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CS/2006

LE CONSEIL AUTORISE LE MAINTIEN DE LA FORCE DE STABILISATION ET PROROGE LA MISSION DE L'ONU EN BOSNIE POUR UNE NOUVELLE PERIODE DE DOUZE MOIS

21 juin 2000


Communiqué de Presse
CS/2006


LE CONSEIL AUTORISE LE MAINTIEN DE LA FORCE DE STABILISATION ET PROROGE LA MISSION DE L'ONU EN BOSNIE POUR UNE NOUVELLE PERIODE DE DOUZE MOIS

20000621

La Fédération de Russie s'abstient lors du vote sur le projet de résolution

Le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, par 14 voix pour et une abstention (Fédération de Russie) le projet de résolution 1305 (2000) par lequel il autorise les Etats Membres à maintenir pour une nouvelle période de 12 mois, la force multinationale de stabilisation (SFOR), et décide de proroger, pour une nouvelle période s'achevant le 19 juin 2001, le mandat de la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH), qui comprend le Groupe international de police (GIP). Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte, le Conseil engage les parties à respecter scrupuleusement les obligations auxquelles elles ont souscrit en vertu de l'Accord de paix et de l'Accord de Dayton sur la mise en place de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, en date du 10 novembre 1995. Il réaffirme que c'est au premier chef aux autorités de Bosnie-Herzégovine qu'il incombe de faire progresser plus avant l'Accord de paix et que le respect de leurs engagements par toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine détermineront la mesure dans laquelle la communauté internationale et les principaux donateurs demeureront disposés à assumer la charge politique, militaire et économique des efforts de mise en oeuvre et de reconstruction. Il souligne que la coopération sans réserve avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie suppose notamment que les Etats et les entités défèrent à ce dernier toutes les personnes inculpées.

Le Conseil souligne qu'il tient résolument à ce que le Haut Représentant continue de jouer son rôle pour ce qui est d'assurer le suivi de l'application de l'Accord de paix et réaffirme que c'est en dernier ressort à celui-ci qu'il appartient de statuer sur l'interprétation de l'annexe 10 relative aux aspects civils de la mise en oeuvre de l'Accord de paix. Il souscrit à la déclaration faite à l'issue de la réunion ministérielle de la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix tenue à Bruxelles les 23 et 24 mai 2000. Le Conseil réaffirme qu'il est prêt à envisager d'imposer des mesures si l'une des parties manque notamment aux obligations assumées en vertu de l'Accord de paix.

Dans le cadre de la SFOR, le Conseil autorise les Etats Membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l'application de l'annexe 1-A de l'Accord de paix (aspects militaires), souligne que les parties continueront d'être tenues responsables du respect des dispositions de cette annexe et seront pareillement exposées aux mesures coercitives de la SFOR. Il autorise les Etats Membres à prendre, à la demande de la SFOR, toutes les mesures nécessaires pour défendre celle-ci ou pour l'aider à remplir sa mission, et reconnaît à la SFOR le droit de prendre toutes les mesures nécessaires à sa défense en cas d'attaque ou de menace.

Le Conseil demande à nouveau instamment aux Etats Membres de fournir au GIP du personnel qualifié. Il exhorte les Etats Membres, s'il constate que des progrès tangibles sont accomplis dans la restructuration des organismes chargés de l'ordre public des parties, à redoubler d'efforts pour fournir, à titre de contributions volontaires, une formation, du matériel et une assistance au profit des forces de police locales en Bosnie-Herzégovine.

Expliquant son vote d'abstention, le représentant de la Fédération de Russie a indiqué que sa délégation s'opposait au paragraphe par lequel le Conseil souscrit à la déclaration faite à l'issue de la Conférence de Bruxelles. Il a expliqué que son pays avait décidé de ne pas participer à cette réunion étant donné le fait que la République fédérale de Yougoslavie n'y avait pas été invitée. Le représentant de la Chine a estimé qu'isoler la RFY ne contribuerait pas à régler le problème de la Bosnie-Herzégovine ni celui des Balkans. Les représentant des Etats-Unis et du Canada ont, en revanche, appuyé la décision de ne pas avoir invité la RFY à la Conférence de Bruxelles, estimant que celle-ci n'avait pas contribué de manière significative au processus de paix. Le représentant du Royaume-Uni a également expliqué son vote.

Documentation

Le rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en Bosnie- Herzégovine (S/2000/529), dont était saisi le Conseil pour l'examen de cette question, a été présenté dans notre communiqué de presse du 13 juin 2000 (CS/2000).

LA SITUATION EN BOSNIE-HERZÉGOVINE

Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en Bosnie- Herzégovine (S/2000/529)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures relatives aux conflits dans l’ex-Yougoslavie, y compris ses résolutions 1031 (1995) du 15 décembre 1995, 1035 (1995) du 21 décembre 1995, 1088 (1996) du 12 décembre 1996, 1144 (1997) du 19 décembre 1997, 1168 (1998) du 21 mai 1998, 1174 (1998) du 15 juin 1998, 1184 (1998) du 16 juillet 1998 et 1247 (1999) du 18 juin 1999,

Réaffirmant son attachement à un règlement politique des conflits dans l’ex- Yougoslavie, qui préserve la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États à l’intérieur de leurs frontières internationalement reconnues,

Se déclarant fermement résolu à appuyer la mise en oeuvre de l’Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine et de ses annexes (appelés collectivement Accord de paix) (S/1995/999, annexe),

Exprimant ses remerciements au Haut Représentant, au commandant et au personnel de la Force multinationale de stabilisation (SFOR), au Représentant spécial du Secrétaire général et au personnel de la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH), notamment au Chef et au personnel du Groupe international de police (GIP), à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ainsi qu’au personnel des autres organisations et organismes internationaux en Bosnie-Herzégovine, pour leur contribution à la mise en oeuvre de l’Accord de paix,

Notant que les États de la région doivent jouer un rôle constructif dans l’aboutissement réussi du processus de paix en Bosnie-Herzégovine, et notant en particulier les obligations de la République de Croatie et de la République fédérale de Yougoslavie à cet égard, en tant que signataires de l’Accord de paix,

Se félicitant, à cet égard, des mesures positives prises récemment par la République de Croatie en vue de renforcer ses relations bilatérales avec la Bosnie-Herzégovine, ainsi que sa coopération croissante avec toutes les organisations internationales intéressées aux fins de l’application de l’Accord de paix, Soulignant que le retour général et coordonné des réfugiés et des personnes déplacées dans toute la région continue de revêtir une importance décisive pour l’instauration d’une paix durable,

Prenant note de la déclaration faite à l’issue de la réunion ministérielle de la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix tenue à Bruxelles les 23 et 24 mai 2000 (S/2000/586, annexe), ainsi que des conclusions auxquelles les ministres sont parvenus lors de leurs réunions antérieures,

Prenant note des rapports du Haut Représentant, notamment du plus récent d’entre eux en date du 4 mai 2000 (S/2000/376),

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 2 juin 2000 (S/2000/529), et notant que le programme d’évaluation du système judiciaire de la MINUBH sera achevé d’ici à décembre 2000,

Constatant que la situation dans la région continue de constituer une menace pour la paix et la sécurité internationales,

Résolu à promouvoir le règlement pacifique des conflits conformément aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,

Rappelant les principes pertinents énoncés dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé adoptée le 9 décembre 1994, ainsi que la déclaration de son Président en date du 10 février 2000 (S/PRST/2000/4),

Accueillant avec satisfaction et encourageant les efforts que l’Organisation des Nations Unies accomplit, dans le cadre de toutes ses opérations de maintien de la paix, en vue de sensibiliser le personnel de maintien de la paix à la nécessité de mener une action préventive et de lutter contre le VIH/sida et d’autres maladies transmissibles,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

I

1. Réaffirme une fois encore son appui à l’Accord de paix, ainsi qu’à l’Accord de Dayton sur la mise en place de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, en date du 10 novembre 1995 (S/1995/1021, annexe), engage les parties à respecter scrupuleusement les obligations auxquelles elles ont souscrit en vertu de ces accords, et se déclare décidé à suivre la mise en oeuvre de l’Accord de paix et la situation en Bosnie-Herzégovine;

2. Réaffirme que c’est au premier chef aux autorités de Bosnie- Herzégovine qu’il incombe de faire progresser plus avant l’Accord de paix et que le respect de leurs engagements par toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine ainsi que leur participation active à la mise en oeuvre de l’Accord de paix et au relèvement de la société civile, notamment, en étroite coopération avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, au renforcement des institutions conjointes et à l’adoption des mesures voulues pour faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées, détermineront la mesure dans laquelle la communauté internationale et les principaux donateurs demeureront disposés à assumer la charge politique, militaire et économique que représentent les efforts de mise en oeuvre et de reconstruction; 3. Rappelle une fois encore aux parties qu’aux termes de l’Accord de paix, elles se sont engagées à coopérer pleinement avec toutes les Entités qui sont chargées de mettre en oeuvre le règlement de paix, ainsi que prévu dans l’Accord de paix, ou qui sont par ailleurs autorisées par le Conseil de sécurité, y compris le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, dans l’exercice des responsabilités qui lui incombent en vue de dispenser la justice de façon impartiale, et souligne que cette coopération sans réserve avec le Tribunal international suppose notamment que les États et les Entités défèrent à ce dernier toutes les personnes inculpées et lui fournissent des informations pour l’aider dans ses enquêtes; 4. Souligne qu’il tient résolument à ce que le Haut Représentant continue de jouer son rôle pour ce qui est d’assurer le suivi de l’application de l’Accord de paix, de fournir des orientations aux organisations et institutions civiles qui aident les parties à mettre en oeuvre l’Accord de paix et de coordonner leurs activités, et réaffirme que c’est en dernier ressort au Haut Représentant qu’il appartient sur le théâtre de statuer sur l’interprétation de l’annexe 10 relative aux aspects civils de la mise en oeuvre de l’Accord de paix, et qu’en cas de différend, il peut donner son interprétation, faire des recommandations et prendre les décisions à caractère exécutoire qu’il jugera nécessaires touchant les questions dont le Conseil de mise en oeuvre de la paix a traité à Bonn les 9 et 10 décembre 1997;

5. Souscrit à la déclaration faite à l’issue de la réunion ministérielle de la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix tenue à Bruxelles les 23 et 24 mai 2000;

6. Constate que les parties ont autorisé la force multinationale visée au paragraphe 10 ci-après à prendre les mesures requises, y compris l’emploi de la force en cas de nécessité, pour veiller au respect des dispositions de l’annexe 1- A de l’Accord de paix;

7. Réaffirme qu’il a l’intention de suivre de près la situation en Bosnie-Herzégovine, en tenant compte des rapports présentés en application des paragraphes 18 et 25 ci-après, ainsi que de toute recommandation qui pourrait y figurer, et qu’il est prêt à envisager d’imposer des mesures si l’une des parties manque notablement aux obligations assumées en vertu de l’Accord de paix;

II

8. Rend hommage aux États Membres qui ont participé à la force multinationale de stabilisation créée en application de sa résolution 1088 (1996), et se félicite qu’ils soient disposés à aider les parties à l’Accord de paix en continuant à déployer une force multinationale de stabilisation;

9. Note que les parties à l’Accord de paix sont favorables à ce que la Force multinationale de stabilisation soit maintenue, comme la réunion ministérielle de la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix le préconise dans la déclaration qu’elle a faite à Madrid le 16 décembre 1998 (S/1999/139, annexe);

10. Autorise les États Membres agissant par l’intermédiaire de l’organisation visée à l’annexe 1-A de l’Accord de paix ou en coopération avec elle à maintenir, pour une nouvelle période de 12 mois, la force multinationale de stabilisation (SFOR) créée en application de sa résolution 1088 (1996), sous un commandement et un contrôle unifiés, afin d’accomplir les tâches visées aux annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix, et se déclare décidé à réexaminer la situation en vue de proroger cette autorisation si la mise en oeuvre de l’Accord de paix et l’évolution de la situation en Bosnie-Herzégovine l’exigent;

11. Autorise les États Membres agissant en vertu du paragraphe 10 ci- dessus à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’application de l’annexe 1-A de l’Accord de paix et pour veiller à son respect, souligne que les parties continueront à être tenues, sur une base d’égalité, responsables du respect des dispositions de cette annexe et seront pareillement exposées aux mesures coercitives que la SFOR pourrait juger nécessaires pour assurer l’application de l’annexe et la protection de la SFOR, et note que les parties ont consenti à ce que la SFOR prenne de telles mesures;

12. Autorise les États Membres à prendre, à la demande de la SFOR, toutes les mesures nécessaires pour défendre celle-ci ou pour l’aider à remplir sa mission, et reconnaît à la SFOR le droit de prendre toutes les mesures nécessaires à sa défense en cas d’attaque ou de menace;

13. Autorise les États Membres agissant en vertu du paragraphe 10 ci- dessus, conformément à l’annexe 1-A de l’Accord de paix, à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer le respect des règles et des procédures établies par le commandant de la SFOR pour régir le commandement et le contrôle concernant toute la circulation aérienne civile et militaire dans l’espace aérien de la Bosnie-Herzégovine;

14. Prie les autorités de la Bosnie-Herzégovine de coopérer avec le commandant de la SFOR pour assurer le bon fonctionnement des aéroports en Bosnie- Herzégovine, compte tenu des responsabilités confiées à la SFOR par l’annexe 1-A de l’Accord de paix en ce qui concerne l’espace aérien de Bosnie-Herzégovine;

15. Exige que les parties respectent la sécurité et la liberté de circulation de la SFOR et des autres personnels internationaux;

16. Invite tous les États, en particulier ceux de la région, à continuer à fournir l’appui et les facilités voulus, y compris des facilités de transit, aux États Membres agissant en vertu du paragraphe 10 ci-dessus;

17. Rappelle tous les accords relatifs au statut des forces visés à l’appendice B de l’annexe 1-A de l’Accord de paix et rappelle aux parties qu’elles ont l’obligation de continuer à respecter ces accords;

18. Prie les États Membres agissant par l’intermédiaire de l’organisation visée à l’annexe 1-A de l’Accord de paix ou en coopération avec elle de continuer à lui faire rapport, par les voies appropriées, tous les 30 jours au moins;

* * *

Réaffirmant la base juridique dans la Charte des Nations Unies sur laquelle repose le mandat du GIP dans la résolution 1035 (1995),

III

19. Décide de proroger, pour une nouvelle période s’achevant le 19 juin 2001, le mandat de la MINUBH, qui comprend le GIP, et décide également que le GIP restera chargé des tâches visées à l’annexe 11 de l’Accord de paix, y compris celles qui sont mentionnées dans les conclusions des Conférences de Londres, Bonn, Luxembourg, Madrid et Bruxelles, dont sont convenues les autorités de Bosnie- Herzégovine;

20. Prie le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé et de lui rendre compte au moins tous les six mois de l’exécution du mandat de la MINUBH dans son ensemble;

21. Réaffirme que le succès de l’exécution des tâches du GIP dépend de la qualité, de l’expérience et des compétences professionnelles de son personnel, et demande à nouveau instamment aux États Membres, avec l’appui du Secrétaire général, de fournir au GIP du personnel qualifié;

22. Réaffirme que les parties sont tenues de coopérer pleinement avec le GIP pour toutes les questions relevant de sa compétence, et de donner pour instructions à leurs autorités et fonctionnaires respectifs d’apporter tout leur appui au GIP;

23. Demande à nouveau à tous les intéressés d’assurer la coordination la plus étroite possible entre le Haut Représentant, la SFOR, la MINUBH et les organisations et institutions civiles compétentes, de façon à veiller au succès de l’application de l’Accord de paix et de la réalisation des objectifs prioritaires du plan de consolidation civile, ainsi qu’à la sécurité du personnel du GIP;

24. Exhorte les États Membres, s’ils constatent que des progrès tangibles sont accomplis dans la restructuration des organismes chargés de l’ordre public des parties, à redoubler d’efforts pour fournir, à titre de contributions volontaires et en coordination avec le GIP, une formation, du matériel et une assistance connexe au profit des forces de police locales en Bosnie-Herzégovine;

25. Prie également le Secrétaire général de continuer à lui soumettre les rapports établis par le Haut Représentant, conformément à l’annexe 10 de l’Accord de paix et aux conclusions de la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix tenue à Londres les 4 et 5 décembre 1996 (S/1996/1012), et des conférences ultérieures, sur la mise en oeuvre de l’Accord de paix et, en particulier, sur le respect par les parties des engagements qu’elles ont pris en vertu de cet Accord;

26. Décide de demeurer saisi de la question.

Déclarations

M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a souligné qu'il était important de poursuivre le processus de paix sur la base des Accords de Dayton. Dans l'intérêt du processus de paix nous ne nous opposerons pas au projet de résolution sans pour autant y adhérer. Le paragraphe 5, qui constitue un appui à la Déclaration de la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix de Bruxelles, est une source majeure d'opposition de notre part. La Russie avait dû renoncer à participer à cette réunion, les organisateurs ayant adopté une démarche discriminatoire en n'autorisant pas la République fédérale de Yougoslavie à y participer. La Déclaration de Bruxelles n'a pas sa place puisqu'elle avait eu lieu en violation des Accords de Dayton. Nous nous opposons à toute tentative visant à écarter la République fédérale de Yougoslavie du processus de paix. Cette politique est contre-productive et a des conséquences graves sur la situation dans les Balkans. La prorogation de la mission pour une nouvelle période d'un an est un autre point de discorde car il s'agit en fait d'affaiblir le contrôle du Conseil de sécurité sur le processus en cours.

M. WANG YINGFAN (Chine) a indiqué que son pays a toujours appuyé le processus de paix en Bosnie-Herzégovine et que dans cet esprit, sa délégation avait voté en faveur du projet de résolution, bien qu'il contienne des éléments appuyant la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix tenue à Bruxelles. En tant que signataire de l'Accord de Dayton, la RFY aurait dû être invitée à cette Conférence. De l'avis de la Chine, isoler la RFY ne contribuera pas à régler le problème de la Bosnie-Herzégovine ni celui des Balkans.

M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a déclaré que la MINUBH a un travail très important à réaliser et qu'elle a besoin de l'appui du Conseil de sécurité. Le manque d'unanimité sur certains paragraphes de la résolution ne doit cependant pas être interprété comme un désaveu de la Mission.

M. VAMOS GOLDMAN (Canada) a fait part de son ferme appui au travail de la MINUBH qui peut compter sur l'appui de la communauté internationale dans l'exercice de son mandat. Le travail de la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix, qui s'est réunie à Bruxelles, a des conséquences sur le mandat de la Mission et il est donc approprié que le Conseil reconnaisse ce lien dans la résolution. Nous soutenons également la décision prise de ne pas inviter la République fédérale de Yougoslavie à la réunion de Bruxelles. Nous regrettons que la Fédération de Russie ait décidé à son tour de ne pas y participer.

M. JAMES B. CUNNINGHAM (Etats-Unis) a regretté que la résolution n'ait pas été adoptée par consensus. Il s'est félicité que la MINUBH bénéficie de l'appui unanime du Conseil et que la résolution appuie la Conférence sur la mise en oeuvre de la paix. Les Etats-Unis estiment que le Conseil ne devra pas fléchir dans son appui au Représentant spécial. Les Etats-Unis appuient la décision de ne pas avoir invité la RFY à la Conférence de Bruxelles. Le Gouvernement de RFY n'a rien fait depuis la réunion ministérielle de Madrid pour la paix et ne méritait donc pas d'être invité.

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