SOC/4515

LE COMITE PREPARATOIRE DE COPENHAGUE E 5 TIENT SA SESSION DU 3 AU 14 AVRIL AVEC POUR OBJECTIF DE DONNER UN VISAGE HUMAIN A LA MONDIALISATION

3 avril 2000


Communiqué de Presse
SOC/4515


LE COMITE PREPARATOIRE DE COPENHAGUE + 5 TIENT SA SESSION DU 3 AU 14 AVRIL AVEC POUR OBJECTIF DE DONNER UN VISAGE HUMAIN A LA MONDIALISATION

20000403

L’objectif de la session de fond du Comité préparatoire doit être de donner un visage humain à la mondialisation et d’empêcher que la pauvreté se transmette d'une génération à une autre, a observé M. Cristian Maqueira (Chili), Président du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée “ Sommet mondial pour le développement social et au-delà : le développement social pour tous à l’heure de la mondialisation”, qui doit se tenir à Genève du 26 juin au 13 juillet 2000. La session extraordinaire a pour objectif de réaffirmer les engagements et les stratégies définis au Sommet mondial pour le développement (Copenhague, 1995); examiner et évaluer les progrès enregistrés dans la mise en oeuvre de ces stratégies; et identifier de nouvelles initiatives pour accélérer la réalisation d’un développement social équitable. M. Cristian Maqueira, qui inaugurait ainsi la deuxième session de fond du Comité préparatoire prévue jusqu’au 14 avril 2000, a notamment souligné qu’il faut lire dans les manifestations de rue qui ont eu lieu lors du Sommet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle, une mise en garde pour l’ONU qui ne représente pas la voix des puissants mais celle des pauvres. Les manifestations ont rappelé le devoir de l’ONU de répondre à leurs besoins, a déclaré M. Maqueira en estimant que le défi consiste à trouver des solutions efficaces pour réduire la pauvreté et le chômage.

Les propos du Président du Comité ont été appuyés par le Président de la Commission du développement social, M Zola Skweyiya (Afrique du Sud) et du Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales qui présentaient respectivement les conclusions concertées de la Commission du développement social sur le suivi et l’évaluation d’ensemble de la suite donnée au Sommet mondial sur le développement social et la série de rapports du Secrétaire général dont est saisi le Comité.

En ce qui concerne l’organisation des travaux de cette deuxième session de fond, le Comité préparatoire a décidé de la consacrer entièrement à des consultations officieuses sur les deux textes que la session extraordinaire de l’Assemblée générale aura à adopter à l’issue de ses travaux. En plus de l’élaboration du projet de déclaration politique, le Comité préparatoire poursuivra ses négociations sur le projet de document final présenté par son Président. Le texte de négociations est divisé en trois parties relatives à la

réaffirmation de la Déclaration et du Programme d’action adoptés du Sommet mondial; à l’examen et à l’évaluation de la mise en oeuvre du Programme d’action; et aux nouvelles initiatives à prendre pour donner corps aux 10 engagements du Programme d’action de Copenhague. Les travaux du Comité seront enrichis par les conclusions concertées de la Commission du développement social paru sous la cote A/AC.253/L.5/Rev.2, Part II; un résumé figurant dans le communiqué de presse SOC/4514 du 17 mars 2000. Les travaux du Comité préparatoire se dérouleront au sein de trois Groupes de travail présidés par le Président du Comité et deux des trois Vice-Présidents, M. Kos Richelle (Pays- Bas) et Bagher Asadi (Iran). Pour ses négociations, le Comité préparatoire a également fait appel à des facilitateurs;.M. Ion Gorita (Roumanie), Vice- Président du Comité préparatoire, M. Aurelio Fernandez (Espagne), ancien Président de la Commission du développement social et Mme Sonia Felicity Elliot (Guyana), ancienne Coordonnatrice du Groupe des 77 et de la Chine pour les questions de développement social.

Le Comité préparatoire tiendra une brève réunion demain mardi 4 avril à 10 heures pour se prononcer sur des projets de décision concernant les questions d’organisation de la session extraordinaire de l’Assemblée générale et l’accréditation des organisations non gouvernementales.

DOCUMENTATION

Rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des résolutions de l’ONU concernant le droit à l’autodétermination (A/AC.253/17)

Dans ce rapport, le Secrétaire général passe en revue les progrès réalisés depuis le Sommet mondial pour le développement social, qui a eu lieu en mars 1995. Il explique ainsi que le point intitulé “droit des peuples à l’autodétermination” fait l’objet, chaque année, d’une résolution de l’Assemblée générale. Cette dernière examine également la question dans le contexte de la mise en oeuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. De plus, le Comité spécial de la décolonisation, chargée d’examiner la mise en oeuvre de la Déclaration, rend compte chaque année à l’Assemblée de la situation des peuples vivant sous occupation coloniale. Le Secrétaire général passe, par ailleurs, en revue l’examen par la Commission des droits de l’homme de la question du Sahara occidental, de la Palestine occupée, de l’utilisation de mercenaires comme moyen d’empêcher l’exercice des peuples à l’autodétermination et du Timor oriental.

Rapport du Secrétaire général sur l’élaboration de principes directeurs concernant le rôle et les responsabilités sociales du secteur privé (A/AC.253/21)

Le rapport du Secrétaire général contient un examen des définitions et notions relatives aux responsabilités sociales du secteur privé, une analyse des tendances, problèmes et initiatives intergouvernementales ainsi que des recommandations touchant l’élaboration de principes directeurs par l’ONU. A cet égard, le Secrétaire général rappelle notamment qu’il a lancé en janvier 1999, l’initiative d’un Pacte mondial appelé à promouvoir la participation du secteur privé au développement social. Cette initiative comporte neuf principes issus de textes tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux du travail, la Déclaration du Sommet pour le développement social de 1995 et la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement en 1992. Le Secrétaire général estime que les principes énumérés dans ce Pacte pourraient constituer la première partie d’un ensemble de principes généraux visant à promouvoir la participation des entreprises au processus de développement. Dans une deuxième partie, pourraient figurer des propositions invitant les gouvernements à appuyer la participation des entreprises. Le Secrétaire général propose d’ailleurs que l’élaboration de principes directeurs relatifs à la responsabilité sociale du secteur privé soit le thème prioritaire de l’ordre du jour de la session de la Commission du développement social en 2002.

Rapport du Secrétaire général sur les effets de la mondialisation sur le développement social (A/AC.253/25)

Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle les aspects marquants de la mondialisation et dresse un bilan de son impact sur les principales catégories de pays et de groupes sociaux, en s’attachant particulièrement à analyser les effets sur le développement social qui sont liés à l’évolution des échanges de la technologie et des finances. Il présente également quelques recommandations visant à intégrer plus étroitement les objectifs économiques et sociaux dans le contexte d’une économie de marché mondiale.

Il apparaît que le processus de la mondialisation a tendance à séparer ceux qui sont intégrés dans l’économie mondiale et ceux qui ne le sont pas, ouvrant ainsi une brèche qui a contribué à accroître la pauvreté, les inégalités et la marginalisation. Il est donc indispensable de mieux “gérer” le processus de mondialisation afin de réduire ses effets négatifs. Ainsi certaines mesures énergiques devront être prises pour réorienter le marché mondial vers un processus plus démocratique par rapport à la mondialisation qui s’effectue actuellement au niveau des entreprises. Il sera peut-être nécessaire de modifier les règles régissant l’économie de marché afin de mieux intégrer les préoccupations de ceux qui sont à l’avant-garde des révolutions technologiques et entrepreneuriales et les objectifs du Sommet. Il faut également améliorer les procédures afin que les préoccupations des pays les plus pauvres, des pauvres et des groupes vulnérables et marginalisés soient dûment prises en compte dans les processus décisionnels les affectant.

Le Secrétaire général indique également que le Comité préparatoire souhaitera peut-être lancer un processus au niveau du système des Nations Unies afin d’établir des directives intégrant les objectifs du Sommet dans toutes les politiques économiques et sociales. Il conviendrait également d’accorder une attention particulière à l’impact des politiques sur l’aggravation ou l’atténuation de la pauvreté. En outre, il serait souhaitable, notamment afin de remédier au problème de la pauvreté proprement dite et aux effets de la marginalisation de la mondialisation, d’élaborer une stratégie de croissance axée sur le marché et favorable aux pauvres faisant fond sur la capacité de ces derniers d’exploiter le potentiel du marché pour échapper à la pauvreté. Dans une période de mondialisation où les conséquences des interventions se font sentir bien au-delà des frontières d’un pays, il faut également démocratiser davantage les relations économiques internationales, de manière à prendre en compte les vues des pays affectés par les décisions économiques des intervenants sur les marchés mondiaux.

Rapport du Secrétaire général sur la promotion de l’intégration sociale dans le contexte des situations postérieures à des conflits (A/AC.253/23)

Dans ce rapport, le Secrétaire général examine plusieurs façons de promouvoir l’intégration sociale et énumère les mesures visant à favoriser l’intégration sociale qui pourraient être prises dans le cadre des activités de relèvement à l’issue des conflits. Il traite brièvement du rôle des groupes et acteurs de la société civile, du gouvernement et de la communauté internationale. Le Secrétaire général transmet un message essentiel, à savoir, l’importance de parvenir à l’unité dans la diversité, en développant la tolérance et la confiance dans les situations postérieures à des conflits, ainsi que la participation et le pluralisme, termes utilisés dans le Programme d’action du Sommet mondial pour le développement social pour définir l’intégration sociale.

Dans ses conclusions, il met l’accent sur la reconstitution du tissu social et l’élimination des clivages entre groupes antagonistes. Il recommande qu’il convient d’accorder une attention immédiate à l’inclusion de l’intégration sociale au processus de relèvement postérieur à des conflits, en poursuivant l’élaboration d’outils différenciés selon la culture et le sexe d’après l’analyse des expériences récentes englobant les questions de capacité d’adaptation, de stress causé par des traumatismes, de pardon et autres questions connexes. A cette fin, il conviendrait de diffuser les enseignements tirés de l’expérience de l’ONU et d’autres expériences qui pourraient aider à comprendre et à appuyer l’intégration sociale du point de vue du maintien de

l’unité dans la diversité; de mettre au point des directives concernant la politique et les interventions à mener en vue d’évaluer les incidences des traumatismes subis sur les individus, les familles et les communautés; de concevoir des plans de développement de territoires ou de zones coordonnés à l’échelon national qui visent à l’intégration sociale des anciens combattants et des victimes de la guerre, ainsi que des groupes traditionnellement dissidents et marginalisés.

Il convient également d’accorder une attention immédiate à la promotion des capacités de la société civile à vivre selon le principe d’unité dans la diversité, y compris les compétences pratiques, les cadres d’action du secteur privé, les rôles des médias et la recherche participative axée sur le consensus. En vue du renforcement des capacités nationales en vue de créer un environnement propice à l’intégration sociale aux échelons local et national, il conviendrait notamment d'instaurer ou de consolider des institutions qui privilégient le respect du droit et la justice sociale, des institutions et des programmes qui ménagent des possibilités de dialogue et divers arrangements fondés sur le partage du pouvoir qui privilégient l’allégeance et l’édification de la nation. Il convient en outre d’accorder une attention immédiatement à la sensibilisation plus poussée de la communauté internationale à la question de l’intégration sociale dans le cadre des analyses, des recherches, de la formation, de l’échange d’information et des activités opérationnelles relatives à des situations de conflit latentes ou manifestes.

Rapport du Secrétaire général sur l’accélération du développement en Afrique et dans les pays les moins avancés (A/AC.253/22)

Dans ce rapport, le Secrétaire général rend d’abord compte de la récente performance de l’Afrique et des pays les moins avancés (PMA) depuis le Sommet de Copenhague. Il indique que par comparaison avec la décennie précédente, la performance économique de ces pays a sensiblement progressé. Le taux de croissance moyen du PIB des pays africains a atteint en 1996 le chiffre sans précédent de 4,6% mais est tombé à 3% en 1997 puis à 2,8% en 1998 pour remonter à 3% en 1999. Les PMA ont également connu une croissance accélérée de leur PIB au milieu des années 90 encore que leur taux de croissance ait également baissé. Le taux de croissance moyen du PIB a été estimé à 3,7% en 1998, ce qui représente une baisse de 1% par rapport à 1997. C’est la première fois consécutive, souligne le Secrétaire général, que ce taux baisse après avoir atteint le chiffre record de 4,6% en 1995. Le Secrétaire général explique ce recul dans les deux groupes de pays par la baisse des prix de produits de base, les intempéries, les conflits armés et l’instabilité ainsi que par la chute de la production mondiale résultant de la crise financière en Asie et de son extension ultérieure ajoutée à la crise économique.

Le Secrétaire général cite aussi des causes plus spécifiques à ces pays comme les lacunes en matière de gouvernance, la faiblesse de la productivité. Le niveau des capacités nationales et le manque de ressources pour financer les activités de développement. Consacrant un chapitre à la marginalisation de ces groupes de pays découlant de la mondialisation et de la libéralisation, le Secrétaire général y décrit les paramètres marginalisants du commerce mondial, le caractère insatisfaisant des flux des investissements étrangers directs et les insuffisances dans le domaine de l’intégration régionale. Après avoir décrit le niveau de diversification de la production dans ces deux groupes de pays, le Secrétaire général présente des mesures devant permettre de faire échec à la marginalisation de l’Afrique et de promouvoir la diversification des

produits de base. Il cite le développement des entreprises, la mise au point et le transfert des technologies, la diversification des produits de base et l’industrialisation, l’intégration régionale, l’augmentation de l’Aide publique au développement, l’aide au commerce et l’accès aux marchés, l’allègement de la dette et enfin l’investissement.

Rapports de synthèse et propositions aux fins d’intervention et d’initiatives nouvelles présentés par les organes et institutions spécialisées des Nations Unies et par les autres organisations intéressées (A/AC.253/16 et additifs de 1 à 15)

Le Secrétaire général communique, pour information, au Comité préparatoire les rapports présentés par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Add.1); de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (Add.2); du Programme des Nations Unies pour le développement (Add.3, 11, 13 et 15) ; du Haut Commissaires des Nations Unies aux droits de l’homme (Add.4); de l’Organisation mondiale de la santé (Add.5); de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (Add.6); du Programme des volontaires des Nations Unies (Add.7); du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Add.8); du Programme ONUSIDA (Add.9); du Bureau international du travail (Add.10); de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Add.12); de la Banque mondiale (Add.13 et 14).

Le Rapport détaillé du Secrétaire général sur la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social (A/AC.253/13) a été présenté dans notre communiqué en date du 8 février 2000 (SPC/4502).

Le Rapport du Secrétaire général sur les évaluations d’impact social (A/AC.253/27) et le rapport du Secrétaire général sur l’affectation des ressources supplémentaires et innovantes au développement social (A/AC.253/28) ne sont pas parus à ce jour. Toutefois, un résumé succinct de ces rapports figure dans le document intitulé “Compilation of the summaries and proposals for further action provided by the United Nations system” (anglais uniquement)

Le Comité préparatoire est également saisi d’une note du Secrétaire général transmettant le rapport du Colloque sur les Etats, les marchés et le progrès social : rôle et coopération des secteurs public et privé (A/AC.253/14), présentée dans notre communiqué en date du 8 février 2000 (SOC/4502) et d’une note du Secrétaire général transmettant le rapport du colloque régional sur les politiques socioéconomiques s’inscrivant dans la stabilisation de la situation macroéconomique des pays en transition (A/AC.253/15).

Déclarations liminaires

M. ZOLA SKWEYIYA, Ministre du bien-être et du développement de la population et Président de la deuxième session du Comité préparatoire (Afrique du Sud), a présenté les conclusions du Comité en vue de renforcer la mise en oeuvre de la Déclaration de Copenhague. Il a précisé que ces conclusions ont été adoptées le 17 mars et peuvent se résumer sous les rubriques suivantes: l’éradication de la pauvreté, le plein emploi, l’intégration sociale, l’Afrique et les pays les moins avancés, la mobilisation des ressources pour le développement social et le renforcement des capacités pour la mise en oeuvre des

politiques et des programmes sociaux. Il s’est félicité que quelques questions, telles que l’imposition de sanctions économiques unilatérales, l’aide au développement, l’Initiative 20/20 et l’Initiative en faveur des pays pauvres lourdement endettés, dont l'examen a ralenti les négociations aient pu finalement être inclues dans le texte présenté aujourd’hui au Comité préparatoire.

Il a rendu compte de son expérience en Afrique du Sud et australe sur l’évaluation de la Déclaration de Copenhague qui lui a permis de mesurer les diverses forces qui agissent sur le développement des pays de la région. Les questions discutées lors de la 38ème session du Comité préparatoire ont une résonance particulière pour les Etats membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui, dans un contexte régional marqué par les catastrophes naturelles et humaines, ont particulièrement ressenti la nécessité de bénéficier de termes d’échanges et de commerce justes et de coopération en vue du développement. Les progrès accomplis, dans le cas de la région, risquent d’être anéantis par les dernières inondations et la pandémie du sida, a-t-il déclaré, avant de demander si dans ces conditions, la fourniture de médicaments et d’alimentation doit être laissée aux aléas du marché.

Il a recommandé qu’à l’heure de la mondialisation, les négociations de cette session soient guidées par la nécessité d’établir un processus de développement durable qui facilite le changement social et institutionnel dans l’intérêt des plus défavorisés, attache une importance particulière aux causes des problèmes et aux possibilités d’instituer un environnement favorable à leur résolution. Il convient d’examiner les systèmes et les conditions défavorables à la démocratie, au développement équitable et de rechercher les mesures qui pourraient prévenir l’aliénation et la fragmentation sociales; renforcer les capacités humaines et institutionnelles en favorisant le contrôle des ressources au niveau local grâce à la participation aux processus de prise de décisions. Il faut également se pencher sur le problème du racisme, du sexisme et des autres formes de discrimination, éliminer toutes les formes de corruption dans les secteurs public et privé, et promouvoir de nouveaux partenariats entre les organisations de la société civile, les gouvernements et le secteur privé pour réaliser les objectifs de justice sociale.

Il a attiré l’attention du Comité préparatoire sur les parties du document qui traitent de la condition de la femme et de l’Afrique et des pays les moins avancés. Dans ces domaines, a-t-il insisté, le défi consiste à renforcer les formes démocratiques de gouvernance en vue de promouvoir la participation de ceux qui vivent en marge de la société.

Il a présenté au Comité l’examen et l’évaluation de la mise en oeuvre de la Déclaration de Copenhague effectuée lors de la trente-huitième session de la Commission du développement social. A ce sujet, il a estimé qu’il est temps de commencer à trouver des moyens de transformer la rhétorique sur la bonne gouvernance et les droits de l’homme en actions concrètes. Il a rappelé que le consensus est indispensable pour progresser dans la réalisation des engagements du Sommet mondial pour le développement social. Il faut se souvenir qu’au-delà de ces murs, les gens ont des besoins urgents, a-t-il ajouté, et il importe de s’attaquer sérieusement aux problèmes d’inégalité et d’accès aux ressources, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Etats.

M. JOHN LANGMORE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a estimé qu’étant donné la gravité et l’étendue de la pauvreté, des inégalités, du chômage et de la désintégration sociale, rien n’est plus approprié que de donner un nouvel élan à la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague. Il est vrai, a

reconnu M.Langmore, que la communauté internationale est impliquée dans un processus bien avancé qui a, à la fois, montré sa dynamique et ses limites. Aujourd’hui, certains, saisis d’un sentiment d’impuissance, sont tentés de croire que les forces de la mondialisation, des intérêts nationaux, des structures organisationnelles et des conventions représentent de telles limites que les résultats du processus de préparation de la session sont déterminés d’avance et qu’il ne sera pas possible de faire la différence. Une telle attitude serait quelque peu simpliste, a estimé M. Langmore, convaincu que chaque personne, chaque pays et chaque organisation de la société civile a la capacité d’analyser, de réfléchir, de manière créative, et de faire valoir des propositions convaincantes. Le projet de document final présenté par le Président, a-t-il souligné, comprend des initiatives qui ont réellement la capacité d’influencer le cours des choses et aujourd’hui, l’occasion est offerte à chaque Etat membre d’apporter sa contribution à la finalisation de ce texte. L’adoption de ces initiatives, a insisté M. Langmore, pourrait faire la différence et apporter des solutions aux principaux problèmes mondiaux. La session extraordinaire de l’Assemblée générale doit donc être un moment mémorable.

La communauté internationale peut en faire un moment mémorable puisqu’elle est unie autour des mêmes objectifs que sont l’élimination de la pauvreté, la création d’emplois productifs pour tous et le renforcement de la cohésion sociale. En bref, la communauté internationale s’engage par le processus de la session extraordinaire à accroître la sécurité, l’égalité, la liberté, la capacité personnelle à prendre des initiatives et le degré de justice sociale pour toutes les sociétés, a conclu M. Langmore.

M. CHRISTIAN MAQUEIRA, en sa qualité de Président du Comité préparatoire (Chili), a rappelé qu’il ne reste que deux semaines de négociations avant la session de Genève. Il a estimé qu’en dépit des problèmes graves intervenus lors de la session, il fallait se féliciter que les membres de la Commission du développement social soient néanmoins parvenus à les résoudre et à adopter leur texte par consensus. Il a souligné que le travail du Comité préparatoire était de donner un visage humain à la mondialisation et de résoudre le problème de la pauvreté afin qu’elle ne soit pas transmise aux générations futures. Si les inégalités se sont accrues depuis Copenhague, il ne faut pas laisser passer l’opportunité de travailler à concrétiser les engagements du Sommet mondial.

Rappelant les manifestations de rue lors du Sommet de l’Organisation mondiale du commerce à Seattle, l’année dernière, il a estimé qu’il fallait y lire une mise en garde pour l’Organisation des Nations Unies qui ne représente pas la voix des puissants, mais aussi celle des pauvres qui lui rappellent ainsi son obligation à répondre à leurs besoins. Le défi consiste donc à trouver des solutions, a-t-il souligné.

Fixant les objectifs de la présente session du Comité préparatoire, il a suggéré qu’il fallait aboutir, le 14 avril, à l’établissement d’une déclaration politique et à six engagements honnêtes. Les travaux ont été organisés à cette fin et il faut continuer à progresser dans la voie permettant d'aboutir à des résultats exceptionnels de la Commission du développement social. Il faut se demander ce que l’on souhaite obtenir de la session extraordinaire et de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté et le chômage.

Informations de base

La Déclaration et le Programme d’action adoptés, par les 117 dirigeants présents au Sommet mondial sur le développement social de Copenhague en 1995, subordonnent la réalisation du développement social à l’intensification de la lutte contre la pauvreté, le chômage et la désintégration sociale. Ces trois axes d’action ont donné lieu à 10 engagements concernant le renforcement d’un contexte favorable au développement social; l’élimination de la pauvreté; la création d’emplois productifs; l’intégration sociale; l’égalité et l’équité entre les sexes; l’accès à l’éducation et aux soins de santé de qualité; le développement de l’Afrique et des pays les moins avancés (PMA); l’intégration des objectifs de développement social dans les programmes d’ajustement structurel; l’augmentation des ressources aux fins du développement social; et l’intensification de la coopération internationale.

Selon les textes, la responsabilité du suivi de la mise en oeuvre des recommandations du Sommet incombe, en premier chef, aux gouvernements dont les efforts nationaux peuvent être appuyés par l’ONU. Au niveau de l’ONU, les textes ont prévu que le suivi se fasse aux trois niveaux intergouvernementaux que sont la Commission du développement social, organe technique du Conseil économique et social; le Conseil économique et social lui-même, et l’Assemblée générale.

La première session de fond du Comité préparatoire s’est tenue du 17 au 28 mai 1999 et a permis aux gouvernements d’identifier les questions et initiatives qu’ils souhaitaient voir inscrire à l’ordre du jour de la session extraordinaire. C’est au cours de cette même session que le Président du Comité a présenté, pour la première fois, le texte de négociations dont la version révisée, proposée au cours de cette session, s’est faite sur la base des suggestions apportées par les organismes des Nations Unies.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.