LE COMITE PREPARATOIRE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT OUVRE SA SESSION DE FOND ET DEBAT DE L'IMPORTANCE DE L'ORDRE DU JOUR DE LA REUNION INTERNATIONALE DE 2001
Communiqué de Presse
DEV/2242
LE COMITE PREPARATOIRE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT OUVRE SA SESSION DE FOND ET DEBAT DE L'IMPORTANCE DE L'ORDRE DU JOUR DE LA REUNION INTERNATIONALE DE 2001
20000531Réuni sous la présidence de M. Asda Jayanama (Thaïlande), le Comité préparatoire de la réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental a ouvert ce matin les travaux de sa session de fond de l'anée 2000. Après avoir adopté l'ordre du jour de ses travaux, le Comité a entendu une déclaration de M. Nitin Desaï, Secrétaire général adjoint chargé des affaires économiques et sociales, qui a plaidé en faveur d'un processus d'organisation transparent et visible qui permette au public de saisir l'importance des questions abordées, comme notamment le rôle des banques de développement, de l'épargne, des mécanismes d'investissement au sein de systèmes financiers de plus en plus liés au niveau national aussi bien qu'au niveau mondial. La réunion internationale de haut niveau devra aider à donner une nouvelle impulsion politique au financement du développement, de l'épargne, des mécanismes d'investissement au sein de systèmes financiers de plus en plus liés au niveau national aussi bien qu'au niveau mondial. La réunion internationale de haut niveau devra aider à donner une nouvelle impulsion politique au financement du développement et étudier les incidences potentielles des investissements étrangers sur celui-ci, question qui n'est pas toujours traitée par le secteur privé, a dit M. Desaï. Si les Nations Unies ne sont peut-être pas le meilleur endroit pour discuter des aspects techniques financiers, elles offrent cependant un forum idéal pour traiter des questions politiques, a-t-il estimé.
Il a été suggéré par certaines délégations que le Comité débatte le plus rapidement possible du lieu et de la date de la tenue de la réunion internationale de haut niveau. Le Comité a besoin d'établir un ordre du jour le plus clair et le plus transparent possible pour pouvoir au mieux sensibiliser l'opinion à la tenue de la réunion, a dit le Président. Des délégations ont regretté que le processus d'évaluation des différentes conférences organisées par le système de l'ONU au cours des années 1990 ne soit pas assez efficient et mobilise trop d'énergies au sein du Secrétariat, alors que des questions majeures se posent à l'avenir, comme celle du développement. Il semble y avoir un "syndrome" de "Conférences + 5 ". La réunion sur le financement du développement devrait mettre, pour sa part, un accent sur les pays les plus pauvres et les moins avancés, et être organisée de manière à obtenir des résultats tangibles, ont estimé les délégués.
L'agenda pour le développement a clairement relevé les problèmes qui se posent dans les domaines économiques et sociaux, a dit M. Desaï. Et le Secrétariat compte pousser plus avant l'esprit et les liens de collaboration qui existent déjà avec les organismes pertinents en la matière et avec la CNUCED.
A la suite de M. Desaï, M. Mauricio Escanero (Mexique), Facilitateur des consultations informelles du Comité, a dit que le processus de négociations de l'ordre du jour de la réunion faisait des progrès notables. Les travaux préparatoires de la réunion sur le financement du développement sont à un stade critique en raison des effets et de l'importance croissants de la mondialisation. Un avant projet d'ordre du jour a été établi par le Groupe de travail à composition non limitée de l'Assemblée générale s'occupant du financement du développement. Il a été proposé que la réunion de 2001 examine des questions à la fois pertinentes au niveau national et international et qui ont des impacts particuliers sur le développement. La réunion examinerait notamment les questions liées à l'éradication de la pauvreté et à la mobilisation et la disponibilité des ressources. Il appartient désormais au Comité préparatoire de prendre une décision sur ces propositions.
Processus préparatoire de fond et préparatifs de la réunion de haut
Concernant le processus préparatoire de fond et les préparatifs de la réunion internationale de haut niveau, le représentant du Portugal, s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a indiqué que la réunion chargée d'examiner la question du financement du développement doit apporter mobilisation et cohérence dans les politiques et l'utilisation des ressources. Le représentant du Nigéria, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a pour sa part estimé que la réunion doit être une conférence internationale convoquée par les Nations Unies dans un pays en développement avec une représentation au plus haut niveau. A cet égard, le représentant du Kenya a proposé qu'elle se tienne au Centre des Nations Unies à Nairobi. La collaboration comme l'active participation du Fond monétaire international (FMI), de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), du secteur privé et de la société civile sont nécessaires pour assurer le succès du processus car il n'existe pas aujourd'hui de solution partielle à la question du développement, ont réaffirmé plusieurs délégations. En effet la libéralisation économique et politique a multiplié les acteurs, rendant l'établissement de politiques de développement complexe.
Pour le représentant du Pakistan, la réunion internationale n'est pas un aboutissement mais le début d'un processus, le rythme actuel de la mondialisation exigeant des efforts constants pour que le développement demeure un objectif. Notant que le rapport du millénaire du Secrétaire général ne fait pas clairement mention du financement du développement, il a souligné que le secteur privé doit jouer un rôle dans le financement du développement aussi bien par altruisme que dans son propre intérêt. La réunion pourrait permettre d'aboutir à une déclaration politique qui mette en lumière les problèmes et traduise la volonté de la communauté internationale d'agir, à un programme d'action énumérant les mesures à prendre pour un financement stable, à des engagements politiques de la part des acteurs pertinents et à la création, sous les auspices des Nations Unies, d'un Forum pour évaluer chaque année leur mise en oeuvre. Rappelant que la réunion doit être menée dans la droite ligne des précédents travaux des Nations Unies sur le développement, le représentant du Chili a, quant à lui, suggéré qu'elle établisse des directives politiques objectives, les aspects techniques étant confiés aux institutions internationales compétentes. La manifestation pourrait examiner ce qui doit être fait pour mobiliser les ressources, les acheminer vers l'investissement et en tirer parti en faveur du développement.
En ce qui concerne l'ordre du jour de la manifestation, le représentant du Guatemala a proposé qu'on le divise en quatre catégories : mobilisation des ressources internes, des ressources externes, aspects systémiques et institutionnels. Pour lui, il devra notamment reprendre les éléments suivants : environnement propice à l'épargne et l'investissement, situation des pays pauvres surendettés, régime sain dans les finances publiques des pays en développement, accès au crédit pour les microentreprises, prise de conscience de l'importance de l'aide publique au développement, coopération mondiale en matière fiscale, légitimité d'un impôt international pour financer la reconstitution du capital des organismes financiers multilatéraux, et réduction de l'instabilité des mouvements transnationaux de capitaux. Certaines délégations, notamment celle de la Nouvelle-Zélande, ont souhaité que les négociations portent toutefois davantage sur les questions plutôt que sur l'adoption de l'ordre du jour lui-même.
S'exprimant au nom des pays du Groupe de Rio, le représentant de la Colombie a relevé l'importance pour les Etats de la région de la réunion sur le financement du développement. Le Groupe de Rio a tenu une réunion régionale au cours de laquelle a été discutée l'importance de la refonte du système financier international, et la Colombie abritera aussi bientôt une réunion d'experts de haut niveau dont les travaux entreront dans le cadre de la préparation de la réunion internationale sur le financement du développement. Les membres du Groupe de Rio veulent un ordre du jour clair et vigoureux pour cette réunion et espèrent que les décisions qui y seront prises seront bénéfiques aux économies en difficulté. Le bon déroulement de la réunion régionale que tiendront les pays d'Amérique latine et des Caraïbes sera à cet égard crucial, a-t-il estimé, approuvé par la délégation du Ghana qui a insisté sur le fait que le marketing était une question importante, et que le succès de la réunion sur le financement du développement tiendrait à la manière dont elle serait perçue par la communauté internationale. La concertation et la mobilisation internationales sont donc nécessaires, et les travaux du Groupe de travail spécial de l'Assemblée sur cette question ont clairement montré qu'il ne faut pas ignorer la complexité des mécanismes de a mondialisation.
Des délégations ont regretté l'absence de gouvernance normalisée pouvant réguler le fonctionnement de l'OMC et des institutions de Bretton Woods et les interactions qui naissent de leurs décisions. Il serait souhaitable que l'OMC et le FMI participent aux travaux du Comité préparatoire à leur niveau intergouvernemental, a-t-il été suggéré, et un dialogue global devrait être instauré sur la possibilité de la création d'un cadre régulatoire des marchés financiers internationaux, et notamment des fonds de pension, et sur l'amélioration du fonctionnement des partenariats entre les secteurs publics et privés en vue de faciliter une circulation plus équilibrée des flux d'investissements privés, notamment en faveur des pays qui ont jusqu'ici été négligés.
Intervenant après le délégué du Guatemala, le représentant du Japon a estimé que l'ordre du jour de la réunion internationale de haut niveau devait être le plus ouvert possible et ne rien exclure. Les orateurs devraient avoir la latitude de débattre de tous les détails qu'ils estiment importants, et l'ordre du jour ne devrait pas effrayer les parties prenantes institutionnelles, mais au contraire, être ouvert à leurs suggestions et n'empêcher aucun argument. Partageant ce point de vue, le délégué de la Norvège a dit que la réunion devait donner un nouvel élan au processus de développement. Et, revenant sur un argument auparavant évoqué par d'autres délégations, il a souligné qu'il était nécessaire d'obtenir un engagement ferme sur la décision qui avait été prise au niveau international pour que les pays riches consacrent un certain pourcentage de leur PNB à l'aide publique au développement. D'autre part, la réunion de haut niveau ne devrait pas se limiter à publier un rapport à la fin de ses travaux, mais devrait plutôt faire en sorte que des mécanismes de suivi et des actions concrètes suivent ses recommandations.
Prenant la parole à son tour, le représentant de l'Indonésie a regretté que le processus préparatoire de la réunion sur le financement du développement n'ait pas reçu de fonds substantiels du Secrétariat en vue de mieux le faire connaître. Les pays d'Asie-Pacifique se réuniront à Djakarta pour préparer leur participation à la réunion internationale sur le financement du développement, et l'Indonésie soutient fermement la proposition du Groupe des 77 et de la Chine que cette réunion se tienne dans un pays en développement pendant une durée de 7 à 8 jours. Les petits Etats insulaires en développement et les pays enclavés sans littoral faisant face à des problèmes spécifiques dus à leur situation géographique et à leur petite taille et à l'étroitesse de leurs marchés, des délégations, dont celle de la République démocratique populaire lao ont plaidé en faveur des pays sans littoral qui souffrent économiquement du problème des transports. Ces pays dépensent en moyenne 18% de leurs revenus en frais de transport et de transit, ce qui est énorme. Par comparaison, les pays développés ne dépensent que 4% de leurs gains pour les mêmes besoins. L'ordre du jour de la réunion devrait donc tenir compte des besoins spécifiques de ces pays.
Prônant une approche intégrée de tous les aspects du développement, la représentante de Sainte-Lucie a souhaité que les intérêts des petits Etats insulaires en développement soient aussi pris en considération. La réunion est une chance unique de mettre en place un processus novateur et d'explorer d'autres modes de dialogue, a pour sa part indiqué le représentant des Etats-Unis. A son instar, plusieurs délégations, dont celle du Soudan, ont insisté sur l'importance de la participation de toutes les parties prenantes, notamment des institutions de Bretton Woods, aux discussions. Pour la représentante de Cuba, des questions aussi importantes que la dette, les flux financiers internationaux ou le commerce devraient être discutées au niveau de groupes de travail et être ensuite bien inscrites à l'ordre du jour de la réunion internationale de haut niveau.
Participation des ONG
Le représentant de "Franciscans International", organisation non gouvernementale bénéficiant du statut consultatif auprès du Conseil économique et social, a insisté sur le fait qu'en dépit des efforts internationaux, de larges couches de la population sont marginalisées et beaucoup de pays appauvris dépensent plus pour honorer leur service de la dette que pour financer l'éducation ou la santé de leur population. Il a noté que l'imposition étant la principale source envisageable de financement du développement social, il est urgent de réglementer la spéculation financière excessive et de créer une imposition à deux niveaux pour les transactions monétaires tout en prévenant l'instabilité financière.
Réaffirmant les soucis que crée la circulation incontrôlée et spéculative des investissements internationaux, le représentant de la Confédération mondiale du travail s'est déclaré préoccupée par la politique appliquée en matière de flux financiers comme par le rôle diminuant des banques centrales et des ministères des finances dans les pays membres du Groupe des 77. Les ministres des finances doivent se rendre à Washington pour demander au FMI s'ils peuvent accroître les salaires locaux, a-t-il déploré. Selon lui, la réunion doit établir un lien entre financement et commerce, examiner la question du libre mouvement de la main d'oeuvre et de l'inefficacité des ressources allouées. Pour enrayer le bogue du millénaire une impressionnante mobilisation internationale a été possible, pourquoi ne faire de même pour financer le développement, a-t-il demandé.
Documentation
Au cours de la réunion de ce matin, le Comité préparatoire était saisi du document contenant l'ordre du jour provisoire de sa session, paru sous la cote A/AC.257/7.
La prochaine réunion du Comité préparatoire sera annoncée dans le Journal.
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