SG/SM/7365

L'EDUCATION EST LE PLUS SOLIDE INVESTISSEMENT A L'EPOQUE DE LA MONDIALISATION, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

24 avril 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7365
AFR/220


L’EDUCATION EST LE PLUS SOLIDE INVESTISSEMENT A L’EPOQUE DE LA MONDIALISATION, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

20000424

On trouvera ci-dessous les commentaires du Secrétaire général, M. Kofi Annan, lors du lancement, le 24 avril 2000, du Partenariat pour le renforcement des universités africaines, à New York, à la Carnegie Corporation :

Merci, Vartan Gregorian, de vos remarques. Je suis heureux de débuter la semaine entouré d’amis de confiance et de véritables partenaires des Nations Unies ainsi que d’amis de l’Afrique. Je suis très enthousiaste à l’idée de cette initiative pour le renforcement des universités africaines. Si, à notre époque de mondialisation, la plus précieuse ressource est la connaissance, l’éducation est le plus solide investissement.

En commençant par l’école primaire, l’éducation est de plus en plus la clé de la nouvelle économie mondiale. Elle est essentielle au développement, au progrès social et à la liberté humaine. Dans de nombreux pays en développement, le niveau d’éducation est monté au cours des cinquante dernières années. La réduction rapide de la pauvreté en Asie de l’Est, par exemple, est en relation étroite avec l’investissement dans l’éducation. Mais il nous reste encore un long chemin à parcourir.

Dans deux jours, j’ouvrirai le Forum mondial de l’éducation à Dakar, au Sénégal, où nous évaluerons les progrès réalisés en vue d’une Education pour tous, objectif fixé lors de la Conférence de Jomtien, il y a dix ans. Il est évident que nous sommes encore loin de l’éducation élémentaire pour tous. Dans le monde, plus de 110 millions d’enfants en âge scolaire ne vont pas à l’école – et les deux tiers d’entre eux sont des filles. Il nous faut faire mieux.

Je profiterai de la rencontre de Dakar pour lancer une nouvelle initiative des Nations Unies concernant l’éducation des filles. Notre but est de garantir que d’ici à 2015, tous les enfants, où qu’ils se trouvent, qu’ils soient fille ou garçon, puissent aller à l’école primaire. Toutefois, l’éducation des filles ne consiste pas seulement à obtenir l’inscription générale dans les écoles. C’est également une stratégie de développement qui a des conséquences bénéfiques immédiates sur la santé, la nutrition et les revenus.

L’Université constitue le prolongement logique d’une éducation élémentaire pour tous. L’Université est de même un outil de développement pour l’Afrique, comme l’a indiqué Vartan. Elle est la clé de ce que nous voulons tous et dont nous avons tous besoin : des réponses africaines aux problèmes africains ; la capacité d’examiner les problèmes les plus pressants, à la fois au niveau théorique et pratique.

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Nous nous tournons vers l’université pour renforcer l’expertise africaine ; pour étayer l’analyse des problèmes africains; pour renforcer les institutions nationales ; pour servir d’environnement type de la bonne gouvernance, de la résolution des conflits et du respect des droits de l’homme; et pour permettre aux académiciens africains de tenir un rôle actif au sein de communauté mondiale des universitaires.

La solution consiste à bâtir des passerelles dans le monde divisé du numérique. Actuellement, moins d’1% d’africains ont déjà utilisé l'Internet. Cet accès limité aux nouvelles technologies entraîne aussi l’exclusion de l’économie mondiale. La révolution numérique a créé de nouvelles possibilités de croissance dans chaque branche et chaque industrie. Puisque dans cette révolution la ressource la plus précieuse est le capital intellectuel, les pays en développement peuvent de ce fait vaincre les contraintes liées au manque de capitaux et brûler les étapes longues et difficiles du développement que d’autres ont eu avant eux à parcourir.

Dans le monde universitaire, la technologie de l’information doit être plus qu’un moyen d’apprendre et d’obtenir des diplômes à distance. Au mieux, elle doit soutenir, non pas suppléer les recherches et le développement académique propre de l’Afrique. La technologie de l’information doit être un outil pour : ouvrir l’accès aux ressources et développer les bibliothèques; rendre financièrement abordables des magazines et journaux qui ne pourraient sinon être consultés en raison de leur prix; faciliter les relations à l’intérieur de l’Afrique et entre les institutions africaines aussi bien qu’avec le reste du monde; et enfin, permettre aux universitaires africains d’apporter leur contribution à l’enrichissement du savoir universel.

En d’autres termes, nous devrions remplacer les divisions engendrées par le numérique par des passerelles numériques.

Mais dans l’ensemble, de bons professeurs, de bons programmes et un bon matériel scolaire, développés par, pour et avec les communautés africaines qu’ils sont destinés à servir sont irremplaçables.

Nous devons lutter pour renouveler les professeurs des universités africaines. Ceci constitue un véritable problème, comme mes amis venant d’universités africaines en témoigneront. L’ancienne génération part à la retraite et beaucoup de jeunes choisissent de se lancer dans les affaires pour faire de gros sous ou rester à l’étranger après leurs études. Nous devons concevoir des stratégies pour attirer de jeunes enseignants et établir des programmes d’échange avec des universités en dehors de l’Afrique, en particulier celles qui accueillent des Africains.

Comme nous aidons l’Afrique à enrichir ses propres réserves de savoir, nous devons également les utiliser. Les universités africaines jouent déjà un rôle de premier plan dans les programmes de réduction de la pauvreté. Des experts en économie, sociologie et anthropologie forment ceux qui gèreront, sur le terrain, les projets et les régions. D’autres aident à l’expansion des petites et moyennes entreprises. La communauté internationale doit faire usage de ce précieux réservoir d’expertise et d’expérience locales.

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Pour toutes ces raisons, le partenariat pour le renforcement des universités africaines est une occasion unique de se distinguer. Mais ceci ne sera possible que si les ressources nécessaires sont allouées. J’espère que vous utiliserez également UNITeS, le nouveau corps de volontaires de la haute technologie des Nations Unies, destiné à former des groupes issus de pays en développement aux utilisations et possibilités des technologies de l’information.

C’est un moment historique que nous devons saisir. En travaillant ensemble, nous pouvons réussir.

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