SG/SM/7322

LE SECRETAIRE GENERAL APPELLE LES ETATS MEMBRES A ACCROITRE LE NOMBRE DE FEMMES DANS LES CONTINGENTS DE MAINTIEN DE LA PAIX

6 mars 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7322
WOM/1184


LE SECRETAIRE GENERAL APPELLE LES ETATS MEMBRES A ACCROITRE LE NOMBRE DE FEMMES DANS LES CONTINGENTS DE MAINTIEN DE LA PAIX

20000306

Vous trouverez ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan à l'occasion de la Journée internationale des femmes qui sera célébrée le 8 mars:

Cette première Journée internationale des femmes du siècle a pour thème "Les femmes unies pour la paix". On retrouve dans ce thème deux éléments essentiels de la mission de l'Organisation des Nations Unies. La Charte affirme en effet que l'Organisation a été créée pour préserver les générations futures du fléau de la guerre et elle proclame par ailleurs l'égalité de droits des hommes et des femmes. Nous devons atteindre à ces deux idéaux à la fois, faute de quoi ils nous échapperont l'un et l'autre.

Au cours du siècle qui vient de s'achever, l'ère des guerres entre États a atteint un paroxysme avant de faire place à l'ère des conflits ethniques. Mais les petites guerres d'aujourd'hui ne sont pas moins meurtrières que les grandes guerres d'hier et si les armes individuelles ne tuent qu'une personne à la fois, leurs effets n'en sont pas moins mortels. Trop souvent, les conflits surgissent dans les sociétés qui peuvent le moins se permettre la guerre, s'abattent sur les plus innocents et frappent le plus durement ceux qui sont le moins capables de se défendre. Les civils sont désormais les principales cibles des combats et les femmes paient un prix disproportionné.

Mais les femmes, qui connaissent si bien le prix de la guerre, sont souvent aussi mieux à même que les hommes de prévenir les conflits et de les régler. Lorsqu'une société se désintègre, les femmes veillent à ce que la vie continue. Lorsque les tensions ethniques dégénèrent en conflit ou exacerbent les haines, les femmes ont tendance à jeter des ponts plutôt qu'à dresser des murs. Lorsqu'elles envisagent les conséquences de la guerre et de la paix, les femmes pensent à leurs enfants et à leur avenir avant de penser à elles-mêmes.

Nous savons, à l'ONU, quel appui précieux les femmes apportent aux opérations de maintien de la paix en organisant des comités, en créant des associations féminines et en intervenant à travers des ONG et des groupes religieux pour apaiser les tensions et convaincre leurs compagnons d'accepter la paix. C'est en partie pour cette raison que nous nous efforçons tout particulièrement de recruter davantage de femmes dans les opérations de maintien ou de rétablissement de la paix et de sensibiliser les membres des missions aux questions relatives aux femmes. Plusieurs missions, notamment en Afghanistan,

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au Kosovo et au Timor oriental, comprennent d'ailleurs des services chargés des questions de parité entre les hommes et les femmes. Nous redoublons actuellement d'efforts pour recruter davantage de femmes qualifiées dans les opérations de maintien de la paix, tant sur le terrain qu'au Siège; je saisis cette occasion pour appeler de nouveau les États Membres à accroître les effectifs féminins au sein des contingents qu'ils nous envoient, ainsi qu'à présenter la candidature de femmes qualifiées aux postes vacants de l'ONU, à tous les niveaux.

Jour après jour, les organismes des Nations Unies, en se portant au secours des réfugiés et en définissant des règles pour défendre les droits des femmes lors des conflits armés, viennent en aide aux femmes les plus vulnérables. Ils envoient des missions spéciales dans les pays touchés par la guerre, ils assurent des soins de santé et apportent une assistance aux victimes de traumatismes. Lorsque les armes se sont tues, ils travaillent avec les femmes dans les pays déchirés par la guerre, afin de les aider, elles et leurs compagnons, à reconstruire leur État et leur société.

Nous savons qu'il ne peut y avoir de paix durable sans développement. Nous savons aussi qu'il ne peut y avoir de développement auquel les femmes ne soient pas associées à part entière. Il faut donc lever tous les obstacles à la participation des femmes à la prise de décisions et donner aux femmes accès à la terre. Il faut assurer leur sécurité et celle de leurs familles. Il faut veiller à ce qu'elles jouissent de l'intégralité de leurs droits fondamentaux et de leurs droits politiques. L'Organisation des Nations Unies oeuvre avec les gouvernements et avec ses partenaires de la société civile C à l'échelon local et à l'échelon international C à la réalisation de ces objectifs.

Il y a cinq ans, à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, à Beijing, les gouvernements ont entériné nombre de ces objectifs; en juin prochain, l'Assemblée générale tiendra une session extraordinaire au cours de laquelle elle examinera les progrès accomplis dans leur réalisation. Le Programme d'action de Beijing a lancé un appel pour que les femmes soient protégées et leurs droits fondamentaux préservés dans les situations de conflit, pour que les femmes soient davantage associées aux décisions visant à régler les conflits, et pour que les différends soient plus souvent réglés par des moyens non violents. En bref, il nous exhorte tous à nous engager sur la voie d'une culture de la paix.

Unissons nos efforts pour concrétiser ces engagements. Poursuivons les efforts menés partout dans le monde par les femmes pour assurer la paix aux générations futures. Laissons-nous conduire par le puissant mouvement des femmes unies pour la paix.

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