SUD-LIBAN : LA COOPERATION DE TOUTES LES PARTIES SERA ESSENTIELLE POUR QUE LA FINUL PUISSE CONFIRMER LE RETRAIT ISR'LIEN
Communiqué de Presse
CS/1192
SUD-LIBAN : LA COOPERATION DE TOUTES LES PARTIES SERA ESSENTIELLE POUR QUE LA FINUL PUISSE CONFIRMER LE RETRAIT ISRAELIEN
20000523Le Conseil souscrit résolument au rapport du Secrétaire général
Le président du Conseil de sécurité, M. Wang Yingfan (Chine), a fait, ce matin, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante:
Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 22 mai 2000 (S/2000/460) et y souscrit résolument. Il souligne à nouveau limportance et la nécessité dinstaurer une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, sur la base de toutes ses résolutions pertinentes, y compris ses résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967 et 338 (1973) du 22 octobre 1973.
Le Conseil se félicite que le Secrétaire général entende prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) de confirmer quun retrait total des forces israéliennes du Liban a eu lieu conformément à sa résolution 425 (1978), et de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de faire face à toute éventualité, en ayant à lesprit que la coopération de toutes les parties sera essentielle. Le Conseil se félicite de lintention qua le Secrétaire général de faire rapport sur le retrait des forces israéliennes du Liban, conformément à sa résolution 425 (1978).
Le Conseil souscrit pleinement aux conditions dont le Secrétaire général indique quelles devront être remplies pour que puisse être confirmé le respect par toutes les parties concernées de sa résolution 425 (1978), et il appelle toutes les parties concernées à coopérer pleinement à lapplication des recommandations du Secrétaire général, quil prie de faire savoir si elles ont rempli ces conditions lorsquil fera rapport sur le retrait.
Le Conseil demande aux États et aux autres parties concernées dexercer la plus grande retenue et de coopérer avec la FINUL et avec lONU de façon à assurer lapplication intégrale de ses résolutions 425 (1978) et 426 (1978).
Il pense, comme le Secrétaire général, quil importe au plus haut point que les États et autres parties concernées fassent ce quil leur revient pour ramener le calme, assurent la sécurité de la population civile, et coopèrent pleinement à laction que lONU mène en vue de stabiliser la situation et de rétablir la paix et la sécurité internationales ainsi que daider le Gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans la région après confirmation du retrait.
Le Conseil se félicite de la décision du Secrétaire général de renvoyer immédiatement son Envoyé spécial dans la région afin de sassurer que les conditions énoncées par le Secrétaire général sont réunies et que toutes les parties concernées sont résolues à coopérer pleinement avec lONU à lapplication intégrale des résolutions 425 (1978) et 426 (1978).
Le Conseil saisit cette occasion pour remercier le Secrétaire général ainsi que son Envoyé spécial dans la région et ses collaborateurs pour les efforts quils continuent daccomplir et leur exprimer tout son soutien. Il rend hommage aux membres de la FINUL et aux pays qui fournissent des contingents à la Force pour lattachement à la cause de la paix et de la sécurité internationales dont ils témoignent dans des circonstances difficiles. Le Conseil souligne quil tient à ce que toutes les parties concernées coopèrent avec lONU et il rappelle les principes pertinents énoncés dans la Convention de 1994 sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.
Rapport du Secrétaire général sur l'application des résolutions 425 (1978) et 426 (1978) du Conseil de sécurité (S/2000/460)
Le rapport soumis conformément à la déclaration du 20 avril 2000 du Conseil de sécurité, contient les conclusions et recommandations du Secrétaire général concernant les dispositions et moyens à prévoir pour assurer l'application des résolutions 425 (1978) et 426 (1978) ainsi que de toutes les autres résolutions pertinentes.
Par sa résolution 425 (1978), le Conseil de sécurité a demandé à Israël de se retirer de l'ensemble du territoire libanais et, à la demande du Gouvernement libanais, décidé d'établir la Force des Nations Unies au Liban (FINUL), sous l'autorité du Conseil de sécurité. Dans la résolution 426 (1978), le Conseil de sécurité a fait sien le rapport du Secrétaire général sur l'application de la résolution 425 (1978). Ce rapport contenait notamment des directives pour les opérations de la FINUL, qui allaient rester applicables.
Outre que les résolutions 425 (1978) et 426 (1978) demandent le retrait israélien du Liban, elles prévoient les moyens, avec l'appui de la FINUL, grâce auxquels le retrait pourrait déboucher sur des conditions plus favorables à la paix et à la sécurité internationales et à la restauration de l'autorité effective du Gouvernement libanais dans la région. Des actions unilatérales qui empêchent la mise en uvre intégrale de ces résolutions pourraient aboutir à une situation dans laquelle l'ONU ne serait pas à même de s'acquitter des responsabilités qui lui ont été confiées. Pour le Secrétaire général, les conséquences négatives qui en découleraient ne toucheraient pas seulement le Liban lui-même mais pourraient aussi se faire sentir dans l'ensemble de la région.
Si toutes les parties s'engagent à uvrer en vue de la mise en uvre intégrale de la résolution 425 (1978), la FINUL sera bientôt en mesure de s'acquitter, finalement, de la tâche qui lui a été confiée il y a plus de 20 ans. Le temps manque : il reste environ six semaines avant la date du 7 juillet 2000 que le Gouvernement israélien s'est fixée pour achever le retrait de ses forces du Liban, souligne le Secrétaire général. Pour que la résolution 425 (1978) puisse être mise en uvre intégralement et sans conditions et pour que l'ONU soit en mesure de s'acquitter de ses responsabilités, un premier pas important sera que toutes les parties donnent l'assurance qu'elles coopéreront pleinement à l'application des recommandations contenues dans le rapport. L'ONU ne peut continuer de jouer son rôle qu'à la demande du Gouvernement libanais et avec le plein appui et l'entière coopération de ce dernier. La coopération de toutes les autres parties concernées est-elle aussi vitale, souligne encore le Secrétaire général.
Afin que l'ONU confirme qu'un retrait complet a eu lieu conformément à la résolution 425 (1978), le Gouvernement israélien devra avoir satisfait à une série de conditions. Ces conditions comprennent le retrait des forces militaires et du personnel civil israélien de tout le territoire libanais, qui inclut par définition l'espace aérien et les eaux territoriales du Liban; le démantèlement par Israël de la structure de commandement de l'Armée du Liban du Sud (ALS), l'arrêt du soutien logistique et des approvisionnements israéliens quels qu'ils soient à l'ALS, et le retrait de ses armes lourdes en possession de l'ALS, y compris les chars, l'artillerie et les mortiers; et le transfert de toutes les personnes actuellement détenues dans la prison d'Al-Khiam aux autorités libanaises légitimes. L'ONU exigera aussi la pleine coopération du Gouvernement israélien en vue de définir le tracé de la ligne derrière laquelle il devra se retirer, ajoute le Secrétaire général.
Du Gouvernement libanais, le Secrétaire général attend son entière coopération en vue de définir le tracé, sur le terrain, de la ligne derrière laquelle les troupes devront se trouver pour que soit confirmé le retrait dans les conditions définies dans le présent rapport. Afin d'exercer effectivement son autorité, le Gouvernement devra prendre rapidement des mesures décisives afin de rétablir les services publics et d'assurer le maintien de l'ordre, et assumer à nouveau ses responsabilités en matière de sécurité et de sûreté dans toute la zone. Sécurité et protection devront être également assurées à la FINUL et à son personnel, souligne le Secrétaire général.
Du Gouvernement syrien, l'ONU exigera son entière coopération dans tous les domaines pertinents et notamment en vue du marquage sur le terrain de la partie de la ligne de démarcation libano-syrienne identifiée aux fins de la confirmation du retrait.
Les groupes armés, libanais et autres, opérant au Liban et les Etats Membres qui exercent une influence sur eux doivent apporter leur concours et leur appui à la FINUL en vue de l'application de la résolution 425 (1978). Le Secrétaire général insiste aussi sur le fait qu'avant, pendant et après le retrait, toutes les parties intéressées devront faire preuve de la plus grande retenue tant dans leurs actions que dans leurs déclarations publiques. Il est vital d'éviter tout acte ou parole qui pourrait créer de nouvelles tensions au cours de cette période extrêmement délicate, ajoute-t-il.
Pour être en mesure de s'acquitter des responsabilités qui lui incombent en vertu de la résolution 425 (1978), à la lumière de la situation actuelle et prévue en matière de sécurité au Sud-Liban et compte tenu du territoire supplémentaire qu'elle devra couvrir à la suite du retrait israélien, la FINUL aura besoin d'être progressivement renforcée. Outre des moyens logistiques supplémentaires, l'effectif total des soldats affectés aux tâches liées à la confirmation du retrait passerait de son niveau actuel de 4 513 à environ 5 600. Une fois confirmé le retrait israélien et si la situation sécuritaire le permet, l'effectif de la FINUL serait être porté au total à huit bataillons plus les unités d'appui appropriées, soit environ 7 935 personnes. Pour ce qui est de la contribution des Etats Membres des Nations Unies, les renforts attendus par la FINUL dans le cadre de l'augmentation progressive de ses effectifs doivent arriver sur le théâtre des opérations au complet et à temps, souligne le Secrétaire général.
Le Secrétaire général précise que si le Conseil de sécurité accepte les recommandations qu'il formule, il y donnera suite et renverra son Envoyé spécial et son équipe dans la région en vue de veiller à l'application des mesures proposées. Il demandera à l'Assemblée générale d'approuver les ressources financières nécessaires. Si les conditions prévues dans le rapport ne sont pas réunies à temps, la FINUL ne pourra pas s'acquitter de son mandat. Dans ce cas, le Secrétaire général en référera au Conseil de sécurité en lui recommandant notamment, en l'absence d'autres solutions, d'envisager le retrait de la FINUL.
Enfin, le Secrétaire général insiste une fois encore sur le fait qu'une fois réunies les conditions prévues dans la recommandation 425 (1978), il espère que la pleine application de ces dispositions contribuera à faire progresser les négociations qui n'ont pas encore abouti, notamment avec les représentants libanais, syriens et palestiniens, dans le cadre du processus de paix au Moyen- Orient. En effet, l'objectif, à terme, est d'instaurer une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient sur la base du principe terre contre paix et de l'application des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité et des autres résolutions pertinentes.