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CS/1180

LE CONSEIL CONDAMNE LES ATTAQUES DU RUF CONTRE LES FORCES DE LA MINUSIL ET TIENT FODAY SANKOH RESPONSABLE DE CES AGISSEMENTS

4 mai 2000


Communiqué de Presse
CS/1180


LE CONSEIL CONDAMNE LES ATTAQUES DU RUF CONTRE LES FORCES DE LA MINUSIL ET TIENT FODAY SANKOH RESPONSABLE DE CES AGISSEMENTS

20000504

Le Conseil envisagera de prendre de nouvelles mesures selon qu'il y aura lieu

A l'issue de consultations officieuses, le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai, M. Wang Yingfan (Chine) a lu, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :

Le Conseil de sécurité se déclare gravement préoccupé par la violence qui a éclaté en Sierra Leone ces derniers jours. Il condamne avec la plus grande énergie les attaques armées que le Front uni révolutionnaire (FUR) a lancées contre les forces de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), ainsi que la détention dans laquelle il garde nombre de membres du personnel de l’ONU et d’autres organisations internationales. Il se déclare profondément indigné de ce qu’un certain nombre de Casques bleus du bataillon kényen aient été tués et note avec une vive préoccupation que des membres de la MINUSIL ont été blessés ou manquent à l’appel.

Le Conseil exige que le FUR mette fin à ces actes d’hostilité, libère immédiatement, sans leur causer de tort, tous les membres du personnel de l’ONU et des autres organisations internationales qu’il garde en détention, aide à déterminer ce qui est advenu de ceux qui manquent à l’appel, et se conforme pleinement aux dispositions de l’Accord de paix de Lomé (S/1999/777).

Le Conseil tient M. Foday Sankoh responsable, en tant que chef du FUR, de ces agissements inadmissibles, qui contreviennent de façon patente aux obligations que le Front a contractées en vertu de l’Accord de Lomé. Il condamne le manquement délibéré de M. Sankoh à la responsabilité qui lui incombe de coopérer avec la MINUSIL en mettant un terme à ces incidents, dont il tient qu’il aura à répondre au même titre que les coupables.

Le Conseil salue les forces de la MINUSIL et le commandant de la Force pour le courage, la volonté résolue et le sens du sacrifice avec lesquels ils s’efforcent de maîtriser la situation. Il exprime son plein appui à l’action qu’ils continuent de mener à cet effet, ainsi qu’à l’accomplissement de leur mandat dans son ensemble. Il demande à tous les États qui sont en mesure de le faire d’aider la Mission à s’acquitter de sa tâche. Il exprime également son appui à l’action menée aux échelons régional et international, par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, notamment, en vue de résoudre la crise.

Le Conseil continuera de suivre la situation de près et envisagera de prendre de nouvelles mesures selon qu’il y aura lieu.

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Rappel des faits

La Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) a été créée par la résolution 1270 du 22 octobre 1999, pour coopérer à l'exécution de l'Accord de paix de Lomé, aider le Gouvernement à appliquer le plan de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants et apporter un appui au processus électoral prévu par la Constitution. Déployée au mois de janvier 2000, la Mission, est composée de personnel provenant de 30 pays différents. Elle comptait, au 10 avril, 7 223 soldats, 259 observateurs militaires, 11 agents de la police civile et 299 personnel international et local. L'Accord de paix, dit Accord de Lomé, a été signé le 7 juillet 1999, par le Président sierra léonais, M. Ahmad Tejan Kabbah et par M. Foday Sankoh, leader du Front révolutionnaire Uni, par les six chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest CEDEAO - Togo, Burkina Faso, Libéria, Nigéria, Ghana et Côte d'Ivoire - ainsi que par les représentants du Secrétaire exécutif de la CEDEAO, du Secrétaire général des Nations Unies, de l'Organisation de l'Unité africaine et du Commonwealth.

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