LE CONSEIL SOUSCRIT A LA CONCLUSION DU SECRETAIRE GENERAL SELON LAQUELLE, A COMPTER DU 16 JUIN 2000, ISR'L A RETIRE SES FORCES DU LIBAN
Communiqué de Presse
CS/2004
LE CONSEIL SOUSCRIT A LA CONCLUSION DU SECRETAIRE GENERAL SELON LAQUELLE, A COMPTER DU 16 JUIN 2000, ISRAEL A RETIRE SES FORCES DU LIBAN
20000618Il prend note avec préoccupation d'informations relatives à des violations depuis cette date et demande aux parties de respecter la ligne définie par lONU
Le Conseil de sécurité a souscrit, cet après-midi, à la conclusion du Secrétaire général selon laquelle, à compter du 16 juin 2000, Israël a retiré ses forces du Liban et a satisfait aux conditions prévues par celui-ci en ce qui concerne ce retrait. Dans une déclaration faite par le Président du Conseil de sécurité, M. Jean-David Levitte (France), au nom des membres du Conseil, à l'issue de consultations samedi et dimanche sur la situation au Moyen-Orient, le Conseil note qu'Israël et le Liban ont confirmé au Secrétaire général que la définition de la ligne de retrait incombait exclusivement à l'ONU et qu'ils respecteraient la ligne ainsi définie. Le Conseil prend note avec une grave préoccupation d'informations relatives à des violations qui se sont produites depuis le 16 juin 2000 et demande aux parties de respecter la ligne définie par l'ONU. Il appelle toutes les parties concernées à continuer de coopérer pleinement avec l'ONU et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et à faire preuve de la plus grande retenue, et souligne à nouveau qu'il faut que l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues soient strictement respectées.
Le Conseil demande au Gouvernement libanais dassurer que son autorité et sa présence soient effectivement rétablies dans le sud et, à cet égard, de déployer les forces armées libanaises dès que possible, avec le concours de la FINUL, dans le territoire libanais récemment évacué par Israël. Il souligne que le redéploiement des troupes devra se faire en coordination avec le Gouvernement libanais et avec les Forces armées libanaises. Le Conseil examinera d'ici au 31 juillet 2000 la question de savoir s'il sera nécessaire de proroger le mandat actuel de la FINUL.
Le Conseil souligne à nouveau combien il est important et nécessaire d'aboutir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, sur la base de toutes ses résolutions sur la question.
Le Conseil s'était brièvement réuni en séance officielle peu après 10 heures dimanche matin avant de suspendre la réunion à la demande du représentant de la Fédération de Russie. Celui-ci avait indiqué disposer d'informations supplémentaires directement liées à la question à lexamen qu'il souhaitait communiquer aux membres du Conseil avant que celui-ci ne prenne une décision.
Pour l'examen de cette question, le Conseil était saisi d'un rapport du Secrétaire général sur l'application des résolutions 425 (1978), adoptée le 19 mars 1978, et 426 (1978) du Conseil de sécurité. La résolution 425 (1978) demandait à Israël de cesser immédiatement son action militaire contre l'intégrité territoriale du Liban et de retirer sans délai ses forces de tout le territoire libanais. Cette résolution établissait également la Force intérimaire des Nations Unies pour le Sud du Liban (FINUL) aux fins de confirmer le retrait des forces israéliennes, de rétablir la paix et la sécurité internationales et d'aider le Gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région. La résolution 426 (1978) porte également sur l'établissement de la FINUL.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Déclaration faite par le Président du Conseil de sécurité, au nom des membres du Conseil
Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 16 juin 2000 (S/2000/590) et souscrit au travail que lOrganisation des Nations Unies a effectué à la demande du Conseil, y compris à la conclusion du Secrétaire général selon laquelle, à compter du 16 juin 2000, Israël a retiré ses forces du Liban conformément à la résolution 425 (1978) du 19 mars 1978 et a satisfait aux conditions prévues par le Secrétaire général dans son rapport du 22 mai 2000 (S/2000/460). À cet égard, le Conseil note quIsraël et le Liban ont confirmé au Secrétaire général, ainsi quil la indiqué dans son rapport du 16 juin 2000 (S/2000/590), que la définition de la ligne de retrait incombait exclusivement à lOrganisation des Nations Unies et quils respecteraient la ligne ainsi définie. Il prend note avec une grave préoccupation dinformations relatives à des violations qui se sont produites depuis le 16 juin 2000 et demande aux parties de respecter la ligne définie par lONU.
Le Conseil se félicite des mesures que les parties ont déjà prises pour appliquer les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport du 22 mai 2000.
Le Conseil appelle toutes les parties concernées à continuer de coopérer pleinement avec lOrganisation des Nations Unies et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et à faire preuve de la plus grande retenue. Il souligne à nouveau quil faut que lintégrité territoriale, la souveraineté et lindépendance politique du Liban à lintérieur de ses frontières internationalement reconnues soient strictement respectées.
Le Conseil, rappelant sa résolution 425 (1978) et sa résolution 426 (1978) du 19 mars 1978, demande au Gouvernement libanais dassurer que son autorité et sa présence soient effectivement rétablies dans le sud. Il note que lOrganisation des Nations Unies ne peut pas assumer les fonctions liées à lordre public, qui sont proprement de la responsabilité du Gouvernement libanais. À cet égard, il accueille avec satisfaction les premières mesures prises par ce dernier et lui demande de déployer les forces armées libanaises dès que possible, avec le concours de la FINUL, dans le territoire libanais récemment évacué par Israël.
Le Conseil accueille avec satisfaction les mesures prises par le Secrétaire général et par les pays qui fournissent des contingents en ce qui concerne le renforcement des effectifs de la FINUL, comme lindique le Secrétaire général au paragraphe 32 de son rapport du 22 mai 2000. Il souligne que le redéploiement de la FINUL devra se faire en coordination avec le Gouvernement libanais et avec les Forces armées libanaises, comme le Secrétaire général lindique au paragraphe 21 de son rapport du 16 juin 2000. À ce propos, il invite le Secrétaire général à lui faire rapport sur les mesures prises à cet effet et sur celles quaura prises le Gouvernement libanais afin de rétablir effectivement son autorité dans le secteur, conformément à ses résolutions 425 (1978) et 426 (1978). Il attend avec intérêt lachèvement du mandat de la FINUL, et il examinera dici au 31 juillet 2000 la question de savoir sil sera nécessaire de proroger le mandat actuel de la FINUL, en tenant compte du rapport du Secrétaire général sur la mise en uvre des résolutions 425 (1978) et 426 (1978), y compris les actions prises par le Gouvernement libanais pour rétablir effectivement son autorité dans le secteur.
Le Conseil exprime son appréciation et son plein appui au Secrétaire général, à son Envoyé spécial dans la région, au Cartographe en chef et à leur personnel pour les efforts quils mènent sans relâche. Il rend hommage aux contingents de la FINUL et aux pays qui fournissent des contingents pour le dévouement à la cause de la paix et de la sécurité internationales dont ils ont fait preuve dans des conditions difficiles. Il appelle toutes les parties concernées à continuer de coopérer avec lONU, et il réaffirme les principes pertinents énoncés dans la Convention de 1994 sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.
Le Conseil souligne à nouveau combien il est important et nécessaire daboutir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, sur la base de toutes ses résolutions sur la question, notamment ses résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967 et 338 (1973) du 22 octobre 1973.
Rapport du Secrétaire général sur l'application des résolutions 425 (1978) et 426 (1978) du Conseil de sécurité (S/2000/590)
Ce rapport a pour but d'informer le Conseil de sécurité qu'Israël a retiré ses forces du Liban et a satisfait aux conditions d'application de la résolution 425 (1978) telles qu'indiquées dans le rapport du Secrétaire général du 22 mai dernier. Plus précisément, Israël s'est retiré derrière la ligne tracée par l'ONU; l'Armée du Liban du Sud (ALS) n'existe plus; ses lignes de ravitaillement ont donc également cessé d'exister; ses armes lourdes ont été retirées ou détruites par Israël ou sont aux mains du Gouvernement libanais; et il n'y a plus de détenus à la prison d'Al-Khiam.
En coopération avec l'ONU, le Gouvernement libanais a rapidement cherché à rétablir son autorité effective dans la région en y déployant des forces de sécurité. Le 12 juin, il a fait savoir à l'ONU qu'il enverrait une formation spéciale, composée de membres de l'armée et du personnel chargé de la sécurité intérieure, qui serait basée à Marjayoun. Bien qu'il n'ait pas encore mis en place de forces armées dans tout le Sud-Liban, le Gouvernement a fait savoir qu'il envisageait de le faire dès que l'ONU aurait confirmé le retrait d'Israël dans le respect de la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité et des dispositions indiquées dans le rapport du Secrétaire général du 22 mai 2000. Le Secrétaire général estime encourageants les progrès accomplis sur le plan de la restauration des attributions du Gouvernement libanais en matière de maintien de l'ordre, ainsi que sur celui de la remise en marche des services publics. Il estime, en outre, que la situation militaire et les conditions de sécurité dans la zone précédemment contrôlée par Israël peuvent être qualifiées de calmes et de relativement stables.
En ce qui concerne le rôle futur de la FINUL qui devrait atteindre au début du mois prochain un effectif de 5 600 soldats, le Secrétaire général informe le Conseil de sécurité qu'il n'a reçu encore aucun engagement ferme concernant des unités d'infanterie supplémentaires, alors qu'il avait indiqué, dans son rapport précédent, qu'une fois le retrait israélien confirmé et dans la mesure où les conditions de sécurité le permettraient, la FINUL devrait recevoir en renfort deux bataillons d'infanterie mécanisée. En attendant que ces renforts soient disponibles et mis en place, indique le Secrétaire général, la FINUL utilisera les ressources dont elle dispose pour se déployer dans des zones qu'elle ne couvre pas pour l'instant. Elle continuera, d'autre part, de fournir des secours
humanitaires à la population locale. Parallèlement, la FINUL étudie avec le Gouvernement libanais les moyens par lesquels celui-ci pourrait rétablir rapidement son autorité dans le sud, en vue notamment de permettre à la FINUL de s'adapter et de renforcer sa présence dans les secteurs évacués par les forces israéliennes.
Le rapport contient la position du Gouvernement libanais au sujet du retrait israélien, ainsi que la position du Gouvernement israélien. Malgré les réserves faites par les deux Gouvernements au sujet de la ligne de retrait, Israël et le Liban ont confirmé que la démarcation de cette ligne était une tâche qui incombait exclusivement à l'ONU et qu'ils respecteraient la ligne ainsi définie. Les experts de l'ONU ont achevé les opérations de marquage des segments pertinents de cette ligne le 7 juin 2000, sur le terrain. Dans son rapport du 22 mai, le Secrétaire général avait clairement indiqué qu'il ne s'agissait pas pour l'ONU de procéder à la démarcation d'une frontière.
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