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SG/SM/7364

LE SECRETAIRE GENERAL APPELLE LE CONSEIL DE SECURITE A PORTER UNE ATTENTION ACCRUE A SES RECOMMANDATIONS SUR LA PROTECTION DES CIVILS DANS LES CONFLITS ARMES

19 avril 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7364
SC/6848


LE SECRETAIRE GENERAL APPELLE LE CONSEIL DE SECURITE A PORTER UNE ATTENTION ACCRUE A SES RECOMMANDATIONS SUR LA PROTECTION DES CIVILS DANS LES CONFLITS ARMES

20000419

On trouvera, ci-après, la déclaration du Secrétaire général, M. Kofi Annan, devant le Conseil de sécurité lors du débat sur la protection des civils dans les conflits armés:

C'est un plaisir pour moi de me trouver parmi vous pour cet important débat consacré à la protection des civils dans les conflits armés. Je tiens à souhaiter la bienvenue au Ministre des affaires étrangères du Canada et je lui exprime ma reconnaissance pour les efforts qu'il a déployés afin de faire de cette question une priorité pour l'ensemble du système des Nations Unies.

Je tiens également à souhaiter la bienvenue au nouveau Président du Comité international de la Croix rouge (CICR), M. Jakob Kellenberger. Le premier débat sur ce sujet qui s'est tenu l'année dernière a posé les bases des efforts vitaux que nous déployons aujourd'hui pour que nos engagements engendrent un monde meilleur et plus sûr pour les populations les plus vulnérables de notre planète.

Je suis heureux de dire qu'à la suite de la réunion qui s'est tenue l'année dernière, le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale ont pris des mesures concrètes.

Les efforts de l'Assemblée générale ont porté sur le renforcement de la protection juridique: l'adoption d'un texte par le Groupe de travail sur un protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant et la poursuite des efforts visant le renforcement et la prorogation du Protocole de 1994 à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.

Le Conseil de sécurité a également pris des mesures pour fournir une protection accrue aux civils. Ces efforts se sont concrétisés en particulier par le déploiement d'opérations de maintien de la paix en Sierra Leone, au Timor oriental et en République démocratique du Congo.

Les mandats de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) et de l'Administration transitoire des Nations Unie au Timor oriental ( ATNUTO) contiennent des dispositions spécifiques visant la protection des civils. Les mandats de la MINUSIL et de la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) prévoient un soutien à la protection des enfants grâce au déploiement de Conseillers pour la protection de l'enfant.

Les efforts du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale ont été soutenus de multiples façons par le Secrétariat et les institutions des Nations Unies ainsi que par nos partenaires non-gouvernementaux. Plus récemment, en février dernier, nous avons tenté de renforcer la protection des personnes déplacées dans leur propre pays par l'intermédiaire de mon représentant chargé des personnes déplacées dans leur propre pays qui a entrepris une mission au Burundi pour demander instamment au Gouvernement de démanteler les camps de regroupement.

Ailleurs en Afrique, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) met en œuvre des programmes de prévention et de réponse aux violences sexuelles en Tanzanie, au Kenya, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. En travaillant avec mes représentants sur le terrain, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et mon Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés ont négocié en Angola, au Timor oriental, en Sierra Leone et au Sri Lanka le “jour de la tranquillité” qui a permis des campagnes d’immunisation et de vaccination.

Mon rapport sur la Protection des civils dans les conflits armés contient un certain nombre de recommandations. Aujourd’hui je souhaiterais attirer une attention particulière sur trois d’entre elles et appeler le Conseil de sécurité à accorder une plus grande attention à leur mise en œuvre.

La plus audacieuse de ces recommandations est peut-être celle relative à la création d’une force de déploiement rapide. Durant cette même semaine où j’appelle à la mise en place de cette mesure, les événements au Timor oriental offrent la plus grande évidence de la nécessité d’une telle capacité. Dans ce contexte, le Gouvernement australien, avec le soutien d’autres membres du Conseil, a pris des mesures pour combler cette lacune et je luis en sais gré.

Néanmoins, la crise a souligné l’importance de disposer au sein des Nations Unies une capacité plus systématique de réaction rapide. Je vous encourage à soutenir ces efforts et à prendre des mesures supplémentaires visant le renforcement de cette capacité fondamentale des Nations Unies à protéger les civils en situation de conflit armé.

La seconde recommandation que je souhaite mentionner porte sur les cas où il y a eu suffisamment d’avertissement d’attaques imminentes ou d’escalade d’un conflit, et que le Conseil a utilisé des déploiements préventifs.

En février de cette année, par exemple, nous avons mis un terme avec succès à une mission telle que celle en République centrafricaine. L’impact positif des mesures de prévention continue également d’être démontré par le rôle de la Mission d’Observation à Prevlaka (MONUP) en tant que force de stabilisation de la péninsule de Prevlaka. Je me félicite de la volonté du Conseil de considérer à l’avenir la création de missions de prévention, y compris l’envoi de missions de contrôle et de recherche des faits, lorsque nous savons qu’elles peuvent faire la différence entre le règlement pacifique d’un différend et un conflit violent.

Là où un conflit a déjà conduit à l’exode en masse de populations civiles, un élément critique dans l’amélioration de leur protection tient dans l’amélioration de la sécurité des camps de réfugiés. Ceci est l’objet de la troisième recommandation que je souhaiterais faire aujourd’hui. Depuis la publication de mon rapport, l’UNHCR et d’autres organismes ont pris un certain nombre d’initiatives liées à la sécurité et aux caractères civil et humanitaire des camps de réfugiés et des zones d'établissement. Ces efforts comprennent une fourniture en soutien matériel aux services locaux de sécurité au Kenya et en Tanzanie ainsi qu'un arrangement pour les camps de réfugiés en Macédoine qui a permis aux officiers de police suédois de travailler en partenariat avec la police locale.

Des efforts ont également été déployés en vue de reloger un certain nombre de réfugiés en les distançant des frontières en Albanie, en Guinée, au Libéria, au Tchad, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo. Par ailleurs en Zambie, le HCR coopère étroitement, à la frontière avec l'Angola, avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Programme alimentaire mondial (PAM) afin de déplacer les réfugiés vers d'autres lieux par pont aérien ou par voie routière.

Dans des situations futures de conflit, il serait nécessaire d'envisager l'établissement de zones et de couloirs de sécurité temporaires pour la protection des civils et j'accueille avec satisfaction le fait que le Conseil de sécurité soit prêt à examiner la faisabilité de telles mesures.

Cependant, il me faut préciser que dans les cas où le consentement des parties n'est pas assuré, la création de telles zones de sécurité requiert la présence d'une force crédible.

Ce débat ouvert du Conseil de sécurité témoigne vivement de la reconnaissance toujours plus importante du fait que notre premier devoir dans tous conflits est de protéger les civils innocents - lesquels ne participent aucunement aux combats, n'ont rien à gagner de leur persistance et qui n'ont d'autre choix que de s'en remettre à la communauté internationale pour qu'elle leur vienne en aide lorsque leur situation est la plus critique.

Répondre à leur appel constitue notre obligation la plus importante en vertu de la Charte et j'espère que ce débat donnera un élan supplémentaire à nos efforts en ce sens.

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