En cours au Siège de l'ONU

POP/719

LA SANTE REPRODUCTIVE EST UN FACTEUR SIGNIFICATIF DE L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS

29 mars 2000


Communiqué de Presse
POP/719


LA SANTE REPRODUCTIVE EST UN FACTEUR SIGNIFICATIF DE L’AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS

20000329

Les délégations se demandent si les politiques en faveur de la famille peuvent freiner le vieillissement de la population

Les délégations qui se sont exprimées ce matin, alors que la Commission achevait son débat général consacré à l’expérience des pays en matière de population, ont présenté les enseignements que leurs pays ont pu tirer de la Conférence du Caire et qui leur ont permis de comprendre que la santé reproductive est un facteur significatif de l’amélioration des conditions de vie des hommes et des femmes. Dans ce contexte, le représentant de la Tunisie a expliqué que les résultats obtenus sur le plan démographique ont eu des répercussions positives sur la situation économique du pays et l’amélioration du niveau de vie du citoyen tunisien. Plusieurs représentants ont fait état de progrès significatifs, grâce à l’intégration des services de santé, dans les domaines de la mortalité infantile, des accouchements assistés par du personnel qualifié et du recours au préservatif. Toutefois, certains intervenants ont reconnu qu’il reste de nombreux progrès à faire en matière de prévention des maladies sexuellement transmissibles, y compris le VIH/sida ainsi que dans l’accès aux services de santé génésique et reproductive des adolescents dont les besoins spécifiques sont encore insuffisamment pris en compte.

Par ailleurs, face au constat du vieillissement de la population mondiale, en particulier dans les pays développés, le délégué de la Norvège a insisté sur le rôle des politiques nationales en faveur de la famille. Des mesures telles que des congés parentaux prolongés, des horaires aménagés, des allocations familiales et des systèmes de garderie, favorisent la conciliation entre vie familiale et professionnelle des parents et peuvent avoir des répercussions positives sur le taux de fécondité. Pour sa part, la représentante de l’Autriche a estimé qu’il convient de se demander pourquoi les couples ne veulent pas d'enfants et si les politiques orientées vers la famille peuvent inverser cette tendance.

Le Secrétaire d’Etat à la population d’Haïti ainsi que les représentants des pays suivants ont participé au débat: Philippines, Lesotho, Tunisie, République dominicaine, Malawi, Autriche, Norvège et Mexique.

Ensuite, M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population, a présenté les travaux que la Commission envisage de poursuivre pour les cinq années à venir. A l’issue de cette présentation, le représentant des Etats-Unis a fait une déclaration.

En début de séance, la Commission a procédé à l'élection par acclamation de Mme Alica Wertheimer-Baletic (Croatie), présentée par le Groupe des Etats d'Europe orientale, au poste de Vice-Présidente de la Commission. Le Président a également informé la Commission que l'un des Vices Présidents de la Commission, M. Easton Williams (Jamaïque), a accepté d'être Vice-Président et rapporteur.

La Commission entamera l’examen de l’exécution du Programme et futur programme de travail du Secrétariat dans le domaine de la population, cet après- midi à partir de 15 heures.

Expérience des pays en matière de population : condition de la femme, population et développement

Fin du débat général

M. TOMAS M. OSIAS (Philippines) a souligné les profonds changements que son pays a connus au cours des 15 dernières années en matière de développement. Les deux facteurs à l’origine de ces changements sont d’une part la mondialisation et, d’autre part la politique économique nationale. La mondialisation et la migration d’une part importante de la population vers l’étranger ont conduit à une meilleure appréciation des problèmes de population et de développement a déclaré M. Osias. Le Gouvernement a récemment adopté un nouvel ordre du jour “en faveur des pauvres” qui reconnaît le fait qu’il ne saurait y avoir de développement durable sans l’autonomisation des catégories les plus défavorisées de la société. Dans cet esprit, un ensemble de lois et de programmes ont été adoptés en vue d’offrir des crédits, une formation et des opportunités d’emploi aux femmes, ainsi que des programmes en faveur des femmes dans les petites et moyennes entreprises. De plus, les Philippines ont déployé d’importants efforts pour réduire l’analphabétisme chez les femmes et renforcer leur formation professionnelle. M. Osias a également fait par des mesures prises en vue de renforcer l’autonomisation des femmes telles que l’adoption d’un ensemble de textes de loi portant notamment sur le viol, le harcèlement sexuel et la création de centres de d’aide et d’urgence dans toutes les municipalités.

Les Philippines sont conscientes que le développement durable doit se fonder sur un programme de population décentralisé qui se fonde sur une approche globale et pluridisciplinaire, qui inclut une perspective sexospécifique et encourage la participation des hommes dans la gestion de la fécondité. M. Osias a expliqué que, dans cet esprit le programme de population des Philippines touche à la fois à la dimension démographique mais également aux domaines critiques tel que la santé maternelle et de l’enfant; la réduction des grossesses d’adolescentes, la santé en matière reproductive et l’aide aux couples en matière de contrôle des naissances. Cependant, tout en abordant les questions liées à la gestion du taux de fécondité, les Philippines doivent également se pencher sur les effets des migrations, en particulier la situation des travailleurs migrants dans un contexte international. L’une des préoccupations est le fait que la plus grande part des travailleurs philippins à l’étranger sont des femmes, et qu’il faut veiller à la protection de leurs droits à l’échelle mondiale. Enfin, les Philippines lancent un appel pour que l’intérêt international pour les questions de migrations se poursuive, notamment pour ce qui est des mesures à prendre par la communauté internationale pour aider les pays exportateurs de force de travail à recueillir les avantages liés à un marché du travail international.

M. JEAN ANDRE (Haïti), Secrétaire d'Etat à la population, a reconnu que d'une part, les profondes racines historico-culturelles des inégalités de genre constituent encore une entrave sérieuse au processus de développement économique, social et culturel des femmes et d'autre part, le haut niveau d'analphabétisme, l'accès limité aux services de santé et de reproduction, l'importance de l'infection au VIH/sida, l'accès limité à l'emploi et la situation des conjoints, conjointes et des migrants contribuent à accentuer la discrimination contre les femmes. Il a constaté que 20% seulement des femmes qui représentent 51% de la population haïtienne et 46% de la population active sont absorbés par le marché du travail. Si la femme haïtienne est présente sur le marché du travail, ses revenus ne lui permettent pas de faire face à ses besoins matériels, alors que les familles monoparentales sont légion et que 70% des femmes sont chef de famille.

Il a indiqué qu'Haïti avait un taux de fécondité de 4.8, un taux de mortalité infantile de 74 pour mille et un taux de mortalité maternelle de 457 pour 100 000. Face à cette situation, le Gouvernement haïtien a adopté toute une série de mesures, dont un Plan d'action dit "Post-Beijing" qui s'inspire du Plan d'action de la Conférence internationale pour la population et le développement (CIPD). Ce plan, approuvé en 1996, est sous-tendu par trois axes stratégiques : la lutte contre la pauvreté des femmes et la promotion de leur économie; la sensibilisation et le plaidoyer en vue de garantir l'accès des femmes à tous les niveaux de savoir, de pouvoir, et de promouvoir leur protection contre toutes sortes d'abus et contre la violence; l'action normative et juridico-légale qui garantira la protection et le respect des droits des femmes. Le représentant a également fait savoir que la CIPD a également inspiré une politique nationale axée sur le développement humain durable et l'amélioration de la qualité de vie.

Il a ensuite présenté les avancées de son pays dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la prise en charge des jeunes. Le Ministère de la santé publique a élaboré un Plan d'extension et de Renforcement de la santé de la reproduction ayant pour objectif la réduction de la mortalité maternelle. Le Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports a mis en oeuvre un Programme d'éducation en population et santé de la reproduction et de promotion de la vie familiale qui s'adresse aux enfants des classes primaires. Le même ministère a également lancé un Programme d'éducation sanitaire qui comprend la santé de la reproduction, la prévention du VIH/sida et des maladies sexuellement transmissibles qui s'adresse principalement aux élèves de terminales, a-t-il ajouté. En dernier lieu, il a signalé que dans le cadre d'un partenariat entre les secteurs public et privé, des cliniques pour les jeunes sont en train d'être mises en place.

M. PERCY MANGOAELA (Lesotho) a indiqué que les femmes basotho, juridiquement, sont toujours considérées comme des mineures. En outre, bien que les femmes soient généralement mieux éduquées que les hommes, il a reconnu que très peu de femmes participaient au processus de décision dans le secteur public ou privé. Du fait de l'émigration des hommes vers le secteur minier sud- africain, les femmes sont souvent de facto chef de famille sans pour autant pouvoir prendre les décisions importantes, y compris celles touchant à leur santé. Il a également noté qu'à cause du contexte culturel, les femmes basotho connaissent les risques inhérents aux grossesses trop précoces et trop rapprochées. Ainsi le taux de mortalité maternelle est estimé à plus de 282 pour 100 000 et le taux de fécondité à 4,1.

Le représentant a ensuite présenté les efforts de son Gouvernement pour faire face à cette situation, notamment par la création du Ministère de l'environnement, de la parité et de la jeunesse, chargé de diriger et coordonner le processus de réforme en vue de la promotion de la femme. Il a également indiqué que nombre d'organisations gouvernementales offrent des services de soutien aux femmes et aux enfants victimes de viols et d'autres formes de violence. En tant que membre de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), le Lesotho a signé la Déclaration sur la parité et le développement (1997), ainsi que son addendum sur la prévention et l'éradication de la violence à l'égard des femmes et des enfants (1998). Par ailleurs, reconnaissant que la santé des adolescents est souvent négligée, le représentant a déclaré que son Gouvernement avait facilité l'ouverture de centres de soins à leur intention. Il s'agit maintenant de lutter pour faire baisser le fort taux de mortalité maternelle. A cet égard, il a regretté que la fuite des cerveaux affecte négativement le volume de main d'oeuvre qualifiée disponible.

M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie) a souligné que la Tunisie a pris conscience depuis longtemps du lien existant entre la promotion des droits de la femme et le développement intégral de la société, ces deux facteurs étant interdépendants. En effet, si le développement et la prospérité économique confortent la femme dans ses droits et favorisent son épanouissement, la femme, de par son rôle dans la société, constitue un catalyseur du développement, et ce à travers l’éducation des générations futures et la lutte contre l’obscurantisme a déclaré M. Ben Mustapha, ajoutant que l’intégration de la composante démographique dans le développement repose de manière décisive sur l’émancipation de la femme. En Tunisie, la dimension sexospécifique a été intégrée dans les plans de développement, et des institutions chargées des questions de la femme et de sa participation à la vie active ont été mises en place.

M. Ben Mustapha a exposé l’action multidimensionnelle menée par la Tunisie, à savoir les réformes entreprises au niveau législatif prévoyant l’égalité entre les sexes. Par ailleurs, au niveau de la lutte contre la pauvreté, la priorité a été accordée aux femmes productrices et promotrices de microprojets dans le cadre de programmes financés par le Fonds de solidarité nationale et la banque du microcrédit. D’autre part, au niveau de la santé, la Tunisie s’est fixée comme objectif d’élargir l’accès des femmes tout au long de leurs vies à des soins de santé de qualité et à des services connexes. Ainsi l’accès aux soins de santé de base a été facilité et des programmes de prévention, de santé reproductive et de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles ont été mis en place.

Toutes ces mesures procèdent de la conviction de la Tunisie que l’intégration des femmes au développement est une condition sine qua non pour la croissance économique et le développement de la démocratie et que les droits de la femme font partie intégrante des droits de l’homme lesquels couvrent aussi bien les droits politiques et civiques que les droits culturels. En conclusion M. Ben Mustapha a déclaré que les résultats obtenus sur le plan démographique ont eu des répercussions positives sur la situation économique du pays et l’amélioration du niveau de vie du citoyen tunisien qui a connu une croissance du PIB par habitant évalué à 2252 $ par an et la réduction du pourcentage des populations vivant en dessous du seuil de pauvreté à 6%.

Mme ANGELA DELEON NAVARRO (République dominicaine) a retracé les enseignements que son pays a pu tirer de la Conférence du Caire et qui ont permis de comprendre que la santé reproductive est un facteur significatif de l'amélioration des conditions générales de vie des hommes et des femmes. Ainsi le Gouvernement a engagé un Plan national de mobilisation pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Grâce à l'amélioration de la qualité des soins, selon les estimations préliminaires du Ministère de la santé publique, de 1996 à aujourd'hui, la mortalité maternelle est passée de 229 pour 100 000 naissances vivantes à 80 pour mille, alors que la mortalité infantile a baissé de 47 à 30 pour 100 000 naissances vivantes.

La représentante a indiqué que, grâce à l'appui du FNUAP, on remarque une amélioration de la couverture et de la qualité du programme sur le cancer de l'utérus, de la prévention du VIH/sida et des maladies sexuellement transmissibles et de la planification familiale. Tous ces services sont plus accessibles aux femmes pauvres. Des programmes de santé reproductive et génésique ont été mis à la disposition des jeunes et le gouvernement a établi plus de 30 centres de soins pour les adolescentes, permettant à ces dernières d'avoir accès aux services de santé reproductive et de recevoir une éducation

sexuelle. La représentante a par ailleurs indiqué que la violence contre la femme et la violence familiale sont maintenant condamnées par la loi et qu'on a créé des départements spéciaux au sein de la police et des centres de soins pour les femmes maltraitées. Des efforts ont également été faits pour organiser des campagnes d'information et pour responsabiliser les hommes.

La représentante s'est félicitée du fait que les femmes ont maintenant la possibilité d'être propriétaire des terres qu'elles travaillent, et que 33% des postes électifs sont réservés aux femmes, de la meilleure scolarisation des filles, de l'intégration de considérations sexospécifiques dans les programmes et manuels scolaires et de la baisse du chômage des femmes. Elle a toutefois reconnu que des progrès restaient à faire notamment pour agir sur la mortalité maternelle et infantile. Il convient également d'intensifier la lutte contre le sida et le plus grand défi est sans doute d'enrayer les grossesses précoces des adolescentes, a-t-elle ajouté.

M. PENDAME (Malawi) a soutenu que l’objectif global de la politique nationale de population du Malawi est d’améliorer le niveau et la qualité de vie de son peuple, à travers le contrôle du taux de croissance à un niveau soutenable tout en garantissant à tout individu de décider librement du nombre d’enfants qu’il souhaite avoir. Les stratégies adoptées dans le cadre de cette politique sont notamment la réduction des grossesses non désirées et mal gérées grâce au service de planification familiale, l'amélioration de l’accès aux services de santé en matière de reproduction et la promotion de la condition des femmes et des jeunes dans tous les domaines du développement. Toutefois, la mise en oeuvre du programme d’action national a été handicapée par des capacités institutionnelles limitées qui se caractérisent notamment par un manque de personnel qualifié et des ressources financières insuffisantes, a déclaré le représentant. En ce qui concerne la santé reproductive et la planification familiale, le Malawi n’a pas encore réussi à fournir les services préconisés par la CIPD de manière intégrée, cependant, une politique de santé reproductive nationale est en cours de préparation. Le représentant a également fait part des problèmes rencontrés dans le domaine de la santé publique dus au manque d’équipements et de médicaments, ce qui se répercute sur les taux de mortalité maternelle. De plus, le Malawi fait face à un sérieux problème posé par la pandémie du VIH/Sida et, en dépit des ressources importantes allouées à la lutte contre cette maladie et l’adoption d’un plan national de lutte contre le sida pour 1999-2000, il reste beaucoup à faire. Le Gouvernement est fermement décidé à contrôler la situation en matière de VIH/sida.

Le représentant a indiqué que, par ailleurs, le Malawi a adopté une plate- forme nationale en 1997 qui traduit l’engagement du Gouvernement pour promouvoir le statut de la femme avec pour objectif à long terme de réaliser la parité et l’égalité entre les sexes. Cette plate-forme préconise l’intégration d’une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et programmes dans quatre domaines prioritaires qui sont la lutte contre la pauvreté, la fillette, la violence à l’égard des femmes et la bonne gouvernance. En vue de contrecarrer partiellement les disparités économiques qui persistent entre les hommes et les femmes, le Malawi a mis en place des institutions de microcrédits qui accordent des prêts de crédit aux femmes. Pour ce qui est de l’éducation, le représentant a souligné que l’éducation primaire gratuite a été introduite au Malawi en 1994, ce qui s’est traduit par un taux de scolarisation des filles de 50%. Toutefois, le Malawi connaît un taux d’échec scolaire élevé. Les ratios du nombre d’élèves par professeur sont trop élevés et les équipements scolaires insuffisants.

Le représentant a présenté les leçons tirées de l’expérience passée du Malawi dans le cadre de l’application du programme d’action de la CIPD et notamment le fait qu’il est important de définir un cadre politique clair en vue de guider cette mise en oeuvre; que tous les segments de la société doivent y être associés; et la nécessité d’une volonté politique soutenue pour garantir la mise en oeuvre effective des politiques entreprises.

Mme EVELINE HÖNIGSPERGER (Autriche) a indiqué qu'en 1999, il y a eu 77 381 naissances pour 80 321 en 1998, tandis que l'espérance de vie a augmenté simultanément de 0,2 ans. On prévoit que la proportion de personnes âgées de plus de 60 ans passera de 20% aujourd'hui à 35% en 2030, alors que pour la même période, la proportion de jeunes de moins de 20 ans passera de 23% à 18%, et la part de population entre 20 et 60 ans sera réduite de 57% à 47%. Pour le moment et dans le futur immédiat, on estime que 30% des femmes resteront sans enfants, alors même que l'Autriche s'efforce de mener une politique destinée à aider les femmes à mieux concilier leur vie professionnelle et familiale, en développant notamment un vaste réseau de garderies d'enfants et proposant des abattements d'impôts pour les couples avec enfants. Il convient de se demander pourquoi les couples ne veulent pas d'enfants et si les politiques orientées vers la famille peuvent inverser cette tendance, a-t-elle insisté.

Mme Hönigsperger a ensuite présenté les mesures adoptées par son pays pour répondre au vieillissement de la population. Elle a observé que 80% des personnes âgées qui ont besoin de soins à long terme comptent sur les membres de leur famille et il convient donc d'allouer des aides aux membres de la famille qui fournissent ces soins. En outre, le Gouvernement s'emploie à faire écho au concept de vieillissement actif préconisé par l'Organisation mondiale de la santé. L'Autriche considère que c'est la responsabilité de la communauté d'établir un réseau en vue d'aider les personnes âgées à réaliser leur potentiel et à mener une vie active, notamment par le volontariat. A cet effet, des centres de volontariat ont été mis en place. Il convient également de garantir la sécurité économique des personnes âgées, particulièrement des femmes qui ayant élevé des enfants risquent de ne pas être éligibles pour des pensions de retraite, faute d'avoir cotisé assez longtemps. Il importe de permettre aux femmes de bénéficier d'une retraite sans dépendre de celle de leur mari, a-t- elle souligné.

M. BRYNBORV (Norvège) a souligné la tendance générale observée dans le monde d’une baisse du taux de fécondité et du viellissement de la population. Fort de ce constat, il a indiqué que la Norvège est parmi les rares pays développés à jouir d’un taux de fécondité relativement élevé de 1.8 au cours des dix dernières années qui correspond au niveau de remplacement. Selon lui, cela est dû à la politique familiale du Gouvernement norvégien qui facilite la possibilité de concilier la vie familiale et la vie professionnelle, notamment à travers un système d’heures de travail flexibles, des garderies d’enfants et des allocations familiales

M. RODOLPHO TUIRAN (Mexique) a indiqué que l'Article 4 de la Constitution du Mexique énonce l'égalité juridique entre les personnes ainsi que leur liberté individuelle à décider de l'espacement et du nombre de grossesses. C'est autour de ces dispositions que s'articule la politique mexicaine de la femme, a-t-il déclaré. Il a fait part des efforts de son Gouvernement en vue de l'intégration des services de santé et de l'élimination des inégalités dans l'accès aux études. Ainsi, a-t-il ajouté, on remarque aujourd'hui une quasi parité dans la scolarisation puisque il y a 92% des filles pour 93% des garçons qui sont inscrits à l'école. En outre, les inscriptions féminines à l'université se sont multipliées bien plus vite que celles des hommes. Grâce aux efforts dans le domaine de la santé génésique et reproductive, le représentant a indiqué que la prévalence du recours au préservatif augmente, ainsi que le nombre d'accouchements assistés par des méthodes modernes. En outre, les programmes de santé de nutrition bénéficient à 2,6 millions de femmes dans les parties les plus pauvres du pays. Le représentant a également fait part de la modification des normes et réglements dicriminatoires, de la réforme du code civil afin de pénaliser la violence contre les femmes, de campagnes de sensibilisation et d'information et de la réforme du Code électoral pour améliorer la participation des femmes à la vie politique.

En conclusion, le représentant s'est félicité du fait que deux femmes mexicaines dirigent les principaux partis politiques, mais a noté qu'il reste de nombreux efforts à faire pour surmonter les obstacles socioculturels qui entravent l'épanouissement des femmes.

Travaux de la Commission au cours des cinq années à venir

M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population au Département des affaires économiques et sociales, a présenté le point relatif les travaux de la Commission de la population et du développement au cours des cinq années à venir. Commencant par un rappel historique des activités de la Commission, M. Chamie a ensuite passé en revue les faits importants qui ont eu lieu depuis la CIPD en 1994. Depuis cette date, la Commission a été élargie et renforcée et a commencé à tenir des réunions sur une base annuelle. Elle a également adopté depuis des thèmes spéciaux annuels, rappelant que le thème de cette année est “ population, parité et developpement” et que celui arrêté pour 2001 est “population, environnement et développement.” Le Bureau de la Commission a déjà proposé deux thèmes pour les années 2002, 2003 qui sont respectivement “ les taux de reproduction et la santé reproductive” et “ population et différences économiques à l’intérieur et entre les pays”. Ces thèmes sont actuellement discutés par le Groupe de travail. Par ailleurs, le Bureau recommande que l’année 2004 soit consacrée à la prochaine évaluation quinquennale, dix ans aprés le Caire, sans thème spécial. A ce sujet, différentes options ont été suggérées à savoir l’organisation d’une conférence internationale; la tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale; la tenue d’une session extraordinaire de l’ECOSOC; la tenue d’une session extraordinaire de la Commission ou encore d’autre options telles que des groupes d’experts ou autres. Enfin, M. Chamie a invité les délégations à faire part au Bureau de leurs commentaires et propositions au sujet du programme de travail futur de la Commission, afin de pouvoir l’arrêter le plus rapidement possible.

M. PETER WAY (Etats-Unis), chercheur et analyste au Programme international du burea américain du recensement, a indiqué que sa délégation appuyait les principaux thèmes retenus pour les 35ème et 36ème sessions (E/CN.9/2000/CRP.1 anglais uniquement), c'est-à-dire les droits reproductifs et la santé reproductive et les différences en matière de population et dans le domaine socioéconomique à l'intérieur et entre les pays. Il a estimé essentiel que la Commission examine tous les cinq ans la réalisation des objectifs de santé reproductive et de droits reproductifs établis au Caire. Il s'est également déclaré favorable à un examen à 10 ans du Programme d'action du Caire, mais a suggéré qu'une décision finale à ce propos soit différée à la prochaine session, afin de permettre aux délégations d'assimuler la dernière évaluation et d'intégrer les résultats des sessions extraordinaires consacrées à Beijing + 5 et Copenhague + 5.

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