LE COMITE DE COPENHAGUE E 5 ENTEND LA PRESENTATION DES RAPPORTS INTERIMAIRES DE SES GROUPES DE TRAVAIL ET DES DECLARATION D'ONG
Communiqué de Presse
SOC/4517
LE COMITE DE COPENHAGUE + 5 ENTEND LA PRESENTATION DES RAPPORTS INTERIMAIRES DE SES GROUPES DE TRAVAIL ET DES DECLARATION DONG
20000407Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de lAssemblée générale sur le suivi de la mise en uvre des recommandations du Sommet mondial sur le développement social (Copenhague, 1995) a entendu, cet après-midi, les Présidents de deux de ses trois Groupes de travail qui ont présenté leurs rapports intérimaires. Chargé de négocier les textes finaux qui doivent être adoptés à lissue de la session extraordinaire intitulée Sommet mondial pour le développement social et au-delà : le développement social pour tous à lheure de la mondialisation, le Comité préparatoire a formé trois groupes de travail qui se sont partagés lexamen des nouvelles initiatives sur les engagements pris à Copenhague (Groupe I et II, présidés respectivement par M. Cristian Maqueira du Chili, Président du Comité préparatoire, et M. Koos Richelle, des Pays-Bas, Vice-Président) et lélaboration dun projet de déclaration politique (Groupe III, présidé par M. Bagher Asadi, dIran, Vice-Président du Comité préparatoire). M. Maqueira sest félicité que certains accords aient été conclus sur la question des droits de lhomme, sur lassistance technique à fournir aux pays en développement et aux pays en transition. Laccord le plus intéressant, a-t-il observé, porte sur les sanctions, question persistante sur laquelle il a été jusquà présent difficile de trouver un accord. Il a également indiqué quun facilitateur a été chargé des questions environnementales et des situations de conflits, ainsi que de lassistance aux réfugiés. Pour sa part, M. Richelle sest déclaré satisfait que les négociations aient permis de supprimer un tiers du texte original en précisant quil avait fait appel à un facilitateur pour les trois paragraphes les plus controversés.
Le texte des négociations est divisé en trois parties relatives à la réaffirmation de la Déclaration et du Programme daction adoptés lors du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995); à lexamen et à lévaluation de la mise en uvre du programme daction; et aux nouvelles initiatives à prendre en vue de réaliser les 10 engagements pris à Copenhague.
(à suivre 1a)
- 1a - SOC/4517 7 avril 2000
Le Comité préparatoire a entamé sa deuxième session de fond le 3 avril 2000 au matin sous la présidence de M. Cristian Maqueira (Chili) et sest fixé pour objectif de donner un visage humain à la mondialisation. Le Comité préparatoire a décidé de consacrer lensemble de sa session qui se terminera le 14 avril 2000 à des consultations officieuses. La session extraordinaire de lAssemblée générale se tiendra à lOffice des Nations Unies à Genève du 26 juin au 3 juillet 2000. Outre ladoption de nouvelles initiatives pour accélérer la réalisation dun développement social équitable, la session extraordinaire aura pour objectif de réaffirmer les engagements et objectifs définis à Copenhague (1995); dexaminer et dévaluer les progrès réalisés dans la mise en uvre de ces stratégies. Le Comité préparatoire a également entendu des présentations des 7 organisations non gouvernementales suivantes : lInstitut du tiers monde; lOrganisation des femmes pour lenvironnement et le développement; les Alternatives de développement des femmes pour une nouvelle ère; le Conseil pour le bien-être social; la Confédération internationale des syndicats libres, Human Rights Internet; et Maryknoll Sisters of Saint Dominic.
Les organisations non gouvernementales ont commenté lélaboration de la déclaration politique et regretté quelle ne fixe pas des objectifs clairs, notamment, dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et la participation des femmes aux processus de développement. Certaines dentre elles ont regretté que la déclaration politique nétablisse pas de liens entre la mondialisation, les droits de lhomme et le développement social.
La prochaine réunion du Comité préparatoire sera annoncée dans le journal.
Déclarations des Organisations non gouvernementales
Le représentant de lInstitut du tiers monde na pas caché son inquiétude devant le cours que prennent les travaux du Comité préparatoire. Il a dit craindre que le projet de déclaration politique, actuellement en négociation, ne traite pas des questions clés afin déviter ainsi dédulcorer les objectifs fixés à Copenhague en 1995. Le représentant de lONG a souhaité que la priorité soit donnée au réexamen des relations entre la mondialisation et le développement social, en particulier après les manifestations de Seattle lors du Sommet de lOrganisation mondiale du commerce (OMC). Il a souhaité que la priorité soit donnée à lidentification dobjectifs clairs en faveur des femmes. Lexercice délaboration du projet de déclaration, a-t-il dit, ne doit pas se faire dans labstrait mais toucher les questions concrètes que les femmes vivent au quotidien. Les manifestations de Seattle ont envoyé un message selon lequel la mondialisation ne profite pas à la majorité des populations. Les avantages de cette mondialisation ne sont pas répartis équitablement et cette mondialisation na pas tenu ses promesses quant à lélimination de la pauvreté. Depuis 1995, des millions de personnes, en particulier en Asie du Sud-Est, connaissent la pauvreté à cause des crises financières, a souligné le représentant de lONG en estimant que le suivi de Copenhague ne serait pas crédible sil ne donnait pas des directives en matière de stabilité financière dont, a-t-il rappelé, dépend la réalisation du développement social. La session extraordinaire doit trouver des solutions aux grands problèmes et traiter des défis dus aux fardeaux comme la dette qui sest accumulée dans les pays en développement. Ni les mots ni le silence ne changeront le monde. Ce quil faut aujourdhui, ce sont des mesures courageuses conformes aux problèmes de la société. Les Nations Unies doivent jouer un rôle de locomotive en proposant des modifications dans le système international actuel pour traiter des problèmes mondiaux.
La représentante de lOrganisation des femmes pour lenvironnement et le développement, sest exprimée au nom du Caucus des femmes. Elle a rappelé que son Organisation préconise un processus de développement qui prenne les femmes en considération, car celles-ci doivent bénéficier du développement et pouvoir se libérer de la violence domestique, nationale et transfrontalière. Elle a souligné quil importe de sassurer que les paroles prononcées ici deviennent de leau, de la terre, des médicaments dont pourront bénéficier toutes les femmes du monde. Elle a insisté que les femmes ne doivent pas être cantonnées aux débats se rapportant à la Conférence de Beijing mais être intégrées, à part égale, dans tous les projets de développement. Les femmes sont confrontées à des défis sans précédent dans un monde où les écarts se creusent et il convient donc dhonorer les engagements pris vis-à-vis de lespèce humaine dans son intégralité. Il faut mettre laccent sur les moyens de lutter contre la féminisation de la pauvreté. Pour ce faire, il convient délargir la discussion des microcrédits. Les gouvernements du Sud doivent semployer à promouvoir les salaires, lemploi des femmes et les capacités nationales visant à protéger les droits des travailleurs. Les gouvernements doivent se préoccuper du sous-emploi et du problème des femmes migrantes. Il faut veiller à ce que les femmes pauvres aient accès à tous les services sociaux de base et à lalimentation. Elle a demandé à ce que la sexospécificité soit prise en compte dans tous les documents officiels.
La représentante Alternatives de développement des femmes pour une nouvelle ère a regretté que le projet de déclaration politique ne sattaque pas aux crises morales et ethniques résultant de la montée de la pauvreté et de la multiplication des conflits armés. Pour la représentante, la mise en uvre des recommandations du Sommet de Copenhague na pas produit plus de justice sociale pour les pauvres et les groupes vulnérables. Les mesures sociales continuent de dépendre des impératifs du marché alors que Copenhague avait rejeté ce lien de dépendance. La mondialisation sans volonté dinclusion et de justice ne peut pas être considérée comme un progrès pour lhumanité. Il faut aujourdhui de la volonté politique pour faire face aux problèmes tels que la dette extérieure empêche les pays en développement dinvestir dans le développement social. La représentante a plaidé pour des mesures dallègement de la dette qui soient plus rapides et plus profondes. Elle na pas manqué de relever et de regretter la tendance du Comité préparatoire à affaiblir le projet de déclaration politique par des formules dites pratiques. Pour elle, le projet de déclaration politique doit montrer une nouvelle volonté de la communauté internationale de satteler au développement; la réussite en la matière exigeant une transformation des institutions financières internationales pour les rendre plus transparentes et plus participatives. Il faut abolir une fois pour toutes la dépendance des politiques des forces du marché, a conclu la représentante.
Le représentant du Conseil international du bien-être social a fait part de la volonté de son Organisation de travailler avec tout le système de lOrganisation des Nations Unies. Il a regretté que les résultats obtenus aient été en deçà des attentes de Copenhague et a estimé quil importe désormais daccélérer le rythme de la réforme. Il faut affiner les discours du développement social, se pencher sur les causes de la pauvreté et établir des solutions concrètes aux problèmes existants. Il sest déclaré déçu par la teneur vague du projet de déclaration politique.
Il a recommandé, pour accélérer le processus de réforme, le renforcement de lECOSOC en tant quagence de coordination de toutes les organisations régionales. En outre, il faut créer un ordre social prioritaire, adopter un pacte international antipauvreté et débloquer les ressources nécessaires au développement social. Il convient également de prévoir un allégement, voire une annulation de la dette, délaborer aussi un impôt antipauvreté prélevé sur les transactions internationales à partir des pays en développement. Chaque génération a laissé derrière elle un patrimoine meilleur et il importe de ne pas être la première génération qui laisse un environnement pire, a-t-il ajouté, en insistant sur le fait quil convient daller au-delà des déclarations et des plans daction pour prendre des mesures concrètes et efficaces.
La représentante de la Confédération internationale des syndicats libres sest dite préoccupée par le nombre de parties du texte de négociations restées entre crochets, cest-à-dire, nayant pas fait lobjet dun consensus. Pour la représentante, le texte final doit réaffirmer les principes du droit au travail et souligner limportance quil y a à créer un environnement propice au développement social. La représentante a souligné limportance pour le texte final de comporter des directives fondées sur les meilleures pratiques en matière de développement social afin de donner une dimension sociale à la nouvelle architecture financière mondiale. La représentante a plaidé pour la promotion de la sexospécificité et de légalité entre les hommes et les femmes en appelant à une bonne coordination entre la session extraordinaire sur le Programme daction de Beijing et le développement social. Elle a souhaité quà loccasion de la session extraordinaire sur le développement social, les Etats Membres réaffirment leur adhésion aux objectifs de lélimination de la pauvreté dici 2015 avec la mise au point de politiques sociales favorables aux pauvres et le lancement dune campagne mondiale de lutte contre la pauvreté. La lutte contre la marginalisation de lAfrique et des Pays les moins avancés grâce à une assistance au développement, à la promotion de la démocratie, au renforcement des capacités et la création de services sociaux a également été citée comme une priorité.
La création de filet de sécurité pour tous, la coopération entre les institutions de Bretton Woods et lONU ou encore la participation de syndicats aux travaux de la Banque mondiale concernant lexamen de limpact des politiques dajustements structurels sur le développement sont pour la représentante une autre priorité. En concluant, elle sest dite préoccupée par les appels lancés au secteur privé pour quil prenne une part plus importante dans la prestation de services sociaux. Pour elle, les services sociaux doivent rester du domaine public. La représentante a plaidé pour des politiques de création demplois qui, pour elle, exigent la réévaluation des politiques microéconomiques. La représentante a terminé en demandant notamment à lOrganisation internationale du Travail (OIT) dengager un dialogue sur les meilleures pratiques en matière de créations demplois.
Le représentant de Human Rights Internet a rappelé les jalons posés par la Déclaration de Vienne et le Programme daction de Copenhague. Il a estimé que les réalisations de Copenhague doivent maintenant être perçues dans le cadre indivisible des droits de lhomme. Il faut que ce lien entre le développement social et les droits de lhomme soit plus visible sans être répétitif. En effet, a-t-il souligné, le respect des droits civils et politiques est vide de sens quand les citoyens nont pas accès aux droits économiques, sociaux et culturels sans lesquels il ne saurait y avoir de véritable démocratie. Ainsi la démocratie, le droit de créer des syndicats et la liberté dassociation et de parole sont essentiels pour promouvoir léducation et le développement des services sociaux. Il sest déclaré satisfait de la coopération entre les ONG présentes à cette session et des liens établis entre les droits des femmes, des enfants et des syndicats à contribuer au développement social. Il est convaincu que des progrès ont été réalisés en vue de lutter pour un monde meilleur.
La représentante de Maryknoll Sisters of Saint Dominic a soulevé les questions de la féminisation de la pauvreté, du sous-développement dans des régions du Nord et du Sud et de la représentation des pauvres dans le processus de prises de décisions. Elle a insisté sur la question de la redistribution des pouvoirs. La question à se poser, a-t-elle dit, est celle de savoir comment aider les organisations pour les femmes sur le terrain. Trop souvent les femmes continuent dêtre perçues comme les clients des organisations et non comme des décideurs. Il faut, a estimé la représentante, un mécanisme de consultation plus officiel. En conclusion, la représentante a demandé aux Etats Membres de reconnaître la contradiction entre les initiatives dinstitutions telles que la Banque mondiale et la réalité sur le terrain.
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