ONG/350

LES DEMANDES DE ôNORTH AMERICA TAIWANESE WOMEN'S ASSOCIATIONö ET DE ôKASHMIRI AMERICAN COUNCILö EN SUSPENS SUITE AUX QUESTIONS DE LA CHINE ET DE L'INDE

15 juin 2000


Communiqué de Presse
ONG/350


LES DEMANDES DE “NORTH AMERICA TAIWANESE WOMEN’S ASSOCIATION” ET DE “KASHMIRI AMERICAN COUNCIL” EN SUSPENS SUITE AUX QUESTIONS DE LA CHINE ET DE L’INDE

20000615

Le Comité des organisations non gouvernementales a poursuivi, ce matin, l’examen des demandes de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) visant à obtenir un statut consultatif auprès de l'ECOSOC. Le Comité a octroyé le statut consultatif spécial aux ONG suivantes : Ahmedabad Women’s Action Group; Institute of International Social Development; Volontary Action Network India et Annai Educational Society. En attendant un complément d’informations, le Comité des ONG a reporté sa décision sur les demandes des ONG suivantes : North America Taiwanese Women’s Association; Kashmiri American Council; Institute for Security Studies; Africa for Christ International; Africa Community Resource Center; Centro de Derechos Humanos Miguel Agustin Pro Juarez; et Korea International Volunteer Organization.

Le Comité peut octroyer trois sortes de statuts; le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la liste. Le premier statut est octroyé aux ONG dont les activités couvrent la plupart des questions dont s’occupe le Conseil économique et social et ses organes subsidiaires.sauront Les ONG ainsi accréditées faire circuler des communications écrites et proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil. Le statut consultatif spécial concerne les ONG spécialisées dans certains domaines d’activités du Conseil économique et économique. A la différence de celles qui ont le statut général, ces ONG ne peuvent proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil. La liste compte elle les ONG qui peuvent faire des contributions occasionnelles aux travaux du Conseil économique et social.

C’est ainsi que "The Institute of International Social Development" qui avait demandé le statut consultatif général s’est vu accordé le statut consultatif spécial, statut le plus approprié pour cette ONG, selon la représentante de l’Algérie. Cet institut, dont le siège est en Inde, indique dans sa demande d’admission que son objectif est de propager, par le biais de son réseau, les buts et objectifs des Nations Unies. L’ONG se dit attachée au slogan “Une planète, une famille”.

A la demande du représentant des Etats-Unis, appuyé par plusieurs autres délégations, le Comité a décidé de reporter à une date ultérieure l’examen de la demande d’admission au statut consultatif général de "North America Taïwanese Women’s Association". Cette ONG, basée aux Etats-Unis, indique avoir pour but la promotion des femmes et de l’égalité entre les sexes, et s’occuper, plus particulièrement des problèmes touchant les femmes migrantes asiatiques. Fondant ses propos sur les publications de l’ONG et les informations figurant sur son site Web, le représentant de la Chine a affirmé que celle-ci avait une orientation politique très marquée. L’ONG a notamment participé à des manifestations et organisé des protestations quand le Président et le Premier Ministre chinois se sont rendus aux Etats-Unis et au Canada. Elle a aussi organisé des protestations en faveur de l’indépendance du Tibet devant l’ambassade de Chine à San Francisco, a-t-il dit. Dans l’un de ses articles, l’ONG propose ouvertement que l’on autorise Taïwan a participé aux travaux de l’ONU sous le nom de Taïwan. Puisqu’il apparaît clairement que l’objectif de cette ONG est d’appuyer l’indépendance de Taïwan, ce qui constitue une violation de la Charte de l’ONU et des résolutions pertinentes, la Chine estime qu’elle ne devrait pas être autorisée à bénéficier du statut consultatif, a déclaré le représentant, qui a demandé au Comité de rejeter la demande de l’ONG.

Les représentants de Cuba, du Soudan, de l’Inde, de l’Algérie et du Pakistan se sont déclarés préoccupés par les activités militantes de l’ONG et ont réaffirmé le principe selon lequel une ONG qui viole la Charte ne peut se voir accorder le statut consultatif. Le représentant de la Fédération de Russie a estimé qu’il faudrait veiller à ce que les demandes de statut consultatif proviennent d’ONG qui se consacrent effectivement à des activités non politiques. Rappelant que le Gouvernement américain s’est clairement prononcé à plusieurs reprises contre la demande d’adhésion de Taïwan à l’ONU et contre l’indépendance de Taïwan, le représentant de la Chine a estimé que le Comité devrait pouvoir se prononcer rapidement.

Venant à la demande d’admission au statut consultatif spécial de Kashmiri American Council, ONG dévouée au respect des normes internationales des droits de l’homme, y compris le droit à l’autodétermination, le Comité a entendu le représentant de l’Inde expliquer que la Constitution de l’ONG exprime clairement son appui à l’indépendance du Cachemire, ce qui est en parfaite contradiction avec les dispositions de la résolution de l’Assemblée générale relatives aux conditions posées aux ONG pour leur accréditation auprès du Conseil économique et social. Contredisant ces propos, le représentant du Pakistan a rappelé la nature technique du Comité en le mettant en garde contre toute tentative d’envisager les choses sous un angle politique. Il a estimé que l’ONG à l’examen effectue un travail louable et que rien ne permet d’affirmer qu’elle entretient des liens avec une quelconque organisation politique. Le représentant a donc dit n’avoir aucune difficulté à accorder le statut demandé. Le représentant de la Fédération de Russie a, lui, estimé que dans ce cas, il s’agit d’une ONG qui veut “se prévaloir du sigle de l’ONU sur ses cartes de visite” sans pour autant avoir à en respecter la Charte. Il faut être cohérent, a dit le représentant, et s’en tenir à la résolution pertinente de l’Assemblée générale qui appelle clairement au rejet des organisations à visée politique et séparatiste. Rejetant ces allégations, le représentant du Pakistan a souligné le rôle de plaidoyer dont se réclame l’ONG. A l’instar du représentant de l’Allemagne, le Président du Comité a proposé que l’on demande à l’ONG des précisions supplémentaires. Le cas de cette ONG est clair, a insisté le représentant de l’Inde, il s’agit d’une ONG qui réclame l’indépendance d’un territoire tiers. Il a néanmoins concédé qu’il serait pertinent de demander à l’ONG d’autres précisions. Pour Cuba, lorsqu’une ONG viole les articles de la résolution pertinente de l’Assemblée générale, relatifs au respect des buts et principes de la Charte, le principe est de rejeter automatiquement la demande, a dit la représentante de ce pays tout en appuyant la proposition du Président de demander des précisions supplémentaires.

Le Comité a différé l’examen de la demande d’admission au statut consultatif général de l’Institute for Security Studies. Cette ONG, dont le siège est situé en Afrique du Sud, indique avoir pour objectif de renforcer la sécurité humaine en Afrique par la recherche appliquée et la dissémination d’informations sur la sécurité. L’Institut défend la démocratie, la bonne gouvernance et la promotion de la sécurité commune. Sur proposition de la représentante de l’Algérie, le Comité a décidé de demander des précisions sur la composition des membres de l’ONG, qui compterait des membres du Gouvernement.

L’examen de la demande d’admission au statut consultatif général de Africa for Christ International a également été reporté, les délégations ayant souhaité des informations supplémentaires sur plusieurs points. Dans sa demande d’admission, cette ONG ougandaise indique avoir notamment pour objectif de promouvoir le développement socio-économique, l’agriculture, le logement et l’alphabétisation fonctionnelle. La représentante de l’Algérie a observé que la réponse aux demandes d’informations du Comité était venue de Californie, du fondateur de l’ONG, alors que celle-ci est sensée avoir son siège à Kampala, en Ouganda. Le Président du Comité a répondu qu’effectivement la personne qui avait signé le document résidait en Californie mais qu’il était précisé qu’une copie de la lettre était envoyée à Kampala, où se trouve clairement le siège de l’ONG. Selon les informations dont dispose le Président, la personne qui se trouve en Californie prépare une thèse et ne réside que temporairement aux Etats-Unis. La représentante de l’Algérie a néanmoins souhaité obtenir des clarifications sur ce point et a demandé en particulier si l’ONG avait une filiale aux Etats-Unis. La représentante du Soudan a observé que les ressources financières consacrées par l’ONG à la direction et à l’administration dépassaient les ressources consacrées aux projets. Elle a demandé des précisions à ce sujet, ainsi que sur les projets que mène l’ONG en matière de développement agricole. Le représentant de l’Ethiopie a demandé si l’ONG avait des projets en dehors de l’Ouganda.

Le Comité a aussi décidé de reporter l’examen de la demande d’admission au statut consultatif général de African Community Ressource Center en l’absence de réponses aux questions des délégations. Cette ONG, dont le siège se trouve à Los Angeles, Etats-Unis, indique avoir pour objectif l’amélioration de la qualité de vie dans les pays en développement en assurant l’accès égal aux ressources, en fournissant des informations et en menant des interventions dans le domaine de la santé. Cette ONG travaille essentiellement en Afrique. Le représentant de l’Ethiopie a souhaité que l’ONG soit, une fois encore, invitée à fournir des réponses aux questions du Comité pour qu’il puisse prendre une décision à sa prochaine session. Le Président du Comité a précisé que dans sa dernière lettre, l’ONG invoquait des problèmes de communication avec ses filiales en Afrique et indiquait qu’elle fournirait les réponses demandées dès que possible.

Examinant, par la suite, la demande d’inscription sur la Liste de Centro Derechos Humanos Miguel Agustin Pro Juarez, ONG ayant pour but de promouvoir la culture des droits de l’homme au Mexique, le représentant du Pakistan s’est demandé si l’ONG compte véritablement des membres internationaux et si tel est le cas comment peut-elle se proclamer organisation nationale. Aucune règle n’existe en la matière, a dit le Président du Comité avant de donner la parole au représentant du Chili qui a rappelé que cette ONG a déjà répondu clairement à toutes les questions qui lui ont été posées. Le Mexique est un pays démocratique et cette ONG agit dans la légalité. Partant, il ne devrait y avoir aucune difficulté à lui accorder le statut demandé d’autant plus que les membres internationaux ne participent pas à la prise de décisions, a estimé le représentant en évoquant les éclaircissements apportées par l’ONG. Relayant ces propos, l’Observatrice du Mexique a tenu à faire part de sa conviction que le Comité examinera cette demande selon les seuls mérites de l’ONG. Remerciant les commentaires de l’Observatrice pour ses propos élogieux vis-à-vis du Comité, la représentante de Cuba a profité de cette occasion pour appeler le Comité a réagir aux propos hostiles publiés par la presse qui accuse le Comité de manquer d’objectivité. La représentante est ensuite revenue sur le cas de l’ONG à l’examen pour dire que compte tenu du nombre considérable de membres internationaux que compte l’ONG, il serait surprenant que ces derniers n’aient pas une certaine influence sur ses activités nationales. Le débat sur la question montre bien la nécessité de définir clairement ce qui distingue une ONG nationale d’une ONG internationale, a dit, pour sa part, le représentant de l’Allemagne. Il faudrait, à cet égard, demander des chiffres précis sur la composition de l’ONG, a ajouté la représentante de la Colombie. L’ONG a pourtant bien précisé le rôle somme toute passif des membres internationaux qui les réduit à un statut de membres affiliés, a rappelé le représentant des Etats-Unis, en appuyant d’emblée la demande de l’ONG.

En ce qui concerne la demande d’admission au statut consultatif général de Korea International Volunteer Organization, le Comité a décidé d’en reporter l’examen, faute de réponse à sa demande d’informations complémentaires. Cette ONG, dont le siège est en République de Corée, a été fondée par le Président de ce pays en 1988 et se consacre à l’assistance internationale, notamment dans les domaines de la protection sociale, de l’éducation, de la santé et de l’environnement. La représentante de l’Algérie a demandé des précisions sur les liens entre l’organisation et le gouvernement de la République de Corée.

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

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