TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE TENUE PAR LE SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU, M. KOFI ANNAN, AU SIEGE DES NATIONS UNIES A NEW YORK, LE 7 MARS 2000
Communiqué de Presse
SG/SM/7324
TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE TENUE PAR LE SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU, M. KOFI ANNAN, AU SIEGE DES NATIONS UNIES A NEW YORK, LE 7 MARS 2000
20000307M. Eckhard (interprétation de l'anglais) : le Secrétaire général des Nations Unies.
M. Annan (interprétation de l'anglais) : Bonjour. Je suis ravi de me retrouver parmi vous ce matin. Comme vous le savez, j'ai beaucoup voyagé depuis notre dernière rencontre. Je me suis rendu notamment en Asie du Sud-Est et en Australasie, à commencer par la dixième CNUCED à Bangkok. J'ai pensé que la CNUCED a été une réunion importante et j'espère qu'elle marquera une nouvelle phase dans les relations économiques internationales, après la déception de Seattle.
Les moments les plus émouvants de mon voyage se sont produits pendant ma visite en Indonésie et au Timor oriental. En Indonésie, il était merveilleux d'être le témoin des efforts héroïques déployés par le gouvernement et par le peuple pour surmonter leurs nombreuses difficultés, et pour avancer vers une nouvelle ère de liberté et de démocratie. Au Timor oriental, j'ai été déprimé par le spectacle des destructions, mais surtout j'ai été impressionné par Xanana Gusmao et ses collègues, et par la volonté de la population du Timor oriental de reconstruire son pays et de réaliser la réconciliation, tant au sein même de la population qu'entre cette population et ses voisins.
Si le Timor oriental bénéficie de l'assistance dont il a besoin, il aura un avenir bon et stable. Mais la communauté internationale doit continuer de jouer un rôle à long terme. Il serait tragique qu'après tant de souffrances, nous ne fassions pas de notre mieux pour saisir ce moment prometteur de l'histoire.
Un autre aspect important de mon voyage a été la question du tribunal chargé de juger les kmers rouges qui ont été accusés de génocide et d'autres violations du droit humanitaire international au Cambodge. J'ai rencontré le Premier Ministre Hun Sen à Bangkok et nous avons eu une discussion très constructive. Mais il existe encore quelques divergences à régler avant que les procès puissent commencer. La participation des Nations Unies dans ce processus consiste à faire en sorte que le tribunal spécial que le Cambodge va mettre en place se conforme aux normes internationales de justice. J'envoie une équipe des Nations Unies, avec M. Hans Corell à sa tête, au Cambodge la semaine prochaine. Ils examineront tous les détails dans l'espoir que nous pourrons parvenir à un accord. Ensuite la cour pourra commencer son travail. Ces discussions commenceront le 17 mars.
Pendant mon voyage, j'ai vu et j'ai entendu régulièrement des rapports troublants en ce qui concerne les événements survenus en Tchétchénie, et les destructions et les souffrances terribles provoquées par les hostilités. Depuis mon retour, j'ai vu des images tout aussi horribles de destructions et de souffrances provoquées cette fois-ci par la nature, au Mozambique et dans d'autres parties de l'Afrique australe. Dans ces deux endroits, la population a besoin d'une aide massive de la communauté internationale.
Ce qui se produit au Mozambique est d'autant plus tragique que le pays avait été considéré comme l'un des grands succès de l'Afrique au cours de la dernière décennie. Permettez-moi d'ajouter que ce fut un succès également pour les activités de maintien de la paix et de consolidation de la paix des Nations Unies. Il est donc amèrement ironique que le groupe d'intelligence de la revue The Economist ait signalé que le Mozambique est susceptible d'avoir le taux de croissance le plus élevé en Afrique cette année. Mais ceci signifie au moins que nous savons que le gouvernement et le peuple du Mozambique sauront utiliser à bon escient toute l'aide qu'ils recevront. J'aimerais demander une fois de plus au monde entier de leur donner une aide aussi importante que possible et aussi rapidement que possible.
En Tchétchénie, mis à part la crise humanitaire, des questions troublantes se posent concernant des violations des droits de l'homme et du droit humanitaire. Je soutiens totalement Mary Robinson lorsqu'elle insiste sur l'importance capitale d'une présence internationale en matière des droits de l'homme chargée de suivre le traitement des civils et d'obtenir un accès aux détenus. Je suis heureux qu'elle puisse se rendre dans la région personnellement au début du mois prochain. Entre-temps, mon envoyé, M. Homann-Herimberg, se trouve cette semaine à Moscou afin de parvenir à un accord formel avec les autorités russes concernant les actions humanitaires à l'intérieur de la Tchétchénie, et en vue également de négocier les dispositions détaillées pour la mise en oeuvre de cet accord.
Ce que je voulais surtout vous annoncer aujourd'hui à cette conférence de presse, c'est le début d'une nouvelle étude de grande envergure portant sur les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Vous vous souviendrez tous que l'année dernière dans mon rapport sur la catastrophe survenue à Srebrenica, et une fois de plus dans ma réponse au rapport Carlsson sur le Rwanda, j'avais dit que nous ferions tout notre possible pour ne pas permettre que ces horreurs se reproduisent, et surtout de tels échecs aussi évidents des Nations Unies. Nous ne devons pas faire trop de promesses ou éveiller trop d'espoir, si cela n'est pas justifié par la volonté d'agir des gouvernements. Mais nous devons faire tout ce qui est possible pour relever les normes de comportement international et de responsabilité.
Je pense que nous ne pouvons espérer réussir que si nous avons une idée claire quant à ce qui n'a pas fonctionné jusqu'à présent. Nous avons besoin d'une série de recommandations claires sur la façon de mieux agir à l'avenir dans tout l'éventail des activités des Nations Unies dans le domaine de la paix et de la sécurité. Bien sûr ces recommandations devraient également tenir compte des succès considérables que nous avons connus dans le domaine du maintien de la paix et en tirer partie.
En partie, il s'agit d'être plus clair quant à ce que nous essayons de faire, quant au type de forces dont nous avons besoin pour le faire, quant aux conditions dans lesquelles différents types de missions sont appropriés, et il s'agit de savoir ce que nous faisons lorsque les circonstances changent et lorsqu'il faut passer d'un type d'opération à un autre. Par exemple, que faites-vous si la paix que vous essayez de maintenir n'existe plus et si de grands nombres de civils risquent d'être massacrés?
Il s'agit également en partie de trouver les bonnes structures pour le Secrétariat des Nations Unies et d'avoir une bonne planification et une bonne organisation avec des lignes de commandement, de contrôle, de responsabilité claire et avec une coordination entre ceux qui s'acquittent de ces différentes fonctions.
J'espère que l'étude que je viens d'annoncer nous aidera à faire ces deux choses. L'une des raisons pour lesquelles j'espère réellement que nous réussirons dans notre entreprise est que l'Ambassadeur Lakhdar Brahimi a accepté de présider le groupe de travail qui supervisera l'étude. M. Brahimi, que vous connaissez tous je pense, est l'un de mes conseillers les plus sages et expérimentés, tant en matière de négociations lors de conflits que lors de missions des Nations Unies sur le terrain, en Afrique du Sud et en Haïti. J'ai le plaisir de pouvoir annoncer les noms de sept autres personnalités éminentes qui ont accepté de travailler au niveau du groupe. Certaines de ces personnes ont beaucoup d'expérience en matière de maintien de la paix et d'activités connexes, d'autres en matière de secours humanitaire et de développement économique. Comme vous le savez, c'est souvent une combinaison de tâches militaires, humanitaires et économiques qui pose les problèmes les plus difficiles auxquels nous faisons face.
En voici la liste : M. Brian Atwood, ancien chef de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ; Dame Ann Hercus, de Nouvelle-Zélande, qui était mon Représentant spécial à Chypre jusqu'à l'année dernière ; M. Richard Monk, du Royaume-Uni, qui a joué un rôle des plus précieux au sein du Groupe international de police en Bosnie ; le général Klaus Naumann, ancien chef des forces de défense allemandes et ancien Président du Comité militaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ; Mme Hisako Shimura, professeur d'université et Présidente du Collège Tsuda au Japon, qui a travaillé de longues années au Département des opérations de maintien de la paix ; le général Philip Sibanda, du Zimbabwe, qui était le Commandant de nos forces en Angola ; et enfin M. Cornelio Sommaruga, de la Suisse, Président du Comité international de la Croix-Rouge, qui vient de prendre sa retraite.
Peut-être qu'un ou deux noms viendront s'ajouter à cette liste plus tard, mais je crois que ces huit personnes peuvent déjà à elles-seules apporter une expérience et une sagesse sans pareilles à cette tâche très importante. Je suis reconnaissant à tous de s'être mis à notre disposition. Ils bénéficieront de l'assistance de M. William Durch du Stimson Center, à Washington, dont les compétences dans ce domaine sont largement reconnues et respectées. Il mènera le travail de recherche et élaborera les textes que le groupe examinera. J'espère que le rapport du groupe sera prêt d'ici juillet, pour que les chefs d'État et de Gouvernement aient la possibilité de le lire avant de venir à New York pour le Sommet du millénaire, au début du mois de septembre.
Nous avons parmi nous ce matin M. Lakhdar Brahimi, qui restera ici pour répondre à vos questions lorsque j'aurai quitté la salle.
Je vais quant à moi faire de mon mieux pour répondre maintenant à vos questions.
Question (interprétation de l'anglais) : Monsieur le Secrétaire général, bienvenue. Je crois que c'est votre première conférence de presse de l'année - nous espérons d'ailleurs vous revoir plus souvent sur ce podium.
Au vu de ce que vous venez d'annoncer aujourd'hui, j'aimerais vous demander comment vous répondez à ceux qui critiquent, et même demandent une enquête judiciaire sur les responsabilités qui n'auraient pas été assumées par une dizaine de hauts fonctionnaires des Nations Unies dans le cas tragique et honteux de Srebenica.
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Comme vous le savez, le Tribunal pénal international de La Haye a déjà fait des commentaires sur cette affaire. Tant le procureur que son adjoint ont signalé qu'il n'existe aucune base juridique à une action en justice sur ce point. Je crois que nous devons également être prudents lorsque nous examinons ce genre de questions.
D'abord, l'ONU et ceux qui travaillaient avec l'ONU et les gouvernements - qui ont envoyé des contingents, des hommes et des femmes participer à ces opérations - sont allés sur place pour aider ; sont partis pour arrêter le conflit et pour essayer d'arrêter les massacres. Nos efforts n'ont peut-être pas été suffisants. Mais cela ne veut pas dire que nous assumons la responsabilité de ces massacres. C'est l'une des raisons pour lesquelles un Tribunal a été mis en place. Ceux qui ont été accusés sont aujourd'hui traduits devant les deux Tribunaux, au Rwanda et à La Haye.
Question (interprétation de l'anglais) : Aujourd'hui est bien sûr un jour très important sur le plan politique pour les États-Unis. J'ai deux questions rapides à ce sujet.
Les États-Unis étant encore le principal acteur, est-ce que vous êtes inquiet ou préoccupé par la possibilité d'un changement au niveau du pouvoir ou du parti qui dirige aux États-Unis ? Quelle est l'importance du rôle des États-Unis dans ce processus ? Et deuxièmement, avez-vous déjà décidé si vous allez vous-même briguer un deuxième mandat ?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je ne sais pas ce que les élections aux États-Unis ont à voir avec un deuxième mandat. Mais j'aimerais commencer par répondre à votre première question.
Je pense que nous vivons à une époque où le multilatéralisme et la mondialisation sont les nouveaux modèles. Je ne crois pas qu'on puisse revenir là-dessus. Par conséquent, l'ONU est plus nécessaire aujourd'hui que jamais auparavant. Si nous regardons en arrière, en 1945, lorsque l'ONU a été créée, c'était la réalisation d'un rêve. Certains pensaient, d'ailleurs, que ce rêve était trop idéaliste pour devenir réalité. Aujourd'hui la réalité a
rattrapé le rêve et le rôle des institutions multilatérales et des Nations Unies est devenu encore plus important qu'auparavant. J'espère et je crois que quiconque gagnera les élections aux États-Unis et entrera à la Maison blanche dira comme moi que les États-Unis ont besoin des Nations Unies autant que les Nations Unies ont besoin des États-Unis. Et cela ne changera pas quel que soit celui qui sera président.
En ce qui concerne votre deuxième question, un éventuel deuxième mandat est le dernier de mes soucis. Je sais que cela semble plus urgent et plus important pour d'autres que pour moi. Mais j'ai du travail à faire et je continue à le faire.
Question (interprétation de l'anglais) : S'agissant de l'opération au Kosovo, recevez-vous l'appui politique dont vous avez besoin de la part des États Membres de l'ONU et qu'est-ce qui est le plus urgent, à votre avis, pour le succès de cette opération ?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Vous avez tous rencontré M. Bernard Kouchner et le général Reinhardt, qui ont fait du très bon travail sur place. D'abord, j'aimerais redire ce que j'ai déjà dit : compte tenu de la situation dont nous avons hérité, je crois que nous nous sommes plutôt bien débrouillés. Bernard Kouchner et son équipe travaillent d'arrache-pied à améliorer la situation. Et d'ailleurs, la situation est bien meilleure maintenant dans beaucoup de parties du Kosovo.
Certes, il reste encore des poches où subsistent des problèmes. Nous devons mettre un terme aux atrocités commises contre les groupes minoritaires, nous devons travailler avec la population au Kosovo pour mettre en place une administration qui fonctionne correctement. Mais pour cela, nous avons besoin d'un soutien matériel des États Membres, sous forme de police, d'argent, de ressources humaines pour venir nous aider. Tout cela a beaucoup tardé à arriver, comme vous l'a dit, je crois, M. Kouchner.
Après des mois de pressions, l'argent commence lentement à arriver, heureusement, au Kosovo. L'Union européenne nous a accordé la semaine dernière quelque 10 millions d'euros. Elle avait déjà débloqué 20 millions, et 35 millions d'euros pourraient être débloqués bientôt. C'est un pas positif mais il doit être soutenu par tous les gouvernements ayant la capacité de soutenir l'opération. Sinon, nous aurons encore des difficultés.
Bien sûr, Bernard Kouchner a aussi soulevé la question de l'avenir politique du Kosovo. J'ai eu l'occasion, quant à moi, de vous faire part de ma préoccupation dès le début, lorsque j'ai dit que nous fonctionnons dans une situation très ambiguë, dans l'incertitude, parce que l'avenir politique du Kosovo n'a pas encore été défini. En Bosnie, les accords de Dayton ont permis de mettre un terme à la guerre mais ils ont aussi permis de définir les règles de contrôle interne et externe de la Bosnie. De sorte que lorsque nous y sommes allés, nous savions à quoi nous pouvions nous attendre, et la population aussi. Au Kosovo, pour le moment, nous vivons dans l'ambiguïté. Tant que cela n'aura pas changé, les deux communautés garderont une vision différente des choses, ce qui ne peut manquer de rendre la tâche de Bernard Kouchner et de son équipe toujours difficile.
Question (interprétation de l'anglais) : Je sais que vous avez parlé avec le Président de l'Indonésie. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés s'active dans le pays mais combien de temps encore l'ONU peut-il tolérer que des réfugiés qui, à l'origine, avaient quitté le pays pour deux semaines soient encore hors du pays après six mois ?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : C'est là un des principaux sujets de discussion que j'ai eus avec le Président Wahid. Nous avons convenu que nous devions tout faire pour que les Timorais retournent au Timor oriental s'ils le veulent, mais en toute liberté. C'est-à-dire que ceux qui veulent revenir puissent revenir dans leur pays sans en être empêchés et que ceux qui veulent rester ou s'installer au Timor occidental ou dans d'autres parties de l'Indonésie devraient aussi pouvoir le faire.
Nous sommes également convenus de mettre en place un groupe de travail mixte entre le HCR et le gouvernement indonésien, chargé d'examiner la question et de venir en aide à ceux qui veulent retourner au Timor oriental.
On a également suggéré que les grands camps soient divisés en camps plus petits pour libérer les gens face aux mesures de contrôle et d'intimidation des milices. Je crois qu'on va beaucoup progresser sur ce front là, mais c'est une situation qui est évidemment inquiétante. Lorsque j'en ai parlé avec les Indonésiens, leurs chiffres étaient plus élevés que les nôtres. A ce moment-là ils pensaient qu'il y avait 154 000 Timorais de l'Est au Timor occidental et qu'entre 60 000 et 70 000 resteraient alors que le reste voudrait retourner. C'est ce chiffre qui nous intéresse le plus parce que nous voulons qu'ils retournent.
Nous avons également indiqué que leur propre armée devrait être plus active et empêcher les actes d'intimidation des milices.
Question (interprétation de l'anglais): D'après le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, ceci semble ne pas se produire. C'est ce que j'ai entendu hier. Que se passerait-il donc si les milices ne sont pas sorties des camps.
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Je dois entrer en contact avec Sergio Vieira de Mello et son équipe qui s'en occupent sur le terrain.
Question (interprétation de l'anglais): En ce qui concerne l'étude sur le maintien de la paix, a t-elle été surtout motivée par les deux rapports sur Srebrenica et le Rwanda? L'envisagiez-vous? Êtes-vous prêts à examiner de nouveau comment le Département des opérations de maintien de la paix travaille ou comment il est structuré si cela est recommandé?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): J'ai toujours dit que la réforme est un processus permanent, mais, nous avons été poussés davantage par les deux rapports. Je crois qu'il ne suffisait pas de publier deux rapports sans suite. Nous avons pensé qu'il était essentiel de tirer les enseignements pertinents, non pas exclusivement des deux rapports publiés par
le Département des opérations de maintien de la paix mais aussi de l'ensemble des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, à commencer par la prévention des conflits et l'action préventive dans des situations où des mesures d'imposition de la paix sont nécessaires, et pour nous les enseignements tirés du passé sont essentiels, qu'est-ce qui s'est passé récemment et comment ensemble nous pouvons améliorer une situation.
Si cela devient nécessaire, s'il faut changer les structures et modifier la façon dont on gère les activités au niveau du Secrétariat, nous le ferons. Si l'étude montrait qu'il faudrait revoir les structures et faire quelque chose, nous n'hésiterons pas à le faire.
Question: Ma question porte sur le Kosovo. Étant donné la situation qui règne actuellement sur le terrain - ce matin, il y a des agents de maintien de la paix français qui ont été blessés - on est en droit de se poser des questions sur l'objectif de l'intervention armée, et est-ce que vous ne pensez pas qu'il est peut-être temps de repréciser le statut souhaité pour le Kosovo, c'est-à-dire quel est son avenir politique?
Le Secrétaire général: Oui, à vrai dire on a eu l'occasion d'en discuter brièvement avec les Français au cours du déjeuner d'hier. C'est une question qui me préoccupe. M. Bernard Kouchner vous en a également parlé hier.
Je compte aussi présenter au Conseil de sécurité un rapport en avril sur la situation au Kosovo, mais prenant en compte la situation dans la région, parce qu'on ne peut pas traiter la situation au Kosovo en isolant la région, car ce qui se passe en Serbie ou en Albanie a un impact sur le Kosovo et vice-versa. On doit donc voir les choses ensemble, y compris la question que vous venez de poser. Et j'espère que d'ici fin avril, j'aurai l'occasion de soumettre un rapport au Conseil de sécurité, qui va essayer de traiter d'un certain nombre de questions.
Question: Et donc repréciser le statut, qu'il soit autonomie ou autre...
Le Secrétaire général: Ce serait difficile de le faire dans ce rapport, mais j'espère que le rapport au moins donnera une base pour discuter de cette question au Conseil de sécurité.
Question (interprétation de l'anglais): Toujours en ce qui concerne le maintien de la paix, j'aimerais avoir autant de détails que possible dans votre réponse. Tout d'abord, que pensez-vous de la décision prise par Israël de retirer ses troupes du Liban en juillet au plus tard, à l'issue d'une décision prise par le Parlement israélien? Ensuite, je pense que vous avez des plans d'urgence, qui auraient dû être discutés avec les Israéliens, les Libanais et même les Syriens au cas où ces retraits auraient lieu: a), si cela concerne la mise en oeuvre stricte de la résolution 425 (1973); b) dans le contexte d'un accord avec la Syrie et le Liban; et c) s'il est unilatéral. Que deviendraient vos troupes là-bas? Quels plans avez-vous?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): J'aimerais commencer par dire que l'idéal serait qu'il y ait un accord, et que le retrait fasse partie d'un accord. Et par "accord" j'entends un règlement entre Israël et la Syrie et le Liban. Si le retrait se fait en dehors d'un accord, cela aura, bien sûr, des répercussions. Même si la question est réglée, cela aura des répercussions pour les troupes des Nations Unies au Sud-Liban. Et quoique nous fassions, ce que nous ferons dans la réalité dépendra des décisions qui seront prises à ce moment là. Bien sûr, dans ce genre de situation, lorsqu'on a une présence militaire, on a des plans d'urgence, on les prévoit.
Question (interprétation de l'anglais): Avez-vous, personnellement ou par le biais d'envoyés, discuté de ces plans avec les parties - les Israéliens et les Libanais en particulier - et que pensez-vous de cette décision prise par Israël? Telle était la première partie de ma question.
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Nous n'avons pas encore examiné nos plans d'urgence avec les parties intéressées. Je crois que la décision prise par Israël de se retirer du Liban est une question dont on parle depuis longtemps. Comme vous le savez, on en discute depuis longtemps. Evidemment, juillet, compte tenu de la situation et des discussions en cours dans la région, c'est encore loin et je pense que nous verrons quelques progrès sur la voie syro-libanaise. Je crois qu'il doit être encore possible de commencer ces pourparlers. La cause n'est pas perdue. Je pense que des progrès réels peuvent être faits si les parties reviennent à la table de négociations avec l'esprit ouvert et un esprit de compromis et de concession réciproque.
Question (interprétation de langlais) : Avez-vous éprouvé quelque réticence à aborder les questions encor non résolues en Afghanistan et du Cachemire dont les Nations Unies soccupent depuis tant de décennies?
Le Secrétaire général (interprétation de langlais) : Vous savez ce que les Nations Unies accomplissent en Afghanistan. Nous avons récemment organisé une réunion du groupe des 6 + 2 et jai également rencontré la semaine dernière un groupe de lOCI dirigé par le Vice-ministre des affaires étrangères de lIran, M. Zariff, qui tente de rapprocher les parties afghanes. Jai tout récemment nommé un Sous-Secrétaire général chargé de conduire nos opérations en Afghanistan. Nous sommes donc plutôt actifs et, bien entendu, M. Brahimi, qui est parmi nous aujourdhui, a consacré beaucoup de temps à la crise afghane.
Pour ce qui est de cette région, vous savez sans doute que je devais my rendre au début de cette année, mais que cela ne convenait pas à tous les pays de la région, alors que de mon côté, je préférais faire la tournée des pays de cette région en une seule fois. La route est longue et continue de lêtre. Cela na pas été possible et jai donc décidé de trouver un moment plus propice pour effectuer ce voyage.
Question : Avez-vous des projets, suite à la visite que le Président Clinton doit effectuer en Asie du Sud ce mois-ci?
Le Secrétaire général : Mes voyages ne sont pas liés à ceux du Président Clinton.
Question : Jaimerais avoir vos commentaires sur lintention exprimée par la Bosnie-Herzégovine douvrir une Ambassade dans la partie grecque de Chypre. Pensez-vous que ce projet puisse nuire aux relations entres les deux dirigeants?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Je n'étais pas au courant de cette décision. Je ne vois pas comment cela va compliquer nos négociations.
Question (interprétation de l'anglais): Pensez-vous qu'elles continueront s'ils ouvrent une ambassade à Chypre?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Que continueraient-ils s'ils ouvrent une ambassade à Chypre.
Question (interprétation de l'anglais): Continuer de discuter de la situation.
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Si vous parlez des pourparlers de paix, la prochaine réunion que nous essayons d'organiser est prévue en mai. Je pense que le fait que la Bosnie-Herzégovine décide d'ouvrir une ambassade à Chypre ne doit pas avoir d'incidences directes sur les pourparlers de paix, pour autant que je sache.
Question (interprétation de l'anglais): Vous avez parlé de l'insistance de Bernard Kouchner sur l'autonomie du Kosovo à l'avenir. M. Kouchner lui-même a parlé d'un minimum de confiance entre les deux gouvernements. Ce matin, l'envoyé yougoslave s'en est pris à la Mission des Nations Unies et à la KFOR, et à votre propre rapport, car l'on n'aurait pas tenu compte de ce qui arrive aux Serbes. Comment pouvez-vous envisager une réelle autonomie au Kosovo sans traiter de la question avec le Gouvernement de Belgrade?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Lorsque M. Kouchner vous a parlé hier, il a soulevé la question d'une large autonomie mais celle-ci n'a pas encore été définie. Sur le terrain, il est aux prises avec une population qui ne pense qu'à l'indépendance et qui est décidée à l'obtenir. Il s'agit de la population albanaise. Les Serbes ont d'autres ambitions, d'autres rêves, et c'est pourquoi il affirme que si le règlement politique n'est pas clair pour l'avenir, il sera difficile d'amener ces deux communautés à négocier entre elles et avec nous.
Le Gouvernement de la République fédérale de Yougoslavie n'est pas très heureux des opérations et de la façon dont nous mettons en application la résolution. Il pense que certaines dispositions pratiques constituent des étapes vers l'indépendance, telles que les plaques d'immatriculation, une devise, les cartes d'identité, les documents de voyage. D'après eux, tout cela constitue des signes préparant le Kosovo à l'indépendance.
Nous pensons également qu'au plan pratique, l'on ne peut administrer un territoire sans prendre ces dispositions pratiques. Donc, cette déclaration n'a rien d'étonnant. Nous avons été critiqués dès le départ et je dois dire que nous avons un mandat très ardu. Les ambiguïtés ressortent de plus en plus clairement pour chacun, et nous faisons de notre mieux dans des circonstances très difficiles.
Mais vous venez d'évoquer une question majeure vu qu'on parle d'élections. Si on veut les organiser, tous les résidents au Kosovo, les personnes pouvant voter devront être inscrites, y compris celles qui ont quitté le territoire. De nombreux Serbes sont partis. Comment va-t-on enregistrer les Serbes en République fédérale de Yougoslavie, si on n'a pas de contact avec Belgrade? Ce sont des questions que nous avons à l'esprit et nous espérons trouver des solutions pratiques.
Question (interprétation de l'anglais): Pour revenir à l'Indonésie, j'ai deux questions au sujet des réfugiés. Vous avez parlé de la création d'une commission mixte, d'un groupe de travail mixte, et de la fermeture ? des camps. Pour les spécialistes de l'aide internationale sur le terrain, on a l'impression que face à cette situation, on propose une solution bureaucratique très lente alors que l'on pourrait régler ce problème très vite. Ils affirment qu'avec la volonté politique des forces armées indonésiennes, elles pourraient prendre le contrôle de ces camps en un week- end. Nous savons qu'il y a de graves violations des droits de l'homme. Il y a des viols, des tortures et parfois des meurtres. Et avec le contrôle de ces camps, les réfugiés pourraient retourner. Ils pourraient passer la frontière en 24 heures. L'on pourrait ne pas souhaiter le retour immédiat de 60 000 réfugiés, mais cela pourrait se faire. Ne pensez-vous qu'il s'agit d'une réaction trop bureaucratique? Pensez-vous que les forces armées - je ne parle pas du Gouvernement de l'Indonésie - ont la volonté politique? Combien de temps voudriez-vous leur laisser pour régler ce problème? Pour ce qui est de la question en rapport, le jugement d'officiers indonésiens accusés de violations de droits de l'homme, combien de temps allez-vous laisser au système indonésien pour s'occuper de cette question avant que la communauté internationale n'intervienne?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Pour la première question, je n'ai pas seulement discuté de cette question avec le Président Habibie; j'en ai aussi discuté avec le Ministre de la défense et le remplaçant du Général Wiranto et je leur ai dit qu'il faut rapatrier les réfugiés aussi rapidement que possible.
Vous parlez des arrangements et discussions que nous avons eus. Vous dites qu'ils sont bureaucratiques et c'est possible, mais nous ne pouvons pas agir sans la bonne volonté et l'appui ferme du Gouvernement de l'Indonésie. C'est la raison pour laquelle je me suis rendu sur place. Il faut que les dirigeants de l'Indonésie donnent des instructions aux militaires. C'est la raison pour laquelle j'ai pris le temps de m'entretenir avec tout les intervenants clés pour veiller à ce que des instructions soient données et
que les réfugiés retournent. Je n'ai pas eu de conversation avec les militaires indonésiens, mais avec leurs dirigeants politiques, ce qui est la façon de procéder. Donc, nous resterons en contact et continuerons d'exercer des pressions en ce sens pour que cela se fasse au plus tôt.
Pour la deuxième question, je suis d'accord avec la lettre que le Conseil m'a envoyée selon laquelle il faut donner à l'Indonésie la possibilité d'organiser le procès. L'Indonésie a accepté la responsabilité d'intenter des poursuites contre les accusés. Je ne sais pas combien de temps le Conseil devrait leur laisser, mais dans mes discussions avec l'Attorney-General, il m'a dit qu'il espérait que le procès pourrait s'ouvrir dans les trois mois.
Question (interprétation de l'anglais): Pour la Commission de maintien de la paix, espérez-vous qu'on en revienne à cette formule de force d'intervention rapide en attente pour l'ONU, ce qui aurait permis d'éviter des atrocités au Timor oriental?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Comme vous le savez, c'est une question qui est à l'étude depuis longtemps, et je dois dire que les États Membres ne sont pas impatients de réaliser ce projet pour toutes sortes de raisons. M. Brahimi est parmi nous; je ne suis pas sûr si le panel fera une recommandation de ce genre. Peut-être voudrait-il envisager des arrangements SHIRBRIG, où des forces de pays - comme les pays scandinaves, le Canada et les Pays-Bas - accepteraient chacune d'identifier une brigade très rapide préparée, et qui pourrait intervenir rapidement dans une mission de maintien de la paix, si les pays concernés décidaient de participer. Dans ce cas, les éléments du Siège pourraient être sur le terrain en 48 heures, et les unités formées en un mois. Il s'agirait d'une nette amélioration sur les 4 ou 5 mois qu'il faut à l'ONU pour déployer un contingent. Mais pour le moment, je crains que nous n'ayons pas beaucoup d'appui.
Question (interprétation de l'anglais): Nous vous avons entendu parler abondamment du Kosovo. Pensez-vous en général que la résolution 1244 (1999) soit scrupuleusement appliquée?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Je pense que nous faisons de notre mieux dans une situation très difficile. Il y a ceux qui pensent que nous ne l'appliquons pas scrupuleusement, mais vu la situation sur le terrain et les contraintes, je pense que nous faisons de notre mieux.
Question (interprétation de l'anglais) : Où en sont les choses quant au déploiement des observateurs au Congo? Quand devrait avoir lieu le premier déploiement?
Deuxièmement, on connaît une très grande violence au Nigéria. Êtes- vous en contact avec les autorités et est-ce que l'ONU va intervenir?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Pour la première question, je dois vous dire que nous sommes impatients d'aller aussi vite que possible, mais nous voulons rester pratiques et prudents. Nous avons demandé aux parties à l'Accord de Lusaka de travailler avec nous pour mettre en oeuvre l'Accord, et de faire la preuve de leur volonté de respecter l'Accord signé.
M. Bernard Miyet, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, doit se rendre au Congo avec une équipe. Il visitera la région du conflit et tentera de visiter les régions où on enverra des troupes, ou bien il enverra des représentants les visiter, et tentera de prendre des dispositions pratiques sur le terrain pour le déploiement. Ce n'est qu'à son retour que je saurai mieux quand nous allons déployer.
Je lance également un appel aux gouvernements pour des troupes et des observateurs. Nous avons eu certaines offres, mais nous n'avons pas encore pu mettre sur pied toute la force. Nous avons cependant fait des progrès.
Quant à ce qui se passe au Nigéria, personnellement je suis vivement déçu. Nous étions très heureux de la transition démocratique au Nigéria avec l'élection d'un nouveau président, et je caressais l'espoir à l'époque que tout le pays travaillerait avec lui pour établir la démocratie et la prospérité au Nigéria. Le conflit religieux au Nigéria nous perturbe grandement aujourd'hui. Je sais que le Président s'est attelé à la tâche. Je lui souhaite de réussir dans son entreprise et je lance un appel à tous les Nigérians afin qu'ils travaillent avec leur Président pour enrayer ce problème.
Question (interprétation de l'anglais) : Compte tenu de la composition de la "Commission Brahimi", je suis surpris de ne voir personne d'Amérique latine ou des Antilles, en dépit du fait que ces pays contribuent largement aux opérations de maintien de la paix.
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Dans ma déclaration, je pense qu'il y avait une phrase qui signalait qu'un ou deux membres supplémentaires seront ajoutés à la liste, cela répond à votre question. Nous n'avons pas négligé cette région et la liste n'est pas complète. N'ayez aucune crainte.
Question (interprétation de l'anglais) : Tout d'abord, est-ce que l'ONU a demandé aux pays contributeurs d'avoir un engagement plus fort au Sud- Liban, dans le cas d'un retrait unilatéral?
Aussi, en parlant de la Commission des opérations de maintien de la paix, vous avez posé la question : Qu'est-ce qui se passe quand les casques bleus ne peuvent plus assurer la paix et qu'un grand nombre de civils sont en danger? Il y a également les rapports de Srebrenica et du Rwanda où vous avez tiré des leçons sur cette question. Lors de l'une des premières opérations lancées après, donc au Congo, le problème s'est posé également. Je me demande
si vous pouvez répondre de façon plus claire à cette question, compte tenu des leçons du passé. Est-ce que tout ça est vraiment utile, quand on sait en fait que tout cela est mis sur pied au gré des circonstances et qu'on ne fait pas vraiment ce qu'il faut pour accomplir la mission?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je vais essayer de répondre à votre première question. Comme je l'ai dit à Raghida, nous n'avons fait aucune démarche auprès des gouvernements et ce ne serait pas opportun pour le moment. Nous examinons la question nous-même et nous n'avons pas fait de démarche auprès des gouvernements.
Quant à la deuxième question, c'est l'une des questions que j'ai posé à la Commission, et j'espère qu'on me donnera des réponses. Je pense que vous avez parlé de la République démocratique du Congo où la question s'est posée pour l'opération lorsque le Conseil en a discuté. Les 5 000 hommes qui sont là pour assurer un soutien logistique aux 500 observateurs devraient-ils protéger les civils dans le pays? Leur mandat était d'appuyer les 500 observateurs et ils n'avaient pas la capacité d'assurer la protection des civils sur le terrain.
Mais la question que j'ai posé au panel a trait au fait que quand on se lance dans une opération de maintien de la paix ou dans n'importe quelle autre entreprise, on part avec certaines hypothèses au départ, mais la situation évolue, change. On examine le mandat, mais on doit également parfois s'adapter. Et parfois, il faut modifier le mandat pour que celui-ci corresponde à la nouvelle réalité. Si vous avez les bons renseignements, si l'analyse est avérée, est-ce que vous pensez pouvoir parer à toute éventualité pour assurer le mandat et la force? Ou bien est-ce que vous allez avoir une force minimale pour donner l'impression de faire quelque chose.
Vous avez constaté également que quand les États Membres se lancent dans ces opérations en vertu d'accords sur les forces multinationales, ils se lancent dans des opérations beaucoup plus massives. Mais quand c'est l'ONU, il y a des limites beaucoup plus sévères avec des plafonds très bas. Et les ressources ne correspondent pas au mandat. Il faudra donc examiner la qualité des mandats, qui doivent être clairs et réalisables; le genre de ressources mises à notre disposition par les États Membres pour accomplir ces mandats; la détermination de ces États Membres; et les conditions dans lesquelles ces opérations doivent s'effectuer.
Je ne veux pas préjuger de ce que fera le panel. De toute façon, c'est pour faire ce travail que je l'ai créé.
Question (interprétation de l'anglais) : Permettez-moi de revenir à ce nouveau plan pour les opérations de la paix. Comment, d'une part, on pourrait avoir des normes de conduite internationales et, d'autre part, avoir des règles qu'il faut respecter, comme la non-intervention dans les affaires internes, alors qu'on sait également qu'au Conseil de sécurité toute initiative peut être bloquée dès le départ?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Pour cette question, je dois vous dire qu'au mois de septembre, j'ai posé le problème. Le Conseil et l'Assemblée en discutent. J'ai moi-même un groupe de travail qui étudie tout cela. Beaucoup de chercheurs se penchent sur ces questions. J'espère que dans six mois ou un an on aura des idées nouvelles quant à la façon d'intervenir et sous quelle autorité. J'espère que cela facilitera la quête d'un consensus au Conseil.
En vertu de la Charte, nous sommes habilités à avoir recours à la force pour défendre l'intérêt commun, mais qu'est-ce que l'intérêt commun? Qui définit cet intérêt, qui en assure la défense? Dans quelles circonstances, sous quelle autorité? Voilà les questions actuellement en discussion au Conseil.
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