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DH/279

LE COMITE PREPARATOIRE ENTAME UNE REFLEXION SUR LE TEXTE FINAL QUI SERA ADOPTE PAR LA SESSION SUR LE SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LES ENFANTS

1 juin 2000


Communiqué de Presse
DH/279


LE COMITE PREPARATOIRE ENTAME UNE REFLEXION SUR LE TEXTE FINAL QUI SERA ADOPTE PAR LA SESSION SUR LE SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LES ENFANTS

20000601

Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale qui sera consacrée au suivi du Sommet mondial pour les enfants en l’an 2001 s’est penché ce matin sur la forme et le fond du texte final qui sera adopté en 2001 par la session extraordinaire. De l’avis de la majorité des délégations ayant pris la parole, ce texte final devra être concis et tourné vers l’action. Il devra définir des objectifs réalistes. Ce document devra également tenir compte des objectifs non réalisés mais aussi des problèmes nouveaux ou qui se sont aggravés comme la situation des enfants dans les conflits armés, la pandémie du VIH/sida, les effets pervers du phénomène de la mondialisation. Il a été souligné que les mesures futures en faveur des enfants doivent s’appuyer sur le principe de non- discrimination et viser au bien-être des enfants et à leur participation. Les programmes qui n'ont pas été réalisés au cours de la décennie doivent être désormais mis en oeuvre sous l’angle du respect des droits. La Présidente du Comité préparatoire, Mme Patricia Durrant (Jamaïque) a estimé que les débats ont fourni les bases nécessaires à l’élaboration d’un projet de conclusions qui comprendra une liste des objectifs non réalisés, les leçons tirées de l’expérience, la nécessité d’intégrer des indicateurs qualitatifs et quantitatifs, et tiendra compte des vues des ONG, de la société civile et des enfants. Une première ébauche sera mise à la disposition des délégations en novembre 2000 et elle sera présentée à la session préparatoire suivante prévue en janvier 2001. Pour sa part, la Directrice générale de l’UNICEF, Mme Carol Bellamy, a précisé que des consultations de haut niveau auront lieu en vue d’élaborer ce document final.

Les représentants des pays suivants ont fait, dans ce cadre, une déclaration : Portugal (au nom de l’Union européenne), Ghana, Tunisie, Rwanda, Norvège, Canada, Etats-Unis, Inde, Chine, Equateur, Pérou, Egypte, Pakistan, Mongolie et Turquie. L’Observateur de la Suisse, ainsi que les représentants de l'UNESCO des ONG suivantes ont pris la parole : Caucus Afrique, Caucus Asie du Sud, Caucus Amérique latine et International Vitamine A Consultative Group.

Auparavant, le Comité préparatoire avait achevé son débat général, en entendant les représentants de la Fondation Arigatou et d’Inclusion International et Roeher Institute, organisations non gouvernementales.

Le Comité a décidé de proposer à l’Assemblée générale de convoquer la session extraordinaire à New York pendant trois jours entre la première et la deuxième semaine du débat général de la cinquante-sixième session de l’Assemblée générale.

Le Comité a également décidé de modifier la date limite qu’il s’était fixée pour approuver la participation des organisations non gouvernementales au processus préparatoire. Ainsi, une liste d’autres organisations non gouvernementales dont la participation est proposée devrait être communiquée au Comité préparatoire avant le 30 septembre. Le Comité approuverait la participation des organisations non gouvernementales figurant sur cette liste, selon la formule d’approbation tacite, avant le 31 octobre.

Le Comité préparatoire se réunira à nouveau en séance plénière, cet après- midi, à 16 heures, pour adopter une série de projets de décision portant sur les questions suivantes: sessions de fond du Comité préparatoire en 2001, modalités régissant l’accréditation et la participation des organisations non gouvernementales à la session extraordinaire et participation des membres associés des Commissions régionales.

Débat général sur le rapport sur les nouveaux problèmes des enfants au XXIe siècle

M. MYOCHI KAI, Fondation Arigatou, a rappelé que son organisation regroupe 300 représentants du Bouddhisme, de la Chrétienneté, de l’Islam, du Judaïsme et d’autres religions originaires de 33 pays. La Fondation souligne l’importance de la religion pour faire face aux problèmes concernant les enfants. La création de partenariats avec des responsables religieux et des organisations religieuses, en particulier en prévision de la session extraordinaire de l’Assemblée générale de 2001 qui sera consacrée au suivi du Sommet mondial pour les enfants, est essentielle.

M. MICHAEL BACH (Inclusion international et Roeher Institute) a évoqué le sort des enfants handicapés et de leurs familles et a dénoncé l’exclusion sociale de ce groupe. Sans une intervention ciblée, l’avenir de ce groupe d’enfants extrêmement marginalisés sera encore plus sombre. Le représentant a rappelé que la discrimination dans l’accès aux soins de santé et à l’éducation est endémique et que les problèmes propres à ce groupe d’enfants n’ont pas été pris en compte dans les programmes d’action nationaux. Il a demandé la mise en oeuvre d’un plan d’action qui mette en valeur un développement sain de l’enfant. Tous les enfants devraient avoir la même valeur aux yeux des pouvoirs publics quel que soit leur héritage génétique. Il faut créer des services sociaux inclusifs ainsi qu’un véritable réseau de solidarité, renforcer les organisations familiales et rassembler des données sur les handicapés.

Examen du projet de conclusions de la session extraordinaire : définitions des principaux problèmes et tendances

Mme ROSA BATOREU (Portugal) au nom de l’Union européenne, a estimé que l’évaluation pour les progrès réalisés dans le cadre de la mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan d’action du Sommet mondial des enfants devrait bénéficier de manière considérable d’un processus technique global d’analyse des résultats obtenus, qui serait mis en place par le Secrétariat en étroite coopération avec un grand nombre de partenaires. Le processus de consultation devrait de manière évidente être entamé avec les gouvernements et les autorités locales mais devrait également englober la société civile, y compris les enfants eux-mêmes, les organisations non gouvernementales et le secteur privé. Les rapports nationaux devraient constituer la première source d’informations et de données pour réaliser cette évaluation. En outre, il est également important que les institutions spécialisées compétentes participent activement à ce processus de consultation. La mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan d’action a largement bénéficié des actions prises aux niveaux régional et international. L’Union européenne souligne en outre le rôle crucial de la participation active des adolescents et des enfants au processus de consultation.

Mme ALBERTA QUARTEY (Ghana) a déclaré que son pays est le premier à avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant. Le Gouvernement a lancé un programme d’action et prépare actuellement la mise en place d’une unité de recherche pour veiller à la mise en oeuvre de la Convention. Un groupe parlementaire a été créé pour défendre leurs droits à l’échelon local. Nos ressources sont limitées et certaines traditions ainsi que les hostilités entre différents groupes de population et la pauvreté font obstacle à certaines initiatives. La représentante a évoqué la multiplication des

conflits en Afrique et a insisté sur la nécessité de prendre en compte ce phénomène dans les actions visant à réaliser les objectifs du Sommet mondial. Elle a également demandé qu’une attention particulière soit accordée aux problèmes émergents résultant de la mondialisation.

M. ALI CHERIF (Tunisie) a estimé que la session extraordinaire de l’Assemblée générale de 2001 devrait être en mesure de formuler des propositions concrètes pour assurer l’amélioration de la situation des enfants dans le monde. Le document final qui sera adopté par la session extraordinaire devrait être précis et bien ciblé. La Tunisie accorde une place particulière aux problèmes des enfants dans son programme national de développement, en insistant sur les besoins des enfants émigrés.

M. JOSEPH MUTOBOBA (Rwanda) a souligné que plus de 87 000 enfants sont devenus chefs de famille après le génocide et pendant la période de rapatriement entre 1996 et 1997. Dans ce contexte, un programme est mis en oeuvre pour offrir aux orphelins et aux enfants non accompagnés une éducation primaire, secondaire et des cours de formation professionnelle. De plus, des services consultatifs sont offerts aux enfants encore traumatisés par le génocide. Le représentant a souligné que dans son pays l’obstacle majeur vient de l’insuffisance des ressources financières. Indiquant, par ailleurs, que conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant, les mineurs suspectés d’actes de génocide sont conduits dans des centres de réhabilitation, le représentant a appelé la communauté internationale à reconnaître les efforts de son pays en matière de protection des droits de l’enfant et à l’aider à réhabiliter ces jeunes. Il a donc suggéré au Comité préparatoire de recommander la tenue d’une session extraordinaire visant à collecter des fonds pour les enfants pauvres du monde en s’assurant de la participation des détenteurs de grosses fortunes comme le Président de Microsoft, M. Bill Gates. Il a, en outre, précisé que son pays consacre 5% de son budget à l’aide aux victimes du génocide dont la majeure partie va aux personnes les plus vulnérables y compris les enfants orphelins. L’autre défi qui se pose au Gouvernement, a poursuivi le représentant, est la question des enfants des rues dont la condition exige du Gouvernement qu’il relève le double défi de créer un environnement propice à l’éducation tout en mettant en oeuvre une politique plus générale de lutte contre la pauvreté.

Le représentant a poursuivi en indiquant qu’au niveau gouvernemental, les ministères concernés travaillent étroitement avec les ONG locales et internationales et l’UNICEF pour diffuser l’information sur la Charte de l’enfant et promouvoir une prise de conscience des droits de l’enfant. Le Gouvernement sensibilise également les parents et le secteur privé pour les encourager à investir davantage dans l’éducation et à surveiller l’ensemble du processus éducationnel. Là encore, le représentant a mis l’accent sur la question brûlante des ressources nécessaires à l’instauration d’un système d’école obligatoire et gratuite. Ii a, par ailleurs, indiqué que la Commission nationale de l’unité et de la réconciliation a demandé à tous les ministères y compris celui de l’éducation d’intégrer les valeurs de tolérance et de culture de la paix dans les programmes destinés aux enfants. En outre, grâce à la politique de décentralisation, les bourgmestres ont aujourd’hui la responsabilité première de sensibiliser les communautés à la nécessité de préserver le bien-être des enfants.

A cette fin, des fonds ont été créés dans la plupart des communautés. Insistant sur la question des ressources, le représentant a indiqué que malgré les défis sociaux qui se posent à son pays, ce dernier est toujours contraint de consacrer 65 à 70% du revenu national au paiement du service de la dette. L’engagement du peuple rwandais en faveur du social nécessite donc un plus grand appui de la communauté internationale.

Mme BIRGITNE LUND-HENRIKSEN (Norvège) a appuyé les recommandations de l’Union européenne pour que le processus de négociation de la session extraordinaire soit suffisamment large pour inclure les organisations multilatérales, les institutions de recherche et les organisations non gouvernementales. Il est important que les partenaires qui oeuvrent en faveur des droits de l’enfant soient associés à l’ensemble du processus. Les mesures futures en faveur des enfants doivent s’attaquer aux principes de non-discrimination, du bien-être de l’enfant et de leur participation. Les programmes qui n'ont pas été réalisés au cours de la Décennie doivent être désormais mis en oeuvre sous l’angle du respect des droits. Il faut tirer les leçons des dernières années mais également identifier les défis futurs. Une approche fondée sur le respect du droit signifie que l’on ne peut pas se satisfaire d’apporter une aide à 80% des enfants. Il nous faut venir en aide à 100% des enfants. La représentante a également plaidé en faveur d’une culture de mobilisation des ressources et de leur utilisation en ayant comme priorité le bien-être des enfants.

Mme LANDON PEARSON, Sénateur du Canada, a estimé que le Comité préparatoire devrait, à sa prochaine session de fond, se pencher sur les conclusions des réunions nationales et régionales organisées dans le cadre des travaux préparatoires de la session extraordinaire de l’Assemblée générale de 2001.

Mme MAUREEN WHITE (Etats-Unis) a rappelé l’importance de revenir sur le travail accompli depuis 1990. Elle a suggéré que le processus d’examen au niveau national alimente les travaux du Comité. Le Programme d’action conclu il y a dix ans identifiait les problèmes en cours mais également les questions émergentes comme la pandémie du VIH/sida et les conflits armés. Ce document dynamique était orienté vers l’action et apportait une réponse structurée aux problèmes identifiés. Il prévoyait un processus d’examen et de suivi. Il nous faut veiller à ce que la session extraordinaire soit véritablement à la hauteur du Sommet mondial qui l’a précédée.

Mme VEENA S. RAO (Inde) a déclaré que sa délégation pense que la session extraordinaire de l’Assemblée qui sera consacrée au suivi du Sommet mondial pour les enfants en 2001, devrait aboutir à l’élaboration d’un document intergouvernemental négocié, clair, concis et tourné vers l’action. Certains des traits essentiels de ce document devraient, entre autres, être: la définition des étapes à respecter pour mettre en application le programme inachevé du Sommet pour les enfants, y compris la question cruciale de la mobilisation des ressources; d’un accord sur les efforts à déployer à tous les niveaux pour arriver à l’éradication de la pauvreté; d’une stratégie de lutte intergénérationnelle contre la malnutrition chez les nouveau-nés, les enfants et les femmes enceintes; une réaffirmation de l’importance de l’alphabétisation et de l’éducation; l’étude de l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et des conditions sanitaires; et la mise en place de politiques destinées aux enfants vivant dans des conditions

difficiles, dont ceux affectés par le terrorisme et les conflits armés, les enfants des rues, les délinquants juvéniles, les enfants victimes d’exploitation du travail, et ceux affectés par le VIH/sida. Sur ces différents points, une attention particulière devrait être accordée aux petites filles, dont la croissance harmonieuse est indispensable, si l’on veut donner une chance de bien- être aux enfants de la prochaine génération. L’Inde propose d’autre part que la session extraordinaire de l’Assemblée dure trois jours, et nous sommes en faveur d’une participation des ONG au même niveau que lors des autres sessions extraordinaires de l’Assemblée, a dit la représentante.

Mme GOUHUA SAI (Chine) a estimé que le document final de la session extraordinaire de 2001 devrait reconnaître les progrès accomplis au cours de cette dernière décennie ainsi que refléter les changements intervenus dans le monde au cours de la même période. Il devrait également indiquer les objectifs les plus importants à atteindre à l’avenir, tout en réaffirmant un engagement des gouvernements et des organisations internationales. La délégation chinoise se dit prête à participer activement aux négociations sur le document présenté par le Bureau du Comité préparatoire.

M. BOUVERAT (Suisse) a rappelé que depuis la tenue du Sommet pour les enfants en 1990 d'importants développements sont intervenus, comme la ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant. Ces développements doivent, selon lui, sous-tendre le processus de préparation de la session extraordinaire afin d'aboutir à un résultat satisfaisant. En outre, la Convention relative aux droits de l'enfant constitue une base juridique solide pour évaluer les efforts entrepris, fixer des buts et mobiliser de nouvelles énergies. Sa mise en oeuvre effective est absolument prioritaire. La Suisse estime que l'identification des défis et problèmes du futur devrait prendre en compte plusieurs dimensions importantes de la Convention, comme l'enregistrement systématique des naissances, la justice juvénile et le travail des enfants. Elle attache aussi une importance particulière à la protection maximale des enfants impliqués dans les conflits armés ainsi qu'à la prise en compte des droits et intérêts de l'enfant dans toutes les stratégies nationales de développement.

La définition des obstacles à la réalisation des droits des enfants et des objectifs du Sommet devrait prendre mieux en compte les conclusions des différents mécanismes oeuvrant en faveur des droits de l'enfant, en particulier le Comité des droits de l'enfant, et le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme sur la prostitution, la pornographie et la vente d'enfants. Par ailleurs, il conviendrait de développer des indicateurs spécifiques pour mesures les progrès relatifs au respect des droits de l'enfant. Le représentant a également suggéré la tenue d'un Forum ou d'une manifestation pour et avec les enfants, mettant en oeuvre concrètement l'idée de participation. La Suisse espère que la session extraordinaire permettra aux Etats de réaffirmer clairement leur engagement en faveur des enfants et de la mise en oeuvre effective des obligations énoncées dans la Convention relative aux droits de l'enfant. Les recommandations devront être formulées pour une action concrète et il ne faudra donc pas perdre de vue que les stratégies devront être considérées sur le long terme et que les mesures préconisées devront pouvoir être financées. Un document spécifique faisant référence à des exemples de bonne pratique mis en oeuvre par les Etats et autres acteurs pourrait aussi être élaboré.

Mme MARGARITA VELASCO (Equateur) a déclaré que son pays est le premier pays d’Amérique latine à avoir ratifié la Convention sur les droits de l’enfant. Elle a expliqué que la Constitution de l'Equateur prévoit des mesures de protection en faveur de l’enfant. La représentante a évoqué les initiatives nationales qui se sont concrétisées par la baisse du taux de mortalité infantile qui est passé de 30 pour 1000 à 20 pour 1000 en 1998. Il existe dans le pays un vaste mouvement en faveur des enfants associant l’Etat et la société civile dans le cadre du système national de protection intégrale de l’enfant. Nous disposons également d’un système d’indicateurs sociaux sur les fillettes, enfants et adolescents qui nous permet d’identifier les problèmes. Nous suggérons que la session extraordinaire identifie de nouveaux indicateurs pour approfondir notre connaissance de la situation. La représentante a fait part de sa préoccupation quant à la crise économique que connaît son pays qui a causé une augmentation du nombre d’enfants qui travaillent. Ce taux est passé de 24 à 28%. Ceci est un avertissement et nous nous demandons comment consolider les progrès réalisés aux cours des dernières années.

M. GUILLERMO TORO, Vice-Ministre des affaires sociales du Pérou, a indiqué qu’après l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action du Sommet mondial pour les enfants de 1990, le gouvernement péruvien – en étroite coopération avec les organisations non gouvernementales – a pris une série de mesures visant à améliorer la situation des enfants. Il est essentiel de prendre en compte les besoins et les droits des enfants pour développer une stratégie nationale efficace en la matière. Les objectifs de développement visent à donner la priorité aux régions les plus défavorisées. Les mauvais traitements dont font l’objet les enfants et la violence préoccupent gravement le gouvernement péruvien. En outre, le taux de mortalité infantile et les maladies infantiles traditionnelles sont encore au centre des priorités nationales. Le taux de mortalité maternelle demeure élevé. Des mesures en faveur des enfants ont été prises dans le cadre de la coopération régionale.

Mme KHAZLAB (Egypte) a évoqué l’importance d’obtenir un engagement politique au plus haut niveau. Le document final qu’adoptera la session extraordinaire devrait porter exclusivement sur les objectifs qui n’ont pas été réalisés et comprendre les problèmes émergents comme la pandémie du sida. Il devrait traiter notamment de la santé des fillettes, y compris des effets des problèmes de l'environnement sur les enfants et les mères et de l’identité culturelle. Ce document devrait être adopté par consensus.

Mme ASI (Pakistan)a estimé que le document final de la session extraordinaire devrait prendre en compte les difficultés rencontrées par les pays en développement, en particulier l’impact négatif de la mondialisation et les grandes disparités de revenus. Elle a souhaité que la session extraordinaire consacrée en 2001 au suivi du Sommet mondial pour les enfants comporte trois jours en séance plénière.

M. SIDIBE (Organisation pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)) a souhaité que l’accent soit mis plus largement sur l’exercice des droits de l’enfant. Parmi ces droits, le droit à l’éducation est le plus fondamental car son exercice permet à la personne humaine de parvenir au plein épanouissement. Dans la réalité de nombreux obstacles endogènes se posent à la réalisation de ce droit comme les crises socioéconomiques, les guerres et l’incapacité des services publics de garantir une éducation pour tous. Sur le plan exogène, le représentant a évoqué les effets pervers de la mondialisation. La session extraordinaire doit proposer des moyens adéquats permettant de mettre en oeuvre ce droit effectif à l’éducation. Il s’agit ainsi dans un premier temps d’aider les pays à développer des politiques claires en matière d’éducation pour tous, d’apporter un soutien à la mise en oeuvre des programmes d’éducation partant d’une approche systémique, de favoriser le développement des capacités endogènes et capacités locales, d'intensifier les programmes d’éducation ciblant les filles et les femmes, de favoriser les langues locales, de promouvoir l’éducation scientifique de base, de promouvoir l’éducation permanente et de renforcer les institutions publiques. Le représentant a également évoqué la nécessité de clarifier le rôle des Nations Unies dans ce processus.

Mme ENKHTSETSEG (Mongolie)a rappelé que son pays a été parmi les premiers à avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant. Le Programme national d’action a été élaboré avec la coopération de l’UNICEF et des organisations non gouvernementales nationales. Concernant le document final de la session extraordinaire, la délégation de la Mongolie estime qu’il devrait être concis et axé sur des objectifs bien précis. Il devrait envisager des mesures concrètes et réalisables.

M. SISSOKO, Caucus Afrique, a estimé que la pauvreté est l’obstacle principal à la réalisation des objectifs fixés en 1990. Depuis, a-t-il expliqué, nous avons constaté l’émergence de problèmes nouveaux que sont les enfants soldats, le trafic des enfants aux fins d’exploitation et d’esclavage, le recul de l’éducation chez les filles, l’aggravation des certaines maladies, les ravages du Sida, l’augmentation du nombre d’enfants de la rue et de la main d’oeuvre enfantine. Nous nous sommes interrogés sur la pertinence des programmes de l’UNICEF car le bilan est alarmant. Le représentant a plaidé pour une approche intersectorielle qui repose sur la coopération. L’UNICEF, outre sa fonction de collecte de fonds, devrait développer sa mission de formation. Il a également appelé à la mise en place d’une stratégie mondiale de lutte contre la pauvreté.

Mme VYAS, Caucus Asie du Sud, a estimé que l’enfant a besoin d’un environnement propice à son développement et a salué les efforts inlassables de l’UNICEF. La représentante a toutefois regretté que les progrès réalisés dans le cadre de la mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan d’action du Sommet mondial pour les enfants n’ait profité qu’à une partie des enfants dans le monde. Il est essentiel d’assurer une éducation appropriée aux fillettes dans les établissements scolaires ainsi qu’au sein de la famille. Pour réaliser avec succès les objectifs définis par le Sommet mondial pour les enfants, il est indispensable que tous les acteurs concernés participent activement au processus de mise en oeuvre. Pour ce faire, les gouvernements devraient adopter une approche intégrée.

M. MARTINEZ, Caucus Amérique latine, a estimé que la pauvreté est le grand défi au développement et à la démocratie en Amérique latine. Il existe encore des milliers d’enfants déplacés du fait de la violence armée, des milliers d’enfants des rues, d’enfants qui n’ont pas accès à l’éducation. Le représentant a soulevé la question des ressources financières ainsi que la nécessité de garantir la participation des fillettes des enfants et des adolescents au processus de promotion de leurs droits qui sont à la clé du succès.

M. KEITH WEST, Groupe international consultatif pour la vitamine A (IVACG), a souligné que la vitamine A est essentielle pour le développement des enfants. On estime à plus d’un million le nombre d’enfants qui meurent chaque année d’infections aggravées par la déficience en vitamine A. Il est nécessaire de redoubler d’efforts pour distribuer la vitamine A et l’étendre en particulier aux femmes en âge de procréer. La déficience en fer et l’anémie affectent plus de la moitié des femmes enceintes et des bébés au cours des deux premiers mois de leur vie. C’est pourquoi, M. West s’est déclaré convaincu que le Comité préparatoire offre une occasion vitale pour renforcer les objectifs du Sommet mondial, la détermination de la communauté internationale et notre volonté et notre capacité de prévenir ces déficiences – qui constituent des formes déguisées de famine – afin d’assurer une meilleure santé aux enfants et aux femmes.

Mme BULUT (Turquie) a estimé que des efforts particuliers doivent être déployés pour venir en aide aux enfants victimes des conflits, à ceux qui souffrent de mauvais traitements et de l’exploitation. Il faut accorder une attention spéciale aux fillettes. Elle a souligné l’importance de garantir la participation des ONG et de mettre en oeuvre des partenariats constructifs ce qui permettra d’améliorer les services de base.

Mme CAROL BELLAMY, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a indiqué qu’elle a pris note des suggestions formulées par les délégations. Des consultations de haut niveau auront lieu pour élaborer le document final qui sera adopté, en 2001, lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au suivi du Sommet mondial pour les enfants.

La Présidente du Comité, Mme Patricia Durrant (Jamaïque), a estimé que les débats ont fourni les bases nécessaires à l’élaboration d’un projet de conclusions qui comprendra une liste des objectifs non réalisés, les leçons tirées de l’expérience, la nécessité d’intégrer des indicateurs qualitatifs et quantitatifs, et tiendra compte des vues des ONG, de la société civile et des enfants. Ce document sera mis à la disposition des délégations en novembre de l’an 2000 et il sera présenté à la session préparatoire suivante prévue en janvier 2001. Ce document sera tourné vers l’action et reposera sur l’obligation de résultats. Elle a précisé que pour tenir compte des préoccupations exprimées par les délégations, le document qui leur sera présenté en novembre 2000 ne sera qu’une ébauche.

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