LE SECRETAIRE GENERAL INSISTE SUR L'IMPORTANCE DES PARTENARIATS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA
Communiqué de Presse
SG/SM/7295
AFR/206
LE SECRETAIRE GENERAL INSISTE SUR LIMPORTANCE DES PARTENARIATS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA
20000215On trouvera ci-après le texte de lallocution prononcée à New York par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, lors du débat public organisé le 7 février par lAmicale africaine pour évoquer des exemples dexpériences réussies dans la lutte contre le VIH/sida en Afrique :
Merci, Djibril, de ces aimables paroles. Et surtout, merci davoir organisé cette réunion, et davoir rassemblé un si grand nombre de nos partenaires dans la lutte contre le sida en Afrique. Car si nous avons la moindre chance de gagner ce combat, ce ne sera peut-être que grâce à des partenariats.
Il y a 20 ans, le monde navait même pas entendu parler du sida. Aujourdhui, la pandémie de cette maladie, tout aussi inattendue quinexpliquée et cruelle, est à lorigine dune tragédie dont nous avons du mal à saisir la portée et que nous savons encore moins gérer, en particulier en Afrique.
Soyons clairs : le sida est un problème qui se pose à léchelle mondiale. Il y a de nombreux pays en dehors de lAfrique, en particulier en Asie et en Europe orientale, où il se propage à une vitesse alarmante. Mais nulle part ailleurs le sida na causé pareille crise, nulle part ailleurs nest-il devenu une menace pour les fondements mêmes de la société autant que dans le sud et lest de lAfrique.
Cette région, qui représente moins de 5 % de la population mondiale, abrite plus de 50 % des séropositifs. Cest là que sont survenus 60 % de tous les décès dus au sida. Et cest là quune génération entière denfants est en train de devenir orpheline à cause du sida. À la fin du XXe siècle, lépidémie avait déjà fait 11 millions dorphelins de par le monde, dont 90 % en Afrique. Tout cela est une tragédie et un fardeau insupportable pour des millions de malades et leurs familles. Cela a aussi des effets dévastateurs sur léconomie des pays touchés. La maladie emporte les soutiens de famille et ceux qui soccupent des jeunes, des personnes âgées et des infirmes. Elle détruit le tissu même de la société. Elle nanéantit pas seulement le présent de lAfrique, elle la prive de son avenir.
- 2 - SG/SM/7295 AFR/206 15 février 2000
La communauté internationale commence enfin à reconnaître lampleur du problème du sida en Afrique. Nous sommes à la première phase de sensibilisation et détablissement de partenariats utiles et productifs.
Le mois dernier, le Conseil de sécurité a consacré un débat au problème du sida en Afrique le premier quil ait consacré à un problème de santé afin dexaminer lincidence sur la paix et la sécurité de ce que lAmbassadeur Holbrooke, qui est présent avec nous aujourdhui, a appelé « le problème numéro un pour lAfrique aujourdhui ».
La conspiration du silence vole en éclats. La plupart des gouvernements dAfrique ont compris que la première chose à faire, si lon veut sattaquer au problème est de reconnaître officiellement son existence. Ils sexpriment désormais librement, sefforçant résolument de faire participer la société tout entière à la lutte. Les associations locales et les ONG dAfrique font un travail remarquable, tant pour limiter la propagation du sida que pour atténuer les souffrances quil cause. Les entreprises privées jouent elles aussi un rôle important : elles assurent linformation du public au sujet du VIH, elles protègent et soutiennent leur personnel et elles sont souvent à la pointe du combat mené par la société.
Sur le plan médical, nous avons vu la mise au point dun médicament efficace et pas trop coûteux qui empêche la transmission du virus de la mère à lenfant. Et il a récemment été établi quun vaccin contre le sida peut même sil est imparfait réduire le risque de transmission par voie sexuelle.
Ce sont là des éléments encourageants. Mais ils ne suffisent pas. Il reste encore beaucoup à faire. Notre tâche aujourdhui est de consolider les progrès accomplis jusquà présent, de les transposer ailleurs, den tirer parti et de bâtir une stratégie cohérente et coordonnée. Il y a un mois, nous avons organisé, ici même au Siège de lONU, la première réunion de haut niveau de gouvernements africains et dorganismes des Nations Unies participant directement à la lutte contre le sida, réunissant également des gouvernements donateurs, des entreprises privées et des organisations non gouvernementales. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cétait la toute première fois dans lhistoire de la lutte contre le sida que tous ces partenaires étaient rassemblés. Je leur ai demandé de formuler avant la fin du mois de mai un plan daction qui soit à la mesure de la crise, et jai défini les responsabilités propres de chaque partenaire dans la lutte engagée.
Vous tous qui êtes présents ici aujourdhui, vous êtes nos partenaires dans cette lutte. Et comme je lai dit demblée, cest exclusivement grâce à des partenariats que nous pouvons espérer la gagner en Afrique et partout ailleurs. Je suis impatient dentendre le rôle que chacun dentre vous compte jouer pour que nous ayons de nombreux autres exemples de réussites dans la guerre contre le sida. * *** *