LES TRAVAUX SUR LA POPULATION TOUCHENT A LA FOIS LE DEVELOPPEMENT A VISAGE HUMAIN ET LA DURABILITE DANS LE DOMAINE ECONOMIQUE ET SOCIAL
Communiqué de Presse
POP/715
LES TRAVAUX SUR LA POPULATION TOUCHENT A LA FOIS LE DEVELOPPEMENT A VISAGE HUMAIN ET LA DURABILITÉ DANS LE DOMAINE ECONOMIQUE ET SOCIAL
20000327La Commission ouvre les travaux de sa trente-troisième session sur le thème "Condition de la femme, population et développement"
La façon dont la communauté internationale traite les questions de population a évolué au fil des temps. Ainsi, à l'ouverture de cette trente- troisième session de la Commission de la population et du développement, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a mis l'accent sur la collaboration intersectorielle car, a-t-il souligné, "le travail de cette Commission touche à la fois au thème du développement à visage humain et à la question de la durabilité dans le domaine économique et social". Il s'est également félicité de la contribution que les travaux de la Commission apporteront aux préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui, en juin, sera consacrée à l'évaluation du suivi et de l'application du Programme d'action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing 1995). Pour sa part, le Dr Nafis Sadik, Directrice exécutive de Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), s'est félicitée de l'intense travail de réflexion qui a pu être mené lors de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale qui a examiné et évaluer en 1999 l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD-Caire, 1994) dont la validité des objectifs a été réaffirmée. La CIPD + 5 a permis de relever les progrès mais aussi de mettre en évidence la nécessité urgente de renforcer l'action pour réduire la mortalité et la morbidité maternelle, pour répondre aux besoins des adolescents en matière de santé reproductive, y compris celles en situation d'urgence et pour prévenir la progression du VIH/sida.
Selon le Directeur de la Division de la population au Département des affaires économiques et sociales, M. Joseph Chamie, on assiste désormais à lémergence dun nouvel ordre international en matière de population qui se caractérise, entre autres, par des flux migratoires internes et internationaux, des taux de mortalité et de croissance différenciés, une urbanisation croissante de la population et le vieillissement. Ce nouvel ordre mondial de la population aura des répercussions sociales, politiques et économiques importantes aux niveaux mondial, régional et national ainsi que sous-régional et il est essentiel de les comprendre pour pouvoir être en mesure dy faire face, a-t-il insisté.
La Commission a élu M. Simon Bullut (Kenya) à sa présidence, M. Antonio Golini (Italie) aux postes de Vice-Président et de rapporteur. Elle a ensuite adopté son ordre du jour et pris note du rapport concernant la réunion intersessions de son bureau qui a été présenté par M. Robert Cliquet (Belgique), Président de la trente-deuxième session de la Commission.
Les membres de la Commission ont, par la suite, entendu les présentations des divers rapports dont la Commission est saisie. Mme Birgitta Bucht, Directeur adjoint à la Division de la population a présenté le rapport succint sur le suivi des questions de population à l'échelle mondiale en 2000; Mme Wariara Mbugwa, membre de la Division politique et technique du FNUAP, a présenté le rapport sur le Suivi des programmes relatifs à la population; et M. Mohammad Nizamuddin, le rapport sur les flux de ressources financières devant concourir à l'application du Programme d'action de la CIPD et le rapport sur la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'évaluation de la CIPD + 5.
A l'issue de ces présentations, M. James McCarthy, professeur de santé publique à Columbia University et Mme Sajeda Amin, chercheur auprès du Conseil de la population, ont présenté leurs conclusions sur les tendances démographiques à l'échelle mondiale.
Dans le cadre du débat sur la suite donnée aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement, les délégations suivantes ont pris la parole: Portugal, au nom de lUnion européenne, Japon, Chine et Etats-Unis.
La Commission poursuivra son débat sur cette question cet après-midi à 15 heures.
Déclarations liminaires
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, rappelant que son département est responsable du suivi de la plupart des grandes conférences des Nations Unies dans les année 90, a observé que les thèmes traités par la Commission de la population et du développement concernent toutes les grandes conférences des années 90 et ont une importante dimension intersectorielle. En effet, a-t-il ajouté, le travail de cette Commission touche à la fois au thème du développement à visage humain et à la question de la durabilité à long terme, notamment dans le domaine économique et social.
En ce qui concerne le thème de cette année, il a rappelé que son département procède actuellement à l'évaluation du suivi de la quatrième Conférence mondiale qui se tiendra en juin prochain en prévision de la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale de Beijing + 5. Il s'est félicité du fait que la Commission de la population et du développement sera à même de faire une contribution significative. Il a mis l'accent sur les préoccupations communes, tant en matière de population, de l'émancipation de la femme, de l'environnement ou des droits de l'homme, qui rend la coopération intersectorielle indispensable. Ainsi, il a estimé qu'il importe de faciliter la communication et la collaboration des diverses divisions des Nations Unies entre elles, mais aussi avec les autres acteurs de la société civile.
Ms. NAFIS SADIK, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a rappelé que l'on avait célébré le 12 octobre 1999 la naissance du six milliardième habitant de la planète. Cet événement a été l'occasion de faire le point des réalisations et de réfléchir aux moyens d'assurer les besoins fondamentaux des habitants de la planète, a-t-elle observé. D'autre part, l'évaluation de la Conférence du Caire, à laquelle a procédé la session extraordinaire de l'Assemblée générale "ICPD + 5" en juin- juillet dernier, a été consacrée essentiellement aux changements de politique et aux activités opérationnelles au niveau national afin de tirer les leçons de ces expériences, d'identifier les obstacles et de recommander les actions permetant de surmonter ces derniers. "ICPD + 5" a permis de démontrer que les objectifs de la Conférence du Caire demeurent valables des politiques en matière de santé de reproduction. En même temps, la session extraordinaire a révélé la nécéssité urgente d'une action renforcée dans plusieurs domaines, notamment dans la lutte contre le VIH/sida et pour réduire la mortalité et morbidité maternelles.
Ms. Sadik a ensuite cité certains des objectifs sur lesquels les participants à la session extraordinaire de l'Assemblée générale se sont mis d'accord. Ainsi en 2005, le taux d'analphabétisme des femmes et des filles devrait avoir diminué de moitié; 60% des centres de santé de base devraient être en mesure de proposer une large gamme de méthodes de planification familiale; 40% des naissances devraient être assistées par du personnel qualifié. L'écart entre les personnes qui utilisent des contraceptifs et celles qui expriment le souhait de limiter ou d'espacer les naissances dans leur famille devrait être réduit de moitié d'ici 2005. Par ailleurs, il importe que, d'ici 2005, les taux d'infection par le VIH des personnes entre 15 et 24 ans soient réduits de 25% dans les pays les plus touchés.
Ms. Sadik a ensuite abordé la question du manque de ressources financières qui a été reconnu comme l'un des principaux obstacles à la réalisation des objectifs de la CIPD. Elle a estimé qu'une volonté politique renouvelée et un engagement ferme de la communauté internationale sont indispensables à l'application du Programme d'action de la CIPD. Ainsi, la session extraordinaire a exhorté les gouvernements à développer de nouveaux mécanismes pour accroître le financement des programmes de population et de développement et demandé aux donateurs d'augmenter l'aide publique au développement pour certains aspects du Programme d'action, y compris la promotion et l'émancipation de la femme. A cet égard, elle a replacé le thème choisi pour les travaux de cette session de la Commission dans le cadre plus large des préparatifs l'évaluation du programme d'action de la Conférence de Beijing.
M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a noté que, avec une population mondiale de 6 milliards de personnes à la fin du 20ème siècle, le moment est opportun pour se pencher sur les tendances passées en matière de population et sur les changements envisageables. Soulignant qu'historiquement laccroissement de la population a été lent, M. Chamie a rappelé que 1927 est lannée où la population mondiale a atteint 2 milliards, année de la première Conférence mondiale sur la population à laquelle aucune femme na participé. Il a fallu des milliers dannées a dit M. Chamie, pour que la population mondiale atteigne le milliard et seulement 123 ans pour arriver à 2 milliards en 1927 et 3 milliards en 1960, 4 milliards en 1974; 5 milliards en 1987 avec un taux de croissance de 2% et 6 milliards en 1999. Aujourdhui, le monde gagne en moyenne 75 millions de personnes par an, ce qui signifie que, en une année, laccroissement de la population mondiale équivaut aux populations combinées dun tiers des Etats Membres des Nations Unies. Il ne fait pas de doute pour M. Chamie que dun point de vue démographique, le 20ème siècle a été le plus significatif car il a vu la population mondiale tripler, des progrès importants en matière de taux de mortalité et de longévité; un déclin sans précédent de la fertilité et une réduction de la taille des cellules familiales, des migrations de population importantes; une urbanisation soutenue et lapparition de mégalopoles.
Après avoir passé en revue les évolutions passées, M. Chamie a ensuite abordé la question des tendances démographiques futures et de lémergence de ce qui a été appelé Le nouvel ordre international en matière de population. Les taux de natalité et de mortalité, et les flux migratoires interagissent et produisent des taux de croissance différenciés qui se traduisent par des changements de la taille, de la structure par âge et de la répartition de la population par région, pays ou encore sous-groupes à lintérieur dun pays. Une conséquence importante des taux de croissance différenciés réside également dans les changements de la population mondiale, aux niveaux régional, sous-régional et au niveau des pays. M. Chamie a noté que, alors que les populations des pays en développement ont également tendance à vieillir, elles continuent à augmenter. A cet égard il a évoqué lexemple de la population de lAfrique qui continue à augmenter rapidement. Elle a plus que triplé au cours des cinquante dernières années et, même si lon tient compte des effets dévastateurs de la pandémie de VIH/sida, on sattend à ce que la population africaine double à nouveau avant 2050. M. Chamie a souligné une autre nouvelle caractéristique de la population mondiale à savoir le phénomène durbanisation rapide ce qui se traduit par un changement historique dans le rapport population urbaine/population rurale. En conclusion, M. Chamie a insisté sur le fait que dans les décennies à venir des milliards de personnes vont venir sajouter à la population mondiale, en particulier dans les pays en développement et que "le nouvel ordre mondial de la population" aura des répercussions sociales, politiques et économiques importantes aux niveaux mondial, régional et national ainsi que sous-régional. Il est essentiel de comprendre ces nouvelles tendances de lévolution de la population mondiale et de pouvoir y faire face en vue de pouvoir gérer au mieux le monde changeant daujourdhui et de demain.
M. JAMES McCARTHY, Professeur de santé publique à Columbia University, est intervenu pour commenter certains aspects du rapport sur les tendances démographiques à l'échelle mondiale. Il a tout abord abordé la question du taux de fertilité inférieur au taux de remplacement de la population, qui concerne 61 pays, principalement dans les régions développées. Il s'est intéressé aux 13 pays dont le taux de fertilité est inférieur ou égal à 1,5 soit 33% au-dessous du taux nécessaire au remplacement. Il a estimé que les pays préoccupés par les conséquences d'une fertilité basse doivent agir sur l'ensemble de leur structure juridique et adopter des politiques et programmes qui permettent à leurs citoyens d'être à la fois parents et membres productifs dans le secteur économique. Il s'agit d'identifier les conflits entre la procréation et la participation à la vie économique.
En deuxième lieu, il a examiné la question des migrations internationales. Il a relevé que les migrations constituent autant de défis que d'opportunités. Pour les femmes, elles peuvent à la fois permettre leur émancipation et les exposer à l'exploitation sexuelle. Il s'est ensuite penché sur les changements qui affectent les migrations modernes, qui sont considérées comme des migrations circulaires, c'est-à-dire qu'elles impliquent de fréquents retours dans le pays d'origine. Ces migrations dites circulaires aboutissent souvent à la séparation des familles et ont des conséquences graves sur les enfants qui passent quelquefois de longues périodes avec l'un ou l'autre des parents. Toutefois, a- t-il ajouté, ce sont les migrations forcées qui posent le plus de problèmes, y compris dans les pays en développement qui accueillent des réfugiés et leur accordent l'asile politique. Il a estimé qu'il importe d'intégrer une perspective sexospécifique dans l'examen de la question des réfugiés. Il a observé également que de nombreux pays qui étaient considérés comme des pays d'origine se retrouvent aujourd'hui dans la position de pays d'accueil, recevant à la fois des migrants volontaires et des réfugiés. L'adaptation à ce nouveau statut va poser des défis importants à de nombreux pays en développement, a-t-il ajouté. Il a en outre attiré l'attention sur le fait que certains pays développés qui reçoivent aujourd'hui de grands nombres de migrants doivent s'adapter à la transformation de leur société en une société de plus en plus hétérogène. C'est une question qui doit être examinée avec attention, a-t-il souligné, avant de recommander à la Commission de se pencher attentivement sur toutes les questions soulevées dans le rapport.
Mme SAJEDA AMIN, Chercheur au Conseil sur la population, commentant le projet de rapport sur la population mondiale en 2000: population, parité et développement, a déclaré que les auteurs de ce rapport ont adopté une approche analytique particulièrement simple pour aborder les questions sexospécifiques dans les questions de population en présentant une série de données ventilées par sexe sur des sujets traditionnels tels que la composition familiale, mortalité, mariage et migrations. Il est particulièrement frappé par la manière dont les questions portant sur la transition à lâge adulte, limportance de la parité dans léducation, la pandémie du VIH/sida, le vieillissement de la population, les migrations internationales et le trafic des femmes ont été mis en exergue dans ce rapport et rattaché aux données chiffrées sur les nouvelles tendances et les différences de manière aussi claire. Mme Amin a insisté sur la partie consacrée à la famille et laccent particulier qui y est mis sur les adolescents. Les différences qui existent dun pays à lautre, ou encore dune région à une autre appellent des politiques de population appropriées et élaborées au cas par cas.
Abordant ensuite la question de la mortalité, Mme Amin a souligné les progrès importants réalisés dans les domaines de la durée de vie et de la réductions des disparités entre sexes au cours du vingtième siècle. Des différences importantes persistent entre hommes et femmes et il est important quelles soient prises en compte dans les politiques de santé, en particulier pour ce qui est de la pandémie du VIH/sida qui touche différemment les sexes. Mme Amin a ensuite évoqué les aspects relatifs au vieillissement de la population exposés dans le rapport. Enfin, elle sest penchée sur les nouvelles tendances de mobilité nationale et internationale de la population, soulignant que les raisons qui poussent les personnes à migrer peuvent être différentes et le volume des migrations féminines est pratiquement aussi important que celui des hommes. En conclusion, Mme Amin a déclaré que ce rapport apporte des arguments convaincants pour orienter davantage les recherches sur des sujets ayant trait aux adolescents, aux personnes âgées, celles touchées par le VIH/sida et les migrations dans une perspective sexospécifique.
M. NUNO BRITO (Portugal), au nom de lUnion européenne et des pays associés, a estimé quil reste encore beaucoup à faire en matière dégalité entre les sexes et de promotion de la femme. Il a souligné, à cet égard, limportance quil y a à disposer de données ventilées par âge et par sexe et danalyses de limpact des politiques publiques sur la question de légalité entre les sexes. Le représentant a attiré lattention sur le fait que les femmes représentent plus de moitié des 6 milliards de personnes qui composent, depuis le mois doctobre 1999, la population mondiale. Il a donc estimé quen ce concerne le lien entre égalité entre les sexes et développement, il convient dadopter une approche double. Il a dabord souligné la nécessité dintégrer une perspective dégalité entre les sexes dans toutes les politiques, arguant que la promotion de la femme et sa participation pleine et égale dans le processus de prise de décisions est une condition essentielle à linstauration dune société libre et démocratique. Il a aussi souligné les liens étroits entre la promotion de la femme, sa participation à la prise de décision, la reconnaissance de ses droits sexuels et de reproduction et la croissance démographique. Le représentant a ensuite mis laccent sur la nécessité de renforcer davantage la participation de la femme dans la vie économique. Il a souligné, à cet égard, le besoin de réconcilier la présence des femmes dans la population active et leurs responsabilités familiales.
Se déclarant préoccupé par la féminisation de la pauvreté, le représentant a estimé que la pleine participation des femmes dans tous les secteurs de la société implique laccès à léducation et aux services de santé sexuelle et reproductive. Il a appelé les gouvernements à faire en sorte que dici lan 2015, les femmes aient le choix entre 3 méthodes ou plus de planification familiale. Le représentant a également souhaité quen la matière, une attention particulière soit accordée aux droits de la fillette et des adolescents dautant plus que le monde abrite aujourdhui 33,6 millions de personnes infectées par le VIH/SIDA qui affecte particulièrement les femmes. Abordant la question de la violence à légard des femmes, le représentant a estimé que la seule politique acceptable en la matière est celle du niveau zéro de tolérance. Il a ainsi appelé à une réduction du nombre des réserves liées à la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes et à lentrée en vigueur rapide de son Protocole facultatif. Le représentant a conclu sur la question de lémergence dun nouveau type de familles comme des familles monoparentales en arguant que ce fait nouveau exige ladoption dune nouvelle approche dans de nombreux domaines comme les politiques sociales, de travail et fiscales. Rien ne peut être fait, a ajouté le représentant, sans une réelle implication de tous les acteurs concernés, à savoir, les institutions publiques, les ONG et le secteur privé.
M. HIDEAKI KOBAYASHI (Japon) a déclaré que son pays a adopté un certain nombre de mesures pour faire face au vieillissement et à la diminution de sa population qui, selon les prévisions, se produiront au XXIeme siècle. En ce qui concerne les efforts du Gouvernement japonais à l'extérieur du Japon, le représentant a exopliqué qu'ils se fondent sur lidée selon laquelle les femmes doivent être en mesure de développer pleinement leurs capacités et ce, dans les aspects sociaux et économiques de la société. Partant, lors de la quatrième Conférence internationale sur les femmes, le pays a lancé son Initiative pour le développement des femmes (WID) qui met laccent sur les trois domaines prioritaires que sont léducation, la santé et la participation économique et sociale. Depuis, le Japon a élargi ses programmes de coopération au développement au domaine de légalité entre les sexes. En 1994, par ailleurs, le Japon a lancé une Initiative sur les questions de population et du VIH/Sida (GII), à léchelle mondiale, qui prône une approche intégrée incluant les questions de soins de santé primaires pour la femme et lenfant, déducation primaire et de promotion de la femme, ceci en plus de lassistance que le Japon fournit dans les secteurs directement liés à la population et à la planification familiale. La contribution financières du Gouvernement au GII a déjà atteint une somme estimée à 3,7 milliards de dollars et bien que linitiative arrive à son terme à la fin de lan 2000, le Japon demeure déterminé à jouer un rôle actif dans les efforts internationaux visant à régler les questions de population et du VIH/Sida. Accordant une importance particulière aux activités des ONG, le Japon finance de nombreux projets liés aux questions de population par le biais de son Programme dassistance aux projets communautaires.
Mme ZHANG YU QIN (Chine) a rappelé que le rapport sur la session de l'Assemblée générale consacrée à la suite donnée aux recommandations de la CIPD. mentionne les reálisations accomplies dans le monde depuis les Conférences de Beijing et du Caire et met laccent sur les questions de parité et la démarginalisation des femmes tout en abordant dautres problèmes liés à la population à léchelle mondiale et régionale. Compte tenu du fait que la Chine est le pays en développement le plus peuplé du monde, les questions relatives à la population ont entravé le developpement économique et social de la Chine. Par conséquent le Gouvernement chinois tente de faire face à ces questions à travers une politique nationale fondée sur légalité entre les sexes. En effet, la Chine prend très au sérieux la planification familiale en vue dassurer cette égalité, et a réussi à stabiliser sa population. La Chine a également pris des mesures en faveur des femmes, surtout depuis la Conférence de Beijing, en particulier, par le biais de nouvelles lois en ce sens.
Rappelant que la popultaion chinoise connaît actuellement un taux de croissance équivalent au niveau de remplacement, la représentante a déclaré quil sagit là du début dune croissance demographique faible et que, en vue de stabiliser ce taux de croissance, le Gouvernement a pris des mesures pour la promotion des femmes dans le développement. Afin dêtre en mesure de stabiliser le taux de croissance actuel, il est désormais important d'offrir léducation en matière sexuelle et des programmes de prévention de grossesses involontaires. La représentante a ajouté que la société chinoise connaît une étape de vieillissement, les personnes de plus de 60 ans représentant 10% de la population. En conclusion, elle a souligné que du fait que la Chine est le pays le plus peuplé du monde est un pays en développement, elle connaît des problèmes dordre économique. Elle doit également faire face aux problèmes associés aux migrations internes de lest vers louest.
Mme MARGARET POLLACK (Etats-Unis) a insité sur la nécessité de collecter des données fiables et d'avoir des critères communs pour évaluer l'application du Programme du Caire et mesurer les progrès accomplis. Elle a émis l'espoir que les organes pertinents de l'ONU accorderont une nette priorité, au cours des cinq prochaines années, aux recommandations de l'Assemblée générale "ICPD + 5". La représentante a insisté sur l'importance d'intégrer une dimension de la problématique hommes/femmes dans tous les programmes de santé et de développement. Elle a ensuite abordé la question du rôle des hommes dans la planification familiale. Elle a estimé qu'il faut associer les femmes aux décisions concernant la famille et responsabiliser les hommes en matière de sexualité et notamment les associer à la promotion de l'égalité entre les sexes. Par ailleurs, elle a regretté que le rapport n'accorde pas plus de place aux problèmes posés par la préférence donnée aux garçons, qui mériteraient une attention soutenue de la communauté internationale. De la même manière, elle a attiré l'attention de la Commission sur la question des mariages précoces des filles et sur l'éradication de la violence à l'égard des femmes qui, à son avis, demande un engagement à long terme. La représentante a par ailleurs estimé que les progrès dans la lutte contre le VIH/sida continueront d'être limités si l'on ne s'attache pas à promouvoir l'égalité entre les sexes, l'éducation et l'information et l'amélioration de la fourniture de services de prévention des maladies sexuellement transmissibles.
Mme Pollack s'est ensuite préoccupée du vieillissement de la population à la fois dans les régions développées et en développement. Elle a indiqué d'une part que les personnes âgées vulnérables dépendent souvent des soins des membres de leur famille, notamment des femmes, et d'autre part, que le soutien, tant financier que physique, que les personnes âgées apportent à leurs enfants ou à leurs petits-enfants est souvent indispensable, deux facteurs qui demandent plus d'attention. En conclusion elle a souligné que plus d'un milliard de jeunes s'apprêtent à entrer dans l'âge reproductif et que les choix que ceux-ci feront en matière de sexualité et de reproduction, particulièrement les femmes, dépendront en grande partie de leur éducation et de leurs opportunités économiques.
Documentation
Les rapports dont est saisie la Commission ont été présentés dans notre communiqué de base paru vendredi 24 mars (POP/714).
L'ordre du jour de la Commission figure au document E/CN.9/2000/1; l'organisation des travaux, au document E/CN.9/2000/L.1
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