ONG/338

L'AMELIORATION DU PROCESSUS D'ACCREDITATION AU CENTRE DES DEBATS DU COMITE CHARGE DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

15 mai 2000


Communiqué de Presse
ONG/338


L’AMELIORATION DU PROCESSUS D’ACCREDITATION AU CENTRE DES DEBATS DU COMITE CHARGE DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

20000515

Les représentants du Soudan, de la Chine et de la Fédération de Russie objectent à la conduite de certaines ONG

Les problèmes inhérents au processus d’accréditation des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG) ayant le statut consultatif auprès du Conseil économique et social, était au centre des débats qui se sont tenus, cet après-midi, au sein du Comité chargé des ONG. Dans le cadre de l’examen des méthodes de travail du Comité, les représentants du Soudan, de la Fédération de Russie et de la Chine ont déploré des incidents qui se sont produits ces derniers temps, impliquant certaines organisations dont une qui avait été privée de son statut consultatif.

Evoquant l’ONG « Christian Solidarity International » (CSI) dont le statut consultatif a été retiré par l’ECOSOC, la représentante du Soudan a déclaré que son Gouvernement a demandé, dans une lettre adressée au Président de l’ECOSOC, qu’une enquête soit effectuée suite à la distribution d’une déclaration de CSI à toutes les délégations présentes à la dernière session de la Commission des droits de l’homme à Genève, y compris à celle du Soudan. Les représentants de Cuba, de la Tunisie, de l’Algérie, de la Chine, de la Fédération de Russie et de la Turquie ont appuyé l’idée d’une enquête en soulignant que cet incident est un défi lancé non seulement au Gouvernement soudanais mais à l’ensemble des membres du Comité et à l’ECOSOC. M. Levent Bilman (Turquie), Président du Comité, a assuré les délégations qu’il ferait part de leurs préoccupations au Président de l’ECOSOC.

Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que l'ONG "Transnational radical party" (TRP) ne cache pas ses sympathies pour le terrorisme tchétchène et que son représentant s'est permis de prendre la parole sur des sujets tels que les prises d'otages ou l'esclavage, violant dans ses discours les principes qui régissent la collaboration entre l'ONU et les ONG. En outre, certains de ses membres ont été arrêtés pour trafic de stupéfiants. Le TRP prétend, a dit le représentant, qu'une organisation qui est reconnue par l'ECOSOC peut s'exprimer sur tous les sujets. La délégation de la Fédération de Russie demande que le Comité mette fin au statut consultatif qui avait été accordé à cette ONG, en vertu de la partie 8 de la résolution 1996/31 du Conseil économique et social. M. Bilman a pris note de cette plainte, qui sera signifiée à l'ONG intéressée et examinée par le Comité.

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Le représentant de la Chine a ensuite fait part du mécontentement de sa délégation envers l'ONG "Freedom House” qui a utilisé abusivement le nom de la Chine, le 19 mars, à Genève, pour demander, sous le pseudo nom du Haut Commissaire des Nations Unies aux réfugiés, qu'une interprétation en langue chinoise soit fournie pour ses interventions devant la Commission des droits de l'homme. Les services de conférence à Genève ont pensé que la demande émanait des services du Haut Commissaire agissant au nom de la délégation chinoise, a dit le délégué. La délégation de la Chine souhaite donc que “Freedom House” produise une lettre d'excuses et certifie que de pareils actes ne se reproduiront pas. Le Président du Comité a répondu que les services de conférence de Genève avaient envoyé à la Chine une lettre lui indiquant que des mesures avaient été prises pour que de pareilles manœuvres ne se reproduisent pas.

Commentant par ailleurs les normes qui devraient régir la collaboration entre le Système des Nations Unies et les ONG, plusieurs délégations, à l’instar de la représentante de l’Algérie, ont regretté qu’il se produise régulièrement des incidents au Palais des Nations à Genève. La représentante de Cuba a déploré le nombre d'incidents provoqués par des ONG que l'on a observé ces derniers temps dans le cadre des travaux de la Commission des droits de l’homme à Genève, et qui démontre clairement que l'admission des ONG au statut consultatif et leur participation doivent faire l'objet d'un processus sérieux. Elle a estimé anormal que les ONG et les délégations de pays en développement soient sous-représentées dans les travaux de la Commission des droits de l'homme. Le ratio d'ONG des pays du Nord participant aux travaux de cette Commission est même supérieur à celui des délégations d'Etats Membres en développement, a-t-elle ajouté. Le Comité des ONG n'a pas les moyens et les prérogatives de réguler la participation d'ONG aux travaux de la Commission des droits de l'homme, ont cependant souligné les représentants de la France et de l’Allemagne. Le représentant de la Chine a, quant à lui, mis l’accent sur le grand nombre de personnes qui représentent les ONG aux conférences et qui rend d’autant urgent que les ONG respectent un code de conduite. En revanche, le représentant du Chili a estimé que des débats sur le nombre de représentants d'ONG, leur comportement, et les termes de leur participation à des forum internationaux seraient du temps perdu pour les travaux du Comité. Le Président du Comité, M. Levent Bilman, a, au contraire, jugé que la question du processus d’admission des ONG, de l’accréditation de leurs représentants et de la participation de ces derniers doit être discutée en vue d’être améliorée. La formation pourrait être une solution, a estimé M. Bilman.

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales poursuivra ses débats demain mardi 16 mai, à 10 heures.

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