APRES LES INFORMATIONS FOURNIES PAR L'IRAN ET LES ETATS-UNIS, LE COMITE REFUSE LE STATUT CONSULTATIF A L'ONG DES DROITS DE L'HOMME KAZEM RAJAVI
Communiqué de Presse
ONG/351
APRES LES INFORMATIONS FOURNIES PAR LIRAN ET LES ETATS-UNIS, LE COMITE REFUSE LE STATUT CONSULTATIF A LONG DES DROITS DE LHOMME KAZEM RAJAVI
20000615Le Comité des organisations non gouvernementales a poursuivi ses travaux, cet après-midi, qui consistent à octroyer aux ONG trois sortes de statut consultatif auprès du Conseil économique et social. Par ordre dimportance, le Comité peut octroyer le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et linscription sur la Liste. Aucun statut consultatif général na été accordé, cet après-midi, par opposition au statut consultatif spécial qui a été octroyé aux ONG suivantes : The Arab Center for the Independence of the Judiciary and the Legal Profession; et Peaceways; Institute for Environment and Development Studies.
En attendant des informations supplémentaires, le Comité a reporté sa décision sur les demandes des ONG suivantes : Relief International; Vishva Hindu Parishad; Jammu and Kashmir for Human Rights; le Foyer musulman, Association internationale pour les droits de lhomme; Management Sciences for Health; et Grameena Vikas Samithi; Hadassah. Avant décarter la demande de Zimbabwe Association for Crime Prevention and Rehabilitation of the Offender, qui avait souhaité une mise en attente de son dossier, le Comité a rejeté la demande dadmission au statut consultatif général dEchanté Répertoire de la Tranquillité et la demande dinscription sur la liste de Kazem Rajavi International Association for the Defense of Human Rights.
Lors de lexamen de la demande dinscription sur la Liste présentée par lONG Kazem Rajavi International Association for the Defense of Human Rights, dont le siège est à Mery-sur-Oise, France, un consensus sest dégagé parmi les membres du Comité sur le fait que cette ONG na pas sa place parmi les organisations qui coopèrent avec les Nations Unies vu ses liens avérés avec des organisations terroristes. Le représentant de la République islamique dIran a indiqué que, selon les informations dont il dispose, cette ONG sert de couverture à une organisation terroriste et encourage la haine et les actes terroristes sur le territoire iranien. Il a rappelé que lONG sétait déjà vu refuser une accréditation à la Conférence de Copenhague en raison de ses liens reconnus avec le terrorisme. Les membres du Comité ont abondé dans le même sens, le représentant des Etats-Unis précisant, pour sa part, que lONG figure sur la liste des organisations terroristes étrangères établie par le Gouvernement américain. De son côté, le représentant de la Fédération de Russie sest réjoui du consensus sur le fait que les organisations terroristes nont pas leur place parmi les organisations qui coopèrent avec lONU et a souhaité que ce consensus se maintienne par la suite. La représentante de Cuba a déploré que la question de la défense des droits de lhomme soit utilisée comme prétexte pour masquer des activités terrorismes, soulignant que cest malheureusement souvent le cas. Sagissant de la demande dadmission au statut consultatif général de lONG Enchanté Répertoire de la Tranquillité, la représentante de lAlgérie a rappelé que lors du premier examen de la demande de cette ONG, le Comité avait déjà douté de la faculté de lONG à apporter une contribution au Conseil économique et social. Après avoir examiné les réponses supplémentaires, il ne fait plus aucun doute que les activités de cette ONG nont pas beaucoup de liens avec les travaux du Conseil, a dit la représentante avant que ses propos ne soient appuyés par les représentants des Etats-Unis et de lInde.
Le Comité sest ensuite attardé sur la demande dadmission au statut consultatif général demandé par lONG Vishna Hindu Parisha, vouée aux services éducatifs. Dans ce contexte, le représentant du Pakistan a rappelé que les questions supplémentaires que sa délégation a posées nont toujours pas reçu de réponses. Il a estimé que les militants de cette ONG semblent être davantage à lavant-garde dactes de violence contre les minorités que dans la fourniture de structures éducatives. Le représentant a donc souhaité que lONG fasse parvenir une réponse écrite à ses questions dautant plus, a-t-il souligné, quun de ses membres a excusé un incident violent en invoquant le droit des Hindous à exprimer leur colère contre les forces nationalistes. Donnant plusieurs exemples des actes de violence perpétrés par cette ONG, le représentant sest demandé si une organisation participant à de telles activités peut véritablement prétendre à un statut consultatif auprès du Conseil économique et social. Il a tout de même souhaité que lONG sexplique sur ses actes de violence, dont la destruction dune mosquée. Cet incident a fait lobjet dune enquête dont les résultats ont été rendus publics, a affirmé le représentant de lInde en réfutant les sources citées par le Pakistan pour étayer ses propos sur les actes de violence de lONG.
Sagissant de la demande dadmission au statut consultatif spécial de Jammu and Kashmir Council for Human Rights, qui limite son champ dactivités à la région dAsie du Sud, le représentant de lInde a estimé que les nombreuses réponses apportées en supplément par lONG suivent une logique tortueuse qui permet décarter les questions cruciales comme celles de la souveraineté et de lintégrité territoriale. Il en va de même, a ajouté le représentant, pour dautres questions importantes comme celles portant sur lessence et ou la constitution. De manière générale, le représentant a estimé que les ONG seraient bien inspirées de sabstenir de communiquer des commentaires vagues en lieu et place de réponses précises. Pour le représentant, il sagit, de toute évidence, dune ONG politique comme le prouve lintervention dun de ses membres qui déclarait : les négociations sur le Cachemire devraient nous inclure. Une telle position est-elle conforme à la résolution pertinente de lAssemblée générale sur le statut des ONG ou à la Charte des Nations Unies, a demandé le représentant avant dappeler le Comité à ne pas perdre son temps en discutant davantage de cette ONG. Le représentant a ainsi demandé le rejet pur et simple de la demande de lONG. Intervenant à son tour, le représentant du Pakistan a affirmé quil ne sagit en aucun cas dune organisation politique mais dun regroupement de syndicats et dorganisations des droits de lhomme. Une bonne lecture des réponses de lONG permet décarter toute suspicion sur cette ONG, a dit le représentant en encourageant les autres membres du Comité à poser toutes les questions quils désirent avant de prendre la décision injuste de rejeter la demander de lONG. Reprenant la parole, le représentant de lInde a précisé quil ne sagit pas seulement de quelques questions qui nont pas trouvé de réponses mais de plusieurs dont, a-t-il insisté, celle très importante de la souveraineté nationale.
Cest labsence de réponses à toutes les questions du Comité qui a motivé le report de lexamen de la demande doctroi du statut consultatif spécial présentée du Foyer musulman, Association internationale pour les droits de lhomme. Cette ONG, qui a son siège à Genève, indique avoir pour objectif de sensibiliser musulmans et non-musulmans au fait que lIslam ne prône pas la violence mais peut, au contraire, constituer une base solide pour la compréhension et lapplication des principes relatifs aux droits de lhomme partout dans le monde, pour autant que les peuples en comprennent la philosophie. Cette organisation, a précisé le Président du Comité, envoie des lettres aux personnalités, aux hauts fonctionnaires de certains pays et au Secrétaire général des Nations Unies sur les questions relatives aux droits de lhomme. La représentante de lAlgérie a noté que lONG semblerait avoir un registre de commerce et a demandé des clarifications à ce sujet. Elle a également demandé des précisions sur la question des finances, et plus précisément la différence qui est faite entre les cotisations et les contributions des membres. Le Président du Comité a indiqué quà son avis, outre sa cotisation, un membre pouvait faire une contribution additionnelle. Le représentant des Etats-Unis a demandé, pour sa part, des précisions sur les activités anti-esclavagistes de lONG. Il a noté que la majorité des dépenses était consacrée à ladministration et souhaité obtenir des précisions sur la manière dont les ressources de lONG sont dépensées, et en particulier, la part qui est consacrée aux projets. Le représentant du Pakistan a souhaité obtenir des précisions sur la nature des messages envoyés par lONG concernant son pays. Le représentant de la Fédération de Russie a demandé des précisions sur la teneur de la lettre envoyée par lONG au Secrétaire général sur la situation en Tchétchénie. Il a aussi demandé dans quelle ville de lancien territoire de lUnion soviétique, lONG disposait dune représentation.
LONG Peaceways, basée à San Mateo en Californie, qui a obtenu le statut consultatif spécial, sefforce de contribuer à la construction dun monde pacifique par le renforcement des Nations Unies au travers dune participation active et responsable des enfants. Le représentant de la Chine a souligné lutilité des activités de cette ONG, active dans le domaine de léducation notamment. La Chine qui avait, dans un premier temps, exprimé des doutes quand aux liens de lONG dans la province de Taïwan avec les institutions gouvernementales, a jugé que les explications reçues étaient plutôt claires. LONG indique en effet clairement quelle respecte le principe dune Chine unique. La Chine ne voit donc pas dobjection à lui octroyer le statut consultatif spécial, a déclaré le représentant qui a toutefois émis lespoir que lONG continuera à respecter les principes de lONU et lintégrité de la Chine.
Lexamen de lONG Hadassah, organisation des femmes sionistes dAmérique, sest heurté à lopposition des représentantes du Soudan et de lAlgérie qui ont exigé que le représentant du Liban et lObservateur de la Palestine, intéressés par la question, soient présents dans la salle. La délégation de la Palestine a été informée que lexamen de cette ONG a été reportée à demain, a expliqué la représentante de lAlgérie en ajoutant que sil sagit dune manoeuvre pour éviter sa présence, son pays ne saurait le tolérer. Il faut respecter les procédures de travail habituelles et les principes de la transparence au sein du Comité, a insisté la représentante. Répondant à ces propos, le Président du Comité a indiqué quaucun membre du Secrétariat na informé la délégation palestinienne dun quelconque report de lexamen de cette demande. Le représentant de la France a appelé au pragmatisme en arguant quil était impossible pour le Comité dattendre que toutes les délégations intéressées par une demande soient présentes avant douvrir un dossier de demande. Pour lui, une telle pratique finirait par compromettre la rationalité des travaux du Comité. Cela sest déjà produit, a dit la représentante de Cuba en appelant à la souplesse et à la bonne volonté. Revenant sur les allégations de lAlgérie quil a qualifiées de graves, le représentant de lAllemagne a souhaité le nom des personnes qui ont informé la délégation palestinienne que la demande de lONG allait être examinée demain. Le Président du Comité a assuré le Comité de son intention den discuter avec la délégation de la Palestine.
Le Président du Comité a ensuite fait part de la décision de Zimbabwe Association for Crime Prevention and Rehabilitation of the Offender de revenir sur sa demande dadmission au statut consultatif spécial. A cet égard, le représentant de lInde a souhaité savoir si le Comité a lobligation de demander des raisons aux retraits des demandes. A cette question, le Président du Comité a répondu quétant donné que la lettre de lONG nest pas claire, il serait judicieux de lui demander ce quelle entend exactement par mettre en attente sa demande. Pour le représentant de lInde, la meilleure solution consisterait à informer lONG du fait que sa demande est écartée demblée et pas mise en attente puisque les procédures du Comité ne le permettent pas. LONG garde le droit de reformuler sa demande ultérieurement, a ajouté le représentant.
Le Comité poursuivra ses travaux demain vendredi 17 juin à 10 heures.
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