ONG/349

DES MEMBRES DU COMITE S'INQUIETENT QUE DES ONG PRESENTERAIENT, SOUS DIFFERENTS NOMS, PLUSIEURS DEMANDES DE STATUT CONSULTATIF

14 juin 2000


Communiqué de Presse
ONG/349


DES MEMBRES DU COMITE S'INQUIETENT QUE DES ONG PRESENTERAIENT, SOUS DIFFERENTS NOMS, PLUSIEURS DEMANDES DE STATUT CONSULTATIF

20000614

L'ONG "Fonds E7 pour le développement énergique durable" est recommandée pour le statut consultatif spécial

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales a repris, ce matin, son examen des demandes d'admission au statut consultatif qui ont été reportées lors de sa session de 1999. Dans ce cadre, l'examen de la demande du "Christian Solidarity Worldwide" a donné lieu à des commentaires de la part des membres du Comité qui ont exprimé de préoccupations sur la nature de ses activités. La représentante du Soudan a notamment indiqué que l'ONG s'infiltre sur le territoire du Soudan sans autorisation officielle et prétend lutter contre les violations que commettrait le Gouvernement soudanais contre sa population. Elle a estimé qu'il s'agit de la même organisation que "Christian Solidarity International" (CSI), qui a perdu son statut consultatif en octobre 1999. Pour parer à ce type d'imprécision, le représentant du Liban a suggéré de modifier le questionnaire d'information envoyé aux organisations non gouvernementales afin qu'elles indiquent si elles sont affiliées à une autre organisation dont le statut consultatif n'aurait pas été recommandé ou aurait été retiré. La représentante de Cuba a, pour sa part, estimé que le Comité ne doit pas dépendre des agissements des ONG pour prendre ses décisions. Il s'agit d'une prérogative qui lui revient, à lui seul, et doit être préservée. Compte tenu de ces observations, le Comité a décidé de transmettre immédiatement à l'organisation la série de questions déjà posées par ses membres et n'ayant pas trouvé de réponse à ce jour, ainsi qu'une demande d'informations complémentaires. Dans l'attente de l'obtention de ces renseignements, il a reporté sa décision à une date ultérieure.

A la demande du représentant de la Fédération de Russie, le Comité a, par ailleurs, décidé de reporter son examen de la demande d'admission du Islamic Centre (England) au vendredi 16 juin, afin que les délégations disposent de suffisamment de temps pour étudier les nouvelles réponses fournies par cette organisation internationale, dont le siège est à Londres.

En revanche, l'ONG internationale Fonds E7 pour le développement énergétique durable, basée en France, a été recommandée pour le statut consultatif spécial. Cette ONG a été créée au lendemain de la Conférence de Rio en 1992 par les dirigeants de grandes compagnies électriques de différents pays. Son objectif est, sur la base du bénévolat, de mettre en oeuvre dans les pays en développement des projets permettant de produire de l'électricité tout en respectant l'environnement

par le biais de la construction de micro-barrages ou de l'utilisation de cellules photovoltaïques. Un autre aspect des activités de cette organisation est, au titre du renforcement des capacités nationales, de proposer une formation aux pratiques énergétiques saines pour l'environnement. Bien que l'organisation figure sur la liste des nouvelles demandes d'admission, le Comité avait néanmoins décidé d'examiner son cas en raison de la présence de sa représentante au Siège.

Le Comité reprendra ses travaux, demain, à 10 heures. Examen des nouvelles demandes d'admission au statut consultatif auprès du Conseil économique et social et des nouvelles demandes de reclassement

Le Comité a décidé de recommander l'octroi du statut consultatif spécial au Fonds E7 pour le développement énergétique durable, organisation nationale basée en France, qui présentait ce matin une nouvelle demande. Répondant aux questions de plusieurs membres du Comité, la représentante de l'ONG a rappelé que le Fonds E7 a été créé au lendemain de la Conférence de Rio en 1992 par les dirigeants de grandes compagnies électriques de nationalités différentes. L'objectif était de faire participer les employés de ces compagnies, sur la base du bénévolat et dans le cadre exclusif de leur compétence, à savoir la production d'électricité, à des projets principalement destinés aux pays en développement. Les projets sont entrepris le plus souvent à la demande des compagnies électriques nationales des pays eux-mêmes et en coopération avec les pouvoirs publics et les autorités locales. A ce jour, cette organisation a participé à la mise en oeuvre conjointe dans le cadre de la Convention pour la lutte contre la désertification de trois projets, au Zimbabwe, en Indonésie et en Jordanie. Il s'agit de fournir de l'électricité par le biais de micro-barrages et de cellules photovoltaïques. Un autre aspect des activités de cette organisation est, au titre du renforcement des capacités nationales, de proposer une formation aux pratiques énergétiques saines pour l'environnement. Depuis 1992, une centaine de projets ont été développés et finalisés, dont 70% ont trait au renforcement des capacités. Au représentant du Pakistan qui demandait si l'ONG encourage aussi les transferts de technologies, elle a répondu qu'en tant qu'ONG, son organisation ne pouvait résoudre ce problème à elle seule. C'est pourquoi, elle se concentre sur les actions concrètes sur le terrain. Cependant, elle s'efforce d'aider les compagnies électriques et les encourage à avoir une attitude la plus rationnelle possible dans la production d'électricité. En réponse aux interrogations de la déléguée de la Colombie, la représentante a également précisé que son ONG avait des contacts réguliers avec la Banque interaméricaine de développement et avec les représentants du PNUD en Amérique latine. Par ailleurs, elle réalise actuellement des études de pré- faisabilité pour des micro-barrages en Bolivie, au nord du Brésil et au Nicaragua.

Examen des demandes d'admission au statut consultatif reportées lors de la session de 1999

Suite à une demande de la Fédération de Russie, le Comité a décidé de reporter l'examen de la demande de l'ONG Islamic Center au vendredi 16 juin, afin d'offrir aux délégations suffisamment de temps pour étudier les nouvelles informations reçues à son sujet. Basée en Angleterre, Islamic Center fournit à la communauté musulmane, notamment aux femmes et aux familles, des services dans les domaines social, culturel et éducatif. Par le biais de programmes et de conférences en Angleterre et à l'étranger, elle cherche également à faciliter une meilleure compréhension de l'Islam. Le représentant de l'Inde a noté que le rapport financier fourni par l'organisation n'avait été ni daté, ni signé. Le Comité a décidé de transmettre immédiatement ses questions à l'ONG anglaise "Christian Solidarity Worldwide" (CSW) et de demander la présence d'un représentant de l'organisation, certains membres du Comité étant vivement préoccupés par la nature de ses activités. La représentante du Soudan a notamment estimé qu'il s'agit de la même organisation que "Christian Solidarity International" (CSI), qui a perdu son statut consultatif en octobre 1999. En outre, elle a indiqué que l'ONG s'infiltre sur le territoire du Soudan sans autorisation officielle et prétend lutter contre les violations que commettrait le Gouvernement soudanais contre sa population. L'ONG a également appuyé des groupes terroristes pour renverser le gouvernement du Soudan et mis en place des stratégies pour diviser le pays en différents Etats, a-t-elle ajouté, tout en s'opposant fermement à la demande d'admission. De même, le représentant du Liban a noté que l'organisation s'adonne à des activités politiques visant un membre des Nations Unies et indiqué que l'ONG avait professé des allégations fausses contre son pays propageant ainsi la haine entre les religions chrétienne et musulmane. Le représentant de la Russie a à son tour estimé que l'ONG ne respectait pas les dispositions de la résolution 1996/31 et se permettait des déclarations irresponsables à propos de la politique religieuse de son pays. Les représentants des Etats-Unis et du Chili ont demandé des précisions sur les liens qui existent entre CSI et CSW. A cet égard, le représentant du Liban a souhaité que dorénavant les ONG qui demandent le statut consultatif précisent si elles sont affiliées à des ONG auxquelles le statut consultatif a été retiré. Lorsqu'une organisation adopte des méthodes détournées pour obtenir le statut consultatif, cela enlève tout sérieux à sa demande, a pour sa part estimé le représentant de la Chine. Le Président, M. Levent Bilman (Turquie), ayant indiqué que le Comité n'avait pas reçu de réponse à son dernier courrier et la dernière réponse reçue de l'organisation datait du 1er juin, la représentante de Cuba a insisté sur le fait que les méthodes de travail du Comité ne doivent pas dépendre des agissements des ONG et qu'une décision doit pouvoir être prise même lorsque les ONG ne lui fournissent pas de réponse. Elle a demandé que les douze questions du Comité soient envoyées à l'ONG tout comme la représentante de l'Algérie qui a en outre insisté sur le fait que le Comité avait toujours fait preuve de transparence dans ses travaux. S'interrogeant sur la légitimité de l'examen du dossier de cette ONG, le représentant de la France, appuyé par l'Allemagne, a souligné que si la règle des deux ans d'existence était respectée, il était inutile d'avoir en ce moment une correspondance avec l'ONG. La représentante du Soudan, désireuse de statuer sur cette ONG au cours de la session, a demandé à quel moment pourrait être examinée la demande de l'ONG. A cet égard, l'observateur du Royaume-Uni a indiqué que l'ONG comptait être présente lundi au Siège de l'ONU.

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