AU SOMMET DE BANGKOK, LE SECRETAIRE GENERAL A APPELE A RENFORCER LE PARTENARIAT ENTRE LES NATIONS UNIES ET LES ETATS DE L'ASIE DU SUD-EST
Communiqué de Presse
SG/SM/7300
AU SOMMET DE BANGKOK, LE SECRETAIRE GENERAL A APPELE A RENFORCER LE PARTENARIAT ENTRE LES NATIONS UNIES ET LES ETATS DE L'ASIE DU SUD-EST
20000229On trouvera ci-après l'allocution prononcée par le Secrétaire général, Kofi Annan, au sommet qui a réuni le 12 février, à Bangkok, l'Organisation des Nations Unies et l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN):
Je tiens à féliciter le Premier Ministre Leepkai et le Gouvernement thaïlandais d'avoir pris l'initiative d'organiser pour la première fois un sommet officieux entre l'ASEAN et l'Organisation des Nations Unies. Compte tenu des enjeux et des perspectives qui s'offrent à cette région et au reste du monde, le dialogue et l'échange de vues d'aujourd'hui sont on ne peut plus opportun.
L'attachement de l'ASEAN à l'action multilatérale se manifeste aujourd'hui dans l'ensemble des domaines de l'activité humaine ou presque. Vous, pays de l'Asie du Sud-Est, vous surmontez de concert la crise économique et financière qui vous a touché récemment. Vous redoublez d'efforts pour rechercher en partenaires une solution commune aux problèmes de sécurité régionale. Dans une région caractérisée par sa grande diversité, vous avez l'ambition de faire de l'ASEAN une communauté de nations ouverte sur le monde, soudée par un développement dynamique en une famille de sociétés soucieuses du bien-être des populations.
Cette vision, et votre détermination à faire de cette ambition une réalité, sont dans le droit fil des principes de la Charte des activités quotidiennes des Nations Unies. En effet, cela fait plusieurs décennies que nos deux organisations sont partenaires pour le développement. Qu'il s'agisse de la pauvreté, de la bonne gouvernance, de la prévention des catastrophes, de l'environnement, de l'emploi ou encore du rôle des femmes dans la société, les organismes des Nations Unies qui sont nombreux à être représentés ici aujourd'hui font tout leur possible pour épauler le remarquable effort consacré par la région à la poursuite de la paix et de la prospérité.
Mais il est possible et, selon moi, nécessaire d'étendre et de renforcer ces liens. Pourquoi l'ASEAN est-elle la seule grande organisation régionale à ne pas être dotée du statut d'observateur auprès de l'Organisation des Nations Unies? Pourquoi nous sommes-nous si peu consultés sur les questions de paix et de sécurité alors même qu'apparaissent de nouveaux types de problèmes en matière de sécurité? L'ASEAN, elle-même, se
pose ces questions, et elle a décidé de rechercher les moyens de renforcer sa coopération avec les Nations Unies. Vous avez déjà assisté à l'une des réunions que l'ONU a organisées avec les organisations régionales. Nous en tiendrons une autre en juin, à New York. J'espère que l'ASEAN acceptera l'invitation de l'ONU et y participera.
Il nous reste, cependant, à structurer nos modes de collaboration pour la promotion de la paix et de la stabilité régionales. Je pense qu'une telle coopération ne pourra que fortifier nos deux organisations et consolider la relation de travail fructueuse que nous avons établie dans d'autres domaines d'activité, qui sont bien entendu liés aux questions de paix et de sécurité.
Le Secrétariat est tout à fait disposé à rechercher avec vous des moyens qui nous permettent d'aller de l'avant. On pourrait peut-être commencer par une table ronde régionale, organisée sous les auspices de nos deux organisations, réunissant des spécialistes gouvernementaux et non gouvernementaux qui examineraient les aspects multilatéraux des questions relatives à la paix et à la sécurité dans la région d'Asie-Pacifique.
Nous sommes également prêts à participer aux débats officiels et officieux du Forum régional de l'ASEAN. Je rends hommage à la façon dont vous dirigez cette instance cruciale, qui reste le seul lieu de dialogue multilatéral pour les questions de politique et de sécurité en Asie. Les efforts qu'il a entrepris en matière de renforcement de la confiance, de diplomatie préventive et de règlement des conflits méritent tout notre appui.
Au cours de ces derniers mois, plusieurs membres de l'ASEAN ont apporté une contribution vitale à un événement fondamental pour la paix et la sécurité régionales : la naissance du Timor oriental, le plus jeune État de la région. Je me suis particulièrement réjoui de l'accueil chaleureux qu'ont reçu Xanana Gusmao et José Ramos Horta lors de leurs récentes visites dans plusieurs pays membres de l'ASEAN.
Cet appui augure bien de l'avenir de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO), qui doit accomplir une tâche énorme. Tous les services de base, les infrastructures et les institutions doivent être mis en place ou remis sur pied à partir de rien ou presque. Le sort de cette mission aura des répercussions importantes sur la paix, la stabilité et la prospérité de la région tout entière, et j'espère bien pouvoir travailler en étroite collaboration avec les membres de l'ASEAN afin d'en assurer la réussite.
S'agissant des questions de développement, l'ASEAN mérite des louanges pour la rapidité de son intégration à l'économie mondiale, qui fait, malgré la crise économique et financière qu'elle a traversée, l'envie des pays encore en marge. Alors que la mondialisation se poursuit à un rythme rapide, et alors que vous continuez à travailler pour sortir définitivement de la crise il nous appartient à tous de chercher des moyens de protection contre les crises à venir.
Cela signifie qu'il ne faut pas perdre de vue les éléments fondamentaux comme, par exemple, la bonne gouvernance dans les affaires publiques et dans les entreprises privées. Cela signifie qu'il faut multiplier et améliorer les systèmes de protection sociale, en passant des mesures ponctuelles à des systèmes institutionnalisés. Et cela signifie aussi que nous devons nous tourner vers un développement fondé non seulement sur les ressources naturelles mais aussi, dans cette économie du savoir qui est la nôtre, sur la mise en valeur des ressources humaines de la région.
Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux défis auxquels devra faire face la région alors que nous édifions des sociétés sûres pour le nouveau millénaire. Dans quelque domaine que ce soit, l'Organisation des Nations Unies et son système d'institutions spécialisées sont prêts à tenir leur rôle pour contribuer au progrès. Pour ma part, je suis heureux d'être aujourd'hui parmi vous, et vous pouvez compter sur mon appui indéfectible. L'ONU et l'ASEAN ont bâti un partenariat; fort à nous de continuer à le renforcer.
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