports, Freedom House sest arrogé le droit de qualifier les différents États du monde, dÉtats libres ou non libres. Prétendant lutter en faveur des droits de lhomme, cette ONG na pourtant jamais émis une seule critique contre les États-Unis, a fait remarquer le délégué cubain. En dépit de tous ces éléments et par lentremise peu diplomatique dune délégation, le Conseil économique et social a cependant passé outre la recommandation du Comité chargé des ONG. Aujourdhui avec les éléments apportés par la Chine et par Cuba, il apparaît que cette ONG na pas contribué aux travaux de lECOSOC, bien au contraire, et quelle poursuit en fait des buts politiques. Selon le représentant cubain, cette organisation est aussi linstrument de politique extérieure dun État.
Le représentant de lAllemagne a demandé à savoir exactement lintitulé de la réunion qui a eu lieu à Genève sous légide de Freedom House. Il a aussi souhaité savoir sil existe une règle interdisant à une ONG daccréditer une personne faisant partie dune autre ONG ayant eu le statut consultatif refusé. Le représentant des États-Unis a, quant à lui, demandé une copie du rapport effectué par les services de lOffice des Nations Unies à Genève, évoqué dans la lettre de la mission chinoise.
Toute organisation est responsable de ses actes et de ceux des représentants quelle agrée, a insisté la représentante du Soudan, qui sest dit en total désaccord avec la réponse apportée par lONG incriminée. Évoquant ensuite une conférence organisée en lan 2000 par cette ONG, elle a indiqué que les travaux ont attiré lattention en particulier sur trois pays, à savoir Cuba, la Chine et le Soudan, qui ont été qualifiés de non démocratiques. Sur quelle base lONG sest-elle fondée pour porter un tel jugement? a demandé la représentante, ajoutant quil ny aurait donc que trois pays non démocratiques dans le monde. A son tour, le représentant de la Fédération de Russie a insisté sur le fait que toutes les ONG doivent respecter les dispositions de la résolution 1996/31. Le représentant de lAllemagne a demandé si le document évoqué était un document officiel de lorganisation et sil pouvait disposer dune copie. Reprenant la parole, le représentant de la Chine a demandé pourquoi lONG avait essayé de tromper le secrétariat de Genève.
Présent pour répondre aux questions des membres du Comité, le représentant de Freedom House a rappelé que lun des co-fondateurs était Eleanor Roosevelt et que son organisation avait une longue et vaste expérience dans le domaine des droits de lhomme. Sagissant des critères utilisés pour déterminer la liberté individuelle dans les pays, et non pas leur caractère démocratique ou non, il a expliqué que ces critères sont établis par un grand nombre dexperts. Le résultat des analyses ne correspond pas nécessairement aux jugements des États-Unis, que par ailleurs lorganisation critique régulièrement. Lors de la dernière session de la Commission des droits de lhomme à Genève, Freedom House sest efforcée de donner la parole à des personnes qui sont considérées comme indésirables ou dissidentes dans leur pays. Cest dans ce cadre et au nom seul de Freedom House que sest exprimée Mme Maria Dominguez. Pour ce qui est des services dinterprétation en chinois fournis, il a expliqué que, comme cest souvent le cas, lONG, sest rendu compte au dernier moment quelle avait besoin de tels services et elle sest donc adressée aux services administratifs compétents. Sil faut blâmer quelquun, cest le fonctionnaire des Nations Unies qui a fait les démarches, a estimé le représentant. Il a rappelé que son organisation dispose du statut consultatif auprès de lECOSOC depuis cinq ans et il a dit ne pas comprendre que certains veuillent aujourdhui le lui retirer. Travailler pour la défense des droits de lhomme implique faire des déclarations parfois politiques en raison simplement du fait que les droits de lhomme sont violés, a- t-il reconnu, avant de faire observer que Freedom House a émis des critiques à légard de pratiquement tous les pays. Sagissant des sources de financement, le représentant a déclaré quelles sont transparentes et peuvent être vérifiées puisque chaque année une déclaration fiscale est remplie.
Réagissant à ces propos, le représentant de Cuba a estimé que le représentant de lONG navait pas répondu aux questions posées. Pour lui, les relations de Freedom House avec le Gouvernement américain sont loin dêtre claires. En outre le représentant na rien dit sur les fonds reçus du Congrès américain. Compte tenu de sa longue histoire, Freedom House a-t-elle des publications concernant la lutte pour la reconnaissance des droits civiques à la population noire américaine? a demandé le représentant cubain. Pour sa part, le représentant de la Chine a insisté pour que le représentant de lONG réponde à sa question.
Le représentant de Freedom House a repris la parole pour évoquer les relations avec le "National Endowment for Democracy", organe dont il reçoit en réalité des fonds très modestes. Sagissant de la période de ségrégation aux États-Unis, il a indiqué que Freedom House a été la première ONG à organiser une réunion entre Noirs et Blancs qui a permis de porter le problème jusquà la Maison Blanche. A la délégation chinoise, il a affirmé que son ONG navait jamais prétendu quil sagissait de besoins officiels pour obtenir les services dinterprétation à Genève.
Le représentant de Cuba a demandé à obtenir les comptes clôturés du dernier exercice financier écoulé, ainsi que des éclaircissements sur la manière dont les décisions sont prises en son sein. Daprès le rapport denquête de lOffice des Nations Unies à Genève, il a été établi que Freedom House a demandé par téléphone les services dinterprétation en chinois. Maintenant sagissait-il oui ou non dun subterfuge pour cacher dautres activités? a à nouveau demandé le représentant de la Chine.
Des personnalités de tout bord et de haut rang constituent le Conseil dadministration de Freedom House, a expliqué son représentant, précisant que cest ce conseil qui détermine les programmes et activités à suivre. La demande dinterprétation est passée par le bureau du représentant des ONG à lOffice de Genève et il a dit ne pas comprendre comment il peut sagir dune infraction à une règle quelconque.
A chaque réponse supplémentaire, on constate que cette ONG nest décidément pas indépendante, a fait remarquer le représentant de Cuba qui a redemandé des informations claires et par écrit sur la composition, le fonctionnement et les ressources de Freedom House. Prenant la parole, le représentant de la France a expliqué que lincompréhension qui semble continuer de régner est peut-être liée au fait que cest un jargon propre à lONU qui est ici employé. Il faut savoir en effet que par consultations, on entend des réunions de délégués qui nécessitent les services dinterprétation. Il faut en outre établir si la personne qui a fait la demande a formulé sa requête dune manière ayant pu induire en erreur les services administratifs. Cela dit, il reste encore à trouver la disposition de la résolution 1996/31 qui justifie le retrait du statut consultatif pour un tel fait, par ailleurs encore fort confus, a également fait remarquer le représentant français. Pour le représentant de Cuba, il sagit potentiellement dun cas de fraude dans la mesure où il y a peut-être eu tentative dinduire les services administratifs de Genève en erreur. Toutefois, la délégation cubaine est disposée à laisser davantage de temps au Comité pour quil reçoive et prenne connaissance des informations complémentaires demandées à lONG.
Compte tenu de ces observations, le Comité a décidé de revenir sur cette plainte à une date ultérieure une fois quil aura fait parvenir toutes ses questions à lONG et que celle-ci y aura répondu par écrit.
La plainte suivante examinée par le Comité était déposée par la Fédération de Russie contre lONG Transnational Radical Party (TRP). Dans une lettre en date du mois de mai 2000, la délégation russe explique que lors de la 56ème session de la Commission des droits de lhomme, tenue du 20 mars au 27 avril 2000 à Genève, un représentant des séparatistes et terroristes Tchétchènes a pris la parole sous couvert de cette ONG. Dans sa déclaration, le représentant en question, M. A. Idigov, sest présenté comme représentant du Président de la Tchétchénie en Europe et auprès des Nations Unies et a diffusé des idées totalement incompatibles avec les objectifs et principes de la Charte des Nations Unies. En servant ainsi de paravent et en offrant une tribune à des individus qui pratiquent la prise dotages, lesclavage, la torture et les exécutions sommaires, le TRP viole gravement les dispositions liées à son statut consultatif, indique la lettre. En outre, un examen des autres actés de cette ONG montre quelle promeut activement la légalisation des drogues en lançant des campagnes de désobéissance civile et en distribuant par courrier des substances psychotropes. Par conséquent, la Fédération de Russie demande au Comité de retirer à Transnational Radical Party son statut consultatif général.
Dans sa réponse datée du 9 juin 2000, le représentant du Transnational Radical Party, M. Marco PerDuca, reconnaît que M. Idigov sest effectivement exprimé devant la Commission des droits de lhomme au nom du TRP mais quà cette fin, il a reçu une accréditation délivrée en pleine conformité avec les règles de procédures. En aucune façon, il na tenu des propos contraires à la Charte des Nations Unies, poursuit-il avant dajouter que M. Idigov parlait au nom seul du TRP, même si en tant que dirigeant tchétchène élu, il représentait également la voix de son peuple. M. PerDuca rejette fermement les allégations selon lesquelles la personne incriminée commet des activités terroristes. Son organisation est profondément attachée à la paix et à la non-violence et il nexiste aucune preuve par lesquelles elle aurait des liens avec un trafic de drogues, dit-il. En revanche, il précise que lopposition du TRP à la pénalisation et à linterdiction des drogues participe de son scepticisme sur la validité juridique et lefficacité politique des lois prohibitionnistes. Elle vise également à prévenir les effets dévastateurs du trafic illégal des substances psychotropes.
Le représentant de la Fédération de Russie a précisé que la plainte déposée par son pays est contre une organisation politique qui a obtenu un statut consultatif tout en ayant des contacts avec des terroristes. LONG a violé toutes les conditions qui sont posées aux ONG pour obtenir le statut consultatif, a-t-il déclaré. En outre, le TRP cherche à légaliser les stupéfiants et viole les règles sur la non distribution des drogues. A cet égard, le représentant a cité le site web du TRP qui désapprouve la lutte contre les stupéfiants et soppose à la Convention des Nations Unies contre la prévention du crime et lusage des stupéfiants. Les activités comme lidéologie de cette organisation violent de manière systématique les principes de la Charte des Nations Unies ainsi que le droit international, a affirmé le représentant, tout en estimant que le TRP encourageait également la pédophilie. La Russie ne peut accepter quune telle ONG soit accréditée auprès de lECOSOC.
Le représentant de lAllemagne a rappelé que lorganisation a présenté ses excuses en admettant quil y avait eu mauvaise conduite de sa part. En ce qui concerne la légalisation des drogues, il a estimé que faire de la publicité pour des stupéfiants nest pas une violation de la résolution 1996/31 : ce serait une violation si lONG était impliquée dans la vente des stupéfiants. Le représentant a donc demandé au représentant de TRP sil se livrait à de telles activités. En outre, il a demandé à la délégation russe des preuves sur le fait que lONG encourage la pédophilie. Rejoignant son collègue allemand, le représentant du Chili a souhaité obtenir des précisions sur les accusations graves formulées par la Fédération de Russie en matière de pédophilie et de pornographie. Au Chili, certains membres du TRP se sont, par le passé, opposés à la dictature dans ce pays. Si le Chili ne partage pas certains des objectifs du TRP, il ne pense cependant pas que l'organisation soccupe de la vente des stupéfiants. Le représentant des États-Unis a, à son tour, demandé des précisions sur les slogans figurant sur le site web de lorganisation. Pour le représentant de Cuba, les excuses de lorganisation sont insuffisantes. Lorsque le statut consultatif a été donné à lONG des doutes existaient déjà sur le caractère de lorganisation. TRP est-il un parti politique ou une organisation non gouvernementale? sest interrogé le représentant, tout en souhaitant obtenir des précisions sur ses modes de financement.
Le représentant du Transnational Radical Party a réitéré ses excuses pour les erreurs commises par M. Idigov, qui na jamais dit quil soutenait les séparatistes ou les terroristes tchétchènes et qui est de plus un homme politique modéré, ancien membre des équipes qui ont conclu des accords de paix entre la tchénie et la Fédération de Russie. Le TRP nappuie lindépendance daucune région où quelle se trouve dans le monde, cest une politique constante depuis sa création, a-t-il affirmé. Le TRP souhaite respecter les règles de lONU. Les activités préoccupant la délégation de la Russie ne sont pas des activités visant à répandre lemploi des stupéfiants, a expliqué le représentant. Le TRP a mené des activités visant à amender la législation en matière de stupéfiants mais na jamais affirmé que la législation anti-drogue était un crime. Le TRP na jamais parlé de législation anti-drogue, il nest pas en faveur des drogues et ne cherche pas à en encourager la propagation, il estime seulement qu'une politique de changement radical de la législation en matière de stupéfiants pourrait être une solution pour changer la situation actuelle. Le représentant du TRP a indiqué quau cours du Congrès mondial sur le crime, à Vienne, le TRP a été autorisé à faire une déclaration. Nétant pas en faveur de la pédophilie, le TRP a également organisé une conférence au Parlement européen à Bruxelles avec des victimes.
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