ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN THAILANDE 9-13 FEVRIER 2000
Communiqué de Presse
SG/T/2215
ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN THAILANDE 9-13 FEVRIER 2000
20000216Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, est arrivé dans la soirée du mercredi 9 février à Bangkok où il a été accueilli, à l'aéroport, par Le Ministre des affaires étrangères thaïlandais, M. Surin Pitsuwan.
Il a entamé jeudi sa visite officielle en Thaïlande en s'entretenant pendant quatre heures avec le Premier Ministre, M. Chuan Leekpai. Leurs discussions se sont poursuivies pendant le déjeuner donné par le Premier Ministre. Elles ont porté sur les perspectives de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement qui s'est ouverte à Bangkok le 12 février. Le Secrétaire général a exprimé sa satisfaction à l'idée de la toute première rencontre entre les Nations Unies et les membres de l'ANASE (Association des Nations de l'Asie du Sud-Est), seule organisation régionale sans liens officiels avec les Nations Unies.
Ils ont aussi abordé au cours de leur entretien le développement économique du Timor oriental et le contingent thaïlandais de 1000 hommes qui participent à la force multinationale sur ce territoire. Rappelant sa conversation téléphonique avec le Premier Ministre à l'époque où "le Timor oriental était à feu", le Secrétaire général l'a remercié d'avoir dépêché si rapidement des troupes qui ont aidé à restaurer l'ordre.
Le Premier Ministre a soulevé la question des réfugiés en Thaïlande venant principalement du Cambodge, de la République démocratique populaire lao et, plus récemment, du Myanmar. Il a décrit dans le détail les efforts de son Gouvernement pour résoudre pacifiquement la prise d'otages dans un hôpital près de la frontière du Myanmar, impliquant des éléments venant du Myanmar, et a expliqué comment il avait été nécessaire finalement de recourir à la violence. Le Secrétaire général a exhorté la Thaïlande à continuer d'offrir un asile à ceux qui fuient l'oppression.
Lors de l'apéritif qui a précédé le déjeuner, le Secrétaire général a fait l'éloge du "travail remarquable" accompli par la Thaïlande pour sortir de la profonde récession d'il y a deux ans, arguant que les réformes économiques thaïlandaises pourraient servir de modèle à d'autres nations.
Jeudi après-midi, le Secrétaire général et son épouse, Nane, se sont rendus au Palais Klai Kangwol, situé à deux heures de Bangkok, pour une audience privée avec le Roi Bhumibol Adulyadej.
La deuxième journée de la visite officielle du Secrétaire général en Thaïlande a commencé par un petit déjeuner avec Rubens Ricupero, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, ayant pour thème le 10ème sommet de la CNUCED qui devait s'ouvrir deux jours plus tard.
Le Secrétaire général s'est ensuite rendu à l'Université Thammasat, où un diplôme honoraire lui a été décerné. A cette occasion, il a prononcé un discours sur le maintien de la paix, dans lequel il a appelé les gouvernements à parvenir à un nouveau consensus sur ce que le maintien de la paix peut ou ne peut pas faire. "Surveiller une ligne de cessez-le-feu est une chose, mais mener une guerre en est une autre", a-t-il déclaré, avant de recommander que les opérations de combat soient menées par des coalitions de pays disposés à agir, avec l'autorisation préalable du Conseil de sécurité, car les Nations Unies, elles, n'en ont pas les moyens.
"Certaines de nos missions ont été mal conçues" a-t-il poursuivi, évoquant en exemple la Bosnie-Herzégovine. "Les Etats Membres ont alors semblé utiliser les opérations de maintien de la paix pour donner l'apparence de faire quelque chose face à une crise". Le Secrétaire général s'est engagé à mener une étude approfondie sur l'expérience en matière de maintien de la paix afin de renforcer l'efficacité du Secrétariat et de faire des propositions concrètes aux gouvernements. (voir SG/SM/7297) A la suite de cette intervention, M. Annan a répondu aux questions d'un certain nombre d'étudiants.
Après avoir assisté à un déjeuner donné par le Recteur de l'Université, Dr. Naris Chaiyasoot, le Secrétaire général s'est rendu à la "Maison de l'ONU" de Bangkok, où il s'est adressé au personnel présent qui l'a chaleureusement accueilli.
Il s'est ensuite entretenu avec plusieurs représentants du Gouvernement thaïlandais, avec lesquels il a évoqué la question de la réforme de l'Organisation et le travail de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP). Il a également rencontré les représentants des institutions du Système travaillant à Bangkok, qui lui ont exposé leurs efforts pour améliorer la coordination de leurs tâches. "Ne vous dites pas l'un à l'autre, voici ce que nous faisons; mais demandez-vous plutôt que pourrions nous faire ensemble?", leur a-t-il conseillé.
En fin d'après-midi, le Secrétaire général a rencontré le Ministre des affaires étrangères thaïlandais, M. Pitsuwan. Ils ont évoqué ensemble un certain nombre de questions d'ordre régional, telles que l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), le Timor oriental et la situation des populations de réfugiés en Thaïlande. Lors d'une conférence de presse, organisée après cette rencontre, un certain nombre de questions ont été posées au Secrétaire général sur sa rencontre, le jour suivant, avec le Premier Ministre du Cambodge, M. Hun Sen, et sur la position des Nations Unies concernant un procès des dirigeants Khmers rouge. Il a répondu qu'en aucun cas la question n'était dans une impasse et qu'il devrait être possible de surmonter les différences d'opinion entre l'Organisation et le Cambodge afin qu'un procès juste et crédible ait lieu.
Le Secrétaire général a ensuite assisté à un dîner donné par le Ministre des affaires étrangères.
Samedi 12 février au matin, le Secrétaire général a assisté au tout premier sommet de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et des Nations Unies. Le Gouvernement thaïlandais avait en effet organisé cette réunion afin que l'organisation régionale et l'ONU puissent explorer les possibilités de resserrer leurs relations.
Dans ses remarques liminaires, le Secrétaire général a demandé: "Pourquoi avons-nous trouvé si peu de choses à nous dire sur les questions de paix et de sécurité alors que de nouveaux défis se présentent à nous dans ce domaine ?". D'emblée, il a proposé que les deux organisations accueillent conjointement une table ronde régionale afin d'examiner les aspects multilatéraux de la paix et de la sécurité humaine dans la région Asie- Pacifique (voir SG/SM/7300).Cette proposition fût bien reçue par les dix pays membres de l'ANASE, dont neuf étaient représentés au niveau de leur chef d'Etat.
Après un déjeuner avec les dirigeants de l'ANASE, le Secrétaire général a assisté à la cérémonie d'ouverture de la dixième Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED X).
S'exprimant à cette occasion, le Secrétaire général a fait remarquer que la reprise de la croissance mondiale suite à la crise économique d'il y a deux ans et demi fut conduite par les exportations, illustrant ainsi le lien entre commerce et développement. Lors de la réunion de l'Organisation mondiale du commerce, il y a trois mois à Seattle, le Cycle du développement des négociations commerciales n'a pu être lancé car, a-t-il déclaré, les principales puissances économiques mondiales étaient "occupées à des discussions entre elles", et ce, en raison de pressions nationales en faveur d'une attitude protectionniste.
Le Secrétaire général a lancé un appel pour un nouveau "new deal" mondial par lequel tous les pays les plus pauvres se verraient offrir l'accès à une économie mondialisée afin qu'ils puissent trouver le chemin de la prospérité (voir SG/SM/7298). Il a ensuite fait quelques remarques à l'ouverture d'une table ronde de la CNUCED (voir SG/SM/7301) avant de commencer une série d'entretiens bilatéraux en parallèle de la Conférence, avec notamment, le Ministre des affaires étrangères du Maroc, M. Mohamed Benaissa, le Premier Ministre malaisien, le Docteur Mahathir Mohamad, le Président des Philippines, M. Joseph Estrada, et le Premier Ministre du Cambodge, M. Hun Sen.
Au cours d'une rencontre avec la presse à l'issue de la réunion avec le Premier Ministre Hun Sen, le Secrétaire général Annan a déclaré que toutes les questions concernant les projets du Cambodge pour juger les dirigeants des Khmers rouges sont demeurées en suspens et qu'il enverrait une équipe à Phnom Penh pour essayer de résoudre la question de la garantie d'un procès équitable dans le respect des normes internationales.
Dans la soirée, le Secrétaire général s'est rendu à une réception, offerte par le Premier Ministre de Thaïlande, pour tous les participants à la CNUCED.
Dimanche, le Secrétaire général a tenu une conférence de presse avant de déjeuner en privé avec le Directeur général du Fonds monétaire international, M. Michel Camdessus.
Dans l'après-midi, le Secrétaire général a quitté Bangkok pour Singapour, où il a dîné le soir même avec l'Ambassadeur Tommy Koh de Singapour.
* **** *