LE COMITE DES ONG RECOMMANDE D'ACCORDER LE STATUT CONSULTATIF SPECIAL AUPRES DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL AU "ISLAMIC CENTRE (ENGLAND)"
Communiqué de Presse
ONG/353
LE COMITE DES ONG RECOMMANDE D'ACCORDER LE STATUT CONSULTATIF SPECIAL AUPRES DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL AU "ISLAMIC CENTRE (ENGLAND)"
20000616Plusieurs membres s'interrogent sur la validité de faire reposer les décisions du Comité sur les informations postées par les ONG sur Internet
Le Comité chargé des organisations non gouvernementales a repris, cet après- midi, ses discussions sur les demandes au statut consultatif auprès de l'ECOSOC, demandes dont l'examen avait été différé lors de sa session de 1999. Ce faisant, il a recommandé l'octroi du statut consultatif spécial au "Islamic Centre (England)", organisation internationale basée à Londres.
En revanche, le Comité a reporté sa décision sur l'ONG "North America Taiwanese Women's Association" au mardi 20 juin, dans l'attente de clarifications sur les intentions de l'organisation. Se fondant sur les publications Internet de cette ONG, le représentant de la Chine a en effet attiré l'attention sur ses positions politiques très marquées qui appuient ouvertement l'indépendance de Taïwan. L'admission d'une organisation qui remet en question l'intégrité d'un Etat Membre ne peut être acceptée, ont souligné de nombreuses délégations. Lors des discussions, certains membres se sont interrogés sur la légitimité de décisions fondées sur des documents issus d'un site Internet. Les représentants de la France et de l'Allemagne ont indiqué que le Comité se basait habituellement sur les questionnaires et les réponses écrites des ONG pour statuer sur un cas. Comment les Etats Membres sont-ils censés obtenir des informations sur une ONG, a alors fait remarquer le représentant de l'Inde. Tout comme lui, de nombreuses autres délégations ont souligné que les informations figurant sur Internet étaient tout aussi valables que d'autres.
Le Comité a repris son examen, entamé hier, de la demande d'admission au statut consultatif spécial de Hadassah, organisation nationale des femmes sionistes d'Amérique. Le représentant du Liban et les Observateurs de la Palestine, de la République arabe syrienne et de la Jamahiriya arabe libyenne, ont affirmé que cette organisation n'est pas seulement une organisation humanitaire, mais a aussi des objectifs politiques. Ils ont notamment estimé que la position de cette ONG vis-à-vis du statut de Jérusalem n'est pas conforme aux principes de l'ONU.
La prochaine réunion du Comité aura lieu lundi 19 juin, à 10 heures. Examen des demandes d'admission au statut consultatif
Le Comité a recommandé le statut consultatif spécial à l'ONG "Islamic Center", l'examen de cette demande ayant été ajourné il y a quelques jours. Le représentant de la Fédération de Russie a indiqué qu'il était satisfait des réponses reçues tout comme le représentant de la Chine. Si l'ONG entreprend de bonnes activités, a pour sa part estimé le représentant du Chili rejoint par celui des Etats-Unis, il est néanmoins préoccupant que les différences entre les activités religieuses et les activités propres de l'ONG n'aient pas été clairement établies. La représentante du Soudan a précisé que l'organisation avait d'autres objectifs non religieux tels l'éducation et l'amélioration des conditions de vie.
Le Comité a ensuite repris son examen de la demande de la "North American Taiwanese Women's Association", organisation internationale ayant son siège aux Etats-Unis et dédiée à la promotion des femmes du nord de Taïwan. Réitérant son appel d'hier, le représentant de la Chine a demandé aux membres du Comité de refuser l'octroi du statut consultatif à cette organisation, qui a-t-il estimé, a des motivations politiques et prône l'indépendance de Taïwan. Les représentants de l'Inde, du Liban, de la Fédération de Russie, du Soudan, de l'Ethiopie, de l'Algérie, du Chili, de la Roumanie, de la Colombie, ainsi que l'Observateur de la République arabe syrienne ont indiqué qu'ils ne pouvaient pas appuyer l'admission d'une organisation qui remet en question l'intégrité d'un Etat Membre. Dans le souci de respecter les procédures adoptées par le Comité ainsi que la résolution 96/31, le représentant de la France a toutefois proposé que l'on demande clairement à cette organisation sa position sur Taïwan "province de la Chine". Ce à quoi, le Président du Comité, M. Levent Bilman (Turquie) a répondu qu'une telle demande a déjà été effectuée et qu'elle est demeurée sans réponse alors que cette organisation a son siège aux Etats-Unis. "Les informations dont nous disposons proviennent directement de cette organisation et notamment de son site Internet et il n'est donc pas nécessaire de lui demander davantage de renseignements", a ajouté le représentant de la Chine. Au représentant de l'Allemagne qui estimait, quant à lui, qu'il valait mieux s'adresser directement à l'ONG que de faire reposer la décision uniquement sur ce qui est disponible sur l'Internet, les représentants de la Fédération de Russie, de l'Inde, du Liban et du Pakistan ont fait valoir que l'information obtenue d'Internet était tout aussi valable que celle envoyée directement par les ONG. Compte tenu de ces diverses observations, le Comité a décidé d'envoyer immédiatement une lettre demandant notamment à l'organisation en question de préciser si ses positions énoncées sur son site Internet reflètent bien sa philosophie et ses objectifs et de prendre sa décision au plus tard mardi prochain qu'elle ait ou non répondu.
Le Comité a poursuivi ses discussions sur l'ONG Hadassah. Organisation des femmes sionistes d'Amérique, Hadassah indique qu'elle met en place programmes et institutions pour aider des personnes de toutes nationalités et de toutes religions dans les domaines de la santé, de l'éducation, du droit des femmes, des droits de l'homme et de la démocratie. Le représentant du Liban a noté que sur son site Internet, l'ONG "exprime sa préoccupation devant le fait que l'ONU soit devenue l'instrument des Etats arabes pour attaquer Israël et le sionisme ainsi que l'espoir que les Nations Unies adoptent une approche plus positive à l'égard d'Israël". Elle réaffirme que "Jérusalem doit rester une ville unie sous la souveraineté d'Israël et engage les Etats-Unis a déplacer leur ambassade de Tel Aviv à Jérusalem". Il a estimé que ces buts et activités ne sont pas enoncés dans la demande officielle de l'ONG à l'ONU et demandé que l'ONG ne se voit pas octroyer le statut consultatif. A son instar, l'Observatrice de la Palestine a indiqué que l'ONG n'est pas simplement une organisation humanitaire mais aussi une association politique soutenant tous les aspects des politiques israéliennes au Moyen Orient. Jérusalem est un territoire occupé et ne peut être considéré comme capitale d'Israël, a-t-elle souligné tout en s'interrogeant sur la position de l'organisation par rapport aux droits de l'homme et au sort des personnes en temps de guerre. De même, l'Observateur de la République arabe syrienne a estimé que cette organisation porte atteinte à la souveraineté des Etats. Il a indiqué que sa question à l'ONG sur les soins de santé fournit au citoyens arabes dans les territoires occupés était demeurée sans réponse. Les trois délégations ont souligné que la politique de l'ONG vis-à-vis de Jérusalem n'est pas conforme aux principes de l'ONU. Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a fait remarquer que l'ONG, qui n'est, selon lui, nullement une organisation humanitaire, prétend avoir le statut consultatif depuis 1951. Pour sa part, le représentant des Etats-Unis a fait remarquer que toute ONG peut exprimer son opinion. Selon lui, aucune information figurant dans les documents web n'est susceptible de mettre en cause la souveraineté d'un gouvernement. Depuis le début du processus de paix au Moyen Orient, Hadassah a travaillé pour fournir une aide humanitaire et des soins aux populations quelle que soit leur origine, a-t-il estimé. Il a de ce fait demandé le statut consultatif pour l'ONG.
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