LE CONGRES ADOPTE LA DECLARATION DE VEINNE PAR LAQUELLE LES ETATS S'ENGAGENT A RENFORCER LEUR COOPERATION CONTRE LE CRIME
Communiqué de Presse
SOC/CP/227
LE CONGRES ADOPTE LA DECLARATION DE VEINNE PAR LAQUELLE LES ETATS SENGAGENT A RENFORCER LEUR COOPERATION CONTRE LE CRIME
20000417Les recommandations portent sur la lutte contre la corruption, le blanchiment dargent, le crime informatique, le trafic de personnes et darmes
VIENNE, 15 avril Le Dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants a adopté ce soir, par acclamation, la Déclaration de Vienne sur la criminalité et la justice, par laquelle les Etats Membres reconnaissent la nécessité dassurer entre eux une coordination et une coopération plus étroites dans la lutte contre le problème de la criminalité dans le monde. A cette fin, ils sefforceront dintensifier leur coopération bilatérale et multilatérale, y compris la coopération technique, et de renforcer la capacité de lONU dans ce domaine.
Le Congrès avait auparavant conclu son débat de haut niveau en rappelant à nouveau la priorité qui doit être accordée à la conclusion des négociations sur la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles, en tenant compte des préoccupations de tous les Etats.
Par le texte intitulé «Déclaration de Vienne sur la criminalité et la justice : relever les défis du XXIe siècle», les Etats Membres sengagent à mettre en oeuvre des moyens plus efficaces de collaborer entre eux afin déradiquer le fléau que constituent du trafic des personnes, en particulier de femmes et denfants, et le trafic et le transport illégaux de migrants, renforcer leur coopération dans la lutte contre la fabrication et le trafic illicite darmes à feu. Ils fixent à 2005 la date butoir pour parvenir à une diminution sensible de ces trafics.
Les Etats sengagent aussi à intensifier la lutte internationale contre la corruption. Ils réaffirment que la lutte contre le blanchiment dargent et léconomie criminelle constitue un élément essentiel des stratégies de lutte contre la criminalité organisée. Les Etats décident en outre délaborer des recommandations concrètes sur la prévention et la répression des délits informatiques.
Les Etats sengagent aussi à renforcer la coopération internationale en vue de créer un environnement propice à la lutte contre la criminalité organisée, qui permette de promouvoir la croissance et le développement durable, et déliminer la pauvreté et le chômage.
La Déclaration mentionne également des mesures pour prévenir et réprimer les activités criminelles entreprises dans le but de fomenter le terrorisme.
Au cours du débat qui a précédé ladoption de la Déclaration, plusieurs délégations ont mis en avant les inégalités en termes de capacités à relever les défis posés par la criminalité transnationale organisée, et en particulier ses nouvelles formes. Les disparités économiques entre les pays développés et les pays en développement se reflètent également dans lécart entre leurs moyens financiers et humains pour lutter contre le crime qui pèse lourdement sur les efforts de développement des pays moins avancés.
En Afrique, linstabilité politique, les conflits et la guerre civile dans de nombreux pays sont alimentés par des groupes criminels transnationaux via le trafic illicite darmes et lexploitation des ressources naturelles, a expliqué le représentant du Nigéria. Les défis auxquels nous sommes confrontés appellent une coopération structurée dans le cadre de laquelle ceux qui ont les capacités doivent fournir une assistance technique à ceux qui manquent dexpertise et de ressources, a-t-il estimé. Le Ministre de la justice de la Namibie a souhaité que cette assistance technique vise à moderniser et informatiser les systèmes de justice pénale des pays en développement pour quils puissent réagir promptement et efficacement à la criminalité organisée sophistiquée, facilitée par les progrès technologiques. Le Ministre de lintérieur du Zimbabwe a dénoncé pour sa part la collusion, dans de nombreux pays en développement, entre les délinquants, dont la majorité font partie de la classe économique, et lélite de la classe politique et des services publics. La plupart des institutions gouvernementales sont devenues elles-mêmes des forteresses de corruption, ce qui rend le combat contre la criminalité organisée particulièrement difficile, sans compter, quen Afrique, par exemple, des Etats sont devenus des havres pour les criminels. Pour le Zimbabwe, la recherche dune société plus sûre et plus juste est une condition préalable à tout effort de lutte contre la criminalité organisée et la corruption.
Les personnalités suivantes ont fait une déclaration dans le cadre du débat de haut niveau qui se terminait ce soir : le Ministre fédéral de lintérieur de lAutriche, le Ministre de lintérieur du Zimbabwe, le Vice-Ministre de lintérieur de lex-République yougoslave de Macédoine, les Ministres de la justice du Mozambique, de la Namibie, du Cap-Vert et de Haïti, Fédération de Russie. Sont également intervenus les représentants des pays suivants : Inde, Chili, Philippines, Jamahiriya arabe libyenne, Afghanistan, Cambodge et Venezuela.
Le Congrès reprendra ses travaux lundi, 17 avril à 10 heures.
Déclaration de Vienne sur la criminalité et la justice : relever les défis du XXIe siècle
Les États Membres, préoccupés particulièrement par la criminalité transnationale organisée et les liens qui existent entre ses diverses formes soulignent la responsabilité qui incombe à chaque État de mettre en place et de maintenir un système de justice pénale, fiable, moral et efficace. Ils reconnaissent la nécessité dassurer entre Etats une coordination et une coopération plus étroites dans la lutte contre le problème de la criminalité dans le monde, sachant que cette lutte est une responsabilité commune et partagée. Ils accorderont un rang de priorité élevé à la conclusion des négociations sur la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles, en tenant compte des préoccupations de tous les États. Conformément aux objectifs de la convention et de ses protocoles additionnels, ils sefforceront notamment dintégrer un volet prévention du crime dans les stratégies nationales et internationales de développement ; dintensifier la coopération bilatérale et multilatérale, y compris la coopération technique, dans les domaines qui seront visés par la convention et les protocoles additionnels ; et de renforcer la coopération des donateurs dans des domaines qui, par certains aspects, touchent à la prévention du crime.
Les États Membres sengagent à renforcer la coopération internationale en vue de créer un environnement propice à la lutte contre la criminalité organisée, qui permette de promouvoir la croissance et le développement durable et déliminer la pauvreté et le chômage. Ils sengagent également à prendre en compte et à traiter le problème de limpact diffèrent des programmes et des politiques sur les femmes et sur les hommes. Ils sengagent aussi à élaborer des recommandations pratiques fondées sur les besoins particuliers des femmes en tant que praticiennes de la justice pénale, victimes, détenues et délinquantes.
Les États Membres soulignent quune action efficace pour la prévention du crime et la justice pénale exige lintervention, comme partenaires et comme protagonistes, des gouvernements, des institutions nationales, régionales, interrégionales et internationales, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales, et de divers segments de la société civile, y compris les médias et le secteur privé, ainsi que la reconnaissance de leurs rôles et contributions respectifs. Ils s'engagent à mettre en uvre des moyens plus efficaces de collaborer entre eux afin déradiquer le fléau que constituent le trafic de personnes, en particulier de femmes et denfants, et le trafic et le transport illégaux de migrants. Ils fixent à 2005 la date butoir pour parvenir à une diminution sensible de lincidence de ces formes de criminalité dans le monde.
Les États Membres sengagent aussi à renforcer la coopération internationale et lentraide judiciaire dans la lutte contre la fabrication et le trafic illicite darmes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions, et fixent également à 2005 la date butoir pour parvenir à une diminution sensible de lincidence de cette fabrication et de ce trafic dans le monde. Ils sengagent à intensifier la lutte internationale contre la corruption en faisant fond sur la Déclaration des Nations Unies sur la corruption et les actes de corruption dans les transactions commerciales internationales, le Code international de conduite des agents de la fonction publique, ainsi que les conventions régionales pertinentes et les instances régionales et mondiales. Ils insistent sur le fait quil est nécessaire délaborer durgence un instrument juridique international efficace de lutte contre la corruption, indépendant de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.
Les Etats Membres se déclarent convaincus que le succès de laction contre le blanchiment de largent réside dans la mise en place de régimes exhaustifs et la coordination de mécanismes appropriés pour lutter contre le blanchiment du produit du crime, y compris loctroi dune aide aux initiatives axées sur les États et territoires qui offrent des services financiers offshore permettant le blanchiment du produit du crime. Ils sengagent aussi à uvrer au renforcement des moyens dont ils disposent pour prévenir les délits technologiques et informatiques, denquêter sur ces délits et den poursuivre les auteurs.
Les Etats Membres sengagent à prendre, conformément à la Charte des Nations Unies et tenant compte de toutes les résolutions pertinentes de lAssemblée générale, ensemble, dans le cadre des efforts quils déployent pour prévenir et réprimer le terrorisme, des mesures efficaces, résolues et rapides pour prévenir et réprimer les activités criminelles entreprises dans le but de fomenter le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. A cette fin, ils sengagent à tout faire pour favoriser une adhésion universelle aux instruments internationaux de lutte contre le terrorisme.
Les États Membres sengagent à prendre des contre-mesures afin de prévenir la délinquance des mineurs qui prend de lampleur. Ils estiment que les stratégies globales de prévention de la criminalité aux échelons international, national et local doivent sattaquer aux causes profondes et aux facteurs de risque liés à la criminalité et à la victimisation, par le biais de mesures sociales, économiques, sanitaires, éducatives et judiciaires. Par ailleurs, les États Membres sengagent à employer à titre prioritaire à contenir le surpeuplement carcéral et à limiter laugmentation du nombre des personnes incarcérées avant et après jugement, en favorisant le recours à des mesures sûres et efficaces de substitution à lincarcération.
DÉBAT DE HAUT NIVEAU
Coopération internationale pour lutter contre la criminalité transnationale : nouveaux défis au XXIe siècle; et projet de déclaration sur la criminalité et justice : relever les défis du XXIe siècle
M. R. K. RAGHAVAN, Directeur du Service central denquête de lInde : la criminalité organisée et le terrorisme qui affectent différentes régions du monde sont étroitement liés. Souvent, les ressources de la criminalité transnationale organisée financent les activités terroristes et sefforcent daffaiblir la sécurité interne des pays et à déstabiliser lordre public. En outre la criminalité transnationale organisée ne peut être considérée comme un acte isolé de violation du droit. Cest un ensemble dactes visant à créer le désordre et à déstabiliser le développement économique des populations dans des pays qui sont encore en transition. Il est donc nécessaire de tenir compte des objectifs de cette criminalité.
LInde est confrontée au terrorisme et à lextrémisme sous leurs formes les plus atroces. Ce fléau persiste en raison des fonds provenant dactivités criminelles perpétrées tant à lintérieur quà lextérieur du pays. En vue de faire obstacle à cet enrichissement illicite et au blanchiment de largent, lInde oeuvre à une législation appropriée. Si la technologie de linformation offre de nouvelles opportunités, elle pose également certaines menaces. Ces menaces revêtent la forme dune nouvelle forme de criminalité hautement sophistiquée qui exige une action vigoureuse pour la combattre. Dans cette perspective, lInde a pris une série de mesures, notamment un projet de loi sur la technologie de linformation actuellement à lexamen au Parlement indien. Convaincue que la coopération constitue un instrument essentiel dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée, lInde appuie ladoption de la déclaration et la finalisation du projet de convention sur la question.
M. JOSE IBRAIMO ABUDO, Ministre de la justice du Mozambique : le processus de consolidation de la démocratie, de la justice et de létat de droit au Mozambique impose de réduire le crime, les injustices et lexclusion sociale. Cest pourquoi, le Gouvernement accorde une attention particulière à laccès des citoyens à la justice, en promouvant et en diffusant les différents actes législatifs, ainsi quà la formation de la police. Le Mozambique agit aux niveaux national, sous-régional et international en matière de prévention et de lutte contre les groupes criminels. Au niveau national, le Gouvernement a adopté des lois contre plusieurs activités liées aux groupes criminels. Au niveau sous- régional, nous sommes membres de la Communauté de développement de lAfrique australe (SADC) et avons participé à la rédaction et approuvé les conventions, protocoles et autres instruments visant à prévenir, contrôler et lutter contre la criminalité organisée.
La situation est difficile en ce moment pour le Mozambique. Les inondations aggravées par les cyclones Eline et Hudah ont endeuillé beaucoup de familles et détruit les maisons et infrastructures. Le Mozambique fonde de grands espoirs sur la conférence internationale des donateurs prévue les 26 et 27 avril prochains à Rome et attend un soutien important pour la reconstruction de du pays. Nous nous efforcerons de développer le programme pour le développement du pays tout en reconstruisant les infrastructures détruites. Le Mozambique est entièrement engagé à appliquer toutes les conventions pertinentes de lONU en matière de lutte contre la criminalité organisée et à continuer la mise en place dun système durable de démocratie, de justice, de paix, de développement et lélimination de la pauvreté.
M. E.N. TJIRIANGE, Ministre de la justice de la Namibie : pour garantir une coopération internationale efficace en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée, il est nécessaire que les pays développés apportent une assistance technique aux pays en développement pour que ces derniers modernisent les systèmes de justice pénale. Il faudrait notamment informatiser le fonctionnement de la justice pénale si lon souhaite réagir de manière dynamique et prompte à la criminalité organisée sophistiquée que les progrès technologiques ont facilitée. Cest un domaine clairement identifiable dans lequel lassistance contribuerait largement à prévenir la criminalité, en particulier celle liée à lutilisation du réseau informatique, dans les pays en développement. Les systèmes de justice pénale des pays en développement sont confrontés chaque jour à de nouvelles formes de crimes et à de nouvelles méthodes pour les commettre. Faisant remarquer quil existe un lien indéniable entre la criminalité et le sous- développement, la Namibie souligne que cest sur cette base que la coopération technique dans le domaine de la prévention du crime et de la justice pénale est vitale. Le dixième Congrès pour la prévention du crime doit tenir compte du fait que les pays en développement doivent bénéficier dune assistance appropriée pour renforcer et améliorer leurs capacités nationales en vue de répondre efficacement aux défis de la criminalité transnationale organisée. La Namibie participe activement à des initiatives prises dans le cadre de la Communauté pour le développement des Etats de lAfrique australe (SADC). Convaincue que le Congrès sera couronné de succès, la Namibie appuie ladoption prochaine du projet de convention contre la criminalité transnationale organisée qui permettra de renforcer la coopération internationale et de garantir la prévention de cette criminalité. M. V. I. KOZLOV, Vice-Ministre principal, Ministre de lintérieur de la Fédération de Russie : la situation dans la Fédération de Russie témoigne de lexpansion de la criminalité organisée. Les groupes criminels ne cessent de chercher à se placer à un niveau régional. La sphère de leur action ne cesse de sélargir. Le nombre dinfractions criminelles a quasi augmenté de 10 fois au cours des dernières années. Ces groupes ont créé des liens avec des criminels dautres pays. La Russie appuie létude mondiale réalisée par le Centre des Nations Unies pour la prévention du crime sur lévaluation des actions des groupes criminels. Il faut noter que la criminalité est mobile et agit à lextérieur des cadres et des schémas connus. Nous sommes en retard sur les criminels.
La convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée en cour délaboration est appelée à devenir la base daction de la communauté mondiale dans ce domaine. Cest pourquoi il est important de le parachever au cours de cette année en vue de son adoption. Le champ daction de la convention doit porter sur tous les aspects de la criminalité transnationale, dont la criminalité économique et la corruption. La Fédération de Russie qui appuie toutes les propositions portant sur le blanchiment dargent, a entrepris dimportants efforts dans ce domaine. Ainsi, un Centre a été créé au sein du Ministère de lintérieur pour contrer le blanchiment de largent. Une nouvelle législation dans ce domaine est en cours délaboration. Par la corruption, la sphère de la criminalité sétend encore davantage. La coopération internationale permettrait de renforcer les mesures prises au niveau national pour lutter contre ce fléau. De lavis de la Fédération de Russie, il est indispensable délaborer une convention universelle de lutte contre la corruption.
Il est aussi particulièrement important de disposer dun instrument de lutte contre le trafic des armes à feu, vivier du terrorisme international. Les actes de terrorisme, indépendamment des motifs, où quils se produisent et qui quen soient les auteurs, constituent lun des crimes les plus graves. Dans ce contexte, la Fédération de Russie appuie lélaboration du protocole additionnel sur le trafic darmes à feu. Un autre problème important est la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Pour la Fédération de Russie, ces problèmes sont particulièrement préoccupants. Cest pourquoi, elle appuie les deux instruments en négociation dans ces domaines. La Fédération de Russie a créé des unités de prévention et de répression des crimes liés aux nouvelles technologies. Mais là encore, sans concertation, les Etats ne pourront réaliser de véritables progrès dans la lutte contre ce type dactivités criminelles. La Fédération de Russie appuie la création dune banque de données internationale sur la criminalité organisée
M. ERNST STRASSER, Ministre fédéral de lintérieur de lAutriche : la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée fournira le cadre pour lutter efficacement contre la menace mondiale du crime organisé. Les protocoles doivent être considérés comme faisant partie intégrante des instruments de lutte contre le crime organisé. LAutriche se réjouit de ce que linitiative austro-italienne visant à élaborer un instrument juridique contre la traite des êtres humains, que lAutriche a présentée à lAssemblée générale il y a trois ans, ait recueilli un tel soutien. Pour combler les lacunes juridiques dans ce domaine, la communauté internationale devrait concentrer ses efforts sur ladoption rapide de ce protocole. La criminalité organisée doit être combattue par tous les moyens possibles, sans compromis, mais toujours avec des méthodes légales, respectant les principes de létat de droit, de la démocratie et des droits de lhomme. La communauté des nations doit créer les conditions pour une coopération maximale des organes législatifs et de ceux qui sont chargés dappliquer la loi aux niveaux de la police, des douanes et de la justice. Il est de la plus haute importance déliminer tous les obstacles à la coopération internationale et de renforcer les instruments existants. Le secteur des nouvelles technologies de linformation doit bénéficier dune attention permanente. LAutriche a, pour sa part, déjà répondu à nombre de ces menaces en installant diverses unités spécialisées de lutte contre le crime organisé au sein du Ministère de lintérieur. Un programme de protection des témoins est mis en oeuvre. Des équipements techniques modernes ont été ajoutés aux instruments existants pour renforcer lefficacité de la lutte contre le crime organisé, les techniques de télécommunication et le traitement des données électroniques ont été adaptés aux besoins. La coopération internationale a été renforcée. LAutriche participe aux projets EUROPOL et à de nombreuses initiatives et programmes déchange.
Avec leffacement progressif des frontières nationales, les nations ne peuvent plus lutter individuellement avec efficacité contre certains types de crimes, comme la criminalité sur lInternet, la criminalité en col blanc et les crimes liés aux drogues illicites. Cest dans ce contexte que la Présidence portugaise de lUnion européenne va organiser les 4 et 5 mai prochains une conférence sur la prévention du crime en vue daméliorer lharmonisation des mesures et de renforcer les efforts dans ce domaine au niveau de Europe. La mesure conjointe prises par lUnion européenne, à linitiative de lAutriche, pour prévenir la diffusion de pornographie infantile via Internet a permis la création, dans tous les pays de lUnion, dunités chargées de recueillir des rapports sur ces crimes et de servir de plate-forme pour léchange d'informations. En matière de lutte contre le blanchiment dargent, la formation et la conscientisation des professions spécialisées dans les domaines économique, du droit et de la législation financière contribueraient à réduire leur vulnérabilité à la criminalité organisée. Le crime organisé ne saurait être combattu sans lutte contre la corruption, ce qui exige un changement dattitude de la société qui pourrait peut-être aboutir à une nouvelle éthique au niveau mondial. Le développement de plans anti-corruption auxquels participeraient tous les secteurs de la société permettraient de faire diminuer la corruption à long terme.
M. PATRICIO MORALES AGUIRRE, (Chili) : des efforts importants sont accomplis par le Gouvernement du Chili pour prévenir la criminalité et lutter en particulier contre la criminalité transnationale organisée. Toutefois, il est essentiel de renforcer la coopération internationale pour organiser une lutte efficace et dynamique contre les nouvelles formes de cette criminalité. Le projet de convention contre la criminalité transnationale organisée permettra détablir la responsabilité pénale des personnes morales impliquées dans les activités délictuelles et criminelles visées. A cet égard, la Constitution du Chili ne fait aucun obstacle à de telles dispositions. La simple participation à un acte visé par la convention sera incriminée. Il sera toutefois nécessaire de procéder à une importante réforme législative pour harmoniser la législation nationale avec les dispositions de la convention. La coopération internationale est également nécessaire en vue détablir de véritables compétences sur le plan national pour lutter efficacement contre la criminalité transnationale organisée, aujourdhui de plus en plus sophistiquée. Ladoption du projet de convention à la fin de lannée constituera une étape historique dans cette lutte.
M. VICTOR GARCIA III (Philippines) : comme partout ailleurs dans le monde, la sécurité publique continue de préoccuper le Gouvernement philippin. Pour faire face à ce problème, les autorités chargées de lapplication de la loi nen sont plus les responsables exclusifs. Il est apparu nécessaire de renforcer la coopération entre les autres piliers traditionnels du système de justice pénale le parquet, les cours et tribunaux et les services pénitentiaires et la communauté. Cette politique est confiée au Conseil national pour la paix et lordre qui est appuyé par 16 conseils régionaux actifs. Le mécanisme mis en place par le Conseil pour la paix et lordre a démocratisé la formulation dun plan quinquennal pour la paix et lordre pour la période 1997-2001, qui est mis en oeuvre par le Comité technique interinstitutions et intersectoriel sur la prévention du crime et la justice pénale. Ce Comité sert également de centre de réflexion en la matière.
La mondialisation a entraîné lexpansion de crimes organisés plus complexes. Cest pourquoi, le Gouvernement philippin est fermement convaincu quil est urgent de développer et de promouvoir la coopération technique pour assister les pays à renforcer leur système de justice pénale et leur capacité nationale en matière de coopération internationale. Dans ce contexte, les Philippines participent activement aux efforts régionaux, en particulier contre le trafic des femmes et enfants et le blanchiment de largent. Les Philippines prient instamment les Etats participant au Comité spécial chargé de lélaboration de la convention contre la criminalité transnationale organisée daccorder la même importance à tous les aspects du problème et dutiliser la riche exégèse dégagée dans le cadre du Dixième Congrès pour élaborer un texte juste, précis et efficace.
M. REFET ELMAZI, Vice-Ministre de lintérieur de lex-République yougoslave de Macédoine : tous les pays consentent des efforts pour lutter contre le crime organisé mais ils ne peuvent faire face individuellement à ce défi. La coopération organisée constitue une condition préalable aux succès des efforts futurs. Cette coopération requiert que lon continue à développer les structures législatives et les efforts de prévention dans tous les pays, ainsi quà promouvoir un partenariat fondé sur la responsabilité partagée et le respect mutuel.
La prévention du crime et la protection des citoyens sont particulièrement importants aux yeux du Gouvernement de Macédoine. Mon pays en raison de son voisinage turbulent est très préoccupé par les liens entre la production et le trafic de drogues illicites, et le trafic darmes. Limpact négatif des développements au Kosovo, en République fédérale de Yougoslavie, et laggravation de la situation économique ont contribué à lexpansion des éléments criminels à lintérieur des frontières nationales et dans la région.
Face à cette situation, une politique globale contre la criminalité a été mise en oeuvre au niveau du pays qui met laccent sur la prévention. On a établi un cadre juridique en vue de la prévention des délits liés à la corruption, au blanchiment dargent et à la criminalité organisée. La loi nationale sur la prévention de la corruption en est au stade final de son adoption. Le Gouvernement est aussi en train de revoir les réglementations concernant le blanchiment des capitaux. La stabilité de la Macédoine est affectée par laugmentation permanente de nouvelles formes de crimes. Cest pourquoi, le Ministère de lintérieur consacre tous ses efforts à circonscrire et prévenir ses problèmes de sécurité. Le Gouvernement a accéléré le processus de réforme des forces de police. Dans ce contexte, des mesures sont prises pour promouvoir la coopération en matière déchanges dexpériences pratiques et théoriques et lanalyse de nouvelles techniques opérationnelles. Une Unité spéciale de prévention et de lutte contre la corruption a été créée. Des filières de coopération ont été établies avec différents experts qui participent au groupe de lutte contre la corruption au sein du Conseil de lEurope.
M. SAID ABULAATTI (Jamahiriya arabe libyenne) : au cours de ces dernières années, la criminalité organisée est devenue un cauchemar pour les peuples et les gouvernements. Il est indispensable de mettre au point une action ferme contre les nouvelles formes de la criminalité transnationale organisée. Les groupes de criminels organisés recourent à des moyens sophistiqués et passent les frontières sans impunité. La coopération tant régionale quinternationale bien structurée est essentielle pour faire face à ce «cancer» qui affaiblit léconomie des pays. La Libye appuie toutes les initiatives visant à renforcer la coopération internationale. A cet égard, elle souligne la nécessité de finaliser rapidement le projet de convention contre la criminalité transnationale organisée et ses trois protocoles. La criminalité organisée constitue une menace grave aux démocraties et à la paix. Le renforcement de la coopération internationale et léchange dinformations et dexpériences nationales feront, de toute évidence, obstacle à cette criminalité. Des mesures nationales ont été prises pour lutter contre la toxicomanie, la corruption et autres formes de criminalité.
Pour faire face au terrorisme, le Groupe arabe a adopté en avril 1998 une Convention arabe contre le terrorisme. Cet instrument fait une distinction claire entre le terrorisme et le droit inaliénable des peuples à lautodétermination. La Libye a été pionnier dans la mise en oeuvre de cette convention. Le Dixième Congrès pour la prévention du crime devrait tenir compte des particularités de tous les Etats afin détablir une coopération internationale efficace dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée.
M. CDE DUMISO DABENGWA, Ministre des affaires intérieures du Zimbabwe : la nature et la gravité de la criminalité organisée est devenue une source de grande préoccupation dans la région de lAfrique. Le crime organisé a des effets négatifs sur nos économies et nos plans de développement, sur la légitimité politique, la stabilité générale et la culture politique de nos peuples. La majorité des délinquants font partie de la classe économique en collusion avec lélite de la classe politique et des services publics. Des délits tels que labus de confiance, le vol de bétail et la corruption peuvent être prévalants dans les pays en développement. On peut sinterroger sur les causes de la criminalité dans la région, sous-développement économique, violations flagrantes des droits de lhomme, aliénation de la société, rémunération inadéquate des agents de la fonction publique, avidité. Cest probablement en fait une combinaison de tous ces éléments. Dans les pays du tiers monde, lattention accordée à la criminalité organisée a été assez lente ce qui a permis son essor. La plupart des institutions gouvernementales sont devenues elles-mêmes des forteresses de corruption. Doù la difficulté de combattre la criminalité organisée. On peut aisément considérer que des milliards de dollars sont générés par des activités criminelles. Quelques Etats africains sont devenus des havres pour les criminels en raison de labsence de mesures ou dimposition de la loi en matière de prévention du crime.
La recherche dune société plus sûre et plus juste est une condition préalable de tout effort de lutte contre la criminalité organisée et la corruption. Tout dabord, il est important pour les gouvernements de disposer dinformations sur le problème. Une formation adéquate devrait être assurée à tous les acteurs de la lutte contre le crime. Il faut également accorder une attention suffisante à la sensibilisation du public. Le laxisme contribue très souvent à linefficacité de la lutte contre le crime. La législation doit être adaptée aux nouvelles formes de la criminalité. Pour décourager les activités criminelles, il faut envisager de confisquer les profits du crime. Il faudrait aussi faire en sorte de récompenser les personnes qui donnent des informations et protéger les témoins. La coopération doit sexercer notamment dans les domaines de lextradition, la recherche de preuves, le transfert de prisonniers et le développement de codes types complets contre le crime transnational. En Afrique australe, les chefs de police ont travaillé activement dans le cadre dun effort collectif pour combattre le fléau du crime. Lutter contre la criminalité organisée exige beaucoup de ressources et la région peut toujours profiter des connaissances et de lexpertise accumulées ailleurs.
M. MAHER ABDEL WAHED, Procureur général de lEgypte : une coordination est indispensable pour structurer la lutte contre la criminalité transnationale organisée. Grâce à une stratégie mondiale, réaliste et humaine, il sera possible de garantir une prévention du crime efficace. LEgypte a crée un Conseil national pour assurer le respect des droits de la femme et pris des mesures similaires concernant les droits des enfants. La prévention du crime en Egypte exige des ressources supplémentaires. Les juridictions nationales veillent au respect des droits des citoyens. Une stratégie internationale doit tenir compte de tous les facteurs endogènes et exogènes pour combattre de manière vigoureuse la corruption.
M. SAIYID SAID HILAL AL-BUSAIDY, Président des Cours pénales de Oman : les développements dans les domaines des télécommunications et des transports, et la mondialisation ont engendré nombre de crimes graves inconnus auparavant. Nous faisons face aujourdhui à des crimes sophistiqués et à linternationalisation du crime. La technologie avancée particulièrement a pavé la voie à lémergence de nouveaux crimes, alors que les crimes traditionnels sont aujourdhui commis avec des moyens modernes. Ces crimes auxquels nous faisons face comprennent aussi les crimes écologiques. Lampleur grandissante du trafic de drogue est à lorigine de nombre dautres crimes. Les organisations criminelles abusent des personnes faibles et dans le besoin. Elles corrompent les fonctionnaires chargés de lapplication de la loi et profitent de la mondialisation et de la facilité du transfert des capitaux pour blanchir largent provenant du trafic de drogues en le réinvestissant dans des activités légitimes. Oman a adopté des lois très sévères contre le trafic de drogue et le blanchiment de largent de la drogue.
Le terrorisme constitue lune des formes les plus graves de la criminalité organisée et doit être combattu avec efficacité. Il conviendrait peut-être de convoquer une réunion internationale sur cette question. Oman est convaincu de ce que la coopération internationale est essentielle pour aider les pays à prévenir et circonscrire la criminalité transnationale organisée croissante. Le Gouvernement dOman est lié par des accords régionaux et bilatéraux en matière de coopération et dentraide. Il appuie le projet de convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles et estime que cet instrument permettra de renforcer la coopération entre les pays, qui doit néanmoins respecter la souveraineté des pays.
M. JANUARIA TAVARES SILVA MOREIRA COSTA, Ministre de la justice du Cap-Vert : le Cap-Vert est situé sur lune des routes stratégiques du trafic international, entre lEurope, lAfrique et les Amériques du Nord et du Sud. Avec une population réduite et des ressources naturelles limitées, son économie dépend en grande partie de laide internationale et des transferts de ses émigrants, ce qui limite énormément sa capacité, aussi bien institutionnelle quopérationnelle, pour la prévention et le combat contre le trafic illicite des drogues. Particulièrement préoccupé par les conséquences néfastes que le trafic illicite des drogues pourrait avoir sur la démocratie et la souveraineté nationale, le gouvernement a entamé une reforme de son système juridique, laquelle comprend un programme spécifique de lutte contre la criminalité et le trafic des drogues ainsi que le renforcement de la sécurité publique et la protection civile.
La Commission de coordination et de combat de la drogue, créée en 1995, organisme compétent pour traiter les questions liées au contrôle de la drogue spécialement dans leurs aspects de prévention, suivi et réinsertion est en train de promouvoir léducation préventive destinée à la population en générale et aux jeunes en particulier. Le Programme national de lutte contre la drogue comprend plusieurs projets dont lexécution ne sera possible quavec le soutien de la coopération internationale. Dans le cadre de la réforme juridique, les nouveaux codes, pénal et de procédure pénale, se trouvent déjà dans une phase avancée délaboration. Et tant quÉtat de droit démocratique le Cap-Vert a adopté en tant que principes fondamentaux, le respect de la légalité, les droits et libertés des citoyens, la garantie de leur sécurité individuelle et collective, aussi bien que de leurs biens patrimoniaux, des investissements, ainsi que la paix et la tranquillité publiques. Les autorités cap-verdiennes nont pas dinformations formelles de cas concrets répertoriés et traités comme blanchiment de capitaux, ce qui ne suppose pas linexistence dans le pays, de telles activités.
Le Gouvernement du Cap-Vert a ratifié des accords dentraide pénale et dextradition. Il estime quil faut, soutenir les efforts consentis par les pays en développement pour participer à ce combat inégal contre des forces puissantes du crime multinational. Le Cap-Vert participe aux travaux du Comité spécial sur lélaboration dune convention contre la criminalité transnationale organisée.
M. MOHAMMED L. UWAIS CON, Chief Justice du Nigéria : la distribution inégale des ressources mondiales a créé de grandes disparités entre les pays développés et les pays en développement et des capacités inégales à résoudre les problèmes. Les effets de la criminalité ont été plus graves dans les économies en développement et moins développées, faisant peser une menace constante sur les efforts de ces pays en faveur de leur développement durable. En Afrique, linstabilité politique, les conflits et la guerre civile dans la plupart des pays sont alimentés par des groupes criminels transnationaux via le trafic illicite darmes et lexploitation des ressources naturelles. Les défis auxquels nous sommes confrontés appellent une coopération structurée dans le cadre de laquelle ceux qui ont les capacités doivent fournir une assistance technique et une formation à ceux qui manquent dexpertise et de ressources. Dans ce contexte, le Nigéria lance un appel pour quune attention particulière soit accordée aux besoins des pays en développement dans le renforcement des capacités pour la mise en oeuvre de la future convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.
Les institutions responsables de ladministration de la justice au Nigéria font face à des problèmes car elles sont inadéquates, manquant en particulier des équipements modernes permettant de faire face aux nouveaux défis. Le Nigéria a adhéré à toutes les initiatives internationales sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée et a adapté sa législation nationale conformément à lesprit de ses initiatives. Des politiques appropriées ont été formulées et des structures institutionnelles ont été créées pour contrôler la menace de ces crimes. La nouvelle administration a lancé des actions pour renforcer toutes les institutions chargées de lapplication de la loi et de ladministration de la justice et a pris des mesures hardies pour améliorer la transparence et lobligation redditionnelle. Un projet de loi contre la corruption vient dêtre adopté et une conférence internationale sur la corruption et la criminalité transnationale organisée sera organisée du 7 au 11 mai 2000 à Abuja. Cette conférence examinera les différentes menaces causées par la criminalité organisée sur la paix et la prospérité du monde. Le nouvel environnement démocratique, les privatisations en cours et la libéralisation de léconomie ont ouvert de nouvelles possibilités pour les affaires et les investissements au Nigéria. Dans ces efforts visant à renforcer nos potentialités, nous apprécierions la participation et la coopération active de nos amis internationaux. Lune des principales préoccupations du Nigéria et de lAfrique est la question du rapatriement des fonds volés. Le Nigéria appelle ce forum à faire des recommandations et à trouver les moyens de soutenir nos efforts pour récupérer les richesses volées.
M. FARID AMIN (Afghanistan) : lappel lancé par la communauté outragée la véritable victime de la criminalité exige la formation dun front uni contre ce mal et ses responsables. En raison de la guerre en cours qui lui a été imposée, dévastant tous les aspects de lexistence et du développement du pays, lAfghanistan souligne que le crime organisé, le blanchiment dargent, les délits informations et dautres nouvelles formes de criminalité transnationale organisée, ne constituent pas le problème majeur du pays. Toutefois, au cours de ces dernières années, la criminalité transnationale liée à dautres crimes, relie lAfghanistan au reste du monde principalement par le biais du trafic illicite des stupéfiants et du terrorisme. Cette criminalité exacerbée par lagression de lAfghanistan grâce à la participation de milliers de soldats étrangers, paramilitaires et autres volontaires de pays voisins, visant à imposer le régime des Taliban à lAfghanistan et à la région tout entière, est soutenue par le terrorisme, le trafic illicite des stupéfiants et la violation des droits de lhomme.
Le Gouvernement de lEtat islamique dAfghanistan contribue à la lutte contre cette criminalité et est engagé fermement à la coopération pour assurer la sécurité autour du territoire. Comme le déclarait le Tadjikistan hier, le «problème de lAfghanistan est autant un problème européen quun problème asiatique qui exige une solution internationale». LAfghanistan est daccord avec lanalyse du président tadjik selon lequel le problème principal du pays est lagression transfrontière et les atrocités commises par les Taliban.
M. ELIO GOMEZ GRILLO, magistrat au Venezuela : la criminalité colle à la civilisation comme lombre colle au corps. Cest aujourdhui une réalité universelle. Contre ce phénomène transnational, il est indispensable de renforcer la coopération internationale. De multiples crimes transnationaux sassurent la complicité de la corruption. Les Vénézuéliens continuent à subir limpact négatif de la criminalité transnationale organisée. Cest pourquoi, il est vital que le Venezuela bénéficie de lassistance internationale. Le Venezuela sert de pont entre les pays producteurs et les pays consommateurs de drogues. Pour démanteler le trafic illicite des stupéfiants, le gouvernement a décidé de confisquer les produits de ce trafic. Heureusement, le terrorisme na pas encore frappé aux portes du Venezuela. Linstrument le plus efficace pour relever les défis qui se poseront à la communauté internationale au cours de ce XXIe siècle est indéniablement une coopération internationale bien structurée.
M. KIENG VANG, Ministère de lintérieur du Cambodge : après lAccord de paix signé à Paris en 1991, le Cambodge a tenu deux élections générales qui ont tracé la voie à linstauration de la démocratie et de létat du droit dans le pays. La chute des Khmers a permis détablir la paix complète et de créer un climat propice à la reconstruction du pays et au renforcement des institutions. Toutefois, tirant parti des difficultés auxquelles le Cambodge était confronté pendant la période transitoire, des groupes criminels organisés ont commis des rapts, des vols à main armée et le trafic illicite des stupéfiants. En dépit de certains obstacles liés à la formation et à léquipement technique, le nombre de ces crimes a été considérablement réduit. Plus de 70 000 armes à feu ont été confisquées et un grand nombre a été détruit. En vue daméliorer la sécurité et le fonctionnement des centres pénitentiaires et la réinsertion sociale des prisonniers, les autorités cambodgiennes ont oeuvré étroitement en 1999 avec les organisations non gouvernementales locales et internationales sur la question, notamment en organisant des séminaires. Lefficacité des mesures de prévention des crimes dépendra essentiellement de la volonté politique de tous les gouvernements.
M. CAMILLE LEBLANC (Haïti) : il nous semble que la définition du crime organisé est trop restrictive car certaines activités actuellement licites doivent être catégorisées illicites en particulier la spéculation sur les monnaies et les matières premières qui provoque la ruine économique de nombreux pays. Profitant des périodes dinstabilité politiques, des réseaux criminels se sont créés et organisés en Haïti. Impliquant des citoyens de nombreux pays, ils se sont spécialisés, soit dans la contrebande et vente illicite darmes à feu, soit dans les vols de véhicules ou les trafics illicites des stupéfiants. Les activités de ces réseaux menacent la stabilité du pays. Le largage de drogue par des avions non identifiés et les petits bateaux qui échouent régulièrement sur nos côtes transforment une population jadis paisible et accueillante en hordes agressives incontrôlables. Le paysan quête loccasion de drogue dont un kilo rapporte approximativement les revenus dune vingtaines dannées. Doù labsence dintérêt pour les cultures traditionnelles.
Face à cette situation, le Gouvernement a réagi sur le plan national et international. Sur le plan national, en renforçant la répression et en mettant en place une politique déducation. Deux projets de loi seront mis à la disposition du parlement qui sortira des élections du 21 mai 2000. Lun renforçant la loi sur le trafic et lusage des stupéfiants, lautre sur le blanchiment dargent impliquant des mesures de saisie du patrimoine du délinquant indistinctement en vertu du principe de limpossibilité de différencier la partie du patrimoine fruit du trafic illicite et celle provenant dautres activités. En attendant ces deux instruments, sur linsistance du Gouvernement, la Banque centrale a mis en place, avec les banques privées, des mesures de contrôle de la circulation monétaire. Tout montant supérieur à 10 000 dollars doit être justifié et cette documentation est disponible pour la justice. Lannée dernière le Gouvernement a augmenté le salaire des juges et des procureurs en les multipliant par 300% afin de combattre la corruption et attirer de nouvelles compétences dans le système. Une École de la magistrature est créée et un projet de Code de déontologie préparé.
Parallèlement, des négociations sont menacées avec les autres pays de la région afin de mettre en place des systèmes dinformation et de renseignements communs pour mieux suivre le mouvement des réseaux criminels e5 trouver ensemble les moyens de les combattre. Haïti soutient tous les efforts régionaux et mondiaux dans la lutte contre le crime transnational et souscrit au projet de Convention contre le crime organisé ainsi que ses protocoles additionnels.
M. SHAUKAT UMER (Pakistan) : la criminalité sape les efforts de développement de nombreux pays. Les efforts concertés entre les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les médias et autres partenaires sont essentiels pour organiser une lutte efficace et dynamique contre la criminalité. Ainsi au Pakistan, des mesures ont été adoptées pour faire face à la corruption. Les centres offshore favorisent le développement de la criminalité transnationale organisée. Cest pourquoi, il est primordial de prendre des mesures sévères pour y remédier. La communauté locale doit participer activement aux efforts visant à assurer la réinsertion sociale des délinquants. Les grandes disparités économiques qui existent entre les pays développés et les pays en développement ne contribuent quà exacerber limpact de la criminalité sur les plus défavorisés. Les gouvernements doivent unir leurs efforts pour mettre fin de terrorisme. Le Pakistan est victime de ce crime abject. Appuyant le projet de convention contre la criminalité transnationale organisée et ses trois protocoles, le Pakistan espère que ces instruments, une fois adoptés, permettront aux pays en développement de tirer profit de la coopération internationale pour renforcer et moderniser leurs systèmes de justice pénale afin de lutter efficacement contre la criminalité transnationale organisée.
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