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CS/1173

LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DU BUREAU DES NATIONS UNIES EN ANGOLA POUR UNE NOUVELLE PERIODE DE SIX MOIS, JUSQU'AU 15 OCTOBRE 2000

13 avril 2000


Communiqué de Presse
CS/1173


LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DU BUREAU DES NATIONS UNIES EN ANGOLA POUR UNE NOUVELLE PERIODE DE SIX MOIS, JUSQU'AU 15 OCTOBRE 2000

20000413

Le Conseil de sécurité, réuni sous la Présidence de M. Robert Fowler (Canada), a adopté à l'unanimité la résolution 1294 (1999) par laquelle il proroge jusqu'au 15 octobre 2000, soit pour une nouvelle période de six mois, le mandat du Bureau des Nations Unies en Angola (BUNUA). Il prie le Secrétaire général de lui présenter tous les trois mois des recommandations quant aux nouvelles mesures à prendre afin de promouvoir le processus de paix en Angola. Le Conseil prie également le Secrétaire général de veiller à ce que le BUNUA continue de s'acquitter des tâches qui lui ont été confiées.

Le BUNUA est chargé d'assurer la liaison avec les autorités politiques et militaires, les autorités de police et autres autorités civiles, en vue, d'une part, de rechercher des mesures permettant de rétablir la paix et d'assister la population angolaise sur les plans du renforcement des capacités, de l'assistance humanitaire et de la promotion des droits de l'homme et, d'autre part, de coordonner d'autres activités. En approuvant l'accord relatif au statut de la Mission, le Gouvernement angolais a précisé, dans une lettre datée du 3 février 2000, qu'il s'attendait à ce que les activités du BUNUA soient orientées essentiellement vers les questions relatives au renforcement des capacités dans le domaine des droits de l'homme et de l'aide humanitaire.

Créé par la résolution 1268 du 15 octobre 1999, le Bureau des Nations Unies en Angola (BUNUA), qui représente le cinquième forme d'une présence des Nations Unies dans ce pays depuis 1995, a remplacé la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) qui avait elle-même succédé à la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM I, II et III). Le déploiement de l'ONU en Angola a commencé à la suite de la signature du Protocole de Lusaka en 1994 qui devait mettre fin au conflit qui oppose depuis plus de deux décennies, le Movimento popular para la libertacao de Angola (MPLA) , parti au pouvoir, et l'Uniao Nacional para a indepencia total de Angola (UNITA) . La création du BUNUA est intervenue après la décision du Président angolais, M. Joaquim dos Santos, de ne pas soutenir le mandat de la MONUA au-delà de son expiration, soit le 26 février 1999. A cette date, prenant en considération la situation sur le plan politique et sur celui de la sécurité, le Conseil a décidé d'ordonner le retrait progressif et la liquidation de la Mission. Cela étant, convaincu qu'une présence des Nations Unies en Angola contribuerait pour beaucoup à promouvoir la paix, la réconciliation nationale, le respect des droits de l'homme et la sécurité dans la région, le Conseil a créé le BUNUA pour une période initiale de six mois qui expire le 15 avril.

Texte du projet de résolution (S/2000/307)

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant sa résolution 696 (1991) du 30 mai 1991 et toutes ses résolutions ultérieures sur la question, en particulier la résolution 1268 (1999) du 15 octobre 1999,

Réaffirmant que le maintien d’une présence des Nations Unies en Angola peut contribuer pour beaucoup à promouvoir la paix, la réconciliation nationale, le respect des droits de l’homme et la sécurité de la région,

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 11 avril 2000 (S/2000/304),

1. Souscrit à la proposition formulée par le Secrétaire général au paragraphe 51 de son rapport, tendant à proroger le mandat du Bureau des Nations Unies en Angola pour une période de six mois jusqu’au 15 octobre 2000;

2. Prie le Secrétaire général de veiller à ce que le BNUA continue de s’acquitter des tâches que le Conseil lui a assignées par sa résolution 1268 (1999);

3. Prie le Secrétaire général de lui présenter tous les trois mois un rapport sur l’évolution de la situation en Angola et d’y formuler ses recommandations quant aux nouvelles mesures que le Conseil pourrait envisager de prendre afin de promouvoir le processus de paix en Angola;

4. Décide de demeurer activement saisi de la question.

Rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies en Angola (S/2000/304)

Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte de l’évolution de la situation en Angola depuis janvier 2000, pays aux prises avec un conflit opposant les forces du Gouvernement dirigé par le Président dos Santos et l’UNITA, dirigée par Jonas Savimbi. En ce qui concerne la situation politique, le Secrétaire général indique qu’en réponse à l’intention du Président dos Santos de pardonner à tous ceux qui renonceraient à l’usage de la force en tant que moyen de parvenir au pouvoir politique, un certain nombre d’organisations civiques ont souligné la nécessité de promulguer une loi d’amnistie générale et de tenir une conférence nationale ouverte à tous pour discuter des problèmes que rencontre le pays. Par ailleurs, à la suite de l’annonce du Président dos Santos d’organiser des élections générales à la fin de 2001, les partis politiques de l’opposition se sont demandés si l’initiative n'était pas prématurée étant donné la poursuite de la guerre civile, le caractère inadéquat des infrastructures et la nécessité de procéder, au préalable, à une réforme électorale. Pour sa part, l’UNITA a caractérisé l’annonce des élections de tentative calculée destinée à éviter la tenue du deuxième tour des élections prévu par le Protocole de Lusaka de 1994. Le Gouvernement continuant de rejeter toute négociation avec M. Savimbi, le Secrétaire général fait savoir que l’UNITA a affirmé sa disposition à mener

des entretiens avec le Gouvernement et à accepter l’idée d’un dialogue national ouvert à tous en vue de mettre fin aux hostilités. L’UNITA a demandé, en particulier, de modifier la composition des trois Etats observateurs – Etats-Unis, Fédération de Russie, Portugal – car “la neutralité de ces pays avait été compromise par leurs intérêts nationaux”.

Poursuivant, le Secrétaire général note que l’UNITA a rejeté les allégations figurant dans le rapport du Groupe d’experts créé par le Conseil de sécurité sur les sanctions. L’UNITA a, en effet, argué que les informations sont fondées sur des déclarations faites par des transfuges. Le Secrétaire général indique aussi qu’il a reçu une lettre datée du 3 février du Ministre angolais des affaires extérieures faisant part de l’approbation par le Gouvernement de l’Accord sur le statut de la Mission relatif au nouveau Bureau des Nations Unies en Angola (BNUA) créé par la résolution 1268 du 15 octobre 1999. Passant à la situation militaire, le Secrétaire général indique que les forces gouvernementales ont réussi à réduire davantage la capacité de l’UNITA de mener une guerre classique, l’obligeant à recourir à des attaques de guérilla et conduisant le Gouvernement à créer une force spécialisée qui suit une formation antiguérilla. Le Secrétaire général fait également état de l’impact du conflit dans la sous-région avec les tensions entre l’UNITA et la Namibie et entre l’UNITA et la Zambie même si, en ce qui concerne ces dernières, les choses semblent s’être améliorées au cours des dernières semaines.

En ce qui concerne la situation humanitaire, le Secrétaire général souligne que la population touchée par la guerre représente 3,7 millions de personnes sur une population totale de 12,6 millions d’habitants dont près de 1,6 million de personnes déplacées. Le manque de sécurité des opérations humanitaires continue d’être un obstacle majeur aux activités de la communauté internationale en Angola, dit le Secrétaire général, avant de rappeler que l’Appel conjoint interinstitutions des Nations Unies avait fixé à 258 millions de dollars les ressources nécessaires pour l’année 2000. Jusqu’à présent, dit le Secrétaire général, la majorité de l’aide reçue est allée à l’aide humanitaire, les autres secteurs d’intervention n’ayant pas encore bénéficié de financement suffisant.

Après avoir brossé le tableau de la situation économique de l’Angola, le Secrétaire général fait quelques observations générales dans lesquelles il indique que le Bureau des Nations Unies en Angola redouble d’efforts pour s’acquitter des responsabilités qui lui ont été confiées en matière de droits de l’homme et d’aide humanitaire. Il exprime son intention de nommer sous peu le directeur du Bureau et demande l’appui du Conseil de sécurité pour poursuivre pendant une nouvelle période de six mois, jusqu’au 15 octobre 2000, ses activités.

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