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DEV/2243

FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT: LE COMITE PREPARATOIRE ADOPTE L'ORDRE DU JOUR PROVISOIRE DE LA REUNION INTERNATIONALE DE HAUT NIVEAU DE 2001

2 juin 2000


Communiqué de Presse
DEV/2243


FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT: LE COMITE PREPARATOIRE ADOPTE L’ORDRE DU JOUR PROVISOIRE DE LA REUNION INTERNATIONALE DE HAUT NIVEAU DE 2001

20000602

Il suspend les travaux de sa session après adoption d’une décision sur le processus préparatoire et les préparatifs de la réunion

Réuni aujourd'hui sous la présidence de MM. Asda Jayanama (Thaïlande) et Bojer (Danemark), le Comité préparatoire de la réunion internationale de haut niveau chargée du financement du développement à l’échelon intergouvernemental a suspendu les travaux de sa session après avoir poursuivi l’examen du processus préparatoire de fond et des préparatifs de cette rencontre internationale prévue en 2001. Le Comité a adopté à cet égard, telle qu’oralement amendée, une décision relative au processus préparatoire de fond et aux préparatifs, et un texte d’ordre du jour provisoire de la réunion.

Aux termes de la décision adoptée, le Comité préparatoire approuve l’ordre du jour provisoire, étant entendu qu’il n’a qu’une valeur indicative et pourrait évoluer et notamment, bénéficier de contributions des Etats Membres, du résultat de consultations intergouvernementales régionales et d’apports de toutes les parties prenantes. Le Comité prie aussi son Bureau de poursuivre ses consultations avec le Fonds monétaire international afin de conclure rapidement un accord sur les modalités appropriées concernant la participation du Fonds au processus du financement du développement à l’échelon intergouvernemental. Et il décide, sous réserve d’approbation de l’Assemblée générale, de tenir sa deuxième session du 12 au 23 février 2001, et sa troisième session du 30 avril au 11 mai 2001.

Au cours de la première partie de ses débats d’aujourd’hui, le Comité a entendu une déclaration de M. Mats Karlson, Vice-Président pour les affaires extérieures de la Banque mondiale, qui a estimé que le contenu de l’ordre du jour provisoire de la réunion s’inscrivait dans la logique de réduction de la pauvreté de la Banque. Celle-ci suivra de près, au niveau de son Conseil exécutif, l’organisation de la réunion de haut niveau, a-t-il précisé, en ajoutant qu’il faut trouver un terrain d’entente entre tous les Gouvernements et parties prenantes pour avancer dans l’objectif de la réduction de moitié du niveau de pauvreté à travers le monde d’ici à l’an 2015. Il s’agit de réunir les moyens d’atteindre ces objectifs, qui ne sont cependant pas seulement des moyens

financiers, mais aussi humains et techniques. Sur la question des ressources de financement, la mondialisation pose des problèmes particuliers auxquels la Banque pense qu’il faut trouver des solutions adéquates. Nous sommes en faveur du renouvellement d’un clair engagement en faveur du développement qui doit comprendre des critères précis d’évaluation des politiques de développement et de l’usage des ressources. Concernant la mobilisation des ressources privées en faveur du développement, il faut être pragmatique, a dit M. Karlson. Il faudrait définir ce qui peut réellement venir en aide à chaque pays selon sa situation particulière. La Banque est d’avis qu’il faut augmenter le niveau de l’aide publique au développement et elle aimerait recevoir des garanties des Etats que la réduction de la dette ne s’accompagnera pas d’une baisse encore plus drastique de l’aide publique au développement. A propos de réduction de la dette, la Banque affirme que l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) doit être mise en oeuvre, malgré ses lacunes. L’interdépendance croissante que certains appellent aussi mondialisation, nous oblige à prendre des mesures efficaces et concertées, aussi devons-nous faire preuve de plus d’esprit de coopération que dans le passé, a conclu M. Karlson. Prenant la parole à son tour, M. Reinhard Munzberg, Représentant du Fonds monétaire international auprès des Nations Unies, a fait part de sa satisfaction que cette session du Comité ait pu parvenir à identifier clairement les questions qui se posent au financement du développement. Il faudrait maintenant, a-t-il suggéré, détailler beaucoup plus la proposition d’ordre du jour, de manière qu’elle prenne en compte tous les points de vue et ne fasse pas double-emploi avec des réflexions qui ont déjà été menées dans d’autres forums et d’autres instances qui ont des mandats pertinents en la matière, et au sein desquelles des décisions ont déjà été prises sur certaines questions.

Le Comité a ensuite entendu M. Nikhil Chandavarkar, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a déclaré que la réunion de 2001 devra affermir le rôle que joue l’ONU en matière de développement, à la fois au niveau de la conception des politiques et dans leur mise en application. Les résultats de la réunion de 2001 orienteront les interventions du PNUD, qui veut obtenir de meilleurs résultats sur le terrain du fait de la raréfaction des financements et de la baisse continuelle des montants de l’Aide publique au développement (APD). L’action du PNUD est résolument tournée vers l’obtention de résultats positifs visibles dans la vie des populations, et travaille à la création de climats d’affaires favorables dans les pays où ses interventions visent aussi à promouvoir la création d’un cadre propice au développement durable. Mme Iyer Krishna, représentante de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) est intervenue pour dire que la CNUCED avait toujours demandé que le processus préparatoire de la réunion soit holistique et englobe tous les aspects du financement du développement. La CNUCED est prête à aider les Etats Membres dans la préparation de cette rencontre. Comme il a été réaffirmé lors de la Xème CNUCED à Bangkok, elle travaille à l’amélioration des conditions et des mécanismes de la mondialisation et oeuvre à la promotion de politiques macroéconomiques cohérentes et équilibrées, et nous nous sommes attelés à l’amélioration du cadre et des termes de négociation des différents accords commerciaux. La CNUCED participera étroitement à la tenue des rencontres régionales préparatoires à la Réunion sur le financement du développement, dont la première aura lieu en Indonésie, et elle attend des demandes et instructions des Etats Membres en vue de mettre à leur disposition ses compétences.

Adoption de l’ordre du jour provisoire

M. Mauricio Escanero, Coordonnateur exécutif du Bureau du Comité préparatoire, et Facilitateur des consultations, a estimé que le consensus qui a pu être atteint sur le texte d’ordre du jour provisoire était le signe que l’importance de la question discutée pouvait transcender toutes les réserves. Il est cependant important que les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce participent activement aux préparatifs et à la tenue de la réunion internationale de haut niveau, a-t-il dit, l’Assemblée générale ayant clairement fait savoir qu’il était temps de relever le défi de la question du développement sous l’aspect de son financement. L’ordre du jour provisoire est une étape importante et un outil utile qui, s’il est bien utilisé, permettra de trouver des réponses aux problèmes qui se posent à de nombreuses nations. Il convient, pour atteindre des résultats tangibles après la réunion, de porter la coopération internationale en faveur du développement à un niveau politique plus élevé.

Les délégations des pays membres du Groupe des 77 et de la Chine ont accepté l’ordre du jour provisoire dans un esprit de compromis, a dit le représentant du Nigéria, qui s’est aussi félicité que ce texte puisse donner une nouvelle dynamique aux travaux du Comité préparatoire, qui doit désormais se pencher sur le format de la réunion de haut niveau et sur ses modalités de déroulement. La délégation du Chili a déclaré que son pays se portait candidat à l’organisation de la réunion de 2001. Elle a exprimé son soutien au texte d’ordre du jour provisoire et a demandé que les travaux du Comité s’orientent désormais vers les autres questions non résolues. A sa suite la représentante du Portugal, au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré son soutien aux réunions régionales qui se tiendront avant la réunion internationale. L’UE est en faveur d’une participation efficiente de la société civile et des ONG à la réunion, et elle pense que celle- ci entre dans la suite logique des grandes conférences internationales des années 90. Les discussions sur le financement du développement auront des retombées sur les politiques menées par tous les pays en matière de développement, a-t-elle estimé.

L’ordre du jour provisoire de la réunion internationale de haut niveau chargée de la question du financement du développement adopté par le Comité, met notamment l’accent sur la mobilisation des ressources financières intérieures et internationales en faveur du développement. Ce texte insiste entre autres sur l’accroissement des flux de capitaux privés et sur l’encouragement aux prêts privés à long terme. Il demande que soient examinées des mesures destinées à réduire les risques liés à la trop grande instabilité financière internationale et que soient renforcées les capacités des pays en développement et l’assistance technique qui leur est fournie. Le texte demande aussi que la réunion de haut niveau examine les possibilités de l’amélioration des échanges commerciaux, notamment par l’ouverture des marchés aux produits des pays en développement. L’ordre du jour inclut aussi les questions de l’aide publique au développement et de la dette.

Concernant la participation au processus préparatoire et à la réunion des acteurs non officiels, et notamment du secteur privé et des ONG, il a été convenu qu’elle leur soit ouverte lors des réunions du Comité et des débats de la réunion de haut niveau; pendant les séances d’audition prévues dans le cadre du processus préparatoire et autres formes de consultations, et sous la forme de communications avec le Secrétariat. Sur la question de la participation des ONG et de leur accréditation, les délégations du Groupe des 77 et de la Chine, par la voix du Nigéria, ont tenu à préciser qu’il était des prérogatives du Comité, dans son ensemble, d’en décider. Les dates des auditions et les catégories d’ONG à accréditer sont celles arrêtées par le Comité lors d’une séance précédente (voir communiqué de presse DEV/2241).

Documentation

Au cours de ses débats d’aujourd’hui, le Comité préparatoire était saisi du document contenant le projet de décision relatif au processus préparatoire et l’ordre du jour provisoire de la réunion de 2001. Ce document est publié sous la cote A/AC.257/L.2. Le Comité a aussi examiné un document de fond récapitulatif des actes préparatoires à la participation des partenaires non-officiels à la réunion.

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