CS/1162

LES MEMBRES DU CONSEIL APPUIENT UNE PRESENCE DES NATIONS UNIES POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX AU TADJIKISTAN

21 mars 2000


Communiqué de Presse
CS/1162


LES MEMBRES DU CONSEIL APPUIENT UNE PRESENCE DES NATIONS UNIES POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX AU TADJIKISTAN

20000321

Des consultations sont en cours à ce sujet

Réuni sous la présidence du Représentant permanent du Bangladesh, M. Anwarul Karim Chowdhury, le Conseil de sécurité a pris connaissance cet après-midi du rapport du Secrétaire général consacré à la situation au Tadjikistan qui était présenté par M. Hédi Annabi, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix. Les délégations ont estimé que la tenue, pour la première fois, d'élections parlementaires pluralistes le 27 février dernier ont marqué une étape importante du processus de démocratisation et de réconciliation nationale, ceci en dépit de certaines irrégularités. Il a été souligné que ces élections ne constituent qu'un point de départ vers le relèvement du pays et que la présence des Nations Unies est indispensable pour préserver les acquis. L'idée de créer un petit bureau des Nations Unies de consolidation de la paix après les conflits à l'expiration, en mai prochain, du mandat de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT) a emporté une large adhésion. Compte tenu du nombre important d'hommes armés, les délégations ont plaidé en faveur d'une assistance pour créer des emplois et faciliter la réinsertion des anciens combattants. Pour sa part, le représentant du Tadjikistan a invité la communauté internationale à contribuer au développement économique de son pays.

Les représentants des pays suivants membres du Conseil ont pris la parole: Fédération de Russie, Etats-Unis, Namibie, France, Chine, Argentine, Royaume-Uni, Jamaïque, Malaisie, Tunisie, Ukraine, Pays-Bas et Bangladesh. Le représentant du Tadjikistan est également intervenu.

Rapport du secrétaire général sur la situation au Tadjikistan (S/2000/214)

Le Secrétaire général indique son intention de fermer la Mission d’observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT) le 15 mai, date à laquelle son mandat arrivera à expiration. Le retrait progressif des observateurs militaires a déjà commencé. Le Secrétaire général mène actuellement des consultations avec le Gouvernement du Tadjikistan au sujet du rôle futur de l'ONU au cours de la période de consolidation de la paix après les conflits. Il est notamment question de la création d'un petit bureau analogue à ceux que l'ONU mis en place dans d'autres pays qui avaient été en proie à de violents conflits. Le Secrétaire général tire un bilan positif de l'évolution de la situation et des activités de la MONUT. Avec la tenue, pour la première fois, d'élections parlementaires pluralistes, la période de transition prévue dans l’Accord général sur l'instauration de la paix et de l’entente nationale arrive à son terme. Les succès remportés sont importants, juge le Secrétaire général. Les parties tadjikes ont réussi à surmonter les obstacles et à s'engager sur la voie de la réconciliation nationale et de la démocratie. Le passage à un régime démocratique stable vient de commencer et il est important que la communauté internationale reste mobilisée et continue de fournir une assistance. Le Secrétaire général estime également que le nombre d’hommes en armes armés est trop élevé. Il faut encourager davantage de combattants à se réinsérer dans la vie civile.

Les élections parlementaires à la Chambre basse se sont déroulées sans violence le 27 février. La mission conjointe ONU/OSCE d’observation des élections, qui a déployé 86 observateurs temporaires dans 300 bureaux de vote, a toutefois fait observer que les normes minimales en matière électorale n’avaient pas été respectées. Au nombre des lacunes de la loi électorale elle a mentionné l'absence de dispositions en vue du déploiement d'observateurs intérieurs indépendants, l'absence de date limite de retrait des candidatures, son incapacité à garantir un niveau de transparence minimale pour ce qui est de l'inscription des électeurs, de l'impression des bulletins de vote, du dépouillement, de l'annonce et de la publication des résultats. Le nombre de procurations a été élevé dans plus de 68% de bureaux de vote contrôlés par la mission d'observation et des électeurs ont été autorisés à voter sans papiers d’identité valables dans 67 % de ces bureaux. Cependant, la mission conjointe a également constaté l’existence d’un certain pluralisme politique. Selon elle, 93,23% des électeurs ont participé au scrutin. Le parti au pouvoir, le Parti démocratique du peuple a remporté 33 sièges, le Parti communiste en a obtenu 7 et le Parti du renouveau islamique 2. L'élection à l'Assemblée nationale, ou Chambre Haute, doit avoir lieu le 23 mars.

Exposé de M. Hédi Annabi, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix

M. HEDI ANNABI, présentant le rapport du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan a indiqué que l'événement clé dans le pays s'est concrétisé par la tenue d'élections parlementaires à la Chambre basse le 27 février dernier. M. Annabi a précisé que le Parti démocratique du peuple au pouvoir a obtenu la majorité des sièges suivi du Parti communiste et du Parti du renouveau islamique. Tel qu'il est indiqué dans le rapport du Secrétaire général, les Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont observé de façon conjointe les élections. Les deux organisations ont noté que les anciennes factions armées avaient été intégrées au processus électoral. Elle ont également constaté l'absence de violence au cours du processus électoral. Cependant, la mission conjointe a regretté qu'en raison de lacunes de la loi électorale, l'indépendance de la Commission électorale n'ait pas pu être garantie et que les normes minimales de transparence du processus n'ait pas été respectées. M. Annabi a également évoqué les nombreux votes par procuration et le fait que des électeurs avaient été autorisés à voter sans papiers d'identité valables.

Les élections parlementaires constituent la dernière étape de la période transitoire comme le stipule l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale qui avait été signé par le Président Rakhmonov et le dirigeant de l'opposition tadjike, M. Nuri, en juin 1997. La fin de cette période de transition marque un moment important auquel ont pris part activement les Nations Unies. Néanmoins, il reste beaucoup à faire, a estimé M. Annabi. Le Président Rakhmonov, lors de ses discussions avec le Représentant spécial du Secrétaire général, a confirmé la nécessité d'ouvrir un bureau des Nations Unies au cours de la période de consolidation de la paix après les conflits lorsque le mandat de la MONUT arrivera à son terme en mai prochain. Le Président tadjik a également insisté sur l'importance de projets de création d'emplois et de la mise en oeuvre de programmes de démobilisation des anciens combattants.

Déclarations

M. ANDREI E. GRANOVSKY (Fédération de Russie) a déclaré que les élections à la chambre basse du 27 février représentent un événement positif dans l'histoire du Tadjikistan. Au regard des irrégularités qui ont été signalées, il ne faut pas fermer les yeux et les corriger en vue des prochaines élections à la chambre haute prévues pour le 23 mars. Il faut cependant tenir compte du long conflit interne qui a sévi au Tadjikistan et qui explique les heurts que l'on rencontre encore dans ce pays qui sort à peine de la guerre civile. Ces élections sont également un jalon important qui marque la fin de la mise en oeuvre de l'Accord du 27 juin 1997, établissant la paix au Tadjikistan. La participation de plusieurs partis à ces élections est un fait qui mérite d'être relevé. Elles sont un pas important vers la démocratisation du pays et il faut se souvenir qu'elles n'ont été accompagnées d'aucun acte de violence. On remarque qu'il y a désormais plus d'hommes politiques civils et plus de femmes, ce qui confirme l'évolution du pays vers une démocratie. Le représentant s'est déclaré convaincu que les Nations Unies doivent continuer à renforcer la paix dans ce pays, notamment en créant au Tadjikistan un bureau des Nations Unies afin de contribuer à la consolidation de la paix et au relèvement de l'économie.

M. MARK C. MINTON (Etats-Unis) s'est félicité des récentes élections parlementaires qui se sont déroulées sans violence ce qui constitue un indice de l'avènement de la démocratie dans le pays. Le représentant a toutefois évoqué les lacunes dans la manière dont le processus électoral a été mis en oeuvre. Il a cependant estimé que si le Gouvernement travaille sérieusement, ces irrégularités pourraient être corrigées lors des prochaines élections, notamment celles qui doivent se dérouler à la Chambre haute le 23 mars prochain. Le Tadjikistan a pris un bon départ ce qui lui permettra d'évoluer plus avant dans le processus démocratique qui doit associer tous les groupes et factions du pays. Evoquant l'expiration du mandat de la MONUT en mai prochain, le représentant a dit attendre avec impatience les propositions que le Secrétaire général fera au sujet d'une présence future des Nations Unies dans le pays. Il a dit appuyer dans ce contexte la déclaration présidentielle qui sera adoptée à l'issue de cette réunion.

Mme SELMA NDEYAPO ASHIPALA-MUSAVYI (Namibie), au vu des progrès accomplis dans l'application de l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale, et de la tenue des récentes élections, a félicité tout particulièrement la MONUT pour son rôle actif au Tadjikistan. A l'instar du Secrétaire général, elle s'est déclarée favorable au retrait de la Mission à l'expiration de son mandat, le 15 mai prochain. Elle s'est également réjouie des consultations en cours avec le Gouvernement du Tadjikistan sur le rôle de l'ONU dans la période de consolidation de la paix.

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a évoqué l'importance stratégique que revêt le Tadjikistan pour l'ensemble des pays de la région. Il a rendu hommage à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et à l'ONU pour leur contribution au processus démocratique qu'a suivi le pays. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire, notamment dans le domaine de la démobilisation et de la réinsertion des anciens combattants. Le Protocole militaire n'est pas achevé notamment pour ce qui est des activités de démobilisation, de désarmement et de réhabilitation. Le représentant s'est félicité du processus électoral à la Chambre basse le 27 février dernier, qui à ses yeux, peut devenir une force motrice pour le pays. Il a fait part de l'appui de la France à la création d'un petit bureau de consolidation de la paix après les conflits à l'instar de ceux créés en République centrafricaine et en Guinée-Bissau. Le représentant a souhaité que des consultations aient lieu avec le gouvernement tadjik pour définir le mandat de ce bureau et choisir son lieu d'implantation. La France soutient la déclaration présidentielle.

M. SHEN GUOFANG (Chine) s'est félicité du succès de la MONUT au Tadjikistan, surtout si l'on se souvient qu'il y a eu de nombreuses crises graves lors de la mise en oeuvre de l'Accord de paix. Il faut également féliciter les parties concernées qui ont fait montre de leur attachement à cet Accord. En prévision de l'expiration de mandat de la MONUT, il s'est déclaré favorable à la poursuite des négociations avec le Gouvernement du Tadjikistan en vue de définir le rôle des Nations Unies dans la consolidation de la paix au Tadjikistan. Il a appuyé le texte de la déclaration présidentielle. M. LUIS ENRIQUE CAPPAGLI (Argentine) s'est félicité du fait qu'après des années de lutte, la période de transition prévue dans l'Accord général touche à sa fin et de la tenue des premières élections multipartites de l'histoire du Tadjikistan. Si des progrès restent à faire en vue de réaliser la transparence, ces élections constituent toutefois, compte tenu de l'histoire du pays, un progrès vers la démocratie. Il a reconnu que la MONUT a accompli son objectif principal en mettant le Tadjikistan sur la voie de la réconciliation nationale et de la démocratisation. Il reste néanmoins beaucoup à faire, a-t-il remarqué, exprimant sa préoccupation devant le nombre d'hommes en armes. A cet égard, il a espéré que des projets de réinsertion des ex-combattants par le biais de la création d'emplois bénéficieront de l'aide internationale. A l'instar du Secrétaire général, il a estimé qu'à l'expiration du mandat de la MONUT, il conviendrait de créer un bureau des Nations Unies en vue de la consolidation de la paix.

M. ALISTAIR HARRISON (Royaume-Uni) a estimé qu'il faut maintenant consolider la paix au Tadjikistan. Il s'est félicité du succès des premières élections multipartites qui se sont déroulées sans violence tout en s'inquiétant des irrégularités relevées à cette occasion. Il a exhorté le Gouvernement du Tadjikistan à veiller à la transparence des élections à venir. Il est d'avis que la communauté internationale doit rester engagée au Tadjikistan afin de consolider la paix.

M. CURTIS WARD (Jamaïque) s'est félicité de la tenue récente des élections parlementaires au Tadjikistan ce qui représente un pas important dans le processus de démocratisation, et pour la stabilité en Asie centrale. La participation des différents partis au processus électoral témoigne, selon lui, de l'engagement du peuple et du Gouvernement en faveur de la mise en place d’une démocratie multipartite. Il a pris note des difficultés rencontrées par le processus électoral et a estimé qu’il fallait examiner les raisons pour lesquelles les élections au Tadjikistan n'ont pas été entièremement conformes aux normes internationales. M. Ward a insisté sur l'importance de la légitimité et de l'intégrité du processus électoral afin qu'il soit reconnu par le peuple tadjik et la communauté internationale. Les institutions politiques existantes doivent être renforcées afin de leur permettre d’assumer la tâche de gouverner avec le soutien du peuple a-t-il ajouté.

M. Ward a rendu hommage à la MONUT pour son succès dans l'accomplissement de son mandat. Rappelant l'intention du Secrétaire général de mettre fin à la MONUT à l'expiration de son mandat le 15 mai, M. Ward a insisté sur la nécessité de se pencher sur le futur rôle des Nations Unies dans le pays. Il a estimé qu'un changement dans le mandat et la composition de la mission indispensable au moment où l'on cherche à consolider la paix. Il a déclaré que, par conséquent, après le retrait de la MONUT, une mission de consolidation de la paix des Nations Unies est essentielle pour éviter toute possibilité de retour aux conditions de guerre civile et faciliter la réconciliation nationale ainsi que la mise en place d'un système de gouvernance durable. Il faut également prendre des mesures en faveur du développement économique et social du Tadjikistan. Par ailleurs, M. Ward a insisté sur l’importance de l’effort humanitaire à mener à la lumière des résultats positifs que connaît le processus de paix, en particulier pour permettre le retour des personnes déplacées et des réfugiés. De plus, il faut continuer de patrouiller la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan en vue de contrôler l'entrée de drogues et d'armes sur le territoire, ce qui suppose un effort de coopération régionale.

M. MOHAMMAD KAMAL (Malaisie) a relevé les progrès notoires du processus de paix tadjik qui ont pu être réalisés grâce à la présence de la MONUT, l'action du Secrétaire général et le Groupe de contact des Etats garants de l'OSCE. le représentant a rendu hommage plus particulièremenmt aux parties tadjikes et au Gouvernement pour leur réelle volonté politique qui s'est concrétisée par la tenue d'élections parlementaires qui se sont déroulées dans un climat serein, même si des lacunes dans le processus électoral ont été relevées. Nous appuyons tous les efforts visant la démobilisation et la réintégration des anciens combattants et nous demandons à tous de poursuivre leurs efforts au-delà de la période de transition. L'ONU doit rester présente au Tadjikistan pour aider à la réalisation de réformes économiques et sociales. Nous attendons avec un vif intérêt les propositions du Secrétaire général visant une présence des Nations Unies après la liquidation en mai prochain de la MONUT. Nous appuyons la déclaration présidentielle qui sera présentée à l'initiative de la Fédération de Russie.

M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie) a profité de cette occasion pour souhaiter la bienvenue au nouveau représentant permanent de la France, M. Jean-David Levitte dont il a loué les qualités humaines et professionnelles. Il s'est félicité de la tenue des élections au Tadjikistan et a estimé qu'il importe que la communauté internationale reste présente dans ce pays afin de préserver les acquis et d'appuyer le processus de réconsiliation nationale. Il s'est déclaré satisfait du rôle de la MONUT et a noté la bonne volonté des parties concernées dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix. Le rôle des Nations Unies dans la prochaine période reste important, notamment en vue d'aider le pays à progresser sur la voie de la dêmocratie et de faciliter la réinsertion des ex-combattants. A cet égard, le représentant s'est déclaré favorable à la poursuite des négociations en cours avec le Gouvernement du Tadjikistan.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a estimé que les élections parlementaires qui se sont déroulées récemment ont marqué la dernière grande étape de la période de transition prévue dans l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale. Elles marquent l'arrêt d'un des conflits les plus difficiles qu'aient connu les Etats nouvellement indépendants. La réconciliation pacifique a été possible grâce à une réelle volonté politique des partis, du Président et des pays intéressés. Aux yeux du représentant, la participation des différentes parties au conflit au processus électoral qui se sont ainsi intégrées de fait à la vie civile constitue le succès le plus éclatant de l'effort de reconstruction. La Mission conjointe d'observation ONU-OSCE a déployé 83 observateurs dans 300 bureaux de vote et même si des irrégularités ont eu lieu, il faut se souvenir que le pays était en proie à un conflit depuis des années. Il est indispensable que la communauté internationale continue d'épauler le Tadjikistan. Dans ce cadre, il essentiel qu'un bureau de consolidation de la paix après les conflits soit ouvert par les Nations Unies au Tadjikistan. Il a appuyé le projet de déclaration présidentielle.

M. ALPHONS HAMER (Pays-Bas) s'est déclaré encouragé par l'évolution récente au Tadjikistan tout en estimant que la démocratisation ne fait que commencer. Il a rappelé les nombreuses irrégularités relevées lors des dernières élctions du 27 février. Tout en reconnaisant que l'évolution de ces derniers mois est très positive, il a estimé qu'il reste beaucoup à faire et que la communauté internationale doit rester engagée au Tadjikistan. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, la délégation des Pays-Bas appuie sans réserve la proposition du Secrétaire général de créer un bureau des Nations Unies au Tadjikistan.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé que la tenue d'élections parlementaires le 27 février dernier a constitué un grand pas en avant. Même si des irrégularités ont été constatées, il faut se souvenir que le pays tenait ses premières élections pluralistes qui associaient les anciennes factions armées, que ce processus a connu un taux élevé de participation, soit 93 %, et que les élections n'ont pas été entachées de violence. Nous nous attendions à des irrégularités mais nous estimons que ces élections constituent une phase transitoire dans le cadre du processus de paix. La tenue d'élections, même sans que des irrégularités ne soient commises, ne peuvent pas à elles seules garantir la démocratie. Ces élections ne sont que le point de départ d'une longue route vers la réconciliation nationale et la consolidation d'institutions démocratiques. Dans ce contexte, la réintégration et la démobilisation des anciens combattants est une priorité. Ces activités ne doivent pas être considérés comme des éléments isolés du processus de désarmement. Les activités de réintégration et celles de désarmement sont interdépendantes. Le rapport du Secrétaire général note qu'il reste encore de nombreux hommes armés. Il est important de leur offrir des opportunités économiques pour qu'ils ne deviennent pas une source de menace pour la population. La communauté internationale doit veiller à préserver les acquis. Il serait utile que le Conseil envisage des options viables pour une présence future des Nations Unies au Tadjikistan.

M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a indiqué que, depuis la présentation du précédent rapport du Secrétaire général en novembre 1999, des pas décisifs ont été accomplis pour consolider les progrès réalisés depuis trois ans. Il a rappelé que les dernières élections sont les premières élections pluralistes du pays et ont été une mise à l'épreuve du processus de paix institué sous l'égide de l'ONU. Ces élections constituent une étape importante vers la démocratisation de la société. Six partis politiques y ont pris part et chaque siège était brigué en moyenne par six candidats. La tenue de ces élections dans une atmosphère libre et démocratique est une victoire pour le Tadjikistan, a-t-il ajouté. Il a observé que ces élections se sont déroulées conformément à la loi qui reflète l'état actuel de la société tadjike et le résultat le plus important est que c'est le peuple tadjik qui a choisi la direction que le pays doit suivre à l'avenir, c'est-à-dire s'engager dans la constitution d'une société démocratique et libre où les droits de l'homme sont respectés.

Le Tadjikistan a aujourd'hui besoin d'être appuyé dans son évolution, a souligné le représentant. Selon lui, la transition du pays vers un développement pacifique et les réformes mises en oeuvre devraient renforcer la confiance des investisseurs qui prennent part au relèvement du pays. Il a indiqué que son Gouvernement est disposé à continuer à collaborer avec l'ONU sur la base de l'expérience acquise qui, a-t-il indiqué, mérite d'être analysée et généralisée afin de servir à tous les Etats Membres. Il importe de déterminer de manière précise et pondérée les tâches de l'ONU au Tadjikistan. Le Secrétaire général devrait se fonder sur une analyse des besoins réels du pays. L'aide au développement économique contribuera sans aucun doute à consolider la paix et la stabilité.

M. ANNABI, reprenant la parole, a précisé que le Représentant spécial du Secrétaire général a recontré hier le Président tadjik dans le but de discuter des modalités de la présence future des Nations Unies dans le pays. Le Secrétaire général formulera des recommandations portant sur le mandat d'une telle présence qui seront présentées en temps voulu.

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