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SG/SM/7308

A SON ARRIVEE A DARWIN, LE SECRETAIRE GENERAL REMERCIE LA POPULATION AUSTRALIENNE DE SA GENEROSITE A L'EGARD DU TIMOR ORIENTAL

21 février 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7308


A SON ARRIVEE A DARWIN, LE SECRETAIRE GENERAL REMERCIE LA POPULATION AUSTRALIENNE DE SA GENEROSITE A L'EGARD DU TIMOR ORIENTAL

20000221

Veuillez trouver ci-après le texte de l'allocution prononcée le 18 février par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, devant la population de Darwin (Australie) :

Permettez-moi tout d’abord de vous dire combien je suis heureux de me trouver ici à Darwin. Ceci est ma première visite en Australie. Fraîchement débarqué de l’avion en provenance du Timor oriental, il est tout naturel que Darwin soit ma première escale.

Darwin qui commémorait récemment le cyclone Tracy qui, il y a 25 ans, mettait la ville à si rude épreuve. Je sais avec quel courage vous avez fait face à cette catastrophe, solidaires dans l’adversité dont vous êtes sortis plus unis que jamais.

C’est dans le même esprit que vous avez appuyé les efforts internationaux visant à rétablir la paix au Timor oriental et que vous portez secours à ceux qui ont souffert et qui souffrent encore des terribles bouleversements de l’été dernier. Je ne doute pas que cette expérience marquera aussi semblablement et de façon durable et positive votre ville, comme certainement elle a marqué la communauté internationale.

Darwin est devenue la base de lancement d’une importante opération internationale de rétablissement et de maintien de la paix. Lorsque les violences ont éclaté, Darwin a mis en place un centre d’accueil pour les réfugiés. C’est elle qui a pourvu aux besoins essentiels de près de 2 000 réfugiés auxquels elle a offert de quoi s’abriter, se nourrir, se vêtir. C’est dans votre ville que le personnel des Nations Unies forcé d’évacuer Dili a trouvé un havre de sécurité. Et, aujourd’hui, c’est à Darwin que le personnel international et le personnel des organisations non gouvernementales vient se reposer et se détendre pour reprendre des forces avant de se remettre énergiquement à la tâche.

Tous, à Darwin, vous avez fait montre de la plus grande générosité en accueillant un aussi grand nombre et une aussi grande variété de personnes. Je me devais, en tant que Secrétaire général, de m’arrêter ici. Au nom des Nations Unies, je remercie le Gouvernement du Territoire du Nord et tous ceux qui, pendant cette crise, ont ouvert leur coeur et leur porte aux malheureux dans le besoin ainsi qu’à ceux qui étaient venus pour les aider.

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L’activité à Darwin s’est un peu calmée depuis lors. Mais je sais que vous continuez de participer largement à la reconstruction du Timor oriental. Vous faites bénéficier ce pays de votre connaissance des maladies tropicales et de vos compétences en matière de construction dans des régions tropicales reculées. Là où les destructions n’avaient laissé qu’un spectacle de désolation, nous voyons aujourd’hui rétablir progressivement l’approvisionnement en électricité et en eau, réaménager les ports, les routes, les ponts et les bâtiments et restaurer de nombreux autres services essentiels. Là où auparavant régnait la désespérance, nous voyons renaître l’espoir – et cela, pour une large part, grâce à votre solidarité et à votre appui. Vous pouvez être fiers de ce que vous avez fait.

Vous pouvez aussi être fiers du rôle que la nation australienne tout entière a joué. Comme vous le savez, cela fait des dizaines et des dizaines d’années que les Est-Timorais aspirent à la liberté. L’année dernière, en dépit d’un climat d’insécurité menaçant, la population est-timoraise, hommes et femmes, est venue s’inscrire pour voter et s’est rendue aux urnes en une foule impressionnante, témoignant ainsi du profond désir des Est-Timorais de se rendre maîtres de leur vie et de leur destin. Cependant que d’autres tâchaient, en répandant aveuglément la plus cruelle violence, de s’opposer aux aspirations et à la volonté exprimées du peuple est-timorais. On peut dire, sans exagération, qu’en l’absence de l’Australie pendant ces violentes et cruciales journées de septembre, la situation terrible que connaissait le Timor oriental aurait encore considérablement empiré. Les Est-Timorais auraient pu ne pas avoir la chance de voir s’ouvrir aujourd’hui devant eux une ère de paix et de développement.

En assumant le commandement de la Force internationale au Timor oriental qui compte sur le terrain pas moins de 4 500 Australiens, sous le commandement du général australien Peter Cosgrove, et en annonçant d’importantes contributions au titre des secours et de l’assistance, l’Australie a montré à la communauté internationale la force de son attachement à la paix, aux droits de l’homme et à la mission globale des Nations Unies. La situation sur le terrain s’est maintenant beaucoup améliorée, encore que l’on soit, bien sûr, encore loin du moment où l’on pourra considérer qu’elle est stabilisée et que le Timor oriental est en mesure de se suffire à lui-même.

L’effort de reconstruction du Timor oriental n’est qu’une des nombreuses tâches auxquelles doivent s’atteler les Nations Unies. D’autres défis seront lancés à la communauté internationale, et c’est d’un seul coeur que celle-ci devra y répondre. Plus que jamais, il est clair que le destin qui nous attend sera un destin commun. Notre seul espoir est que nous sachions l’affronter ensemble. Dans le monde d’aujourd’hui, pratiquement tous les défis ou tous les problèmes qui se posent revêtent inévitablement une dimension internationale, qui exige que les nations se préoccupent moins de ce qui les divise et de ce qu’elles considèrent comme l’intérêt «national», que de ce qu’ensemble elles peuvent faire. Car, on s’aperçoit en fin de compte que, de plus en plus, c’est dans l’intérêt collectif que réside l’intérêt national. Et l’intérêt collectif, mes amis, c’est la raison d’être de l’Organisation des Nations Unies. C’est au sein de l’Organisation des Nations Unies que nous nous efforçons ensemble de préserver la paix, de

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bannir les armes qui tuent et mutilent aveuglément, de traduire en justice les responsables de massacres et les criminels de guerre; que nous nous employons à promouvoir un développement sain et équilibré – la meilleure forme qui soit de prévention des conflits –et à faire bénéficier chacun d’un air pur et d’une eau potable. C’est au sein de l’Organisation des Nations Unies que nous nous efforçons ensemble de faire que les droits de l’homme soient une réalité pour chacun – d’offrir à tous les êtres humains de réelles possibilités dans la vie, et de leur donner véritablement voix au chapitre pour les décisions qui affectent leur existence. Et si le reste du monde sait réagir avec autant de coeur et d’ardeur que la population de Darwin, je dirais que nous avons de grandes chances de succès.

Je tiens une fois encore à remercier le Gouvernement du Territoire du Nord et la foule magnifique de tous ceux – représentants des organisations non gouvernementales, hommes et femmes d’affaires, membres de groupes religieux et autres, si représentatifs de la grande cité de Darwin, qui se pressent autour de nous. Les actes en disent plus long que les paroles. Les vôtres témoignent de votre foi en l’esprit de coopération internationale. Vous êtes des amis de longue date de l’Organisation des Nations Unies et j’espère vivement tisser avec vous des liens plus étroits encore alors que nous entrons dans ce nouveau millénaire. Encore une fois merci pour votre hospitalité.

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